Les dirigeants d'Afrique de l'Ouest à Accra pour un sommet sur le Mali

Les dirigeants ouest-africains se réunissent dimanche pour choisir leur réponse à la prise du pouvoir au Mali par le colonel Goïta. (Photo, AFP)
Les dirigeants ouest-africains se réunissent dimanche pour choisir leur réponse à la prise du pouvoir au Mali par le colonel Goïta. (Photo, AFP)
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Publié le Dimanche 30 mai 2021

Les dirigeants d'Afrique de l'Ouest à Accra pour un sommet sur le Mali

  • Les chefs d'Etat et de gouvernement de la Communauté des Etats de l'Afrique de l'Ouest (Cédéao) se retrouvent à partir de 14H00 (locales et GMT) dans la capitale ghanéenne
  • La Cour constitutionnelle malienne a déclaré vendredi le colonel Goïta président de transition du pays, parachevant le coup de force déclenché lundi

BAMAKO: Les dirigeants ouest-africains se réunissent dimanche au Ghana pour trancher la question épineuse de leur réponse au double putsch des militaires maliens, le colonel Assimi Goïta , désormais officiellement président du Mali, étant lui aussi invité à Accra.

Les chefs d'Etat et de gouvernement de la Communauté des Etats de l'Afrique de l'Ouest (Cédéao) se retrouvent à partir de 14H00 (locales et GMT) dans la capitale ghanéenne en sommet extraordinaire exclusivement consacré au Mali.

La Cédéao a invité le colonel Goïta à venir à Accra dès samedi pour des « consultations », indique un courrier de l'organisation. Selon la présidence du Mali, il est bien parti samedi pour le Ghana et prendra part dimanche au sommet.

Le président français Emmanuel Macron a de son côté averti, dans un entretien au Journal du dimanche, que Paris « ne resterait pas aux côtés d’un pays où il n’y a plus de légitimité démocratique ni de transition ». 

La Cour constitutionnelle malienne a déclaré vendredi le colonel Goïta président de transition du pays, parachevant le coup de force déclenché lundi contre ceux qui se trouvaient entre lui et la direction de ce pays, plongé dans la tourmente mais crucial pour la stabilité du Sahel face à la propagation jihadiste.

La Cour constitutionnelle a ainsi officialisé un fait accompli auquel les partenaires du Mali avaient essayé de s'opposer après le coup d'Etat d'août 2020.

Assimi Goïta et un groupe de colonels avaient alors renversé le président Ibrahim Boubacar Keïta après des mois de contestation populaire. La junte avait dû, sous la pression internationale, accepter la nomination d'un président et d'un Premier ministre civils. Elle s'était engagée à organiser des élections et à rendre le pouvoir à des civils à l'issue d'une transition de 18 mois.

La junte avait cependant taillé pour Assimi Goïta une vice-présidence sur mesure, investie des charges primordiales de la sécurité. Les colonels avaient nommé les leurs aux postes clés.

Lundi, l'ancien commandant de bataillon des forces spéciales a fait arrêter le président et le Premier ministre, cautions civiles de la transition. La version initiale d'une destitution autoritaire est devenue officiellement une démission.

L'engagement pris pour une transition civile est foulé aux pieds, suscitant le doute sur les autres, à commencer par la tenue d'élections début 2022. La junte a dit ces derniers jours qu'elle comptait respecter le calendrier, mais a ajouté qu'il pouvait être soumis à des aléas.

La Cour constitutionnelle écrit que le colonel Goïta présidera la transition jusqu'au bout.

La France menace de se retirer

Le président Macron a affirmé au Journal du dimanche avoir « passé le message » aux dirigeants d'Afrique de l'Ouest qu'il « ne resterait pas aux côtés d’un pays où il n’y a plus de légitimité démocratique ni de transition ». Paris avait dénoncé mardi un « coup d'Etat inacceptable » au Mali.

