Goïta déclaré président du Mali après deux coups d'Etat en neuf mois

Dans cette photo d'archive, le président du CNSP (Comité national pour le salut du peuple) Assimi Goita (2e L) se prépare à une rencontre entre des chefs militaires maliens et une délégation de la CEDEAO dirigée par l'ancien président nigérian, dans le but de rétablir l'ordre après le coup d'État militaire à Bamako. (Photo, AFP)
Dans cette photo d'archive, le président du CNSP (Comité national pour le salut du peuple) Assimi Goita (2e L) se prépare à une rencontre entre des chefs militaires maliens et une délégation de la CEDEAO dirigée par l'ancien président nigérian, dans le but de rétablir l'ordre après le coup d'État militaire à Bamako. (Photo, AFP)
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Publié le Samedi 29 mai 2021

Goïta déclaré président du Mali après deux coups d'Etat en neuf mois

  • Comme pressenti depuis quelques jours, le colonel Assimi Goïta prend la tête de ce pays plongé dans la tourmente
  • L'ancien commandant de bataillon des forces spéciales occupera ces fonctions jusqu'au terme de la transition, dit l'arrêt de la Cour constitutionnelle

BAMAKO : La Cour constitutionnelle malienne a déclaré vendredi le colonel Assimi Goïta chef de l'Etat et président de transition du pays, parachevant le deuxième coup d'Etat conduit par l'officier et les militaires en neuf mois.

Comme pressenti depuis quelques jours, le colonel Assimi Goïta prend la tête de ce pays plongé dans la tourmente, neuf mois après avoir renversé avec d'autres colonels le président élu Ibrahim Boubacar Keita.

Quatre jours plus tôt, il avait écarté le président Bah Ndaw et le Premier ministre Moctar Ouane, cautions civiles de la transition ouverte après le putsch de 2020, censée ramener des civils au pouvoir début 2022.

L'ancien commandant de bataillon des forces spéciales, qui ne se départit quasiment jamais de son uniforme et de son béret vert, occupera ces fonctions jusqu'au terme de la transition, dit l'arrêt de la Cour constitutionnelle.

Il défie ainsi les partenaires de ce pays crucial pour la stabilité du Sahel, confronté notamment à la propagation du djihadisme.

Les chefs d'Etat ouest-africains réunis en sommet extraordinaire se pencheront sur la situation du Mali dimanche, avec l'éventualité de sanctions à la clé.

La France et les Etats-Unis, engagés militairement au Sahel, ont brandi la menace de sanctions.

Dans un arrêt diffusé vendredi, la Cour constitutionnelle constate « la vacance de la présidence de transition » en raison de la démission du président Bah Ndaw. 

L'arrêt stipule qu'en conséquence le vice-président, le colonel Goïta, « exerce les fonctions, attributs et prérogatives de président de la transition pour conduire le processus de transition à son terme », et qu'il portera « le titre de président de la transition, chef de l’Etat ».

Le colonel Goïta avait fait arrêter lundi le président Bah Ndaw et le Premier ministre Moctar Ouane. 

Il avait annoncé mardi les avoir démis de leurs charges en les accusant d'avoir formé un nouveau gouvernement sans le consulter alors qu'il était vice-président en charge des questions de défense et de sécurité.

Tentative d'ouverture

Leur mise à l'écart a ensuite été présentée comme une démission. Les deux hommes ont été relâchés depuis mais ne se sont pas exprimés publiquement.

Avant sa désignation comme chef de l'Etat, le colonel Goïta, habituellement peu loquace, s'était adressé à des représentants du monde politique et de la société civile, sans rien dire sur le projet qui lui était déjà prêté de faire main basse sur les commandes.

Dans un apparent effort de mobiliser des soutiens intérieurs face aux pressions internationales, il avait dit son intention de former un gouvernement autour d'un collectif que lui et les colonels s'étaient pourtant employés à marginaliser pendant les premiers mois de la transition.

« Nous demandons (...) que le poste de Premier ministre revienne au M5-RFP », le collectif qui avait mené en 2020 des mois de contestation achevés par le putsch d'août, a-t-il dit.

