Birmanie: manifestations gigantesques contre le coup d'État, une fronde inédite depuis 2007

Plusieurs centaines de milliers de personnes, d'après diverses estimations, étaient rassemblées à Rangoun, la capitale économique (Photo, AFP).
Plusieurs centaines de milliers de personnes, d'après diverses estimations, étaient rassemblées à Rangoun, la capitale économique (Photo, AFP).
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Publié le Lundi 08 février 2021

Birmanie: manifestations gigantesques contre le coup d'État, une fronde inédite depuis 2007

  • Les généraux putschistes ont mis fin le 1er février à une fragile transition démocratique, en instaurant l'état d'urgence pour un et en arrêtant Aung San Suu Kyi ainsi que d'autres dirigeants de la LND
  • En réalité, les généraux craignaient de voir leur influence diminuer après la victoire de la LND, qui aurait pu vouloir modifier la Constitution très favorable aux militaires

RANGOUN: Des foules massives manifestaient lundi pour la troisième journée consécutive en Birmanie pour protester contre le coup d'État qui a renversé Aung San Suu Kyi tandis que les forces de l'ordre ont fait usage pour la première fois de canons à eau dans la capitale contre des contestataires.
Plusieurs centaines de milliers de personnes, d'après diverses estimations, étaient rassemblées à Rangoun, la capitale économique.
«Nous n'allons pas travailler même si notre salaire va baisser», a déclaré Hnin Thazin, salarié dans une usine de confection, répondant à l'appel à la grève générale lancée par les contestataires. «Je ne veux pas de la dictature».
D'autres ouvriers ont rejoint le mouvement ainsi que des moines en robe safran, des avocats, des étudiants, et des infirmières agitant des drapeaux rouges aux couleurs de la Ligue nationale pour la démocratie (LND), le parti d'Aung San Suu Kyi , détenue au secret depuis lundi.
«Libérez nos dirigeants», respectez nos votes »,« Rejetez le coup d'État », pouvait-on lire sur des banderoles.

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Des manifestations se tenaient également dans de nombreuses autres villes du pays (Photo, AFP).


«Avant nous vivions dans la crainte, mais nous avons eu un gouvernement démocratique pendant cinq ans. Nous n'avons plus peur. On ne se laissera pas faire », a lancé Kyaw Zin Tun, ingénieur de 29 ans.
Des manifestations se tenaient également dans de nombreuses autres villes du pays, beaucoup d'habitants défilant sur leurs deux-roues dans un concert de klaxons, comme à Tangû à 300 kilomètres au nord de Rangoun.

A NayPyidaw, la capitale, les forces de l'ordre ont fait usage de canons à eau contre des manifestants. Deux personnes ont été bénies, d'après cette source, tandis que des images diffusées sur les réseaux sociaux montraient deux protestataires à terre après avoir été visés par les canons.
Dimanche, les manifestations se déroulent sans incident majeur.
«Révolution lundi dans tout le pays contre la dictature», avait lancé les protestataires, appelant à «la grève générale».
Des dizaines de fonctionnaires avaient déjà cessé le travail la semaine dernière, en signe de protestation.
Ce vent de fronde est indédit en Birmanie depuis le soulèvement populaire de 2007, violemment réprimé par l'armée.

Silence de l'armée

Les généraux putschistes n'ont pas fait de commentaires sur les manifestations.
Ils ont mis fin le 1er février à une fragile transition démocratique, en instaurant l'état d'urgence pour un et en arrêtant Aung San Suu Kyi ainsi que d'autres dirigeants de la LND.
Depuis, plus de 150 personnes - députés, responsables locaux, activistes - ont été interpellées et sont toujours en détention.
Les connexions internet ont été partiellement rétablies dimanche après avoir été très perturbées pendant 24 heures.
Les données mobiles ont aussi été restaurées, a fait savoir le Norvégien Telnor, l'un des principaux fournisseurs d'accès du pays.
L'accès à Facebook, outil de communication pour des millions de Birmans, restait en revanche restreint lundi. Beaucoup détournaient la censure en utilisant des VPN, des outils qui permettent de contourner les restrictions géographiques.
Les évènements restaient au cœur de l'agenda international.
Le pape François a élaboré dimanche sa «solidarité avec le peuple birman» et exhorté l'armée à oeuvrer en faveur d'une «coexistence démocratique».
Quelques jours plus tôt, l'ONU avait appelé à la libération des détenus mais pas condamné formellement le coup d'État dans sa déclaration commune, Pékin et Moscou, soutiens traditionnels de l'armée birmane aux Nations Unies, s'opposant à cette formulation.
Les Etats-Unis et l'Union européenne font de leurs côtés planer la menace de sanctions.
La Birmanie a vécu sous le joug des militaires pendant près de 50 ans depuis son indépendance en 1948.

