Birmanie: La junte prolonge l'état d'urgence de six mois

Le chef militaire du Myanmar, Min Aung Hlaing, ci-dessus, lors d'une réunion du conseil de défense et de sécurité à Naypyidaw (Photo, AFP).
Le chef militaire du Myanmar, Min Aung Hlaing, ci-dessus, lors d'une réunion du conseil de défense et de sécurité à Naypyidaw (Photo, AFP).
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Publié le Mercredi 31 janvier 2024

Birmanie: La junte prolonge l'état d'urgence de six mois

  • Des milliers de soldats se sont rendus et certains ont fui en Inde et en Chine
  • La junte a accusé ses ennemis d'avoir tué plus de 6.000 civils

RANGOUN: Les généraux au pouvoir en Birmanie ont décrété mercredi la prolongation de l'état d'urgence pour six mois supplémentaires, reportant de facto une nouvelle fois les élections promises depuis le coup d'Etat du 1er février 2021.

"U Myint Swe, président en exercice, a annoncé l'extension de l'état d'urgence de six mois supplémentaires" à la suite d'une réunion du conseil national de défense et de sécurité dans la capitale Naypyidaw, a annoncé la junte dans un communiqué.

Cette décision est rendue nécessaire "car la situation n'est pas revenue à la normale et pour permettre de poursuivre le combat contre les terroristes", est-il écrit.

Le conseil national de défense et de sécurité a discuté "des préparatifs pour organiser des élections avec plusieurs partis" et de la tenue d'une opération nationale de recensement, indispensable au scrutin, sans donner plus de détails.

Cette annonce, alors que l'état d'urgence était censé expirer le 31 janvier à minuit, intervient durant une période difficile pour l'armée, contestée sur un plan militaire dans des proportions inédites depuis le putsch.

Il s'agit d'une "prolongation totalement attendue pour un régime qui s'effrite", a analysé l'expert indépendant David Mathieson.

Les généraux ont déclaré l'état d'urgence après avoir délogé du pouvoir la dirigeante élue Aung San Suu Kyi, ouvrant une période de répression contre les partisans d'un retour de la démocratie.

L'armée a justifié son action en prétextant des fraudes lors des législatives de 2020, remportées haut-la-main par le parti de la prix Nobel de la paix. Des accusations dépourvues de fondement, selon des groupes de défense des droits humains.

Défaites de l'armée 

Depuis, l'état d'urgence a été reconduit à plusieurs reprises, dans un contexte de conflit civil étendu dans plusieurs régions, entre l'armée et ses opposants politiques et ethniques.

La Constitution birmane de 2008, écrite par l'armée et que la junte assure respecter, requiert des autorités qu'elles organisent un scrutin dans les six mois suivant la levée de l'état d'urgence.

Une offensive coordonnée de trois groupes ethniques, fin octobre, a infligé une série inédite de revers à la junte dans l'Etat Shan (Nord), une région proche de la frontière chinoise.

L'alliance composée de l'Armée d'Arakan (AA), l'Alliance démocratique nationale du Myanmar (MNDAA) et l'Armée de libération nationale Ta'ang (TNLA) a notamment pris le contrôle de deux routes stratégiques pour le commerce avec la Chine, le principal partenaire économique de la Birmanie.

Des milliers de soldats se sont rendus et certains ont fui en Inde et en Chine, ce qui a provoqué des critiques inhabituelles de la part de soutiens de l'armée.

Des pourparlers sous l'égide de Pékin ont permis d'établir un cessez-le-feu dans cette zone, à l'avantage de la coalition d'insurgés qui ont conservé leurs prises, mais les combats font rage dans d'autres régions de ce pays d'Asie du Sud-Est.

Les défaites infligées à Naypyidaw ont galvanisé les groupes armés pro-démocratie qui poursuivent leurs assauts, en dépit de moyens sommaires face à une armée soutenue par la Chine et la Russie.

Plus de 4.400 personnes ont été tuées dans la répression ayant suivi le coup d'Etat et 25.000 autres ont été arrêtées, selon un groupe local de surveillance.

La junte a accusé ses ennemis, qu'elle qualifie de "terroristes", d'avoir tué plus de 6.000 civils.

Les affrontements ont provoqué le déplacement de plus de deux millions de personnes à travers le pays depuis le coup d'Etat, selon les Nations unies.


Le président chinois appelle à un cessez-le-feu à Gaza

Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat. (AFP)
Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat. (AFP)
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  • Le président chinois Xi Jinping a appelé mercredi à un cessez-le-feu dans la bande de Gaza et à "mettre fin rapidement à la guerre", a rapporté l'agence officielle Chine nouvelle
  • Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens

BRASILIA: Le président chinois Xi Jinping a appelé mercredi à un cessez-le-feu dans la bande de Gaza et à "mettre fin rapidement à la guerre", a rapporté l'agence officielle Chine nouvelle.

Il s'est dit "préoccupé par l'extension continue du conflit à Gaza" et a demandé la mise en œuvre de la solution à deux Etats et "des efforts inlassables en vue d'un règlement global, juste et durable de la question palestinienne".

Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat.

Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens.

 


L'envoyé américain Hochstein va rencontrer Netanyahu jeudi

L'envoyé américain Amos Hochstein cherche à négocier un cessez-le-feu dans la guerre entre Israël et le Hezbollah. (AP)
L'envoyé américain Amos Hochstein cherche à négocier un cessez-le-feu dans la guerre entre Israël et le Hezbollah. (AP)
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  • L'émissaire américain Amos Hochstein, qui tente de faire aboutir un cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah libanais, doit rencontrer jeudi le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu

JERUSALEM: L'émissaire américain Amos Hochstein, qui tente de faire aboutir un cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah libanais, doit rencontrer jeudi le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, a-t-on appris de source officielle.