« Dans les jours à venir, le Premier ministre qui sera nommé aura pour mission de mener une large consultation entre les différents groupements (...) en vue de mettre en place un gouvernement de consensus et d'inclusivité », a-t-il ajouté.

Plusieurs responsables du M5-RFP ont accepté la main tendue.

« Cela nous est allé droit au cœur », a dit Choguel Kokalla Maïga, une des têtes pensantes du collectif, plusieurs fois ministre depuis 2002 et de plus en plus pressenti pour diriger le gouvernement.

Référence tchadienne

« Je le dis de façon officielle, le nom donné (pour le poste de Premier ministre) est celui de Choguel Maïga », a dit à la presse un porte-parole du mouvement, Jeamille Bittar.

Plusieurs centaines de Maliens ont manifesté dans l'après-midi à Bamako leur soutien aux colonels et, pour nombre d'entre eux, leur hostilité envers la France, réclamant l'engagement de la Russie.

« On en a marre. Les dirigeants, ils font n'importe quoi. On veut que les Français partent et que la Russie arrive », a dit Adama Dicko, la trentaine, entouré de manifestants arborant d'innombrables portraits des colonels, un vaste drapeau russe et des panneaux anti-français.

Dans un pays économiquement exsangue, les sanctions de la Communauté des Etats ouest-africains après le putsch de 2020 avaient été très mal ressenties par la population.

Des sanctions ciblées visant les colonels sont largement évoquées, avec des interrogations sur leur efficacité.

Différentes voix s'élèvent pour noter la différence de traitement entre le Mali et un autre pays sahélien, le Tchad, où un Conseil militaire de transition (CMT) de 15 généraux a pris le pouvoir le 20 avril après la mort d'Idriss Déby Itno, avec à sa tête un des fils de l'ancien président.

L'Union africaine s'était gardée de prendre des sanctions. 

Le président français Emmanuel Macron, dont le pays déploie environ 5 000 soldats au Sahel, s'était rendu aux obsèques du maréchal Déby.

 


Londres: manifestation propalestinienne à la veille de la trêve à Gaza

Des manifestants et des contre-manifestants se rassemblent à Whitehall, dans le centre de Londres, lors d'une manifestation nationale pour la Palestine, le 18 janvier 2025. (Photo BENJAMIN CREMEL / AFP)
Des manifestants et des contre-manifestants se rassemblent à Whitehall, dans le centre de Londres, lors d'une manifestation nationale pour la Palestine, le 18 janvier 2025. (Photo BENJAMIN CREMEL / AFP)
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  • des milliers de manifestants propalestiniens se sont rassemblés dans le centre de Londres samedi, à la veille de l'entrée en vigueur de la trêve conclue entre Israël et le Hamas, espérant plus qu'un « répit temporaire ».
  • Les participants ont brandi des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Arrêtez d'armer Israël » ou « Gaza, arrêtez le massacre ». Certains ont chanté : « De la rivière à la mer, la Palestine sera libérée. »

LONDRES : Il faut continuer à « mettre la pression » : des milliers de manifestants propalestiniens se sont rassemblés dans le centre de Londres samedi, à la veille de l'entrée en vigueur de la trêve conclue entre Israël et le Hamas, espérant plus qu'un « répit temporaire ».

« Nous voulons être optimistes » concernant ce cessez-le-feu, et « nous devons être dans la rue pour nous assurer qu'il tienne », affirme à l'AFP Sophie Mason, une Londonienne de 50 ans, habituée des manifestations propalestiniennes dans la capitale britannique.

La trêve, qui doit débuter dimanche matin, prévoit la libération d'otages israéliens aux mains du Hamas et de prisonniers palestiniens détenus par Israël, un retrait israélien des zones densément peuplées de Gaza, ainsi qu'une augmentation de l'aide humanitaire.

La marche prévue s'est transformée en un rassemblement statique sur Whitehall, la grande avenue du quartier des ministères, la police ayant rejeté le parcours proposé par le mouvement Palestine Solidarity Campaign, car il passait trop près d'une synagogue.

