Hala Wardé: «Le Pavillon libanais à Venise, un message d’espoir»

Le Pavillon libanais est conçu comme une partition musicale. (Photo fournie)
Le Pavillon libanais est conçu comme une partition musicale. (Photo fournie)
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Publié le Vendredi 28 mai 2021

Hala Wardé: «Le Pavillon libanais à Venise, un message d’espoir»

  • «Le projet est né d’une succession d’accidents, des plus heureux aux plus tragiques»
  • «Ce qui s’est passé le 4 août 2020 est une véritable tragédie, mais on sait que des grandes blessures sont nées de belles œuvres»

Partenaire de Jean Nouvel avec lequel elle a réalisé le Louvre Abu Dhabi et fondatrice du cabinet HW Architecture, Hala Wardé est sélectionnée dans le cadre du premier concours public ouvert par les autorités libanaises pour porter le Pavillon libanais de la 17e Exposition internationale d’architecture – la Biennale Di Venezia.

En écho à la problématique How will we live together? posée par Hashim Sarkis, commissaire général de cette 17e Exposition internationale d’architecture, l’architecte franco-libanaise présente A Roof for Silence dans les Magazzini del Sale (Zattere). Il s’agit d’un projet en images et sons qui aborde le vivre-ensemble à travers un questionnement autour des espaces de silence, en faisant dialoguer l’architecture, la peinture, la musique, la vidéo et la photographie.

Par ailleurs, le projet revêtant une dimension sociale et patrimoniale, des initiatives et campagnes de mobilisation seront organisées dans le cadre de la Biennale afin de sensibiliser l’opinion et la communauté internationale des experts et des architectes, autour de la réhabilitation du patrimoine architectural et culturel endommagé de la ville de Beyrouth. Ainsi, en architecte généreuse et sensible aux questions liées au patrimoine de Beyrouth, Hala Wardé offre également une tribune à la Beirut Heritage Initiative, un collectif indépendant et inclusif, lancé au lendemain de l’explosion du Port de Beyrouth. Ce collectif veut réhabiliter le patrimoine détruit de la ville, en fédérant notamment les compétences à travers une action unifiée au service de la ville.

Dans la foulée de l’ouverture de la Biennale d’architecture – décalée d’un an en raison de la pandémie de la Covid-19 –, Hala Wardé répond aux questions d’Arab News en français.

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Le projet est né d’une succession d’accidents, des plus heureux aux plus tragiques. Photo fournie.

 

A Roof for Silence, un titre qui revêt un caractère prémonitoire – tout autant que le thème choisi en 2019 par Hashim Sarkis commissaire de la commissaire de cette 17e Biennale d'architecture. Pouvez-vous nous raconter la genèse du projet?

Le projet est né d’une succession d’accidents, des plus heureux aux plus tragiques. Il a officiellement vu le jour le 16 octobre 2019, à la veille d’un soulèvement populaire historique au Liban. Malgré les différentes crises traversées par le pays, jusqu’à la catastrophe du 4 Août 2020 qui a détruit le cœur du patrimoine architectural de la ville de Beyrouth, nous avons porté ce projet pour l’empêcher de mourir.

L’inspiration première est une œuvre de l’écrivaine, poétesse et artiste Etel Adnan, un poème en peinture composé de 16 toiles et intitulé Olivéa: Hommage à la déesse de l’olivier. L’artiste y représente le sentiment, personnel mais à la fois universel, que lui inspire cet arbre légendaire. Conçu comme un manifeste pour une nouvelle forme d’architecture, A Roof for Silence met en résonance cette œuvre peinte avec les formes cryptiques d’un ensemble de seize oliviers millénaires du Liban.

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L’inspiration première est une œuvre de l’écrivaine, poétesse et artiste Etel Adnan, un poème en peinture composé de 16 toiles et intitulé Olivéa: Hommage à la déesse de l’olivier. Photo Yasmine Dagher.

 

Comment imaginer des formes qui génèrent des lieux de silence et de recueillement? 