Une libéralisation progressive avait débuté en 2010, puis un gouvernement civil, dirigé de facto par Aung San Suu Kyi, était arrivé au pouvoir après la victoire de la LND aux élections de 2015.
Le parti a participé à nouveau massivement les législatives de novembre, un examen dont les militaires contestent la régularité, même si des observateurs internationaux n'ont pas constaté de problèmes majeurs.
En réalité, les généraux craignaient de voir leur influence diminuer après la victoire de la LND, qui aurait pu vouloir modifier la Constitution très favorable aux militaires.
Très critique il y a encore peu par la communauté internationale pour sa passivité dans la crise des musulmans rohingyas, Aung San Suu Kyi, en résidence surveillée pendant 15 ans pour son opposition à la jeunesse, reste adulée dans son pays.
L'ex-dirigeante serait «en bonne santé», assignée à résidence à Naypyidaw, la capitale, d'après son parti.
L'armée a promis des élections libres à la fin de l'état d'urgence.


Une guerre commerciale avec les États-Unis est « très probable » selon un responsable de la BCE

Banque centrale européenne, Francfort-sur-le-Main, Allemagne (Photo iStock)
Banque centrale européenne, Francfort-sur-le-Main, Allemagne (Photo iStock)
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  • Une guerre commerciale avec les États-Unis « est très probable » sous la présidence de Donald Trump, avec des conséquences négatives pour l'activité et les prix, a averti dimanche une haute responsable de la Banque centrale européenne.
  • La zone euro est aussi dans son viseur, notamment l'Allemagne qui détient l'excédent commercial le plus élevé avec les États-Unis.

FRANCFORT, ALLEMAGNE : Une guerre commerciale avec les États-Unis « est très probable » sous la présidence de Donald Trump, avec des conséquences négatives pour l'activité et les prix, a averti dimanche une haute responsable de la Banque centrale européenne (BCE).

Donald Trump, qui sera investi président lundi, a fortement misé sur les droits de douane dans sa communication, « il est donc très probable qu'une guerre commerciale éclate », déclare Isabel Schnabel, membre du directoire de la BCE, dans un entretien sur la chaîne YouTube du site allemand de conseil financier Finanztip.

Donald Trump prévoit d'imposer, dès le 20 janvier, des droits de douane de 25 % sur tous les produits en provenance du Mexique et du Canada, invoquant la lutte contre l'entrée de drogues et de migrants.

La Chine, déjà ciblée lors de son premier mandat, pourrait également voir ses taxes augmenter de 10 %.

La zone euro est aussi dans son viseur, notamment l'Allemagne qui détient l'excédent commercial le plus élevé avec les États-Unis.

Pour la zone euro, ces droits pourraient entraîner une hausse des prix, notamment si l'Europe répond par des mesures de rétorsion, ce qui conduirait à « une augmentation des prix à l'importation », explique Mme Schnabel.

Dans l'immédiat, l'incertitude actuelle est « un poison pour la conjoncture » en freinant la consommation et l'investissement, prévient-elle.

Selon la banquière centrale, les droits de douane entraînent généralement des pertes de prospérité à l'échelle mondiale : si la mondialisation a apporté des gains de richesse considérables à l'Europe, « il est possible que nous devions désormais nous préparer à voir au moins une partie de ces gains s'inverser ».

Malgré ce contexte menaçant, la BCE est « sur la bonne voie » pour atteindre son objectif d'inflation de 2 %, assure Mme Schnabel, ce qui devrait permettre à l'institut de continuer à baisser ses taux, la prochaine occasion étant donnée fin janvier.

Après les quatre baisses décidées depuis juin, pour ramener de 4 % à 3 % son principal taux directeur, la BCE se rapproche « du point où il faudra examiner attentivement jusqu'où nous pouvons aller », conclut la banquière centrale, adepte d'une politique monétaire rigoureuse.


Gaza : le pape François appelle au « respect immédiat » de la trêve

Le  pape François (Photo AFP)
Le  pape François (Photo AFP)
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  • « J'exprime ma gratitude à tous les médiateurs », a déclaré le pontife argentin peu après le début de la trêve entre Israël et le Hamas.
  • « Je prie beaucoup pour eux et leurs familles. J'espère aussi que l'aide humanitaire parviendra encore plus rapidement (...) à la population de Gaza, qui a tant de besoins urgents », a-t-il souligné.

