L'horlogerie suisse s'oriente vers une année à deux vitesses

Cette photographie prise le 9 avril 2024 montre une vue générale à côté du fabricant suisse de montres et d'horloges de luxe Patek Philippe, lors de la journée d'ouverture du salon de l'horlogerie de luxe « Watches and Wonders Geneva », à Genève. (AFP)
Cette photographie prise le 9 avril 2024 montre une vue générale à côté du fabricant suisse de montres et d'horloges de luxe Patek Philippe, lors de la journée d'ouverture du salon de l'horlogerie de luxe « Watches and Wonders Geneva », à Genève. (AFP)
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Publié le Vendredi 12 avril 2024

L'horlogerie suisse s'oriente vers une année à deux vitesses

  • Les exportations horlogères ont battu des records trois années de suite, culminant en 2023 à 26,7 milliards de francs suisses
  • Le climat très incertain - entre les conflits au Moyen-Orient et en Ukraine, les taux d'intérêts et l'inflation - est «moins propice à la dépense dans les produits de luxe»

GENEVE: L'année 2024 va être "plus compliquée" pour les fabricants de montres suisses, d'après les marques et professionnels de l'horlogerie réunis cette semaine au salon de Genève, qui s'attendent à une évolution à "deux, voire trois vitesses".

Jusqu'à lundi, 54 prestigieuses marques horlogères sont réunies au salon, appelé "Watches and Wonders", dans une ambiance un peu moins euphorique cette année après une phase d'expansion spectaculaire.

Les exportations horlogères ont battu des records trois années de suite, culminant en 2023 à 26,7 milliards de francs suisses (27,4 milliards d'euros à taux actuels). Mais en janvier, leur croissance a ralenti à 3,1%, avant de basculer en terrain négatif en février, reculant de 3,8%, selon les statistiques de la fédération horlogère suisse.

"Cela va être une année plus compliquée, il y a pas mal de facteurs conjoncturels qui ne sont pas au beau fixe", a déclaré à l'AFP Oliver Müller, fondateur de la société de conseils en horlogerie LuxeConsult.

Le climat très incertain - entre les conflits au Moyen-Orient et en Ukraine, les taux d'intérêts et l'inflation - est "moins propice à la dépense dans les produits de luxe", constate-t-il.

Plus inquiets, les consommateurs risquent de reporter leurs achats de montres, au détriment des marques de moyenne gamme, mais aussi de celles dont les prix peuvent grimper à "8.000, 9.000 voire 10.000 francs et plus", selon lui.

L'ultra-luxe, en revanche, "fonctionne toujours", précise M. Müller, les grands collectionneurs étant capables d'acheter au moins une montre à plus de 50 000 francs chaque année.

«Le temps se couvre un peu»

Ce climat plus incertain risque aussi d'accentuer un "mouvement de polarisation" déjà à l’œuvre dans ce secteur qui tourne de plus en plus "à deux vitesses, voire même à trois", explique-t-il.

Dans une étude publiée avec la banque américaine Morgan Stanley, LuxeConsult a mis en évidence que quatre marques - Rolex, Patek Philippe, Audemars Piguet et Richard Mille - ne cessent de gagner des parts de marchés. Une poignée de marques - dont Hermès, Vacheron Constantin (groupe Richemont) et H. Moser - affichent elles aussi une croissance impressionnante, creusant l'écart avec d'autres marques qui, au contraire, stagnent, voire perdent des parts de marchés.

"Le temps se couvre un peu pour l'industrie horlogère", a observé Guillaume de Seynes, directeur du pôle amont et participation d'Hermès, lors d'un entretien avec l'AFP, sans donner d'indication sur la marche des affaires depuis le début de l'année, dans la mesure où le groupe doit publier ses ventes trimestrielles fin avril.

Sa priorité reste d'agrandir le site de production d'Hermès en Suisse, au Noirmont, dans le canton du Jura, "pour redonner de la capacité à ce site à l'avenir, notamment pour les montres Hermès H08", ainsi que pour le nouveau modèle appelé Hermès Cut, qui a été dévoilé mardi à Genève, a-t-il précisé.

En 2023, la branche horlogère d'Hermès avait vu ses ventes bondir de 17,7%, à 611 millions d'euros, grâce au succès du modèle Hermès H08 que le groupe peine à produire en quantité suffisante pour répondre à la demande.

"Cela nous donne plutôt confiance dans l'année, même si nous sommes attentifs à ce que l'on entend à propos de l'évolution des exportations horlogères", a-t-il indiqué.

Le directeur de la marque H. Moser, Edouard Meylan, se dit lui aussi "confiant" pour 2024, même s'il estime qu'il faudra gérer cette année avec "beaucoup plus de prudence".

