Israël: Netanyahou acculé, sprint final de ses opposants pour former un gouvernement

Cette combinaison de photos prises le 5 mai 2021 montre le chef de l'opposition israélienne Yaïr Lapid; et le dirigeant du parti Yamina, Naftali Bennett (Photo, AFP)
Cette combinaison de photos prises le 5 mai 2021 montre le chef de l'opposition israélienne Yaïr Lapid; et le dirigeant du parti Yamina, Naftali Bennett (Photo, AFP)
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Publié le Lundi 31 mai 2021

Israël: Netanyahou acculé, sprint final de ses opposants pour former un gouvernement

  • Le chef de l'opposition israélienne Yaïr Lapid s'est montré prudent: «jusqu'à la formation du gouvernement il y a encore beaucoup d'obstacles, c'est peut-être notre premier test»
  • «Naftali Bennett vient de la droite (...) mais nous a permis d'opérer le changement que nous voulions, ce qui le rend apte à devenir le prochain Premier ministre», a déclaré le centriste Benny Gantz

JÉRUSALEM: A deux jours de l'échéance pour former un gouvernement, le chef de l'opposition israélienne Yaïr Lapid a affirmé lundi qu'il y avait encore « beaucoup d'obstacles » à la mise en place d'une coalition susceptible de pousser vers la sortie le Premier ministre Benjamin Netanyahou. 

Les équipes du centriste Lapid et de la droite radicale de Naftali Bennett continuent de négocier les termes d'une périlleuse alliance pour un « gouvernement du changement », après 15 ans de M. Netanyahou au pouvoir, un record en Israël. 

Yaïr Lapid a jusqu'à mercredi 23H59 (20H59 GMT), pour annoncer un accord. S'il y parvient, il aura sept jours pour répartir les portefeuilles et obtenir un vote de confiance du Parlement. 

Lundi, M. Lapid s'est montré prudent: « jusqu'à la formation du gouvernement il y a encore beaucoup d'obstacles, c'est peut-être notre premier test ».  

« Dans une semaine, l'Etat d'Israël peut se retrouver dans une nouvelle ère », a-t-il ajouté devant des membres de son parti et des journalistes au Parlement à Jérusalem. 

Après une trêve observée dans les tractations politiques en Israël pendant les 11 jours (du 10 au 21 mai) de guerre entre Israël et le Hamas palestinien, M. Bennett a changé la donne dimanche en annonçant son ralliement au gouvernement d'union que tente de monter M. Lapid, à la tête du parti Yesh Atid (« Il y a un futur »). 

Début mai, M. Lapid a été chargé par le président Reuven Rivlin de dégager une majorité pour sortir Israël de deux ans de crise politique, la plus longue de l'histoire du pays. 

« Rien n'est fait »  

Rien n'est encore joué. Il reste à M. Lapid quatre députés à rallier pour réunir une majorité de 61 (sur les 120) parlementaires, sans compter sur de possibles manoeuvres de dernière minute de M. Netanyahou, décidé à s'accrocher au pouvoir. 

« Rien n'est fait tant que ce n'est pas concrétisé, même s'ils (Lapid et Bennett) sont en meilleure position, Bibi (surnom de M. Netanyahou) a toujours un tour d'avance, il n'est pas encore parti », avertit Jonathan Rynhold, professeur de sciences politiques à l'université Bar Ilan. 

Après leur alliance, M. Netanyahou a mis en garde contre un « danger pour la sécurité de l'Etat d'Israël » et parlé « d'arnaque du siècle ».  

Le quotidien de droite Maariv parle d'une rupture, avec un Benjamin Netanyahou plus que jamais acculé. 

Dirigeant du parti Yamina, « Naftali Bennett est soudainement apparu comme un Premier ministre et Benjamin Netanyahou est devenu un chef de l'opposition », note l'éditorialiste Ben Caspit. 

Dimanche, des supporters de M. Netanyahou ont manifesté devant les domiciles de responsables de Yamina, aux cris de « gauchistes et « traîtres ». Leur sécurité et celle de M. Bennett ont été renforcées, selon un responsable. 

« Apte »  

Yaïr Lapid dispose de l'appui de 57 députés, de gauche, du centre, de deux formations de droite en plus de Yamina. Pour les quatre restant, il compte sur les partis arabes israéliens, qui ne se sont pas encore clairement positionnés. 

« La gauche fait des compromis loin d'être faciles, quand elle m'octroie (...) le rôle de Premier ministre », a déclaré dimanche M. Bennett, proche des colons israéliens dans les Territoires palestiniens occupés. 