Vous reprenez une question, parmi d’autres, que j’ai moi-même posée en préalable de ce projet. Comme dans tout sujet que j’aborde, je commence par poser des questions, en lien avec le sujet, et ma propre réflexion sur l’architecture.

Pourquoi ne pas penser les lieux par rapport à leur potentiel de vide plutôt que de plein?

Comment lutter contre la peur du vide en architecture?

Ces questions sont déjà des réponses, mais elles restent à l’état de question, comme une orientation vers laquelle tend tout mon travail d’architecte.

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«Le projet est né d’une succession d’accidents, des plus heureux aux plus tragiques». Photo Yasmine Dagher.

L’installation est structurée en quatre temps forts, pouvez-vous nous en dire plus?

Le Pavillon libanais est conçu comme une partition musicale, faisant résonner les disciplines, les formes et les époques afin de provoquer l’expérience sensible d’une pensée articulée autour des notions du vide et du silence comme conditions temporelles et spatiales de l’architecture. Conçu comme un manifeste pour une nouvelle forme d’architecture, le projet s’appuie sur les formes cryptiques d’un ensemble de seize oliviers millénaires du Liban. Figure tutélaire du Pavillon libanais, ces arbres légendaires, dont les creux abritent la vie de différentes espèces, sont des lieux de recueillement ou de rassemblement, où les paysans se réunissent depuis des générations. Sur une cimaise d’introduction, les tableaux Antiformes de Paul Virilio empruntés au Centre Pompidou racontent l’espace d’entre-deux, le vide et le plein. Ils font écho aux relevés photogrammétriques des arbres millénaires du Liban et des tirages photographiques en noir et blanc saisis par l’objectif sensible et singulier du photographe Fouad Elkoury dans le village de Bchaaleh, (district de Batroun au Nord Liban).

Au sol se répand une traînée de verre. Puis des traces fractales de la déflagration du port de Beyrouth rejoignent celles des Antiformes et des empreintes graphiques à grande échelle des creux des arbres. Le visiteur est ensuite plongé dans projection en triptyque des oliviers millénaires du Liban, filmés dans l’obscurité de la nuit par Alain Fleischer, cinéaste, photographe, et plasticien, fondateur du studio français Le Fresnoy. La projection est accompagnée d’une composition sonore originale réalisée par Soundwalk Collective. Après cette traversée en images, le visiteur accède enfin au cœur de la pièce centrale où sont dévoilées les seize toiles du poème en peinture Olivéa: Hommage à la déesse de l’olivier, d’Etel Adnan.

 

Pourquoi avez-vous choisi le site historique des Magazzini del Sale («les magasins du sel»)?

J’ai envie de vous répondre, tout de suite: Je n’ai pas choisi ce site, c’est lui qui m’a choisie! Dès l’annonce de notre projet lauréat, il a fallu confirmer un lieu à Venise, dans le cadre de la Biennale. Le Liban n’ayant pas de pavillon permanent au sein des Giardini, j’ai d’abord essayé d’aller à l’Arsenale comme tout le monde, y compris le commissaire général, me l’avait vivement conseillé. Les quelques travées restantes encore disponibles étaient exiguës, et se prêtaient difficilement à une telle installation. Mais je dois dire que ce sont surtout les contraintes économiques qui nous ont obligés à chercher un lieu à l’extérieur de cette enceinte. Nous avons beaucoup cherché avant de trouver cet espace, ça n’a pas été facile, nous avons eu des divergences d’opinions au sein même de notre équipe, c’est un choix que j’ai dû imposer, et qu’heureusement plus personne ne regrette aujourd’hui.

