Le constructeur automobile Renault a vendu ses actifs en Russie à l'Etat russe, ont annoncé lundi les deux parties séparément
Aucun détail financier n'a été fourni lundi, mais le ministre russe de l'Industrie et du Commerce, Denis Manturov, avait déclaré en avril que Renault prévoyait de vendre ses actifs russes pour "un rouble symbolique"
«Depuis deux ou trois ans Renault n'est pas en super grande forme, on n'avait pas besoin de ça dans le contexte actuel, c'est une angoisse supplémentaire», s'inquiète Jean-François Pibouleau, délégué syndical central CGT
Emmanuel Macron a estimé jeudi à Bruxelles que Renault avait fait «un choix cohérent» en décidant de suspendre ses activités en Russie à cause de la guerre en Ukraine
La France est le premier employeur étranger en Russie, avec quelque 160 000 salariés, certains groupes y étant particulièrement présents, à l'image de Renault, actionnaire à 67% du constructeur local Avtovaz, et sa marque Lada
Renault, envers qui le gouvernement ukrainien a appelé à un boycott mondial, n'a pas remis en question sa présence sur place : si la production de son usine est ralentie par les problèmes d'approvisionnement, elle a repris il y a deux jours
Fondée en 1955, Alpine est tombée en 1973 dans l'escarcelle de Renault mais la marque avait été mise en sommeil en 1995 après l'échec de la voiture de grand tourisme A610
Entre-temps, elle a produit à Dieppe des véhicules fétiches comme l'A110 première du nom, championne du monde des rallyes au début des années 1970
« Ayant pris acte de la position de Renault », qui a refusé de soutenir l'unique projet de reprise, le tribunal « met fin (...) à la poursuite d'activité autorisée jusqu'au 10 décembre 2021, dans le cadre de la liquidation judiciaire »
Pour le tribunal de commerce, « il conviendra » de « procéder aux licenciements tels que prévus » dans le code du commerce, « ainsi qu'aux opérations de liquidation prévues »
170.000 véhicules n'ont pas pu être produits au troisième trimestre, avec de nombreuses usines fermées à travers le monde faute de composants, notamment des semi-conducteurs
Le groupe français a confirmé cependant ses prévisions de marge opérationnelle sur l'année, à hauteur de 2,8% du chiffre d'affaires