Omer Dostri, porte-parole de M. Netanyahu, a confirmé que les deux hommes devaient se voir dans la journée. La rencontre doit avoir lieu à 12H30 (10H30 GMT), selon un communiqué du Likoud, le parti du Premier ministre. Selon des médias israéliens, M. Hochstein a atterri en Israël mercredi soir en provenance du Liban et s'est entretenu dans la soirée avec Ron Dermer, ministre des Affaires stratégiques et homme de confiance de M. Netanyahu.


Cessez-le-feu à Gaza: nouveau veto américain au Conseil de sécurité de l'ONU

Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens. (AFP)
Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens. (AFP)
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  • "Il n'y a aucune justification possible à un veto contre une résolution tentant de stopper les atrocités", a lancé l'ambassadeur palestinien adjoint à l'ONU Majed Bamya
  • "Nous sommes humains et nous devrions être traités comme tels", a-t-il ajouté en tapant du poing sur la table du Conseil, jugeant que le texte bloqué n'était déjà que "le strict minimum"

NATIONS-UNIES: Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens.

"Il n'y a aucune justification possible à un veto contre une résolution tentant de stopper les atrocités", a lancé l'ambassadeur palestinien adjoint à l'ONU Majed Bamya.

"Nous sommes humains et nous devrions être traités comme tels", a-t-il ajouté en tapant du poing sur la table du Conseil, jugeant que le texte bloqué n'était déjà que "le strict minimum".

Les Palestiniens plaidaient en effet pour une résolution dans le cadre du chapitre VII de la Charte des Nations unies qui permet au Conseil de prendre des mesures pour faire appliquer ses décisions, par exemple avec des sanctions, ce qui n'était pas le cas.

Le texte préparé par les dix membres élus du Conseil, vu par l'AFP, exigeait "un cessez-le-feu immédiat, inconditionnel et permanent qui doit être respecté par toutes les parties" et "la libération immédiate et inconditionnelle de tous les otages".

"Nous avons été très clairs pendant toutes les négociations que nous ne pouvions pas soutenir un cessez-le-feu inconditionnel qui ne permette pas la libération des otages", a justifié après le vote l'ambassadeur américain adjoint Robert Wood, estimant que le Conseil aurait envoyé au Hamas "le message dangereux qu'il n'y a pas besoin de revenir à la table des négociations".

La résolution "n'était pas un chemin vers la paix mais une feuille de route vers plus de terrorisme, de souffrance, de massacres", a commenté l'ambassadeur israélien Danny Danon, remerciant les Etats-Unis.

La plupart des 14 autres membres du Conseil, qui ont tous voté pour, ont déploré le veto américain.

"C'est une génération entière d'enfants que nous abandonnons à Gaza", a lancé l'ambassadrice slovène adjointe Ondina Blokar Drobic, estimant qu'un message uni et "sans équivoque" du Conseil aurait été "un premier pas pour permettre à ces enfants d'avoir un avenir".

En protégeant les autorités israéliennes, "les Etats-Unis de facto cautionnent leurs crimes contre l'humanité", a dénoncé de son côté Louis Charbonneau, de Human Rights Watch.

"Directement responsables"

Le Hamas a lui accusé les Américains d'être "directement responsables" de la "guerre génocidaire" d'Israël à Gaza.

Le 7 octobre 2023, des commandos infiltrés dans le sud d'Israël à partir de la bande de Gaza voisine ont mené une attaque qui a entraîné la mort de 1.206 personnes, majoritairement des civils, selon un décompte de l'AFP fondé sur les données officielles, incluant les otages tués ou morts en captivité.

Ce jour-là, 251 personnes ont été enlevées. Au total, 97 restent otages à Gaza, dont 34 déclarées mortes par l'armée.

En représailles, Israël a lancé une campagne de bombardements massifs suivie d'une offensive terrestre à Gaza, qui ont fait au moins 43.985 morts, en majorité des civils, selon des données du ministère de la Santé du Hamas, jugées fiables par l'ONU.

La quasi-totalité des quelque 2,4 millions d'habitants ont été déplacés dans ce territoire en proie à un désastre humanitaire.

Depuis le début de la guerre, le Conseil de sécurité de l'ONU peine à parler d'une seule voix, bloqué plusieurs fois par des veto américains, mais aussi russes et chinois.

Les quelques résolutions adoptées n'appelaient pas à un cessez-le-feu inconditionnel et permanent. En mars, avec l'abstention américaine, le Conseil avait ainsi demandé un cessez-le-feu ponctuel pendant le ramadan --sans effet sur le terrain--, et avait adopté en juin une résolution américaine soutenant un plan américain de cessez-le-feu en plusieurs phases accompagnées de libérations d'otages, qui n'a jamais abouti.

Certains diplomates espéraient qu'après la victoire de Donald Trump, les Etats-Unis de Joe Biden seraient plus flexibles dans les négociations, imaginant une répétition de décembre 2016.

A quelques semaines de la fin du mandat de Barack Obama, le Conseil avait alors adopté, pour la première fois depuis 1979, une résolution demandant à Israël de cesser la colonisation dans les Territoires palestiniens occupés. Un vote permis par la décision des Américains de ne pas utiliser leur droit de veto, alors qu'ils avaient toujours soutenu Israël jusqu'alors sur ce dossier.