Ce lieu est exceptionnel et parfaitement adapté à l’installation. Et j’affirme que parmi toutes les œuvres que j’ai choisies de montrer dans cette installation (peintures, photos, film, musique), celle que j’expose avant tout est l’architecture-même du lieu. Ce bâtiment chargé d’histoire est montré dans sa nudité, avec ses murs de brique et de salpêtre qui portent la trace du temps, avec le rythme répétitif de ses fermes en bois soutenant la toiture. La lumière naturelle y pénètre à peine, mais quand elle traverse les quelques fentes en toiture ou la porte entrouverte de l’entrée sur les quais, elle génère des vibrations magiques qui provoquent une première émotion dès qu’on pénètre dans ce lieu. Ses proportions uniques (55 m de long par 5 m de large) sont parfaitement adaptées à mon installation et permettent d’ajuster le rythme et les respirations entre les différentes séquences. Ces espaces de transition et d’entre-deux sont précisément au cœur du sujet de l’exposition.

 

Quels sont les obstacles que vous avez rencontrés dans la préparation du Pavillon?

Le premier obstacle de taille a été économique. Alors que le ministère de la Culture du Liban et l’Ordre des ingénieurs et architectes libanais devaient participer au financement de ce pavillon, en raison des bouleversements d’Octobre-2019, nous nous sommes retrouvés du jour au lendemain sans cette aide. La crise économique qui a suivi nous a privés du financement complémentaire qui devait être trouvé, et le commissaire Jad Tabet m’a très vite signifié, avec beaucoup de peine, qu’étant donné les circonstances, nous devions malheureusement abandonner. C’était mal me connaître, je suis une tombeuse d’obstacles, rien ne m’arrête. Je me suis très vite orientée vers des aides extérieures, en particulier depuis la France où je travaille.

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Le premier obstacle de taille a été économique. Photo Yasmine Dagher.

Pendant un an, nous avons frappé à toutes les portes pour présenter le projet, mobiliser, sensibiliser et susciter l’intérêt de potentiels donateurs. Nous avons reçu des soutiens providentiels de certaines fondations, mais aussi de généreux donateurs, parmi lesquels quelques Libanais et davantage de Français. Nous avons pu recueillir ces dons dans le cadre d’un partenariat avec la Fondation pour le Liban/Institut de France, que nous remercions vivement. Nos frais ne sont pas entièrement couverts à ce jour, nous devons continuer la levée de fonds durant les mois de la Biennale. Nous espérons y arriver.

Je pourrais citer les autres obstacles, d’ordre logistique notamment, liés aux contraintes sanitaires et autres restrictions de déplacement. Heureusement, nous avons réussi à les surmonter grâce à une mobilisation d’équipe tout à fait exceptionnelle au sein de mon agence, et des entreprises et intervenants sur place. Un vrai miracle, comme j’aime le répéter.

 

Quel est le message que vous voulez transmettre à travers ce Pavillon après cette année si particulière (et difficile) pour le Liban?

Un message d’espoir.

Je l’exprime à travers cette métamorphose de formes qui tend vers une promesse. Celle de l’art ou de la poésie qui transcende la souffrance. Ce qui s’est passé le 4 août 2020 est une véritable tragédie, mais on sait que des grandes blessures sont nées de belles œuvres. Je pense à la reconstruction de la ville détruite à travers un plan urbain plus paysager, plus ouvert sur la mer et sur la lumière de l’horizon, avec des places publiques qui intègrent des lieux culturels, des mixités sociales, de la vie qui revient.

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Le Pavillon libanais est conçu comme une partition musicale. Photo fournie.

Il faut croire à la renaissance de Beyrouth, et que «la beauté sauvera le monde» pour reprendre l’expression de Dostoïevski.

