JERUSALEM: L'armée israélienne a revendiqué mercredi matin des frappes aériennes nocturnes contre des positions du Hezbollah au Liban, le long de la frontière libano-israélienne, en "réponse" à des tirs du mouvement chiite vers ses soldats.
"Il y a eu des tirs depuis le Liban vers des soldats israéliens (...) les soldats ont répliqué à l'aide de fusées éclairantes et de tirs, puis au cours de la nuit des hélicoptères de combat et des avions ont frappé des postes du Hezbollah", a indiqué l'armée israélienne dans un communiqué.
Plus tôt dans la nuit de mardi à mercredi, l'armée israélienne avait fait état d'un "incident sécuritaire" dans le nord du pays, à la frontière avec le Liban, et demandé à la population locale de se préparer à "trouver un refuge". "Un incident sécuritaire est en cours dans le secteur de Manara, près de la ligne bleue", frontière de facto entre Israël et le Liban, a indiqué l'armée israélienne dans un bref message aux médias, précisant "que des routes avaient été bloquées".
L'armée a aussi demandé aux habitants de cinq localités israéliennes frontalières du Liban de "cesser toute activité à l'extérieur", de "rentrer chez eux" et de se "préparer à trouver un refuge immédiatement si besoin". L'armée n'a pas donné plus de détails sur la nature de cet incident mais des sources requérant l'anonymat ont fait état "de tirs depuis le Liban" vers Israël.
Selon l'agence de presse nationale libanaise, l'armée israélienne a "lancé des fusées éclairantes dans le ciel vers le secteur de Mays al-Jabal", qui fait face à Manara, et a "tiré à l'arme automatique" vers la frontière.
Des correspondants dans le kibboutz de Manara, adossé à la frontière, ont pour leur part indiqué que la situation était toutefois calme peu après 01H00 du matin heure locale.
Cet incident intervient alors que le Hezbollah libanais a annoncé ce weekend avoir abattu un drone israélien qui avait franchi la frontière avec le Liban, Israël disant simplement qu'un de ses drones était "tombé en territoire libanais".
Fin juillet, l'Etat hébreu, techniquement en guerre avec le Liban, avait déclaré avoir repoussé une tentative d'infiltration de combattants du Hezbollah en sol israélien. Le mouvement chiite libanais avait toutefois nié toute implication dans l'incident survenu après des tirs présumés de missiles israéliens sur des positions de l'armée syrienne et de leurs alliés au sud de Damas.
Depuis le début de la guerre en Syrie, Israël a mené de nombreux raids dans ce pays, notamment contre des éléments du Hezbollah libanais et des forces iraniennes qui soutiennent le président syrien Bachar al-Assad contre différentes rebellions.
Quelque 10.500 Casques bleus de la force intérimaire de l'ONU (Finul) surveillent la frontière libano-israélienne et veillent à l'application de la résolution 1701 du Conseil de sécurité adoptée après la guerre ayant opposé Israël au Hezbollah pour prévenir d'un nouveau conflit.
Israël a appelé la semaine dernière, à l'approche du renouvellement de la Finul, à une réforme de cette mission de l'ONU qu'elle a accusée de "partialité" et "d'inefficacité" car n'ayant, selon l'Etat hébreu, pas accès à toutes les zones du sud du Liban.
L'an dernier des échanges de tirs nourris à la frontière entre les deux pays avaient rappelé, l'histoire d'une journée, le spectre de la guerre de 2006 entre Israël et le Hezbollah.