La FINUL appelle le Liban et Israël à la « retenue »

Les forces de maintien de la paix des Nations Unies (FINUL) patrouillent le long de la frontière avec Israël, dans le village de Houla, au sud du Liban, le 26 août 2020 (Photo, AFP).
Les forces de maintien de la paix des Nations Unies (FINUL) patrouillent le long de la frontière avec Israël, dans le village de Houla, au sud du Liban, le 26 août 2020 (Photo, AFP).
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Publié le Jeudi 27 août 2020

La FINUL appelle le Liban et Israël à la « retenue »

  • Le major général Stefano Del Col a exhorté les parties israélienne et libanaise à « faire preuve de retenue et à éviter tout acte de provocation qui aggraverait encore les tensions »
  • Le porte-parole de la FINUL, Andrea Tenenti, a déclaré avoir « détecté le lancement de nombreuses bombes éclairantes depuis les positions de l'armée israélienne le long de la Ligne bleue »

BEYROUTH: Le major général Stefano Del Col, chef de mission et commandant de la Force intérimaire des Nations Unies au Liban (FINUL), a exhorté mercredi les parties israélienne et libanaise à « faire preuve de retenue et éviter tout acte de provocation qui aggraverait les tensions et mettrait en danger la cessation des hostilités», après l’incident sécuritaire a la frontière entre les deux pays.

Le porte-parole de la FINUL, Andrea Tenenti, a pour sa part déclaré que les forces onusiennes ont « détecté le lancement de nombreuses bombes éclairantes depuis les positions de l'armée israélienne le long de la Ligne bleue près  des villes d'Aitaroun, Aita Al-Shaab, Mays Al-Jabal, Hula, Kafr Kila et Kafr Shuba dans le sud du Liban. Les radars de la FINUL ont également détecté des obus de mortier et d’artillerie, dont la plupart étaient des obus fumigènes, en plus d’intenses activités de drones au-dessus de ces zones. » Il a ajouté que la FINUL « a immédiatement renforcé ses forces le long de la Ligne bleue », la démarcation de la frontière de l'ONU entre les deux pays.

Tenenti a souligné l'importance « d'enquêter sur tous les faits et circonstances entourant les développements dangereux qui ont eu lieu le long de la Ligne bleue ». Les deux parties ont été invitées à « coopérer pleinement avec la FINUL pour déterminer les faits ».

Quelques heures après le tir, par les forces israéliennes, de dizaines de bombes fluorescentes et au phosphore sur les villes frontalières libanaises, provoquant des incendies sans aucune victime humaine, le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a menacé le Liban.

Le Conseil suprême de la défense libanais, dirigé par le président Michel Aoun, s'est de son côté réuni quelques heures après l'attaque, et a été informé des détails de ce qui s'est passé à la frontière. Le Liban a, à cet effet, décidé de déposer une plainte auprès du Conseil de sécurité des Nations Unies à propos de l’attaque israélienne, après ces développements interviennent 48 heures avant l’expiration du délai du renouvellement annuel du mandat de la FINUL le 31 août.

Netanyahu a pour sa part tweeté que « Israël voit avec une grande gravité les tirs du Hezbollah sur nos forces », ajoutant: « Nous répondrons vigoureusement à toute attaque contre nous. » Il a également averti le Hezbollah de « ne pas tester la force de frappe d'Israël », ajoutant que « le Hezbollah expose l’État libanais au danger à cause de son agression. »

Le porte-parole de l'armée israélienne Avichay Adraee a également commenté l’incident: « Des hélicoptères militaires et un avion ont attaqué des cibles appartenant au Hezbollah dans la zone frontalière, et le gouvernement libanais est responsable de ce qui se passe dans son territoire », a-t-il indiqué.

En 2017, Israël a adressé une plainte au Conseil de sécurité, accusant le Hezbollah d'avoir « établi des postes d'observation le long de la frontière sud du Liban sous le couvert d'une organisation environnementale ».

Quelques heures après l’attaque, Walid Sukkarieh, député du bloc parlementaire du Hezbollah et ancien officier de l’armée libanaise, a déclaré: « La résistance ne glissera pas dans la guerre, car Israël ne glissera pas dans la guerre, et la résistance ne cherchera pas la guerre»

Entre-temps, la Direction générale des Forces de sécurité intérieure du Liban a annoncé « l’arrestation d’un jeune syrien appartenant à Daech qui prévoyait mener des opérations terroristes au Liban ».