 


Spike Lee présidera le jury du Festival international du film de la mer Rouge

Le cinéaste Spike Lee, lauréat d'un Oscar et connu pour des films comme "Malcom X" et "BlacKkKlansman", présidera cette année le jury de la compétition des longs métrages du Festival international du film de la mer Rouge. (AFP)
Le cinéaste Spike Lee, lauréat d'un Oscar et connu pour des films comme "Malcom X" et "BlacKkKlansman", présidera cette année le jury de la compétition des longs métrages du Festival international du film de la mer Rouge. (AFP)
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  • Le cinéaste Spike Lee, connu pour des films comme "Malcom X" et "BlacKkKlansman", présidera cette année le jury de la compétition des longs métrages du Festival international du film de la mer Rouge
  • La quatrième édition du festival aura lieu à Djeddah, en Arabie saoudite, du 5 au 14 décembre, dans la vieille ville de Djeddah, Al Balad

DUBAÏ: Le cinéaste Spike Lee, connu pour des films comme "Malcom X" et "BlacKkKlansman", présidera cette année le jury de la compétition des longs métrages du Festival international du film de la mer Rouge.

La quatrième édition du festival aura lieu à Djeddah, en Arabie saoudite, du 5 au 14 décembre, dans la vieille ville de Djeddah, Al Balad.

La compétition Red Sea: Features présentera les plus grandes réalisations d'un large éventail de cinéastes de la région arabe, d'Asie et d'Afrique. Seize longs métrages ont été sélectionnés pour présenter les œuvres les plus convaincantes, uniques et impressionnantes de l'année écoulée. Les gagnants seront sélectionnés par Lee et le reste du jury pour recevoir les très convoités Yusr Awards.

En 2023, le Yusr d'or du meilleur long métrage a été décerné à "In Flames", réalisé par Zarrar Khan.

Lee participera également au volet In Conversation du festival, qui accueille des sommités du secteur venues du monde entier pour partager leurs points de vue et avoir des discussions constructives sur leurs pratiques, leurs passions et leurs histoires.

Jomana Al Rashid, présidente de la Red Sea Film Foundation, a déclaré dans un communiqué: "En vue de notre quatrième édition, nous sommes honorés d'accueillir le légendaire Spike Lee en tant que président du jury du festival cette année. Spike est un réalisateur pionnier dont l'œuvre emblématique a eu un impact durable sur le cinéma en tant que média et sur la culture en général. Son énergie, sa perspicacité et son engagement sincère en faveur de la créativité et des nouvelles voix font de lui le candidat idéal pour diriger notre jury cette année - nous avons hâte qu'il s'engage avec les talents naissants de notre compétition".
 
Lee a ajouté: "Ayant eu la chance d'expérimenter directement l'incroyable réalisation de films, l'atmosphère et la créativité du Festival international du film de la mer Rouge en 2022, c'est un privilège de revenir cette année en tant que président du jury. En plus de créer un creuset où les cultures se rassemblent pour célébrer notre importante forme d'art, il est vital de continuer à mettre en avant les jeunes cinéastes émergents qui trouvent leur voix dans l'industrie, et il est passionnant de voir des réalisateurs débutants de toute la région arabe, d'Asie et d'Afrique dans le cadre de la compétition de cette année. J'ai hâte de me plonger dans le programme et de prendre des décisions qui, j'en suis sûr, seront très difficiles à prendre aux côtés des éminents membres du jury".

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


La marque de luxe égyptienne Okhtein ouvre une boutique à Dubaï en prévision de son ouverture en Arabie saoudite

Mounaz Abdel Raouf et Aya Abdel Raouf. (Getty Images)
Mounaz Abdel Raouf et Aya Abdel Raouf. (Getty Images)
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  • La marque de luxe égyptienne Okhtein, qui a été vantée par des célébrités telles que Beyonce, Halle Berry et Gigi Hadid, a ouvert son premier magasin à Dubaï, sa première présence physique dans le Golfe avant de s'étendre en Arabie saoudite en 2025

DUBAÏ: La marque de luxe égyptienne Okhtein, qui a été vantée par des célébrités telles que Beyonce, Halle Berry et Gigi Hadid, a ouvert son premier magasin à Dubaï, sa première présence physique dans le Golfe avant de s'étendre en Arabie saoudite en 2025.

Fondée par les sœurs Aya et Mounaz Abdel Raouf, Okhtein allie l'art du Moyen-Orient à l'attrait de la mode mondiale.

