AL-MUKALLA: L'envoyé spécial de l'Organisation des nations unies (ONU) au Yémen, Martin Griffiths, s'est rendu dimanche à Sanaa, tenue par les Houthis, dans une ultime tentative de convaincre les rebelles soutenus par l'Iran d'accepter un plan de paix négocié par l'ONU et de mettre fin à leur assaut sur Marib.
Au cours de sa première visite dans la ville depuis un an, M. Griffiths rencontrera des responsables houthis pour discuter de propositions comprenant un cessez-le-feu à l'échelle nationale, la levée des restrictions sur les ports de Hodeidah et la réouverture de l'aéroport de Sanaa.
Vendredi, l'envoyé spécial de l'ONU a appelé le gouvernement yéménite et les Houthis à faire de larges concessions afin de mettre fin à des mois d'impasse politique et parvenir à un accord de paix.
Dans le passé, les Houthis ont dédaigné les efforts de Martin Griffiths et de l'envoyé spécial américain au Yémen, Timothy Lenderking, et ont rejeté les appels internationaux à mettre fin à leur offensive meurtrière sur la province centrale de Marib. Les Houthis ont exigé en revanche que la coalition arabe cesse ses frappes aériennes contre ses forces et ses vols non réglementés et non contrôlés depuis et vers l'aéroport de Sanaa dans le cadre des initiatives de paix.
Le gouvernement yéménite a rejeté les demandes des Houthis, affirmant que les lourds bombardements aériens par des avions de combat de la coalition arabe ont largement déjoué les assauts des Houthis sur Marib et que l’arrêt des frappes aériennes permettrait aux Houthis d'avancer rapidement vers cette ville stratégique.
Dimanche, le ministre yéménite des Affaires étrangères, Ahmed Awad ben Moubarak, a déclaré que le gouvernement internationalement reconnu du Yémen saluerait toutes les initiatives visant à mettre fin au conflit.
Il a ajouté que le gouvernement yéménite recherche une paix «durable et globale» qui ramènera la stabilité dans le pays et mettra fin au coup d'État des Houthis, selon l'agence de presse officielle Saba.
Pendant ce temps, sur le terrain, des dizaines de combattants ont été tués dimanche dans de violents affrontements entre les Houthis et l'armée yéménite soutenue par des tribus alliées dans les zones montagneuses à l'ouest de la ville de Marib.
Des officiers militaires locaux ont déclaré qu’au moins trente Houthis ont péri au cours des offensives gouvernementales yéménites pour contrer les avancées houthies à Marib à Al-Kasara.
Les loyalistes ont partagé des vidéos montrant une épaisse fumée s'échappant des zones disputées de Marib à la suite du passage des avions de combat de la coalition arabe qui ont pris pour cible des sites houthis et leurs renforts militaires.
Des milliers de soldats du gouvernement yéménite et de combattants houthis ont été tués depuis février, au cours de la reprise des offensives par les rebelles contre Marib, dernier bastion gouvernemental dans le nord du pays.
Accusations
Le gouvernement yéménite a accusé les Houthis de violer l'Accord de Stockholm en transformant les ports de la mer Rouge sous leur contrôle en usines de fabrication et de lancement de bateaux piégés.
Le ministre yéménite de l’Information, Mouammar al-Eryani, a déclaré que la dernière attaque des Houthis en mer Rouge déjouée par la coalition arabe, indique que les rebelles menacent toujours le trafic maritime international et violent les accords existants.
«Les Houthis utilisent les ports de Hodeidah, Salif et Ras Issa comme bases de lancement d’attaques terroristes et de bateaux piégés, confirmant ainsi leur renoncement à l'accord suédois et leur volonté de mettre en œuvre le programme iranien visant à semer le chaos et le terrorisme dans la région et à menacer les intérêts internationaux», a déclaré le ministre yéménite dans un message sur Twitter.
Dans le cadre de l'accord de paix entre le gouvernement yéménite et les Houthis conclu à la fin de l’année 2018, connu sous le nom d'«Accord de Stockholm», le gouvernement yéménite a accepté de mettre fin à une offensive militaire sur la ville de Hodeidah en échange de la cession par les Houthis des ports de Hodeidah à des forces neutres et du dépôt de recettes à la banque centrale de la ville.
Ce texte est la traduction d’un article paru sur arabnews.com