La police, présente en masse, a annoncé sur X avoir arrêté en fin d'après-midi « entre 20 et 30 manifestants » qui étaient sortis du périmètre autorisé, après avoir déjà procédé à sept autres arrestations un peu plus tôt.

Les participants ont brandi des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Arrêtez d'armer Israël » ou « Gaza, arrêtez le massacre ». Certains ont chanté : « De la rivière à la mer, la Palestine sera libérée. »

« Nous devons mettre la pression pour que ce cessez-le-feu soit respecté et que l'aide internationale arrive à Gaza », affirme Ben, syndicaliste de 36 ans, qui a refusé de donner son nom de famille.

Anisah Qausher, étudiante venue avec sa mère, estime quant à elle que le cessez-le-feu « arrive tard et il est insuffisant ». Si elle espère qu'il « apportera un répit temporaire », elle estime qu'il va falloir « faire beaucoup plus », évoquant le défi de la reconstruction de Gaza.

Selon elle, l'entrée de davantage d'aide humanitaire est « une victoire », mais « cela ne devrait pas être quelque chose soumis à autorisation ». C'est un droit », ajoute-t-elle.

Une manifestation rassemblant une centaine de personnes brandissant des drapeaux israéliens se tenait non loin de là.

L'attaque du 7 octobre a fait 1 210 morts côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des données officielles. Sur les 251 personnes enlevées ce jour-là, 94 sont toujours otages à Gaza, dont 34 sont mortes selon l'armée.

Au moins 46 899 personnes, en majorité des civils, ont été tuées dans l'offensive israélienne à Gaza, selon les données du ministère de la Santé du Hamas jugées fiables par l'ONU.

Selon l'ONU, la guerre a provoqué un niveau de destructions « sans précédent dans l'histoire récente » dans le territoire palestinien assiégé.


En Espagne, une trentaine de personnes ont été blessées, dont plusieurs sont dans un état grave, dans un accident de télésiège

Drapeau de l'Espagne (Photo iStock)
Drapeau de l'Espagne (Photo iStock)
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  • « Nous sommes en train de parler de 30 à 35 blessés, graves, très graves ou moins graves », a déclaré Miguel Ángel Clavero, directeur des services d'urgence de la région d'Aragon, où se situe la station d'Astún, sur la télévision publique TVE.
  • Tous les skieurs qui étaient restés suspendus dans leur télésiège ont pu être secourus », a-t-il ajouté.

MADRID : Dans une station de ski des Pyrénées, près de la frontière française, dans le nord-est de l'Espagne, un accident de télésiège a fait samedi plus d'une trentaine de blessés, dont plusieurs gravement, ont indiqué les autorités locales.

« Nous sommes en train de parler de 30 à 35 blessés, graves, très graves ou moins graves », a déclaré Miguel Ángel Clavero, directeur des services d'urgence de la région d'Aragon, où se situe la station d'Astún, sur la télévision publique TVE.

« Visiblement, il y a eu un problème au niveau de la poulie de l'un des télésièges, ce qui a entraîné une perte de tension du câble et la chute de certains télésièges », a-t-il expliqué.

Le président régional Jorge Azcón a précisé pour sa part que les trois personnes les plus gravement atteintes avaient été transférées à l'hôpital, l'une d'entre elles, une femme, en hélicoptère.

Les médias locaux ont évoqué un total de neuf blessés très graves, information que M. Azcón n'a pas confirmée.

Tous les skieurs qui étaient restés suspendus dans leur télésiège ont pu être secourus », a-t-il ajouté.

« Nous avons soudainement entendu un bruit et nous sommes tombés au sol, dans le télésiège. Nous avons rebondi cinq fois, en haut, en bas, et nous avons mal au dos et pris des coups, mais il y a des gens qui sont tombés des télésièges », a raconté María Moreno, l'une des victimes, sur la télévision publique.

« Nous avons eu très peur », a-t-elle ajouté.

