Critique: La grande écrivaine Sahar Khalifa évoque les déchirements et les joies des Palestiniens

My First and Only Love («Mon Premier et Unique Amour») est un ouvrage de la grande écrivaine Sahar Khalifa. (Fourni)
My First and Only Love («Mon Premier et Unique Amour») est un ouvrage de la grande écrivaine Sahar Khalifa. (Fourni)
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Publié le Lundi 31 mai 2021

Critique: La grande écrivaine Sahar Khalifa évoque les déchirements et les joies des Palestiniens

  • Sahar Khalifa plonge les lecteurs dans la vie de ses personnages avec fluidité et charme
  • Les romans de Sahar Khalifa ont le pouvoir de faire trembler la terre aussi bien qu'ils font vibrer les cœurs

CHICAGO: C'est dans le quartier de Habs al-Dam, à Naplouse, que commence et prend fin ce récit incroyable. Il retrace l'histoire de Nidal et de la famille Al-Qahtan. Ces derniers font partie des nombreux protagonistes de la résistance palestinienne sous le mandat britannique que présente l'ouvrage Mon Premier et Unique Amour (My First and Only Love), de la grande écrivaine Sahar Khalifa.

Dans cet ouvrage traduit par Aïda Bamia, Nidal se souvient de son enfance en Palestine. Là, elle se réveillait au chant du chardonneret et se baladait parmi les citronniers, alors que son oncle Wahid dirigeait une faction de la résistance dans les montagnes et que son oncle Amine travaillait comme journaliste à Jérusalem pour documenter les événements survenus jusqu'à la mort de leur dirigeant, Abdelkader al-Husseini, en 1948.

Après des décennies, Nidal retourne dans sa maison familiale et les souvenirs affluent dans cet endroit de Cisjordanie où elle vivait avec sa grand-mère et sa mère. Désormais vide, la maison fourmillait autrefois de monde et débordait d'espoir – l'espoir de voir la résistance triompher, l'espoir que la chance sourit pour une fois à Widad, la mère de Nidal, et l'espoir que l'avenir de celle-ci soit radieux. Bien que certains de leurs rêves ne se soient pas réalisés, et après avoir passé sa vie à fuir, la jeune femme décide de vivre à l'endroit qu'elle aime: sa maison, dans toute sa beauté, dans laquelle elle a rencontré son premier amour, Rabie, un combattant de la résistance.

Sahar Khalifa plonge les lecteurs dans la vie de ses personnages avec fluidité et charme. Elle dépeint une Palestine fertile dont les habitants sont soudés comme les branches d'un arbre. Voisins depuis des générations, ils connaissent l'histoire et les secrets des uns et des autres.

Nidal et sa grand-mère Zakiya se rendent chez Oum Nayef qui vend du yaourt dans le village d'Asira. Elle leur donne des nouvelles des résistants tandis que des avions britanniques survolent l'endroit. Les femmes de la campagne transportent des paniers remplis de raisins, de figues et de fromage vers le marché. La résistance est épuisée, les prisons débordent de prisonniers condamnés à des peines plus longues que le temps lui-même, les oliviers ne donnent plus d'olives et les jeunes hommes dispersés dans les montagnes se battent pour sauver leur maison. Pour Nidal, tout semble vieux, mais la réalité est tout autre. Se battre pour obtenir son indépendance n'est pas sans conséquence.

Dans ce récit bouleversant, Mme Khalifa raconte comment la Ligue arabe a refusé d'aider les Palestiniens en 1948 avant la fin du mandat britannique, un tournant décisif pour l'indépendance de la Palestine. Au-delà de la douleur, la vie continuait, l'amour fleurissait, l'espoir grandissait et le combat pour l'avenir se poursuivait. Les romans de Sahar Khalifa ont le pouvoir de faire trembler la terre aussi bien qu'ils font vibrer les cœurs.

