Image opaque sur les écrans de la cour d'assises spéciale de Paris pour protéger son anonymat, l'enquêtrice «287SI» expose le parcours en zone irako-syrienne du Pakistanais Muhammad Usman
Elle propose de projeter un «élément issu du champ de bataille», une vidéo arrivée tardivement aux mains de la DGSI
Depuis le 8 septembre, la France juge 14 hommes accusés, à des degrés divers, d'avoir participé aux attentats du 13 novembre 2015 survenus à Paris et en proche banlieue, et revendiqués par le groupe Etat islamique, qui ont causé la mort de 130 personnes
Salah Abdeslam, seul membre encore en vie des commandos, a justifié les attaques djihadistes en les présentant comme une riposte à la politique étrangère de la France et de son président d'alors
Accusé d'avoir servi d'intermédiaire entre la cellule jihadiste et un réseau de fabrication de faux papiers, Farid Kharkhach estime son rôle «bidon»
Avant lui, Ali Oulkadi a raconté comment «l'affaire» pour laquelle il est jugé «a bousillé» ses proches, et le «stress» qui l'a envahi à l'approche du procès
«Le groupe armé est devenu en quelques années un conglomérat d'anciennes organisations jihadistes, y compris ouïgoures et ouzbèkes, ou de talibans transfuges»
La déclinaison locale de l'EI vise à rétablir son propre califat en Asie centrale, dans la région historique dite du "Khorasan", à cheval sur l'Afghanistan, l'Iran, le Pakistan et le Turkménistan
Après cinq semaines de dépositions des rescapés des attaques et des proches des victimes, le procès est entré dans une nouvelle phase
Dès l'ouverture du procès le 8 septembre, le principal accusé a rompu spectaculairement avec le silence quasi total qu'il observait depuis son interpellation
La cour a clos vendredi cinq semaines de dépositions de parties civiles, qui ont plongé tous les acteurs du procès dans l'horreur et la réalité crue des attaques
La cour commencera mardi midi avec le principal accusé et le plus volubile d'entre eux: Salah Abdeslam
Le seul membre encore en vie des commandos qui ont fait 130 morts à Paris et Saint-Denis sera le premier à répondre aux questions de la cour d'assises spéciale
A Molenbeek, la commune de Bruxelles où il a grandi dans une famille de cinq enfants, le Franco-Marocain n'avait pourtant pas laissé l'image d'un djihadiste en devenir