« Au président malien Bah N’Daw, qui était très rigoureux sur l’étanchéité entre le pouvoir et les djihadistes, j’avais dit : ‘L’islamisme radical au Mali avec nos soldats sur place ? Jamais de la vie !’ Il y a aujourd’hui cette tentation au Mali. Mais si cela va dans ce sens, je me retirerais », a mis en garde Macron.

Le colonel Goïta « exerce les fonctions, attributs et prérogatives de président de la transition pour conduire le processus de transition à son terme », et il portera « le titre de président de la transition, chef de l’Etat », dit la Cour constitutionnelle.

Vendredi, dans un apparent effort pour mobiliser des soutiens intérieurs, le colonel Goïta a dit son intention de nommer « dans les jours à venir » un Premier ministre issu d'un collectif qui avait mené en 2020 des mois de contestation contre l'ancien président Keïta mais que les colonels, une fois le chef de l'Etat renversé, avaient pris soin de laisser en marge de la transition.

Même avec un tel Premier ministre, la désignation d'Assimi Goïta met les voisins et les partenaires du Mali au défi d'une réponse.

La Cédéao avait co-rédigé avec l'Union africaine, la mission de l'ONU au Mali (Minusma), la France, les Etats-Unis et d'autres un communiqué rejetant « par avance tout acte imposé par la contrainte, y compris des démissions forcées ».

Une mission de la Cédéao dépêchée au cours de la semaine au Mali a évoqué l'éventualité de sanctions. La France et les Etats-Unis, engagés militairement au Sahel, en ont brandi la menace.

Fermeté ou mansuétude

« La transition politique sera dirigée par un civil » et « le vice-président de la transition (...) ne pourra en aucune manière remplacer le président de la transition », avaient déclaré les dirigeants ouest-africains lors d'une réunion avec la junte le 15 septembre 2020 après le premier coup de force.

La Cédéao avait suspendu le Mali de tous ses organes de décision, fermé les frontières de ses Etats membres et stoppé les échanges financiers et commerciaux avec le Mali, à l'exception des produits de première nécessité.

Elle avait levé les sanctions, mal ressenties par une population éprouvée dans un pays exsangue, quand la junte avait paru se plier à ses exigences.


Londres: manifestation propalestinienne à la veille de la trêve à Gaza

Des manifestants et des contre-manifestants se rassemblent à Whitehall, dans le centre de Londres, lors d'une manifestation nationale pour la Palestine, le 18 janvier 2025. (Photo BENJAMIN CREMEL / AFP)
Des manifestants et des contre-manifestants se rassemblent à Whitehall, dans le centre de Londres, lors d'une manifestation nationale pour la Palestine, le 18 janvier 2025. (Photo BENJAMIN CREMEL / AFP)
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  • des milliers de manifestants propalestiniens se sont rassemblés dans le centre de Londres samedi, à la veille de l'entrée en vigueur de la trêve conclue entre Israël et le Hamas, espérant plus qu'un « répit temporaire ».
  • Les participants ont brandi des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Arrêtez d'armer Israël » ou « Gaza, arrêtez le massacre ». Certains ont chanté : « De la rivière à la mer, la Palestine sera libérée. »

LONDRES : Il faut continuer à « mettre la pression » : des milliers de manifestants propalestiniens se sont rassemblés dans le centre de Londres samedi, à la veille de l'entrée en vigueur de la trêve conclue entre Israël et le Hamas, espérant plus qu'un « répit temporaire ».

« Nous voulons être optimistes » concernant ce cessez-le-feu, et « nous devons être dans la rue pour nous assurer qu'il tienne », affirme à l'AFP Sophie Mason, une Londonienne de 50 ans, habituée des manifestations propalestiniennes dans la capitale britannique.

La trêve, qui doit débuter dimanche matin, prévoit la libération d'otages israéliens aux mains du Hamas et de prisonniers palestiniens détenus par Israël, un retrait israélien des zones densément peuplées de Gaza, ainsi qu'une augmentation de l'aide humanitaire.

La marche prévue s'est transformée en un rassemblement statique sur Whitehall, la grande avenue du quartier des ministères, la police ayant rejeté le parcours proposé par le mouvement Palestine Solidarity Campaign, car il passait trop près d'une synagogue.

