Royaume-Uni : Boris Johnson jugé «inapte» par son ancien conseiller

Le Premier ministre britannique Boris Johnson (Photo, AFP).
Le Premier ministre britannique Boris Johnson (Photo, AFP).
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Publié le Jeudi 27 mai 2021

Royaume-Uni : Boris Johnson jugé «inapte» par son ancien conseiller

  • Le Premier ministre britannique a vu sa gestion de la pandémie de Covid-19 se faire étriller mercredi devant une commission parlementaire
  • Selon Dominic Cummings, des «dizaines de milliers» de vies auraient pu être épargnées au Royaume-Uni, qui présente le plus lourd bilan en Europe

LONDRES: La charge s'annonçait violente, elle a tenu ses promesses. Le Premier ministre britannique Boris Johnson a vu sa gestion de la pandémie de Covid-19 se faire étriller mercredi par son ancien conseiller Dominic Cummings, qui l'a jugé « inapte » à diriger.

Haute administration non préparée et aveugle face à l'envolée du nombre des cas, Downing Street occupé par la colère de la compagne de Boris Johnson contre un article sur leur chien... Pendant une audition marathon de sept heures devant une commission parlementaire, très attendue, ce stratège politique controversé de 49 ans a dépeint un tableau sévère du pouvoir dans les semaines ayant suivi l'apparition du coronavirus début 2020.

Selon lui, des « dizaines de milliers » de vies auraient pu être épargnées au Royaume-Uni, qui avec près de 128 000 morts présente le plus lourd bilan en Europe.

« L'ampleur du désastre est si grande (...) que les gens doivent comprendre comment le gouvernement a échoué quand ils en avaient besoin », a déclaré l'ex-conseiller pour expliquer son grand déballage, prenant sa part de responsabilité et regrettant « amèrement » de ne pas avoir « tiré le signal d'alarme » plus tôt.

Il s'est montré très virulent contre le ministre de la Santé Matt Hancock, qui à ses yeux aurait dû être « viré » pour « au moins quinze, vingt » motifs, « notamment pour avoir menti à de nombreuses occasions, réunion après réunion », mais aussi « publiquement ».

Mais il n'a pas épargné son ancien patron, avec qui il avait mené avec succès la campagne en faveur du Brexit en 2016, le qualifiant d' « inapte ».

Selon lui, le Premier ministre voyait la Covid-19 comme une « histoire pour se faire peur », une « grippe porcine ». Dominic Cummings a à cet égard suggéré que Boris Johnson avait envisagé de se faire infecter en direct à la télévision pour montrer qu'il n'y avait « rien à craindre ».

Jusqu'à mars 2020, avant d'être lui-même durement atteint par le virus, le chef du gouvernement estimait que le véritable risque était avant tout économique plutôt que sanitaire, a-t-il ajouté, jugeant que, « de toute évidence », le Royaume-Uni aurait dû instaurer son premier confinement deux semaines plus tôt en mars 2020.

Johnson assume

Devant les députés, Dominic Cummings a également affirmé que Boris Johnson avait dit, après s'être résolu à l'automne dernier à un deuxième confinement, qu'il préfèrerait laisser « les corps s'accumuler par milliers » que d'ordonner un autre confinement. Des propos contestés par le Premier ministre, qui face à un variant plus contagieux, a instauré un troisième confinement pendant cet hiver.

Abondamment critiqué pour ses atermoiements depuis le début de la pandémie, Boris Johnson surfe actuellement sur le succès de la campagne de vaccination. En à peine six mois, elle a permis d'administrer une première dose à plus de 72% des adultes.

Interpellé au Parlement sur ces nouvelles accusations, le Premier ministre a déclaré assumer « la pleine responsabilité » de la gestion de la pandémie, décrivant cette crise comme « l'une des plus difficiles » traversées par le Royaume-Uni, soutenant qu'il avait toujours suivi les conseils des scientifiques.