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

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Aya a expliqué à Arab News la décision d'ouvrir à Dubaï: "Dubaï est la plaque tournante de la mode au Moyen-Orient et est facilement accessible aux clients internationaux. C'est une ville clé de la scène de la mode dans la région du CCG et elle occupe une place particulière pour nous".

Mounaz a déclaré que les éléments de conception caractéristiques d'Okhtein, tels que le placage d'or, les cristaux et les embellissements Swarovski, correspondent à la préférence de la clientèle du Golfe pour les pièces détaillées et opulentes. Cet élément "bling" est quelque chose que nos clients apprécient vraiment", a-t-elle déclaré.

Après l'ouverture de la boutique de Dubaï, Okhtein prévoit de poursuivre son expansion en ouvrant une boutique dans le Kingdom Mall de Riyad, prévue pour le début de l'année 2025. Mounaz a décrit le marché saoudien comme une "étape naturelle".

"Le marché du luxe en Arabie saoudite représente une énorme opportunité. Il s'agit d'un marché important et en pleine croissance, avec une clientèle qui connaît bien notre marque. De nombreux clients saoudiens achètent déjà chez nous lorsqu'ils visitent l'Égypte, nous sommes donc convaincues que nous serons accueillies à bras ouverts", a déclaré Mounaz.

Aya s'est exprimée sur la présence internationale croissante d'Okhtein: "Nous sommes honorées de cette reconnaissance internationale, qui nous fait pousser la marque encore plus loin. C'est à la fois un sentiment de joie et d'humilité".

"Nous nous sommes engagées à montrer au monde le rêve du luxe arabe, et bien que nous ayons parcouru un long chemin, il reste encore beaucoup à faire", a-t-elle ajouté.

L'un des moments les plus marquants pour les sœurs a été lorsque la mannequin américaine Gigi Hadid a montré les sacs Okhtein sur les réseaux sociaux.

"Elle a stylisé trois de nos sacs d'une manière très cool et inattendue. Gigi est la fusion parfaite des influences arabes et internationales, et son style et sa personnalité ont rendu ce moment encore plus spécial pour nous. Voir nos sacs sur elle était vraiment excitant", a déclaré Mounaz.

La marque a également collaboré avec la marque de luxe française Balmain pour sa collection printemps/été 2023, créant un bustier à partir de résine usée.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Avec "Gladiator II" et "Wicked", les cinémas américains se frottent les mains

L'acteur irlandais Paul Mescal (à droite) pose avec le réalisateur britannique Ridley Scott sur le tapis rouge à son arrivée pour la représentation royale et la première mondiale du film "Gladiator II" à l'Odeon Lux, à Leicester Square, au centre de Londres, le 13 novembre 2024. (AFP)
L'acteur irlandais Paul Mescal (à droite) pose avec le réalisateur britannique Ridley Scott sur le tapis rouge à son arrivée pour la représentation royale et la première mondiale du film "Gladiator II" à l'Odeon Lux, à Leicester Square, au centre de Londres, le 13 novembre 2024. (AFP)
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  • Aux Etats-Unis, les exploitants de salles espèrent que la sortie ce week-end de deux des films les plus attendus de l'année, "Gladiator II" et "Wicked", va enflammer le box-office comme "Barbie" et "Oppenheimer" en 2023
  • "Gladiator II" signe le retour de Ridley Scott dans la Rome antique, 24 ans après son premier péplum auréolé de l'Oscar du meilleur film

LOS ANGELES: Après le phénomène "Barbenheimer", la déferlante "Glicked"? Aux Etats-Unis, les exploitants de salles espèrent que la sortie ce week-end de deux des films les plus attendus de l'année, "Gladiator II" et "Wicked", va enflammer le box-office comme "Barbie" et "Oppenheimer" en 2023.

"Gladiator II" signe le retour de Ridley Scott dans la Rome antique, 24 ans après son premier péplum auréolé de l'Oscar du meilleur film. "Wicked" adapte sur grand écran une célèbre comédie musicale de Broadway, qui chronique les aventures de la sorcière du "Magicien d'Oz".

