Passe d'armes au Soudan entre militaires et civils sur fond de crise économique

Le général Abdel Fattah al-Burhane assiste à un exercice militaire à la périphérie de la capitale Khartoum, le 31 octobre 2019. (Ashraf SHAZLY/AFP)
Le général Abdel Fattah al-Burhane assiste à un exercice militaire à la périphérie de la capitale Khartoum, le 31 octobre 2019. (Ashraf SHAZLY/AFP)
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Publié le Mardi 25 août 2020

Passe d'armes au Soudan entre militaires et civils sur fond de crise économique

  • L'inflation atteint 143% en glissement annuel et la monnaie ne cesse de se déprécier face au dollar
  • M. Hamdok a indiqué que « la restitution au gouvernement des entreprises appartenant aux secteurs militaires et sécuritaires était la première priorité du gouvernement »

KHARTOUM: La profonde crise économique qui frappe le Soudan aiguise les tensions entre pouvoirs militaire et civil, qui dirigent actuellement le pays à la suite de la chute de l'autocrate Omar el-Béchir au printemps 2019.

Les militaires et les meneurs de la contestation populaire qui a défait M. Béchir après trente années de règne ont finalisé en août 2019 un accord historique pour un transfert progressif, en trois ans, du pouvoir aux civils.

Mais face au mécontentement grandissant de la population, les deux ailes du pouvoir se rejettent aujourd'hui la responsabilité de la situation économique catastrophique du pays.

L'inflation atteint 143% en glissement annuel et la monnaie ne cesse de se déprécier face au dollar, dans un contexte économique mondial fortement déprimé du fait de la pandémie de nouveau coronavirus.

S'adressant à un millier de militaires réunis à Omdourman, ville voisine de Khartoum, le général Abdel Fattah al-Burhane, qui préside le Conseil souverain à la tête du pays, a affirmé lundi qu'il y avait au Soudan « une campagne visant à porter atteinte à l'intégrité de l'armée ».

Une allusion aux propos tenus par le Premier ministre Abdallah Hamdok, qui a reconnu vendredi à la télévision que « le peuple souffr(ait) de la crise économique » et que cette situation, un an après la révolution, était « le principal défi » du gouvernement de transition. 

« Seulement 18% des ressources de l'Etat sont aux mains du gouvernement », a-t-il ajouté.

M. Hamdok a aussi indiqué le lendemain que « la restitution au gouvernement des entreprises appartenant aux secteurs militaires et sécuritaires était la première priorité du gouvernement ».

Les civils reprochent à l'armée son poids dans l'économie du pays, via des sociétés qu'elle a créées dans différents domaines comme la pharmacie, l'agriculture, l'élevage ou les hôpitaux privés.

Campagne sur les réseaux

Les déclarations de M. Hamdok ont mis le feu aux poudres, selon Khaled al-Tigami, rédacteur en chef de l'hebdomadaire économique Ilaf.

Pour lui, la passe d'armes entre civils et militaires « a commencé quand le Premier ministre a mentionné dans son discours les entreprises appartenant à l'armée ».

« Aussitôt, il y a eu une campagne sur les réseaux sociaux, avec des militants politiques disant que la crise économique était due au contrôle par l'armée de l'économie soudanaise », explique-t-il.

« Nous sommes avec le peuple », a riposté le général Abdel Fattah al-Burhane. « Nous pensons que les Soudanais ne sont pas satisfaits car les buts de la révolution ne sont pas atteints».

Concernant les sociétés qu'elle contrôle, l'armée a répliqué: « Quand nous avons pris le pouvoir, nous avons découvert qu'il y avait 421 sociétés publiques mais seulement 200 d'entre elles opéraient sous le contrôle du gouvernement », selon M. Burhane.

Il a assuré que les compagnies de l'armée n'exerçaient « de monopole dans aucun secteur ». Face aux accusations du pouvoir civil, il a même affirmé être prêt à placer ces sociétés sous l'autorité du ministère des Finances.

Pour lui, « c'est la mauvaise gestion des ressources de l'Etat et la mauvaise planification qui sont à l'origine de la souffrance de la population ».

Selon l'ONU, 9,6 millions de personnes souffrent de malnutrition au Soudan, soit un quart de la population.

Cette passe d'armes va-t-elle continuer? « Cela dépend de l'aile civile », selon M. Tigami. « Je pense que le Premier ministre est sous pression de la part de l'Alliance pour la liberté et changement », la coalition des mouvements contestataires qui a mené la révolution ayant défait Omar al-Béchir.