« Naftali Bennett vient de la droite (...) mais nous a permis d'opérer le changement que nous voulions, ce qui le rend apte à devenir le prochain Premier ministre », a déclaré lundi le centriste Benny Gantz, qui avait formé l'année dernière un gouvernement d'union avec M. Netanyahou au grand dam de son camp. 

Selon les médias israéliens, M. Bennett devrait prendre la tête du gouvernement pendant deux ans avant de laisser sa place à M. Lapid. 

Ce scénario marquerait la fin d'une ère entamée il y a 25 ans, de 1996 à 1999. Revenu au pouvoir en 2009, M. Netanyahou ne l'avait plus quitté depuis. 

Jugé pour « corruption » dans trois affaires, il est le premier chef de gouvernement israélien à faire face à des poursuites criminelles en cours de mandat qui pourraient le rattraper s'il n'est plus Premier ministre.  

Si le camp anti-Netanyahou échoue à former un gouvernement, 61 députés pourront demander au président de mandater un nouveau parlementaire. Ou, scénario le plus redouté par les électeurs déjà appelés à voter quatre fois en deux ans, il y aura un retour aux urnes. 


Les États-Unis débloquent 117 millions de dollars pour les Forces libanaises

Drapeau américain agitant isolément sur fond blanc (Photo iStock)
Drapeau américain agitant isolément sur fond blanc (Photo iStock)
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  • Selon un communiqué du département d'État, ces fonds doivent aider les Forces armées libanaises (FAL) et les Forces de sécurité intérieure (FSI, chargées du maintien de l'ordre) à « garantir la souveraineté du Liban dans tout le pays ».
  • C'est ce dernier qui est à l'origine de la réunion des donateurs internationaux qui a eu lieu jeudi « avec partenaires et alliés pour évoquer le soutien crucial à la sécurité du Liban afin de pérenniser la cessation des hostilités avec Israël ».

WASHINGTON : Lles États-Unis ont annoncé  samedi le transfert de 117 millions de dollars destinés à soutenir les forces de l'ordre et l'armée libanaises, à l'issue d'une réunion de donateurs internationaux, jeudi.

Selon un communiqué du département d'État, ces fonds doivent aider les Forces armées libanaises (FAL) et les Forces de sécurité intérieure (FSI, chargées du maintien de l'ordre) à « garantir la souveraineté du Liban dans tout le pays ».

C'est ce dernier qui est à l'origine de la réunion des donateurs internationaux qui a eu lieu jeudi « avec partenaires et alliés pour évoquer le soutien crucial à la sécurité du Liban afin de pérenniser la cessation des hostilités avec Israël ».

Un cessez-le-feu a pris effet fin novembre entre le mouvement islamiste pro-iranien Hezbollah et Israël, après plus d'un an de bombardements de part et d'autre, ainsi qu'une incursion des forces israéliennes en territoire libanais à partir de fin septembre.

L'enveloppe annoncée samedi par le département d'État « démontre son engagement à continuer à travailler avec ses partenaires et alliés pour s'assurer que le Liban bénéficie du soutien nécessaire pour renforcer la sécurité du pays et de la région ».

Samedi, le président libanais, Joseph Aoun, a réclamé le retrait de l'armée israélienne « dans les délais fixés » par l'accord de cessez-le-feu.

Ce dernier prévoit le déploiement de l'armée libanaise aux côtés des Casques bleus dans le sud du pays et le retrait de l'armée israélienne dans un délai de 60 jours, soit d'ici au 26 janvier.

Le Hezbollah doit, pour sa part, retirer ses forces au nord du fleuve Litani, à environ 30 km de la frontière libano-israélienne. 


Manifestation pour revendiquer la libération de l'opposante Abir Moussi

Des partisans d'Abir Moussi, chef du Parti Destourien Libre (PDL), participent à une manifestation demandant sa libération, à Tunis le 18 janvier 2025. (Photo FETHI BELAID / AFP)
Des partisans d'Abir Moussi, chef du Parti Destourien Libre (PDL), participent à une manifestation demandant sa libération, à Tunis le 18 janvier 2025. (Photo FETHI BELAID / AFP)
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  • Plusieurs centaines de sympathisants du Parti destourien libre (PDL), qui revendique l'héritage des autocrates Bourguiba et Ben Ali, ont manifesté samedi en Tunisie pour réclamer la libération de leur dirigeante, l'opposante Abir Moussi.
  • Soupçonnée d'avoir voulu rétablir un pouvoir similaire à celui de Zine El Abidine Ben Ali, renversé en 2011 par la première révolte du Printemps arabe.

TUNIS : Plusieurs centaines de sympathisants du Parti destourien libre (PDL), qui revendique l'héritage des autocrates Bourguiba et Ben Ali, ont manifesté samedi en Tunisie pour réclamer la libération de leur dirigeante, l'opposante Abir Moussi.