La police, présente en masse, a annoncé sur X avoir arrêté en fin d'après-midi « entre 20 et 30 manifestants » qui étaient sortis du périmètre autorisé, après avoir déjà procédé à sept autres arrestations un peu plus tôt.

Les participants ont brandi des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Arrêtez d'armer Israël » ou « Gaza, arrêtez le massacre ». Certains ont chanté : « De la rivière à la mer, la Palestine sera libérée. »

« Nous devons mettre la pression pour que ce cessez-le-feu soit respecté et que l'aide internationale arrive à Gaza », affirme Ben, syndicaliste de 36 ans, qui a refusé de donner son nom de famille.

Anisah Qausher, étudiante venue avec sa mère, estime quant à elle que le cessez-le-feu « arrive tard et il est insuffisant ». Si elle espère qu'il « apportera un répit temporaire », elle estime qu'il va falloir « faire beaucoup plus », évoquant le défi de la reconstruction de Gaza.

Selon elle, l'entrée de davantage d'aide humanitaire est « une victoire », mais « cela ne devrait pas être quelque chose soumis à autorisation ». C'est un droit », ajoute-t-elle.

Une manifestation rassemblant une centaine de personnes brandissant des drapeaux israéliens se tenait non loin de là.

L'attaque du 7 octobre a fait 1 210 morts côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des données officielles. Sur les 251 personnes enlevées ce jour-là, 94 sont toujours otages à Gaza, dont 34 sont mortes selon l'armée.

Au moins 46 899 personnes, en majorité des civils, ont été tuées dans l'offensive israélienne à Gaza, selon les données du ministère de la Santé du Hamas jugées fiables par l'ONU.

Selon l'ONU, la guerre a provoqué un niveau de destructions « sans précédent dans l'histoire récente » dans le territoire palestinien assiégé.


En Espagne, une trentaine de personnes ont été blessées, dont plusieurs sont dans un état grave, dans un accident de télésiège

Drapeau de l'Espagne (Photo iStock)
Drapeau de l'Espagne (Photo iStock)
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  • « Nous sommes en train de parler de 30 à 35 blessés, graves, très graves ou moins graves », a déclaré Miguel Ángel Clavero, directeur des services d'urgence de la région d'Aragon, où se situe la station d'Astún, sur la télévision publique TVE.
  • Tous les skieurs qui étaient restés suspendus dans leur télésiège ont pu être secourus », a-t-il ajouté.

MADRID : Dans une station de ski des Pyrénées, près de la frontière française, dans le nord-est de l'Espagne, un accident de télésiège a fait samedi plus d'une trentaine de blessés, dont plusieurs gravement, ont indiqué les autorités locales.

« Nous sommes en train de parler de 30 à 35 blessés, graves, très graves ou moins graves », a déclaré Miguel Ángel Clavero, directeur des services d'urgence de la région d'Aragon, où se situe la station d'Astún, sur la télévision publique TVE.

« Visiblement, il y a eu un problème au niveau de la poulie de l'un des télésièges, ce qui a entraîné une perte de tension du câble et la chute de certains télésièges », a-t-il expliqué.

Le président régional Jorge Azcón a précisé pour sa part que les trois personnes les plus gravement atteintes avaient été transférées à l'hôpital, l'une d'entre elles, une femme, en hélicoptère.

Les médias locaux ont évoqué un total de neuf blessés très graves, information que M. Azcón n'a pas confirmée.

Tous les skieurs qui étaient restés suspendus dans leur télésiège ont pu être secourus », a-t-il ajouté.

« Nous avons soudainement entendu un bruit et nous sommes tombés au sol, dans le télésiège. Nous avons rebondi cinq fois, en haut, en bas, et nous avons mal au dos et pris des coups, mais il y a des gens qui sont tombés des télésièges », a raconté María Moreno, l'une des victimes, sur la télévision publique.

« Nous avons eu très peur », a-t-elle ajouté.