Yémen: les Houthis annoncent trois morts dans de nouvelles frappes à Sanaa

Les rebelles houthis du Yémen, soutenus par l'Iran, ont fait état de trois morts dans des frappes attribuées aux Etats-Unis, menées dans la nuit de mercredi à jeudi sur la capitale Sanaa. (AFP)
Les rebelles houthis du Yémen, soutenus par l'Iran, ont fait état de trois morts dans des frappes attribuées aux Etats-Unis, menées dans la nuit de mercredi à jeudi sur la capitale Sanaa. (AFP)
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  • Les zones contrôlées par les Houthis sont la cible d'attaques quasi quotidiennes depuis le lancement, le 15 mars par Washington, d'une campagne de bombardements contre les rebelles, pour les contraindre à cesser de menacer les navires
  • Des frappes menées dans la nuit de mardi à mercredi sur la province côtière de Hodeida, dans l'ouest du pays, ont fait 13 morts et 15 blessés, selon un nouveau bilan du ministère de la Santé houthi publié jeudi

SANAA: Les rebelles houthis du Yémen, soutenus par l'Iran, ont fait état de trois morts dans des frappes attribuées aux Etats-Unis, menées dans la nuit de mercredi à jeudi sur la capitale Sanaa.

"Trois citoyens ont été tués dans l'agression américaine sur le quartier Sabine de la capitale", a affirmé l'agence de presse des rebelles, Saba, en citant le ministère de la Santé de l'administration houthie.

L'agence avait fait état plus tôt d'une série de frappes visant Sanaa, aux mains des Houthis depuis 2014, et ses environs.

L'île de Kamarane, en mer Rouge, a également été visée, d'après la même source.

Les zones contrôlées par les Houthis sont la cible d'attaques quasi quotidiennes depuis le lancement, le 15 mars par Washington, d'une campagne de bombardements contre les rebelles, pour les contraindre à cesser de menacer les navires empruntant des routes maritimes cruciales pour le commerce international.

Des frappes menées dans la nuit de mardi à mercredi sur la province côtière de Hodeida, dans l'ouest du pays, ont fait 13 morts et 15 blessés, selon un nouveau bilan du ministère de la Santé houthi publié jeudi.

Ces insurgés pro-iraniens disent s'en prendre à Israël et aux navires qui lui sont liés, en solidarité avec les Palestiniens, dans le contexte de la guerre entre Israël et le Hamas à Gaza.

Ils disent aussi viser les navires de guerre américains en mer Rouge en réponse aux frappes menées contre eux.

Leur porte-parole militaire, Yahya Saree, avait affirmé mercredi que les forces rebelles avaient abattu un drone américain MQ-9 et mené une attaque de drone contre "une cible militaire israélienne" à Jaffa, un quartier de Tel-Aviv.


Une reconnaissance de l'Etat palestinien par la France serait «une récompense pour le terrorisme»

"Une 'reconnaissance unilatérale' d'un Etat palestinien fictif, par n'importe quel pays, dans la réalité que nous connaissons tous, sera une récompense pour le terrorisme et un coup de pouce pour le Hamas", a affirmé M. Saar mercredi soir sur le réseau social X. (AFP)
"Une 'reconnaissance unilatérale' d'un Etat palestinien fictif, par n'importe quel pays, dans la réalité que nous connaissons tous, sera une récompense pour le terrorisme et un coup de pouce pour le Hamas", a affirmé M. Saar mercredi soir sur le réseau social X. (AFP)
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  • Une reconnaissance de l'Etat palestinien par la France pourrait intervenir en juin, selon le président Emmanuel Macron,
  • "Une 'reconnaissance unilatérale' d'un Etat palestinien fictif, par n'importe quel pays, dans la réalité que nous connaissons tous, sera une récompense pour le terrorisme et un coup de pouce pour le Hamas"

JERUSALEM: Une reconnaissance de l'Etat palestinien par la France, qui pourrait intervenir en juin, selon le président Emmanuel Macron, serait "une récompense pour le terrorisme", a estimé le ministre israélien des Affaires étrangères, Gideon Saar.

"Une 'reconnaissance unilatérale' d'un Etat palestinien fictif, par n'importe quel pays, dans la réalité que nous connaissons tous, sera une récompense pour le terrorisme et un coup de pouce pour le Hamas", a affirmé M. Saar mercredi soir sur le réseau social X. "Ce genre d'actions n'apportera pas la paix, la sécurité et la stabilité dans notre région, mais l'inverse: elles ne feront que les éloigner davantage".