Le patron de cette petite marque en forte expansion - dont le prix moyen tourne autour de 40.000 francs suisses - considère qu'il faudra surveiller l'évolution des marchés de très près pour "traverser cette période un peu plus soft" et en ressortir en ayant "gagné des parts de marchés".

Les ventes de montres suisses ont été dopées depuis trois ans par les achats dits "de revanche" après la pandémie de Covid-19, une partie des ménages utilisant les économies accumulées pendant les confinements pour s'offrir des produits de luxe.

Mais pour 2024, Jon Cox, analyste chez Kepler, s'attend ce que la croissance des exportations horlogères suisses ralentisse aux environs de 4%, après une progression de 7,6% en 2023.


Rami Al-Ali intègre la haute couture à Paris

Travaillant avec une palette de neutres doux, de pastels glacés et de métallisés discrets, le designer a exploré les volumes, les textures et les structures avec une approche architecturale distincte. (Getty Images)
Travaillant avec une palette de neutres doux, de pastels glacés et de métallisés discrets, le designer a exploré les volumes, les textures et les structures avec une approche architecturale distincte. (Getty Images)
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  • Le designer syrien Rami Al-Ali est entré dans l’histoire cette semaine en devenant le premier couturier de son pays à figurer au calendrier officiel de la haute couture à Paris
  • Originaire de Damas, Rami Al-Ali a perfectionné son art à Dubaï et à Beyrouth, avant de fonder sa marque éponyme en 2001

DUBAÏ : Le designer syrien Rami Al-Ali est entré dans l’histoire cette semaine en devenant le premier couturier de son pays à figurer au calendrier officiel de la haute couture à Paris, étouffant ses larmes à la fin d’un défilé de pièces délicatement taillées.

Travaillant dans une palette de neutres doux, de pastels glacés et de métallisés discrets, le créateur a exploré le volume, la texture et la structure avec une approche architecturale affirmée.
Les silhouettes structurées, aux coupes asymétriques, étaient adoucies par des drapés élégants ou des ornements délicats.

Les robes longues en organza et mousseline de soie jouaient sur la fluidité, avec une transparence subtile leur conférant une qualité éthérée. Broderies à la main, tulle plissé et smocks complexes ont ajouté profondeur et intérêt visuel à l’ensemble.

Plusieurs modèles comportaient des détails tissés ou en treillis, que ce soit sur des panneaux entiers ou en touches décoratives, mettant en valeur la virtuosité artisanale. D'autres créations remarquables exploraient des volumes sculpturaux : une robe s’ouvrait en plis façon éventail, une autre adoptait des couches en cascade.

L’entrée d’Al-Ali dans le calendrier parisien marque une étape majeure, signifiant son accession au cercle le plus élitiste de la mode. Pour obtenir la désignation officielle de « haute couture », les maisons doivent satisfaire à des critères stricts, définis par la loi française.

« Une étape historique, célébrant le dévouement de toute une vie à l’artisanat, à la culture et à l’expression créative, enracinée dans l’héritage et portée par une vision », a posté la maison de couture sur Instagram à l’annonce de sa participation.

Originaire de Damas, Rami Al-Ali a perfectionné son art à Dubaï et à Beyrouth, avant de fonder sa marque éponyme en 2001.

Ses créations ont séduit de nombreuses célébrités, parmi lesquelles Amal Clooney, Eva Longoria, Jennifer Lopez ou encore Jessica Chastain.

Son travail est salué pour sa capacité à fusionner les influences moyen-orientales et occidentales : des silhouettes fluides enrichies de détails ludiques et raffinés, entre tradition et modernité.

Al-Ali rejoint ainsi un cercle restreint de créateurs arabes figurant au calendrier officiel, aux côtés de Georges Hobeika, Elie Saab, Zuhair Murad et Mohammed Ashi.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Le premier sac Birkin d'Hermès vendu près de 8,6 millions d'euros à Paris

(AFP)
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  • Le premier sac Birkin d'Hermès, conçu spécialement pour Jane Birkin en 1984, a été vendu aux enchères, jeudi à Paris, pour 8,582 millions d'euros
  • Ce grand fourre-tout en cuir noir est le premier exemplaire de ce qui est devenu l'un des sacs les plus célèbres et les plus chers au monde

PARIS: Le premier sac Birkin d'Hermès, conçu spécialement pour Jane Birkin en 1984, a été vendu aux enchères, jeudi à Paris, pour 8,582 millions d'euros frais inclus, a indiqué la maison d'enchères Sotheby's.

Ce grand fourre-tout en cuir noir est le premier exemplaire de ce qui est devenu l'un des sacs les plus célèbres et les plus chers au monde.