Un jeune témoin des faits a déclaré sur TVE avoir vu un câble du mécanisme du télésiège sauter. « Les télésièges se sont mis à rebondir soudainement et les gens ont volé », a-t-il décrit.

Cinq hélicoptères et une quinzaine d'ambulances ont été mobilisés pour évacuer les blessés vers des hôpitaux proches de la station, où a été installé un hôpital de campagne, selon les services de secours.

Dans un message publié sur X, le Premier ministre espagnol Pedro Sánchez a déclaré être « choqué par les informations sur l'accident survenu dans la station d'Astún » et a indiqué avoir « offert tout le soutien » du gouvernement central aux autorités locales.


Iran : deux juges de la Cour suprême assassinés dans leur bureau selon les médias

Des membres de la police se tiennent devant le bâtiment judiciaire après l'assassinat des juges de la Cour suprême Mohammad Moghiseh et Ali Razini à Téhéran, Iran, le 18 janvier. (Reuters)
Des membres de la police se tiennent devant le bâtiment judiciaire après l'assassinat des juges de la Cour suprême Mohammad Moghiseh et Ali Razini à Téhéran, Iran, le 18 janvier. (Reuters)
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  • les juges Ali Razini et Mohammad Moghisseh, ont été tués dans l'enceinte de la Cour suprême, dans le sud de la capitale iranienne, a précisé Mizan Online.
  • e président iranien, Massoud Pezeshkian, a exhorté les forces de l'ordre à « identifier dans les plus brefs délais les commanditaires et les auteurs » du crime.

TEHERAN : Deux juges de la Cour suprême iranienne ont été assassinés samedi dans leur bureau à Téhéran par un homme armé qui s'est ensuite suicidé, a annoncé l'agence officielle de l'Autorité judiciaire, Mizan Online.

Les chefs de la branche 39 et 53 de la Cour suprême, les juges Ali Razini et Mohammad Moghisseh, ont été tués dans l'enceinte de la Cour suprême, dans le sud de la capitale iranienne, a précisé Mizan Online.

Le porte-parole du pouvoir judiciaire, Asghar Jahangir, a déclaré à la télévision que l'assaillant était « entré dans le bureau des deux juges armé d'un pistolet » et les avait tués.

Les motivations de l'auteur des faits n'ont pas été communiquées, mais Mizan Online a précisé qu'il « n'avait pas de dossier devant la Cour suprême ».

L'affaire, très rare en Iran, « fait désormais l'objet d'une enquête », a ajouté Mizan, qualifiant les faits d'acte « terroriste ».

Selon un communiqué publié sur le site de la présidence, le président iranien, Massoud Pezeshkian, a exhorté les forces de l'ordre à « identifier dans les plus brefs délais les commanditaires et les auteurs » du crime.

« Il ne fait aucun doute que le brillant chemin de ces juges, qui ont consacré leur vie à lutter contre les crimes contre la sécurité nationale, se poursuivra avec force », a-t-il ajouté.

Les deux juges tués samedi étaient des hodjatoleslam, un rang intermédiaire dans le clergé chiite, et avaient présidé les audiences d'importants procès ces dernières années.

Mohammad Moghisseh, âgé de 68 ans, a eu une longue carrière au sein de la justice depuis l'instauration de la République islamique en 1979.

Il a été sanctionné en 2019 par les États-Unis pour avoir supervisé « un nombre incalculable de procès inéquitables ».

De son côté, Ali Razini, 71 ans, a occupé des postes importants au sein du système judiciaire comme politique de l'Iran.

En 1998, alors qu'il était à la tête du pouvoir judiciaire de la capitale Téhéran, il avait été la cible d'une autre tentative d'assassinat, selon Mizan.

En 2005, le juge du tribunal révolutionnaire de Téhéran, Massoud (Hassan) Moghadas, avait été assassiné en pleine rue dans la capitale.

En avril 2023, un ayatollah membre de l'Assemblée des experts, le collège chargé de nommer, superviser et éventuellement démettre le guide suprême, a été tué par balles dans le nord de l'Iran.