Le gouvernement libanais a démissionné. Et alors?

Le peuple libanais exige des comptes et le remplacement de son élite politique et économique. (AFP)
Le peuple libanais exige des comptes et le remplacement de son élite politique et économique. (AFP)
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Publié le Mercredi 12 août 2020

Le gouvernement libanais a démissionné. Et alors?

  • Hassan Diab a annoncé la démission de son gouvernement moins d’une semaine après les explosions qui ont dévasté une grande partie de Beyrouth
  • Sans le désarmement du Hezbollah, la question reste de savoir si un changement sera possible au Liban

MISSOURI: Le Premier ministre libanais et les principaux ministres du gouvernement ont annoncé leur démission lundi soir. Ils ont évidemment préféré démissionner après que les manifestants au centre-ville de Beyrouth aient pendus à des potences les effigies de nombreux membres de la classe politique, notamment Hassan Diab, le leader du Hezbollah Hassan Nasrallah et d’autres. La question qui se pose est la suivante: le Liban pourra t-il avoir le changement dont il a vraiment besoin?

Le peuple libanais exige la responsabilisation et le remplacement de sa classe politique et économique. Dans un pays déjà accablé par la corruption, la mauvaise gestion du gouvernement, l’hyperinflation et de nombreux autres problèmes, l’explosion du 4 août dans le port de Beyrouth semble être la goutte qui a fait déborder le vase.

Sans le désarmement du Hezbollah, le Liban pourra avoir autant de gouvernements qu’il veut, sans que les revendications des Libanais soient entendues. Même une explosion qui a laissé des centaines de milliers de personnes sans-abri et dont la déflagration a été entendue jusqu’à Chypre, n'est pas suffisamment puissante pour désamorcer l'organisation libanaise soutenue par l'Iran.

La responsabilité de l'explosion et de la crise économique qui sévit au Liban incombe surtout, mais pas exclusivement, au Hezbollah et à certains de ses alliés du Courant patriotique libre (CPL). Ce sont, après tout, les acteurs politiques dominants qui dirigent le Liban depuis environ 2008.

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Un manifestant libanais utilise une raquette de tennis pour renvoyer des tirs de gaz lacrymogène, lors d'affrontements avec les forces de sécurité à proximité du Parlement, dans le centre de Beyrouth, le 10 août 2020, à la suite d'une énorme explosion chimique qui a dévasté de grandes parties de la capitale libanaise. (AFP)

Un avertissement troublant lancé par l'ambassadeur israélien auprès de l'ONU

Bahaa Hariri, le fils de l'ancien Premier ministre libanais assassiné Rafic Hariri, a très clairement blâmé le Hezbollah : « Comment se fait-il que ces matières combustibles aient pu rester au milieu d'une ville de deux millions d’habitants pendant six ans ? »,  a-t-il dénoncé.

« Il est clair comme de l'eau de roche que le Hezbollah était en charge au port de Beyrouth de cet entrepôt, où le nitrate d'ammonium était stocké. Rien n'entre et ne sort du port et de l'aéroport sans qu'ils ne le sachent. Rien. Leur décision d'abandonner ces produits chimiques au milieu d'une ville de deux millions d'habitants est un désastre total. Et maintenant, notre centre-ville est détruit. »

Rafic Hariri qui est le père de Bahaa, fut assassiné en 2005 suite à un attentat à la voiture piégée largement attribué au Hezbollah, sans surprise. Le site de cette attaque ne se trouvait qu'à quelques centaines de mètres du port où les dernières explosions se sont produites. Le prononcé du jugement du Tribunal spécial sur le Liban aura lieu le 18 août, après 15 ans d’enquêtes menées par l’ONU sur l’assassinat de Rafic Hariri.

Beaucoup affirment que le Hezbollah était non seulement au courant des milliers de tonnes de nitrate d'ammonium dangereusement stockées dans le port, mais qu'il a joué un rôle en le gardant là-bas pour s’en servir par la suite.

Un avertissement lancé l’année dernière par l'ambassadeur israélien auprès de l'ONU au Conseil de sécurité semble ainsi beaucoup plus inquiétant à la lumière de la récente explosion: « Israël a constaté que l'Iran et la Force Al-Qods commençaient à utiliser les canaux maritimes civils dont le port de Beyrouth pour transférer des armes au Hezbollah. Le port de Beyrouth est maintenant le port du Hezbollah. »

Bien que la plupart des Libanais nourrissent peu d'amour pour Israël, à la suite des explosions de Beyrouth, leur vision du Hezbollah semble de plus en plus claire. La journaliste Dima Sadek a publié il y a quelques jours une vidéo dans laquelle elle s'est adressé directement au Hezbollah: « Vous prétendez être ici pour nous protéger. Après tout, vos agents de sécurité étaient au port. Vous nous forcez à vous accepter comme faisant partie de l'État, mais qu'avez-vous fait? Voulez-vous vraiment dire que vous ne saviez pas qu'il y avait 2 750 tonnes de nitrate d'ammonium dans le port? Israël ne nous a pas fait ce que vous faites. »

Toutefois, le Hezbollah n’a peut-être pas eu de responsabilité réelle dans les explosions, au-delà de sa connaissance presque certaine de la présence du nitrate d’ammonium dans le port. Le groupe dispose d'autres sources d’approvisionnement en explosifs que du nitrate d'ammonium mal stocké dans un hangar. Si le Hezbollah n'était pas directement responsable, il partage néanmoins une grande partie de la responsabilité pour avoir participé à un gouvernement qui n’a pas pu empêcher ce terrible accident.

