DUBAI: Les zones franches des Émirats arabes unis sont encore attrayantes par rapport aux petites entreprises malgré les nouvelles lois qui permettent à présent aux étrangers de créer une entreprise locale sans actionnaire émirati, affirme un analyste de Moody's.
La loi, qui entre en vigueur le 1er juin, autorise la pleine propriété des investisseurs étrangers, chose qui n'était possible auparavant que dans les parcs d'activités dédiés appelés zones franches.
Le changement a créé une vague d’incertitude quant au rôle futur de ces zones franches. Il survient d’ailleurs à un moment où le pays monte d’un cran ses efforts pour stimuler les investissements dans un contexte de concurrence régionale féroce pour attirer les entreprises étrangères.
«La suppression des limites de propriété étrangère pour les entreprises à terre réduit l'un des principaux avantages concurrentiels des zones franches par rapport aux investissements sur le territoire», estime Thaddeus Best, analyste chez Moody's Sovereign Risk Group, à Arab News.
«Cependant, la nouvelle loi sur les investissements directs étrangers exige (IDE) toujours en principe des niveaux de capitalisation minimum plus élevés pour les entreprises onshore par rapport aux zones franches. Ces dernières restent donc toujours plus attrayantes pour les très petites, petites et moyennes entreprises, alors que les grandes multinationales (que la nouvelle loi sur les IDE vise à attirer) peuvent désormais investir sur le territoire sans la moindre restriction liée à la propriété étrangère».
Certaines zones franches des EAU ont déjà enclenché le processus de changement d’orientation, mues par le dernier bouleversement réglementaire du secteur.
La semaine dernière, l'Autorité de la zone franche de l'aéroport de Dubaï (DAFZA) a révélé qu'elle cible le secteur des crypto-monnaies. Les entreprises qui transigent avec des actifs cryptographiques sont désormais autorisées à obtenir une licence commerciale chez DAFZA.
D'autres zones franches du pays, dont certaines abritent des milliers d'employés et de grands locataires internationaux, devront peut-être désormais cibler de nouveaux secteurs.
"Il y aura sans aucun doute plus de concurrence pour les zones franches en raison de la loi, mais les exigences moindres en termes de capital maintiennent une offre attrayante pour de nombreuses entreprises, en particulier les plus petites», prédit Best.
L'Organisation mondiale des zones franches n'a pas répondu aux demandes de commentaires.
Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com