Un jeune témoin des faits a déclaré sur TVE avoir vu un câble du mécanisme du télésiège sauter. « Les télésièges se sont mis à rebondir soudainement et les gens ont volé », a-t-il décrit.

Cinq hélicoptères et une quinzaine d'ambulances ont été mobilisés pour évacuer les blessés vers des hôpitaux proches de la station, où a été installé un hôpital de campagne, selon les services de secours.

Dans un message publié sur X, le Premier ministre espagnol Pedro Sánchez a déclaré être « choqué par les informations sur l'accident survenu dans la station d'Astún » et a indiqué avoir « offert tout le soutien » du gouvernement central aux autorités locales.


Iran : deux juges de la Cour suprême assassinés dans leur bureau selon les médias

Des membres de la police se tiennent devant le bâtiment judiciaire après l'assassinat des juges de la Cour suprême Mohammad Moghiseh et Ali Razini à Téhéran, Iran, le 18 janvier. (Reuters)
Des membres de la police se tiennent devant le bâtiment judiciaire après l'assassinat des juges de la Cour suprême Mohammad Moghiseh et Ali Razini à Téhéran, Iran, le 18 janvier. (Reuters)
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  • les juges Ali Razini et Mohammad Moghisseh, ont été tués dans l'enceinte de la Cour suprême, dans le sud de la capitale iranienne, a précisé Mizan Online.
  • e président iranien, Massoud Pezeshkian, a exhorté les forces de l'ordre à « identifier dans les plus brefs délais les commanditaires et les auteurs » du crime.

TEHERAN : Deux juges de la Cour suprême iranienne ont été assassinés samedi dans leur bureau à Téhéran par un homme armé qui s'est ensuite suicidé, a annoncé l'agence officielle de l'Autorité judiciaire, Mizan Online.

Les chefs de la branche 39 et 53 de la Cour suprême, les juges Ali Razini et Mohammad Moghisseh, ont été tués dans l'enceinte de la Cour suprême, dans le sud de la capitale iranienne, a précisé Mizan Online.

Le porte-parole du pouvoir judiciaire, Asghar Jahangir, a déclaré à la télévision que l'assaillant était « entré dans le bureau des deux juges armé d'un pistolet » et les avait tués.

Les motivations de l'auteur des faits n'ont pas été communiquées, mais Mizan Online a précisé qu'il « n'avait pas de dossier devant la Cour suprême ».

L'affaire, très rare en Iran, « fait désormais l'objet d'une enquête », a ajouté Mizan, qualifiant les faits d'acte « terroriste ».

Selon un communiqué publié sur le site de la présidence, le président iranien, Massoud Pezeshkian, a exhorté les forces de l'ordre à « identifier dans les plus brefs délais les commanditaires et les auteurs » du crime.

« Il ne fait aucun doute que le brillant chemin de ces juges, qui ont consacré leur vie à lutter contre les crimes contre la sécurité nationale, se poursuivra avec force », a-t-il ajouté.

Les deux juges tués samedi étaient des hodjatoleslam, un rang intermédiaire dans le clergé chiite, et avaient présidé les audiences d'importants procès ces dernières années.

Mohammad Moghisseh, âgé de 68 ans, a eu une longue carrière au sein de la justice depuis l'instauration de la République islamique en 1979.

Il a été sanctionné en 2019 par les États-Unis pour avoir supervisé « un nombre incalculable de procès inéquitables ».

De son côté, Ali Razini, 71 ans, a occupé des postes importants au sein du système judiciaire comme politique de l'Iran.

En 1998, alors qu'il était à la tête du pouvoir judiciaire de la capitale Téhéran, il avait été la cible d'une autre tentative d'assassinat, selon Mizan.

En 2005, le juge du tribunal révolutionnaire de Téhéran, Massoud (Hassan) Moghadas, avait été assassiné en pleine rue dans la capitale.

En avril 2023, un ayatollah membre de l'Assemblée des experts, le collège chargé de nommer, superviser et éventuellement démettre le guide suprême, a été tué par balles dans le nord de l'Iran.