Le Liban réforme le secret bancaire, une mesure clé pour ses bailleurs

Cette photo prise le 20 mai 2020 montre une vue de l'entrée fortifiée de la Banque du Liban, la banque centrale du Liban, dans la capitale Beyrouth. (AFP)
Cette photo prise le 20 mai 2020 montre une vue de l'entrée fortifiée de la Banque du Liban, la banque centrale du Liban, dans la capitale Beyrouth. (AFP)
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  • Le Liban a accordé jeudi, par un vote au Parlement, un accès plus large des organismes de contrôle aux informations bancaires, une réforme clé réclamée dans ce pays
  • Le gouvernement a indiqué que la loi s'appliquerait de manière rétroactive sur 10 ans

BEYROUTH: Le Liban a accordé jeudi, par un vote au Parlement, un accès plus large des organismes de contrôle aux informations bancaires, une réforme clé réclamée dans ce pays, plongé dans une grave crise économique, par les bailleurs internationaux, dont le FMI.

Le gouvernement a indiqué que la loi s'appliquerait de manière rétroactive sur 10 ans, couvrant donc le début de la crise économique lorsque les banquiers ont été accusés d'aider des personnalités à transférer des fonds importants à l'étranger.

Le Premier ministre libanais, Nawaf Salam, a salué une "étape indispensable vers la réforme financière" que son gouvernement a promis de réaliser et un "pilier essentiel d'un plan de reconstruction".

Cette mesure, a-t-il ajouté, est "fondamentale pour restaurer les droits des déposants et la confiance des citoyens et de la communauté internationale". Il a mis en avant que l'opacité financière, prévalant de longue date au Liban, n'était plus aussi attractive pour les investisseurs qu'elle avait pu l'être.

"Il ne faut pas croire qu'avec cette loi, n'importe qui va entrer dans une banque et demander des détails sur un compte", a tempéré le ministre des Finances, Yassine Jaber, en déplacement à Washington avec son collègue de l'Economie, Amer Bisat, et le nouveau gouverneur de la Banque centrale, Karim Souaid.

Ces responsables doivent se rendre à la Banque mondiale et au Fonds monétaire international (FMI).

Le Liban a longtemps été une plaque-tournante financière régionale, dont la législation stricte sur le secret bancaire était perçue comme un atout, jusqu'à la profonde crise économique et financière qui a éclaté en 2019 et terni sa réputation.

Depuis, les autorités sont sous pression, interne et internationale, pour réformer une législation accusée d'avoir permis une fuite de capitaux au déclenchement de la crise, alors que les simples déposants étaient privés de leur épargne et que la valeur de la monnaie locale plongeait.

- Loi rétroactive sur dix ans -

Selon le groupe de défense des droits libanais Legal Agenda, les changements votés jeudi autorisent "les organes de contrôle et de régulation bancaire (...) à demander l'accès à toutes les informations sans raison particulière".

Ces organismes pourront avoir accès à des informations comme le nom des clients et les détails de leurs dépôts, et enquêter sur d'éventuelles activités suspectes, selon Legal Agenda.

La communauté internationale exige depuis longtemps d'importantes réformes pour débloquer des milliards de dollars et aider à la relance de l'économie libanaise, dont les maux sont imputés à la mauvaise gestion et à la corruption.

La récente guerre entre Israël et le mouvement libanais pro-iranien Hezbollah a aggravé la situation et le pays, à court d'argent, a besoin de fonds pour la reconstruction.

M. Salam a souligné que la réforme "ouvrait une page nouvelle" dans la lutte contre l'évasion fiscale, la corruption et le blanchiment.

Le ministre des Finances a relevé que la Banque centrale aura "plus de marge de manoeuvre" pour accéder à certains comptes.

Selon Alain Aoun, membre de la commission des finances du Parlement, une première réforme en 2022 avait été jugée insuffisante par le FMI. Les organismes de contrôle pourront désormais demander "l'information qu'ils veulent", a-t-il dit à l'AFP.

En avril 2022, le Liban et le FMI avaient conclu un accord sous conditions pour un prêt sur 46 mois de trois milliards de dollars, mais les réformes alors exigées n'ont pour la plupart pas été entreprises.

En février, le FMI s'est dit ouvert à un nouvel accord, et le nouveau gouvernement libanais a promis d'autres réformes. Il doit prochainement soumettre au Parlement un projet de loi pour restructurer le secteur bancaire.

Mercredi, le gouvernement a aussi signé un accord de 250 millions de dollars avec la Banque mondiale pour relancer son secteur électrique en déshérence, qui prive régulièrement les Libanais de courant.


Le Parlement libanais approuve un projet de loi sur le secret bancaire

Le Parlement a adopté des amendements à "la loi relative au secret bancaire" et à la législation monétaire, selon le bureau de son président, Nabih Berri. (AFP)
Le Parlement a adopté des amendements à "la loi relative au secret bancaire" et à la législation monétaire, selon le bureau de son président, Nabih Berri. (AFP)
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  • La communauté internationale exige depuis longtemps d'importantes réformes pour débloquer des milliards de dollars afin d'aider à la relance de l'économie libanaise, plongée depuis 2019 dans une profonde crise
  • Selon le groupe de défense des droits libanais Legal Agenda, les amendements autorisent "les organes de contrôle et de régulation bancaire (...) à demander l'accès à toutes les informations" sans fournir de raison particulière

BEYROUTH: Le Parlement libanais a approuvé jeudi un projet de loi sur la levée du secret bancaire, une réforme clé réclamée par le Fonds monétaire international (FMI), au moment où des responsables libanais rencontrent à Washington des représentants des institutions financières mondiales.