 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


«Effroi» du Festival de Cannes après la mort d'une photojournaliste palestinienne

La photojournaliste de 25 ans, Fatima Hassouna, est au centre du documentaire "Put your soul on your hand and walk" de la réalisatrice iranienne Sepideh Farsi. L'Acid (Association du cinéma indépendant pour sa diffusion), l'une des sélections parallèles au Festival de Cannes, avait annoncé mardi 15 avril avoir retenu ce film.  "Le lendemain, (Fatima Hassouna) ainsi que plusieurs membres de sa famille, ont été tués par un missile qui a frappé leur habitation", a rappelé le Festival de Cannes dans une déclaration à l'AFP. (AFP)
La photojournaliste de 25 ans, Fatima Hassouna, est au centre du documentaire "Put your soul on your hand and walk" de la réalisatrice iranienne Sepideh Farsi. L'Acid (Association du cinéma indépendant pour sa diffusion), l'une des sélections parallèles au Festival de Cannes, avait annoncé mardi 15 avril avoir retenu ce film. "Le lendemain, (Fatima Hassouna) ainsi que plusieurs membres de sa famille, ont été tués par un missile qui a frappé leur habitation", a rappelé le Festival de Cannes dans une déclaration à l'AFP. (AFP)
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  • La photojournaliste de 25 ans, Fatima Hassouna, est au centre du documentaire "Put your soul on your hand and walk" de la réalisatrice iranienne Sepideh Farsi
  • Elle "s'était donné pour mission de témoigner, par son travail, son engagement et malgré les risques liés à la guerre dans l'enclave palestinienne, de la vie quotidienne des habitants de Gaza en 2025

PARIS: Le Festival de Cannes a exprimé mercredi "son effroi et sa profonde tristesse" après la mort d'une photojournaliste palestinienne, protagoniste d'un film qui doit être présenté cette année sur la Croisette et de plusieurs membres de sa famille, tués par un missile à Gaza.

La photojournaliste de 25 ans, Fatima Hassouna, est au centre du documentaire "Put your soul on your hand and walk" de la réalisatrice iranienne Sepideh Farsi. L'Acid (Association du cinéma indépendant pour sa diffusion), l'une des sélections parallèles au Festival de Cannes, avait annoncé mardi 15 avril avoir retenu ce film.

"Le lendemain, (Fatima Hassouna) ainsi que plusieurs membres de sa famille, ont été tués par un missile qui a frappé leur habitation", a rappelé le Festival de Cannes dans une déclaration à l'AFP.

Elle "s'était donné pour mission de témoigner, par son travail, son engagement et malgré les risques liés à la guerre dans l'enclave palestinienne, de la vie quotidienne des habitants de Gaza en 2025. (Elle) est l'une des trop nombreuses victimes de la violence qui embrase la région depuis des mois".

"Le Festival de Cannes souhaite exprimer son effroi et sa profonde tristesse face à cette tragédie qui a ému et choqué le monde entier. Si un film est bien peu de chose face à un tel drame, (sa projection à l'Acid à Cannes le 15 mai) sera, en plus du message du film lui-même, une manière d'honorer la mémoire (de la jeune femme), victime comme tant d'autres de la guerre", a-t-il ajouté.

La réalisatrice Sepideh Farsi a rendu hommage jeudi dernier à la jeune femme, qui lui racontait, par appels vidéo, la vie à Gaza. "Je demande justice pour Fatem (ou Fatima, NDLR) et tous les Palestiniens innocents qui ont péri", a-t-elle écrit.

Reporters sans Frontières avait dénoncé sa mort, regrettant que son nom "s'ajoute aux près de 200 journalistes tués en 18 mois".

La guerre a été déclenchée par l'attaque sans précédent du Hamas contre Israël le 7 octobre 2023, laquelle a entraîné la mort de 1.218 personnes côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des données officielles. Sur les 251 personnes enlevées ce jour-là, 58 sont toujours retenues à Gaza, dont 34 sont mortes, selon l'armée israélienne.

Selon le ministère de la Santé du Hamas, 51.266 Palestiniens ont été tués à Gaza depuis le début de la guerre.