Selon son porte-parole, le chef du gouvernement accorde toute sa confiance à son ministre de la Santé, dont un représentant a « rejeté absolument les allégations de Cummings ».

Faible cote de confiance

Six mois après son départ sur fond de luttes internes, Dominic Cummings, le cerveau de la campagne victorieuse pour le Brexit en 2016 et l'architecte de l'éclatante victoire de Boris Johnson aux législatives de décembre 2019, se montre impitoyable envers le Premier ministre.

Reste à savoir quelle sera l'impact des déclarations de Dominic Cummings dans l'opinion, car selon un sondage YouGov paru samedi dans le Times, seuls 14% des électeurs lui font confiance pour dire la vérité, contre 38% pour le Premier ministre.

Pour nombre de Britanniques, le nom de Dominic Cummings, évoque son déplacement avec sa famille l'année dernière en plein confinement et la conférence de presse dans le jardin aux roses de Downing Street afin de notamment expliquer un trajet jusqu'à un château pour tester sa vue.

Il a reconnu mercredi le « désastre majeur » de cette affaire qui avait suscité la confusion dans la communication du gouvernement.


Ukraine: Pékin dénonce des «accusations sans fondement» sur la présence selon Kiev de combattants chinois

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  • Pékin a dénoncé mercredi des "accusations sans fondement" après que l'Ukraine eut affirmé que des soldats chinois combattaient au sein de l'armée russe et que des entreprises chinoises aidaient Moscou à fabriquer du matériel militaire
  • "La Chine s'oppose avec force à des accusations sans fondement et à de la manipulation politique", a tonné le porte-parole de la diplomatie chinoise

PEKIN: Pékin a dénoncé mercredi des "accusations sans fondement" après que l'Ukraine eut affirmé que des soldats chinois combattaient au sein de l'armée russe et que des entreprises chinoises aidaient Moscou à fabriquer du matériel militaire.

"La Chine s'oppose avec force à des accusations sans fondement et à de la manipulation politique", a tonné le porte-parole de la diplomatie chinoise Guo Jiakun, lors d'un point de presse, au lendemain de la convocation de son ambassadeur au ministère ukrainien des Affaires étrangères.

 


Le cercueil du pape est arrivé dans la basilique Saint-Pierre

Le pape reposant dans son cercueil porte une mitre blanche et une chasuble rouge, et ses mains enserrent un chapelet. (AFP)
Le pape reposant dans son cercueil porte une mitre blanche et une chasuble rouge, et ses mains enserrent un chapelet. (AFP)
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  • Au rythme des cloches de Saint-Pierre sonnant le glas, le cercueil ouvert, escorté de dizaines de cardinaux et de gardes suisses en uniformes chamarrés, a quitté la petite chapelle de la résidence Sainte-Marthe
  • Marchant au pas, la lente procession s'est étirée sur les ruelles pavées du Vatican en direction de l'imposante basilique, où le cercueil ouvert en bois clair, capitonné de rouge, est positionné devant le maître-autel

CITE DU VATICAN: Le cercueil du pape François est arrivé mercredi matin dans la basilique Saint-Pierre, où il sera exposé au public jusqu'à vendredi soir, accompagné par les applaudissements des fidèles présents sur la place.

Le cercueil a été positionné devant l'autel central de la basilique, escorté par des dizaines de cardinaux et de gardes suisses.

Au rythme des cloches de Saint-Pierre sonnant le glas, le cercueil ouvert, escorté de dizaines de cardinaux et de gardes suisses en uniformes chamarrés, a quitté la petite chapelle de la résidence Sainte-Marthe, où le pape a vécu depuis son élection en 2013 jusqu'à sa mort.

Marchant au pas, la lente procession s'est étirée sur les ruelles pavées du Vatican en direction de l'imposante basilique, où le cercueil ouvert en bois clair, capitonné de rouge, est positionné devant le maître-autel, surplombé de l'impressionnant baldaquin en bronze, chef d'oeuvre du Bernin.

