KHARTOUM: Trois personnes sont mortes et une dizaine d'autres ont été blessées dans des affrontements tribaux après la nomination d'un gouverneur civil à la tête d'un État de l'est du Soudan, a indiqué jeudi le bureau du Premier ministre.
"Une manifestation autorisée à Kassala a dégénéré, des magasins ont été brulés, des propriétés privées ont été détruites et deux personnes ont été tuées", selon un communiqué du bureau du chef du gouvernement. Un premier manifestant avait été tué mercredi, précise le communiqué, portant à trois le nombre des victimes. Onze autres personnes ont été blessées.
"Plusieurs personnes impliquées dans les violences ont été arrêtées", ajoute le communiqué qui précise que le Premier ministre Abdallah Hamdok a décidé d'envoyer à Kassala des renforts.
L'état d'urgence a été déclaré pour réduire la circulation et les forces de sécurité ont été déployées pour prévenir la violence, a indiqué jeudi le Bureau de la coordination des affaires humanitaires (Ocha) de l'ONU.
Venues des villages environnement, quelques milliers de personnes scandent depuis plusieurs jours des slogans hostiles au nouveau gouverneur, Salah Ammar.
Comme il s'y était engagé, Hamdok a remplacé le 22 juillet tous les gouverneurs militaires par des civils, dans les 18 États qui forment le Soudan.
Mais la transition se heurte à des rivalités tribales. A Kassala, le nouveau gouverneur appartient à la tribu des Beni Amer, ce qui suscite l'ire des Beja, l'autre tribu de la région. Chacune des tribus a sa propre langue et ses propres traditions