La danse des dauphins, vedette des îles Farasan

L'observation des dauphins renforce l'attrait croissant des îles Farasan pour l'écotourisme. (SPA)
L'observation des dauphins renforce l'attrait croissant des îles Farasan pour l'écotourisme. (SPA)
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  • L'observation de 5 espèces de dauphins met en évidence la biodiversité
  • Il est vital de coexister avec la vie marine, déclare un pêcheur local

RIYADH : L'observation de plus de cinq espèces de dauphins a renforcé la réputation des îles Farasan en tant que lieu de visite incontournable pour les amateurs de nature et d'animaux sauvages, a récemment rapporté l'agence de presse saoudienne.

Parmi les espèces observées, les grands dauphins et les dauphins à long bec volent la vedette. Les dauphins à long bec, connus pour leur nature enjouée, s'approchent souvent des croisières de loisir, ravissant les gens par leur charme.

Le pêcheur saoudien Mohammed Fursani, qui navigue dans ces eaux depuis longtemps, y voit un lien plus profond.


Le pianiste Igor Levit va donner un concert de plus de 16 heures à Londres

L'Allemand Igor Levit, qui est à 38 ans l'un des pianistes virtuoses de sa génération, avait déjà fait sensation en jouant "Vexations" dans son studio à Berlin pendant 20 heures d'affilée lors du confinement. L'objectif de cet événement filmé en direct était de lever des fonds pour les musiciens freelance touchés par la pandémie de Covid-19. (AFP)
L'Allemand Igor Levit, qui est à 38 ans l'un des pianistes virtuoses de sa génération, avait déjà fait sensation en jouant "Vexations" dans son studio à Berlin pendant 20 heures d'affilée lors du confinement. L'objectif de cet événement filmé en direct était de lever des fonds pour les musiciens freelance touchés par la pandémie de Covid-19. (AFP)
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  • Le centre Southbank, qui organise le concert, le présente comme "un exploit d'endurance"
  • "Vexations" du compositeur français Erik Satie (1866-1925) est une partition d'une seule page destinée à être jouée 840 fois d'affilée

LONDRES: Le pianiste Igor Levit va donner jeudi et vendredi à Londres un concert unique, prévu pour durer plus de 16 heures, en jouant en solo "Vexations" d'Erik Satie, sous la direction de l'artiste Marina Abramovic, connue pour ses performances radicales.

Le centre Southbank, qui organise le concert, le présente comme "un exploit d'endurance".

"Vexations" du compositeur français Erik Satie (1866-1925) est une partition d'une seule page destinée à être jouée 840 fois d'affilée. Elle se traduit ainsi par une performance durant entre 16 et 20 heures. Habituellement, plusieurs pianistes se succèdent pour jouer ce morceau sans interruption.

L'Allemand Igor Levit, qui est à 38 ans l'un des pianistes virtuoses de sa génération, avait déjà fait sensation en jouant "Vexations" dans son studio à Berlin pendant 20 heures d'affilée lors du confinement. L'objectif de cet événement filmé en direct était de lever des fonds pour les musiciens freelance touchés par la pandémie de Covid-19.

C'est la première fois qu'il va jouer ce morceau en intégralité en public.

Le public va être "témoin (d'un moment) de silence, d'endurance, d'immobilité et de contemplation, où le temps cesse d'exister", a commenté Marina Abramovic, artiste serbe de 78 ans. "Igor interprète +Vexations+ avec des répétitions infinies, mais une variation constante", a-t-elle ajouté.

Le rôle de Marina Abramovic, connue pour ses performances qui poussent les spectateurs dans leurs retranchements, est de "préparer le public à cette expérience unique".

Erik Satie avait lui écrit à propos du morceau à l'adresse des pianistes: "Pour jouer 840 fois de suite ce motif, il sera bon de se préparer au préalable, et dans le plus grand silence, par des immobilités sérieuses".

Dans une interview au quotidien britannique The Guardian, Igor Levit a encouragé son public à "se laisser aller". "C'est juste un espace vide, alors plongez dedans", a-t-il dit.

Les spectateurs pourront assister au concert soit pour une heure soit dans sa totalité. Il commencera jeudi à 10H00 (09H00 GMT).