YANGON: L'armée de la junte birmane a arrêté une cinquantaine de personnes et tué un nombre indéterminé de personnes dans l'Etat Rakhine (ouest) lors d'affrontements avec les combattants d'un groupe ethnique armé, ont rapporté vendredi des médias.
Les combats ont déjà provoqué le déplacement de 26.175 personnes dans l'Etat Rakhine, a pour sa part estimé vendredi le Bureau de la coordination des affaires humanitaires de l'Onu.
Ce dernier a en outre précisé qu'au moins 11 personnes étaient mortes dans des bombardements sur des positions de l'AA depuis lundi.
Les combattants de l'Armée d'Arakan (AA, Arakan étant l'ancien nom de Rakhine) ont lancé cette semaine des attaques contre les forces de sécurité du gouvernement central, ouvrant un nouveau front dans l'ouest du pays, outre les conflits qui opposent déjà l'armée aux rebelles dans le nord et l'est.
Jeudi, la junte a bombardé la ville de Pauktaw, située dans l'Etat Rakhine. Des habitants ont affirmé à l'AFP que des hélicoptères de l'armée avaient tiré sur un poste de police occupé par des combattants de l'AA.
Les militaires ont pris le contrôle de la ville jeudi soir. Vendredi, des habitants cités par les médias locaux ont indiqué qu'environ cinquante personnes avaient été arrêtées et qu'un nombre indéterminé de personnes pourraient avoir été tuées.
Alliances
Des milliers de personnes ont fui la ville qui en compte environ 20.000, selon des habitants.
La junte a indiqué que ses forces se sont emparées de la ville sans donner de précisions sur les pertes et les morts.
Les combattants de l'AA affrontent également les forces de la junte dans l'Etat Shan (nord). L'Armée d'Arakan fait partie d'une alliance armée de trois groupes ethniques minoritaires qui ont coordonné une attaque contre la junte fin octobre, dans l'Etat Shan.
Cette alliance s'est emparée de villes et a bloqué des routes commerciales vitales en direction de la Chine.
Jeudi, l'AA a indiqué qu'un nombre non précisé de "civils de Pauktaw" avaient été tués par l'armée lorsque les troupes sont entrées dans la ville.
Un cessez-le-feu entre la junte et l'Armée d'Arakan a tenu jusqu'à cette semaine, en dépit des combats en cours dans le nord.
Les combattants de l'AA se battent depuis des années pour l'autonomie de cette région qui abrite l'ethnie Rohingya, dont les membres sont considérés comme apatrides par l'Etat birman depuis 1982.