CITE DU VATICAN, SAINT-SIEGE : Le  pape François a appelé samedi au « respect immédiat » du cessez-le-feu à Gaza et a plaidé en faveur d'un renforcement de l'aide humanitaire ainsi que du retour des otages.

« J'exprime ma gratitude à tous les médiateurs », a déclaré le pontife argentin peu après le début de la trêve entre Israël et le Hamas.

« Merci à toutes les parties impliquées dans cet important résultat. J'espère que les parties respecteront immédiatement l'accord tel que convenu, et que tous les otages pourront enfin rentrer chez eux pour embrasser à nouveau leurs proches », a-t-il déclaré.

« Je prie beaucoup pour eux et leurs familles. J'espère aussi que l'aide humanitaire parviendra encore plus rapidement (...) à la population de Gaza, qui a tant de besoins urgents », a-t-il souligné.

« Les Israéliens et les Palestiniens ont besoin de signes clairs d'espoir. J'espère que les autorités politiques des deux pays, avec l'aide de la communauté internationale, parviendront à une solution juste basée sur deux États », a-t-il encore déclaré. « Que chacun dise oui au dialogue, oui à la réconciliation, oui à la paix. »


La start-up Perplexity AI propose une fusion avec TikTok

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  • La start-up d'intelligence artificielle (IA) Perplexity AI a soumis samedi au groupe chinois ByteDance une offre de fusion avec la filiale américaine du réseau social TikTok,
  • Le projet, révélé initialement par la chaîne américaine CNBC, prévoit la création d'une nouvelle entité qui réunirait les actifs de Perplexity AI et de TikTok USA.

WASHINGTON : La start-up d'intelligence artificielle (IA) Perplexity AI a soumis samedi au groupe chinois ByteDance une offre de fusion avec la filiale américaine du réseau social TikTok, a indiqué à l'AFP une source proche du dossier, alors que la plateforme est menacée de disparition dans quelques heures.

TikTok est sous le coup d'une loi qui prend effet dimanche et qui impose à sa maison mère, le groupe chinois ByteDance, de vendre le réseau social sous peine d'interdiction.

ByteDance a jusqu'ici refusé d'envisager une cession et, vendredi, TikTok a annoncé qu'il se préparait à débrancher l'application à l'expiration de la limite fixée par une loi votée au Congrès américain en avril 2024.

Le projet, révélé initialement par la chaîne américaine CNBC, prévoit la création d'une nouvelle entité qui réunirait les actifs de Perplexity AI et de TikTok USA, a précisé la source.

Les titres de cette holding seraient distribués en partie aux actionnaires existants de Perplexity AI et de ByteDance, le solde allant à de nouveaux investisseurs prêts à acquérir une participation dans le nouvel ensemble.

Les actionnaires de ByteDance qui ne souhaitent pas participer à cette nouvelle structure verront leurs titres rachetés.

Environ 60 % du capital de ByteDance sont détenus par des investisseurs institutionnels, 20 % par les fondateurs de l'entreprise et 20 % par ses salariés.

La transaction proposée par Perplexity AI ne donne pas de montant pour TikTok, « mais je ne vois pas un accord intervenir avec une valorisation inférieure à 50 milliards de dollars », a expliqué la source proche du dossier.

Compte tenu de la nature de l'opération, très peu d'argent changerait effectivement de mains, l'idée étant d'attribuer aux parties prenantes des actions du nouveau conglomérat.

Cette union permettrait à Perplexity AI d'enrichir les contenus proposés à ses utilisateurs, selon la même source.

Lancé fin 2022 et soutenu par Jeff Bezos, le fondateur d'Amazon, Perplexity AI combine un assistant IA et un moteur de recherche pour trouver des informations sur Internet.

Il se positionne comme un concurrent des grands moteurs de recherche, en premier lieu Google.

En décembre, la start-up a effectué une nouvelle levée de fonds qui a valorisé l'entreprise à 9 milliards de dollars.

D'autres investisseurs ont fait part de leur intérêt pour TikTok.

L'homme d'affaires Frank McCourt est ainsi prêt à mettre 20 milliards de dollars sur la table avec d'autres partenaires pour les activités américaines de l'application, en dehors de son puissant algorithme.

Samedi, Donald Trump a déclaré qu'il étudierait de près le dossier une fois investi à la présidence des États-Unis, et qu'un report de 90 jours de la mise en œuvre de la loi serait « probablement décidé ».