L'expérience démocratique de 10 ans a brusquement pris fin en Birmanie il y a bientôt deux semaines avec la prise de pouvoir des militaires, qui ont renversé et arrêté la cheffe de facto du gouvernement Aung San Suu Kyi
La junte menée par le général Min Aung Hlaing a publié une liste de sept activistes parmi les plus renommés du pays, qu'elle recherche activement pour avoir encouragé les manifestations
«Plus de 350 responsables politiques, représentants de l'Etat, militants et membres de la société civile, y compris des journalistes, des moines et des étudiants ont été placés en détention», a relevé l'ONU
Les géants de l'internet ont de leur côté dénoncé un projet de loi sur la cybersécurité qui permettra à la junte de les obliger à transmettre des métadonnées d'utilisateurs
«Aujourd'hui, j'appelle une nouvelle fois l'armée birmane à libérer immédiatement tous les dirigeants politiques élus démocratiquement, dont Aung San Suu Kyi», a lancé Biden
L'ouverture du pays asiatique après des années de fermeture avait été considérée comme un succès diplomatique majeur de l'ex-président Barack Obama, dont Joe Biden fut le bras droit
Le commandant en chef de l'armée, s'est exprimé pour la première fois dans la soirée, invoquant de nouveau «des fraudes électorales» pour justifier son putsch
La pression monte. La loi martiale a été décrétée notamment dans plusieurs quartiers de Rangoun, la capitale économique, et de Mandalay (centre), deuxième ville du pays
Les généraux putschistes ont mis fin le 1er février à une fragile transition démocratique, en instaurant l'état d'urgence pour un et en arrêtant Aung San Suu Kyi ainsi que d'autres dirigeants de la LND
En réalité, les généraux craignaient de voir leur influence diminuer après la victoire de la LND, qui aurait pu vouloir modifier la Constitution très favorable aux militaires
Contrairement aux derniers soulèvements de 1988 et de 2007, réprimés dans le sang par les militaires, la donne a changé: la résistance continue à s'organiser sur internet
Quelque 3 000 personnes sont descendues dans les rues de Rangoun, la capitale économique, plus grande démonstration de force depuis le putsch
Le pays connait, pour la seconde fois cette semaine, des coupures internet importantes sur l'ensemble du territoire, selon l'ONG de surveillance, NetBlocks
La Chine reste le principal soutien de la Birmanie aux Nations unies, où elle a contrecarré toute initiative contre l'armée au moment de la crise des musulmans rohingyas