Produits respectivement par les mastodontes Paramount et Universal, les deux films bénéficient d'énormes campagnes marketing.

Internet regorge déjà de memes "Glicked" ou "Wickiator" tandis que les multiplexes et les centres commerciaux du pays se parent des tons verts et roses associés aux sorcières de "Wicked", ou de mini-Colisées en carton-pâte.

Personne ne sait si les fans se vêtiront de toges ou de chapeaux de sorcière, comme ils y sont invités, mais les exploitants salivent d'avance.

"Je suis persuadé que cela va être le plus grand Thanksgiving que l'industrie ait jamais connu", assure à l'AFP Jordan Hohman, cadre chez Phoenix Theaters.

Dans cette chaîne de salles, les réservations pour "Wicked", dans lequel joue la star de la pop Ariana Grande, devancent de 63% celles du carton planétaire "Barbie" avant sa sortie l'an dernier.

- Coup de pouce -

Les salles américaines ont beau avoir rebondi, elles n'ont jamais retrouvé leur fréquentation d'avant la pandémie.

Elles auraient bien besoin d'un coup de pouce en 2024, année durant laquelle la programmation a été amputée par les retards de nombreuses productions, dus à la grève qui a paralysé Hollywood pendant six mois en 2023.

Seuls quelques films sont vraiment sortis du lot, comme "Vice-versa 2" de Pixar, ou "Deadpool & Wolverine" cet été. Annoncé comme une sensation, "Joker: Folie à Deux" a viré au bide commercial.

Dans ce contexte, l'été 2023 record porté par "Barbie" et sa poupée peroxydée, ainsi qu'"Oppenheimer", portrait du père de la bombe atomique, fait figure de recette à suivre. Lors de leur week-end d'ouverture, les deux films avaient récolté 245 millions de dollars en Amérique du Nord.

Les studios sont historiquement réticents à l'idée de sortir deux blockbusters au même moment.

Mais comme le duo "Barbenheimer", "Wicked" et "Gladiator II" "ne risquent pas de se marcher sur les pieds", observe David A. Gross, du cabinet Franchise Entertainment Research.

"Ils sont orientés vers des publics différents", rappelle-t-il, avec une distinction genrée dans le marketing.

Les publicités pour "Gladiator II" sont omniprésentes pendant les matches de football américain, tandis qu'une ligne de maquillage inspirée par "Wicked" est déjà en vente.

- "Scénario inattendu" -

Au Cinema Con, grand-messe de l'industrie organisée chaque année au printemps à Las Vegas, Paramount s'était installé au casino Ceasar's Palace et y a fait entrer un de ses responsables en char, flanqués de plusieurs soldats romains.

De son côté, Universal avait distribué des milliers de fleurs en plastiques vertes et roses pour illuminer sa conférence sur le thème de "Wicked".

Mais malgré cette débauche de moyens, égaler les sommets atteints par "Barbie" et "Oppenheimer" sera difficile.

"Barbenheimer était un exemple de surperformance massive de deux films, (...) un scénario idéal inattendu", avertit Daniel Lora, expert pour le cabinet Boxoffice Media.

Les premiers indicateurs n'en restent pas moins encourageants.

"Gladiator II" est déjà sorti dans des dizaines d'autres pays la semaine dernière et a engrangé 87 millions de dollars de recettes. Paramount espère des chiffres similaires aux Etats-Unis ce week-end.

Pour "Wicked", Universal - qui avait produit "Oppenheimer" - espère dépasser les 100 millions de dollars au box-office nord-américain ce week-end.

Des perspectives rassurantes pour les exploitants de salles, qui comptent aussi sur le dessin animé "Moana 2" de Disney pour la fin d'année.

En 2024, "je ne pense pas qu'il s'agit d'un phénomène à deux films", confie Cory Jacobson, le patron de Phoenix Theaters. "Je crois qu'il y aura un phénomène à trois films."