BEYROUTH: L'ancien Premier ministre libanais Saad Hariri a déclaré hier ne pas être candidat pour le poste de Premier ministre, après la démission du gouvernement de Hassan Diab, suite aux explosions du 4 août.
« Sur la base de ma ferme conviction que le plus important à ce stade est de préserver l'opportunité pour le Liban et les Libanais de reconstruire leur capitale et de mettre en œuvre les réformes bien connues qui se font attendre depuis longtemps, et pour ouvrir la voie à l'engagement des amis de la communauté internationale à aider à faire face à la crise (…), je déclare que je ne suis pas candidat à présider le nouveau gouvernement et j'appelle tout le monde à retirer mon nom des délibérations à cet égard », a affirmé le chef du Courant du Futur dans un communiqué.
Et de poursuivre : « Avec mes sincères remerciements à tous ceux qui ont proposé mon nom en tant que candidat pour former un gouvernement qui entreprendrait cette tâche nationale, noble et difficile à la fois, j'ai remarqué, comme tous les autres Libanais, que certaines forces politiques sont toujours dans un état de déni sévère de la réalité du Liban et des Libanais, et y voient une nouvelle opportunité de chantage, avec pour seul but de conserver de faibles gains au niveau du pouvoir ou même de réaliser des rêves personnels de pouvoir ultérieur. Malheureusement, c'est un chantage qui va au-delà de leurs partenaires politiques, pour devenir un chantage fait au pays tout entier, à l'opportunité d'une attention internationale renouvelée et aux moyens de subsistance et à la dignité des Libanais ».
Saad Hariri a estimé que le regain d'intérêt international pour le pays, « et surtout l'initiative du président Macron et les visites d'un certain nombre de responsables internationaux et arabes, représentent une opportunité qui pourrait être la dernière et ne peut être manquée, de reconstruire notre capitale bien-aimée Beyrouth, et de réaliser une série de réformes que les Libanais exigent et que nous essayons de mettre en œuvre depuis de nombreuses années ».
« C’est une opportunité pour briser l'isolement économique et financier dont souffre le Liban, avec des ressources extérieures qui permettraient d'arrêter l'effondrement effrayant dans un premier temps puis de passer progressivement à la reprise de la croissance dans un second temps », a-t-il ajouté, appelant le Président de la République Michel Aoun à « respecter la Constitution » et à « appeler immédiatement à des consultations parlementaires contraignantes, et que cesse définitivement l'hérésie de la composition du gouvernement avant la désignation du premier ministre ».