Jusqu'à présent, le sac le plus cher jamais vendu aux enchères était un Kelly Hermès en crocodile, serti de diamants et rehaussé d'or blanc, ajdugé à plus de 513.000 dollars (438.000 euros), selon Sotheby's.

Ce "prototype historique réalisé à la main", gravé des initiales J.B., se distingue par plusieurs particularités qui en font une pièce unique, notamment sa taille, ses anneaux métalliques fermés, sa bandoulière non-détachable ou encore la présence d'un coupe-ongles intégré. Des traces d'autocollants sont aussi visibles sur le cuir patiné.

Icône de mode au look effortless chic (presque sans effort, ndlr), Jane Birkin privilégiait le côté pratique des choses.

Lors d'un vol Paris-Londres, la chanteuse et actrice anglaise, décédée en 2023, se plaint à son voisin de ne pas trouver un sac adapté à ses besoins de jeune maman.

Ce dernier n'est autre que Jean-Louis Dumas, gérant d'Hermès de l'époque. Un fourre-tout avec un espace dédié aux biberons voit ainsi le jour en 1984 et porte le nom Birkin.

Quarante ans plus tard, ce sac à main en cuir est devenu le produit emblématique du sellier-maroquinier. Produit en très petite quantité, il cultive une image d'exclusivité, avec un prix pouvant varier grandement, de quelques milliers d'euros pour les modèles les plus simples, jusqu'à plusieurs centaines de milliers d'euros pour les plus luxueux.

Outre le sac Birkin, la vente "Fashion Icons" de Sotheby's proposait des pièces emblématiques issues de défilés de créateurs tels que Christian Dior, John Galliano, Thierry Mugler ou encore Alexander McQueen.


Le musée de Djeddah expose 1 000 objets rares retraçant l’histoire de l'islam

La Maison des Arts Islamiques présente une collection couvrant plusieurs époques de la civilisation islamique. (SPA)
La Maison des Arts Islamiques présente une collection couvrant plusieurs époques de la civilisation islamique. (SPA)
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La Maison des Arts Islamiques présente une collection couvrant plusieurs époques de la civilisation islamique. (SPA)
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La Maison des Arts Islamiques présente une collection couvrant plusieurs époques de la civilisation islamique. (SPA)
La Maison des Arts Islamiques présente une collection couvrant plusieurs époques de la civilisation islamique. (SPA)
La Maison des Arts Islamiques présente une collection couvrant plusieurs époques de la civilisation islamique. (SPA)
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  • La première galerie retrace l'évolution de la céramique et de la verrerie du Ier au Xe siècle de l'Hégire (du VIIe au XVIe siècle)
  • La deuxième galerie met en lumière le travail des métaux islamiques, avec des objets décorés de manière complexe et des récipients d'usage quotidien

DJEDDAH : La Maison des Arts Islamiques, le premier musée du Royaume entièrement dédié à l’art islamique, abrite une collection couvrant plusieurs époques de la civilisation islamique.

Situé dans le parc de Djeddah, le musée expose plus de 1 000 objets qui donnent un aperçu des valeurs islamiques et du patrimoine culturel et historique de la région, a rapporté l'Agence de presse saoudienne (SPA).

Le musée comprend six galeries, chacune explorant une facette distincte du patrimoine islamique.

La première galerie retrace l'évolution de la céramique et de la verrerie du Ier au Xe siècle de l'Hégire (du VIIe au XVIe siècle), mettant en valeur la poterie, un artisanat de l'Antiquité qui a connu un développement majeur sous l'impulsion des artisans musulmans.

La deuxième galerie met en lumière le travail du métal islamique, avec des objets décorés de manière complexe et des récipients d'usage quotidien.

La troisième galerie présente 500 pièces de monnaie de l'époque du prophète Mahomet à l'époque moderne, offrant un aperçu de l'histoire économique du monde musulman.

La quatrième galerie se concentre sur l'influence de l'art islamique sur les autres civilisations et sur la manière dont les cultures européennes se sont engagées dans les traditions artistiques islamiques.

La cinquième galerie présente des manuscrits coraniques rares, des pièces de calligraphie arabe et des tablettes de bois utilisées pour la mémorisation du Coran.

La dernière galerie présente des textiles islamiques, notamment des pièces provenant des revêtements intérieurs et extérieurs de la sainte Kaaba et un rare rideau de la porte Shammi de la mosquée du Prophète à Médine, fabriqué à l'époque ottomane au XIIIe siècle de l'ère chrétienne.

La visite du musée s'achève à la bibliothèque, qui propose une large sélection de livres en arabe et en anglais sur l'histoire, la culture et la littérature islamiques.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com