Les chants du choeur de la Chapelle Sixtine résonnaient tout au long du cortège. Le cercueil était porté par des membres du cérémonial du Vatican en costume sombre et encadré par huit gardes suisses armés de hallebardes.

Le pape reposant dans son cercueil porte une mitre blanche et une chasuble rouge, et ses mains enserrent un chapelet.

La cérémonie devrait s'achever vers 10H15 (08H15 GMT).

Ensuite, pendant trois jours, le public pourra défiler devant sa dépouille, mercredi (de 11H00 à 24H00), jeudi (de 07H00 à 24H00) et vendredi (de 07H00 à 19H00).

Dès 08H00 (06H00 GMT) mercredi, des centaines de fidèles étaient massés sur la place pour être parmi les premiers à entrer dans le majestueux édifice, qui ne sera pourtant accessible qu'à partir de 11H00 (09H00 GMT).

Des dizaines de milliers de fidèles sont attendus pour ce dernier hommage. Après le décès de son prédécesseur Benoît XVI le 31 décembre 2022, 200.000 personnes s'étaient recueillies devant sa dépouille avant son enterrement en présence de 50.000 fidèles.

Pour faire face à cet afflux, les autorités ont déployé diverses mesures: barrières métalliques pour canaliser le flot des visiteurs, distribution de bouteilles d'eau, augmentation de la fréquence des bus desservant le Vatican, et renforcement des contrôles de sécurité aux accès de la place Saint-Pierre, par laquelle on accède à la basilique.


Inde: deux insurgés tués par l'armée dans le Cachemire

Deux insurgés présumés ont été tués lors d'une fusillade dans la partie du Cachemire administrée par l'Inde, a déclaré mercredi l'armée indienne, au lendemain d'une attaque contre des civils qui a fait au moins 26 morts. (AFP)
Deux insurgés présumés ont été tués lors d'une fusillade dans la partie du Cachemire administrée par l'Inde, a déclaré mercredi l'armée indienne, au lendemain d'une attaque contre des civils qui a fait au moins 26 morts. (AFP)
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  • Depuis leur partition meurtrière en 1947 à leur indépendance, l'Inde et le Pakistan se disputent la souveraineté de tout le Cachemire, à majorité musulmane, divisé entre les deux pays
  • L'armée a indiqué avoir "éliminé deux terroristes" et saisi de grandes quantités d'armes et de munitions

SRINAGAR: Deux insurgés présumés ont été tués lors d'une fusillade dans la partie du Cachemire administrée par l'Inde, a déclaré mercredi l'armée indienne, au lendemain d'une attaque contre des civils qui a fait au moins 26 morts.

Une unité de l'armée indienne, le Chinar Corps, a fait état mercredi d'un "échange de tirs intense" avec des hommes armés, affirmant les soupçonner d'avoir "tenté une infiltration" dans le district de Baramulla, situé à une centaine de kilomètres au nord-est de Pahalgam où a eu lieu la fusillade.

L'armée a indiqué avoir "éliminé deux terroristes" et saisi de grandes quantités d'armes et de munitions.

Depuis leur partition meurtrière en 1947 à leur indépendance, l'Inde et le Pakistan se disputent la souveraineté de tout le Cachemire, à majorité musulmane, divisé entre les deux pays.

Dans la partie indienne, une rébellion séparatiste a fait plusieurs dizaines de milliers de victimes depuis 1989. New Delhi y a déployé un contingent de quelque 500.000 soldats.

Les forces de l'ordre indiennes ont lancé une vaste traque après la fusillade mardi contre un groupe de touristes à Pahalgam, une destination prisée située à environ 90 kilomètres de l'importante ville de Srinagar.

Il s'agit de la plus meurtrière contre des civils en un quart de siècle.

Les combats ont diminué depuis que le gouvernement nationaliste hindou de Narendra Modi a révoqué l'autonomie limitée de ce territoire en 2019.