 


Saudi Aramco découvre 14 nouveaux champs pétroliers et gaziers

  Les découvertes comprennent six champs pétroliers, deux réservoirs de pétrole, deux champs de gaz naturel et quatre réservoirs de gaz naturel. (Reuters)
 Les découvertes comprennent six champs pétroliers, deux réservoirs de pétrole, deux champs de gaz naturel et quatre réservoirs de gaz naturel. (Reuters)
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  • L'Arabie saoudite conforte sa position de leader mondial de l'énergie
  • Dans la province orientale, le champ pétrolier de Jabu a été identifié après que du pétrole brut arabe très léger se soit écoulé au rythme de 800 barils par jour du puits Jabu-1

RIYADH : Saudi Aramco a fait une série de découvertes révolutionnaires de pétrole et de gaz dans la province orientale et le quartier vide, consolidant ainsi la position de l'Arabie saoudite en tant que leader mondial de l'énergie.

Annoncées mercredi par le ministre de l'Énergie, le prince Abdulaziz bin Salman, ces découvertes comprennent six champs pétroliers, deux réservoirs de pétrole, deux champs de gaz naturel et quatre réservoirs de gaz naturel, mettant ainsi en évidence le vaste potentiel d'hydrocarbures du Royaume, qui ne cesse de croître.

Dans la province orientale, le champ pétrolier de Jabu a été identifié après que du pétrole brut arabe très léger se soit écoulé au rythme de 800 barils par jour du puits Jabu-1.

Une autre découverte notable a été faite dans le champ de Sayahid, où du brut très léger s'est écoulé du puits Sayahid-2 à un taux de 630 bpj. Le champ d'Ayfan a également montré des résultats prometteurs, le puits Ayfan-2 produisant 2 840 bpj de brut très léger et environ 0,44 million de pieds cubes standard de gaz par jour.

Une exploration plus poussée a confirmé l'existence du réservoir de Jubaila dans le champ de Berri, où le puits Berri-907 a produit du brut léger à un rythme de 520 bpj, ainsi que 0,2 million de pieds cubes standard de gaz par jour. En outre, le réservoir Unayzah-A dans le champ Mazalij a produit du brut léger de première qualité à partir du puits Mazalij-64 à un taux de 1 011 bpj, associé à 0,92 million de pieds cubes de gaz par jour.

Au cours du trimestre vide, le champ de Nuwayr a produit du brut arabe moyen à 1 800 bpj à partir du puits Nuwayr-1, ainsi que 0,55 million de pieds cubes de gaz par jour. Le champ de Damdah, exploité par le puits Damda-1, a produit du brut moyen à partir du réservoir Mishrif-C, à raison de 200 b/j, et du brut très léger à partir du réservoir Mishrif-D, à raison de 115 b/j. Le champ de Qurqas a également produit du brut moyen à 210 bpj à partir du puits Qurqas-1.

En ce qui concerne le gaz naturel, des découvertes notables ont été faites dans la province orientale. Du gaz a été trouvé dans le réservoir Unayzah B/C du champ Ghizlan, le puits Ghizlan-1 produisant 32 millions de pieds cubes de gaz par jour et 2 525 barils de condensat. Dans le champ d'Araam, le puits Araam-1 a produit 24 millions de pieds cubes de gaz par jour et 3 000 barils de condensat. Du gaz non conventionnel a également été découvert dans le réservoir Qusaiba du champ Mihwaz, où le puits Mihwaz-193101 a produit 3,5 millions de pieds cubes par jour et 485 barils de condensat.

Dans le quartier vide, d'importants flux de gaz naturel ont été enregistrés dans le champ de Marzouq, avec 9,5 millions de pieds cubes par jour en provenance du réservoir Arab-C et 10 millions de pieds cubes en provenance du réservoir Arab-D. En outre, le réservoir Upper Jubaila a produit 1,5 million de pieds cubes de gaz par jour à partir du même puits.

Le prince Abdulaziz a souligné l'importance de ces découvertes, notant qu'elles contribuent à consolider le leadership de l'Arabie saoudite dans le secteur mondial de l'énergie et à renforcer le potentiel du Royaume en matière d'hydrocarbures.

Ces découvertes devraient stimuler la croissance économique, renforcer la capacité de l'Arabie saoudite à répondre efficacement à la demande énergétique nationale et internationale et soutenir les objectifs de durabilité à long terme du pays. Elles s'alignent sur les objectifs de la Vision 2030, qui vise à maximiser la valeur des ressources naturelles et à assurer la sécurité énergétique mondiale.