Brandissant des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Liberté pour Abir » ou « Nous sommes des opposants, pas des traîtres ! », ils étaient entre 500 et 1 000, selon des journalistes de l'AFP. Beaucoup portaient des drapeaux tunisiens et des photos de la dirigeante du PDL.

Ils ont critiqué virulemment à la fois le président Kaïs Saied et le parti islamo-conservateur d'opposition Ennahdha. Mme Moussi, ex-députée de 49 ans, est en détention depuis son arrestation le 3 octobre 2023 devant le palais présidentiel, où, selon son parti, elle était venue déposer des recours contre des décrets de M. Saied.

Mme Moussi fait l'objet de plusieurs accusations, dont celle particulièrement grave de tentative « ayant pour but de changer la forme de l'État », soupçonnée d'avoir voulu rétablir un pouvoir similaire à celui de Zine El Abidine Ben Ali, renversé en 2011 par la première révolte du Printemps arabe.

Les manifestants ont dénoncé le décret 54 sur les « fausses nouvelles », en vertu duquel Mme Moussi est poursuivie dans cette affaire, et dont l'interprétation très large a entraîné l'incarcération depuis septembre 2022 de dizaines de politiciens, d'avocats, de militants ou de journalistes.

Pour Thameur Saad, dirigeant du PDL, emprisonner Mme Moussi pour des critiques envers l'Isie « n'est pas digne d'un pays se disant démocratique ». « Les prisons tunisiennes sont désormais remplies de victimes du décret 54 », a renchéri à l'AFP Karim Krifa, membre du comité de défense de Mme Moussi.

D'autres figures de l'opposition, dont le chef d'Ennahdha, Rached Ghannouchi, sont également emprisonnées.

Depuis le coup de force de M. Saied à l'été 2021, l'opposition et les ONG tunisiennes et étrangères ont déploré une régression des droits et des libertés en Tunisie. Le chef de l'État a été réélu à une écrasante majorité de plus de 90 % des voix le 6 octobre, lors d'un scrutin marqué toutefois par une participation très faible (moins de 30 %).


L'Égypte annonce que 50 camions-citernes de carburant entreront chaque jour dans la bande de Gaza

Le ministère palestinien de la Santé a déclaré qu'une frappe aérienne israélienne sur le camp de réfugiés de Jénine, en Cisjordanie occupée, a tué cinq personnes mardi, l'armée israélienne confirmant avoir mené une attaque dans la région. (Photo d'archives de l'AFP)
Le ministère palestinien de la Santé a déclaré qu'une frappe aérienne israélienne sur le camp de réfugiés de Jénine, en Cisjordanie occupée, a tué cinq personnes mardi, l'armée israélienne confirmant avoir mené une attaque dans la région. (Photo d'archives de l'AFP)
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  • Le ministre égyptien des Affaires étrangères, Badr Abdelatty, a annoncé samedi que 50 camions-citernes chargés de carburant devaient entrer dans la bande de Gaza à partir de dimanche, marquant le début du cessez-le-feu.
  • M. Abdelatty, dont le pays, le Qatar et les États-Unis ont servi de médiateur, a déclaré que l'accord prévoyait « l'entrée de 600 camions par jour dans la bande, dont 50 de carburant ».

LE CAIRE : Le ministre égyptien des Affaires étrangères, Badr Abdelatty, a annoncé samedi que 50 camions-citernes chargés de carburant devaient entrer dans la bande de Gaza à partir de dimanche, marquant le début du cessez-le-feu.

M. Abdelatty, dont le pays, le Qatar et les États-Unis ont servi de médiateur, a déclaré que l'accord prévoyait « l'entrée de 600 camions par jour dans la bande, dont 50 de carburant ».

La trêve devrait entrer en vigueur dimanche à 13 h 30 GMT, ouvrant ainsi la voie à un afflux massif d'aide, selon les médiateurs.

Des centaines de camions sont garés du côté égyptien du poste frontière de Rafah, un point d'entrée autrefois vital pour l'aide humanitaire, fermé depuis mai, lorsque les forces israéliennes ont pris le contrôle du côté palestinien du point de passage.

Au cours d'une conférence de presse conjointe avec son homologue nigérian, M. Abdelatty a déclaré : « Nous espérons que 300 camions se rendront au nord de la bande de Gaza », où des milliers de personnes sont bloquées dans des conditions que les agences humanitaires qualifient d'apocalyptiques.

Les travailleurs humanitaires ont mis en garde contre les obstacles monumentaux qui pourraient entraver les opérations d'aide, notamment la destruction des infrastructures qui traitaient auparavant les livraisons.