Le Parlement a adopté des amendements à "la loi relative au secret bancaire" et à la législation monétaire, selon le bureau de son président, Nabih Berri.

La communauté internationale exige depuis longtemps d'importantes réformes pour débloquer des milliards de dollars afin d'aider à la relance de l'économie libanaise, plongée depuis 2019 dans une profonde crise imputée à la mauvaise gestion et à la corruption.

La récente guerre entre Israël et le Hezbollah a aggravé la situation et le pays, à court d'argent, a désormais besoin de fonds pour la reconstruction.

Selon le groupe de défense des droits libanais Legal Agenda, les amendements autorisent "les organes de contrôle et de régulation bancaire (...) à demander l'accès à toutes les informations" sans fournir de raison particulière.

Ces organismes pourront avoir accès à des informations telles que les noms des clients et les détails de leurs dépôts, et enquêter sur d'éventuelles activités suspectes, selon Legal Agenda.

Le Liban applique depuis longtemps des règles strictes en matière de confidentialité des comptes bancaires, ce qui, selon les critiques, rend le pays vulnérable au blanchiment d'argent.

En adoptant ce texte, le gouvernement avait précisé qu'il s'appliquerait de manière rétroactive pendant 10 ans. Il couvrira donc le début de la crise économique, lorsque les banquiers ont été accusés d'aider certaines personnalités à transférer d'importantes sommes à l'étranger.

Le feu vert du Parlement coïncide avec une visite à Washington des ministres des Finances, Yassine Jaber, et de l'Economie, Amer Bisat, ainsi que du nouveau gouverneur de la Banque centrale, Karim Souaid, pour des réunions avec la Banque mondiale et le FMI.

M. Jaber a estimé cette semaine que l'adoption des amendements donnerait un "coup de pouce" à la délégation libanaise.

En avril 2022, le Liban et le FMI ont conclu un accord sous conditions pour un programme de prêt sur 46 mois de trois milliards de dollars, mais les réformes alors exigées n'ont pour la plupart pas été entreprises.

En février, le FMI s'est dit ouvert à un nouvel accord avec Beyrouth après des discussions avec M. Jaber. Le nouveau gouvernement libanais s'est engagé à mettre en oeuvre d'autres réformes et a également approuvé le 12 avril un projet de loi pour restructurer le secteur bancaire.


Syrie: Londres lève ses sanctions contre les ministères de la Défense et de l'Intérieur

Abdallah Al Dardari, chef régional pour les Etats arabes au Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD), lors d'une interview avec l'AFP à Damas le 19 avril 2025. (AFP)
Abdallah Al Dardari, chef régional pour les Etats arabes au Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD), lors d'une interview avec l'AFP à Damas le 19 avril 2025. (AFP)
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  • "Les entités suivantes ont été retirées de la liste et ne sont plus soumises à un gel des avoirs: ministère de l'Intérieur, ministère de la Défense", indique notamment le communiqué du département du Trésor
  • Des agences de renseignement sont également retirées de la liste. La totalité d'entre elles ont été dissoutes par les nouvelles autorités en janvier

LONDRES: Le Royaume-Uni a annoncé jeudi avoir levé ses sanctions contre les ministères syriens de l'Intérieur et de la Défense ainsi que contre des agences de renseignement, qui avaient été imposées sous le régime de Bachar al-Assad.

"Les entités suivantes ont été retirées de la liste et ne sont plus soumises à un gel des avoirs: ministère de l'Intérieur, ministère de la Défense", indique notamment le communiqué du département du Trésor.

Des agences de renseignement sont également retirées de la liste. La totalité d'entre elles ont été dissoutes par les nouvelles autorités en janvier.

Ces autorités, issues de groupes rebelles islamistes, ont pris le pouvoir le 8 décembre.

Le Royaume-Uni avait début mars déjà levé des sanctions à l'égard de 24 entités syriennes ou liées à la Syrie, dont la Banque centrale.

Plus de trois cents individus restent toutefois soumis à des gels d'avoirs dans ce cadre, ainsi qu'une quarantaine d'entités, selon le communiqué du Trésor.

Les nouvelles autorités syriennes appellent depuis la chute d'Assad en décembre dernier à une levée totale des sanctions pour relancer l'économie et reconstruire le pays, ravagé après 14 années de guerre civile.