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Un garçon libanais saute au-dessus d’un feu, lors d'affrontements entre des manifestants et des forces de sécurité près du Parlement dans le centre de Beyrouth, le 10 août 2020. (AFP)

Plus largement, depuis que le Hezbollah a retourné ses armes contre le chef druze Walid Joumblatt et d'autres partis politiques rivaux  en 2008, le groupe s’est durablement établi au Liban. Utilisant comme façade quelques alliés chrétiens comme le Courant patriotique libre (CPL) du général Aoun afin de ne pas être accusé de sectarisme, le Hezbollah chiite prend le contrôle de grandes portions du Liban aujourd’hui.

Ils peuvent le faire grâce à leur propre milice, dont la force rivalise avec celle de l'armée libanaise. Toutes les autres parties au Liban ont dû dissoudre leurs milices dans le cadre de l'Accord de Taif signé en 1989 qui a mis fin à la guerre civile libanaise. Sauf le Hezbollah.

Le Hezbollah a conservé sa milice sous le prétexte initial de lutter contre l'occupation israélienne du Sud Liban. Israël a été contraint de se retirer du Liban il y a 20 ans, mais la branche militaire du Hezbollah perdure, malgré trois résolutions des Nations Unies (résolutions 1559, 1680 et 1701 du CSNU) appelant à la dissolution de toutes les milices libanaises.

Hassan Nasrallah a utilisé cette milice pour entraîner le Liban dans une guerre inutile avec Israël en 2006, déclenchant une conflagration qui a ravagé la moitié du pays. Deux ans plus tard, il a utilisé sa milice pour prendre le dessus sur d’autres partis libanais et consolider son rôle dominant au sein du gouvernement libanais.

Aujourd'hui, le Hezbollah utilise sa milice pour opposer son véto à tout changement de fond qui pourrait menacer ses intérêts. Outre son implication dans un système de gouvernement corrompu (avec des alliés peut-être encore plus corrompus que lui), ces intérêts incluent le contrôle de la contrebande dans les ports et les frontières du Liban, l'obstruction aux plans de sauvetage économique du FMI, qui pourrait permettre une gestion du budget transparente, ou encore l’alignement de la politique étrangère libanaise sur les préférences iraniennes.

Avec son système bancaire organisé sur le modèle de la pyramide de Ponzi, le Liban dépendait largement d’injections continues de liquidités de la part des États occidentaux et des pays arabes du Golfe. Mais l’aide occidentale a commencé à se tarir avec les tentatives du Hezbollah d’utiliser le gouvernement libanais pour se soustraire aux sanctions et pour aider l’Iran à faire de même.

L'aide issue des pays arabes du Golfe a diminué après que le Hezbollah et ses alliés au gouvernement aient obligé le Liban à adopter des positions de politique étrangère pro-Bachar el-Assad et pro-iranienne. Le Liban a ainsi refusé de condamner les attaques iraniennes contre les missions diplomatiques saoudiennes en 2016. Il s’est également abstenu lors d’une réunion de la Ligue arabe en 2018 qui débattait des problèmes que l'Iran causait dans la région. Le Liban (qui signifie de plus en plus « Hezbollah ») s’est davantage éloigné des États arabes du Golfe toujours généreux, en insistant pour que le régime d’Assad participe au Sommet arabe sur le développement économique et social en 2019.

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Des pétards lancés par des manifestants explosent devant la police anti-émeute, au milieu d'affrontements à proximité du Parlement dans le centre de Beyrouth, le 10 août 2020. (AFP)

La liste des actions du Hezbollah hors du territoire libanais est longue: combattants du Hezbollah impliqués dans la guerre civile syrienne au nom du régime d'Assad,  conseillers du Hezbollah au Yémen aidant les Houthis, agents du Hezbollah missionnés pour exécuter différents complots terroristes à Chypre, en Géorgie, en Argentine, en Asie du Sud-Est et autre part.

Il n'est donc pas étonnant que les dirigeants libanais, qui cherchent des fonds de donateurs rentrent avec peu de choses, voire rien dans les poches. Bien que les explosions dévastatrices de Beyrouth aient permis d’obtenir une nouvelle aide d’urgence, cela ne sauvera pas le Liban des plus grandes difficultés économiques liées à la politique du Hezbollah et à la corruption d’une grande partie de sa classe politique et économique.

Le type de changement dont le Liban a besoin pour surmonter ces problèmes ancrés depuis des décennies nécessite de déraciner le système actuel. Bien que la responsabilité des malheurs du Liban n'appartienne pas uniquement au Hezbollah, aucun remède de grande envergure ne semble susceptible de réussir tant que le Hezbollah continuera à déployer sa propre milice surarmée et irresponsable.

David Romano est titulaire du Thomas G. Strong Professor de politique du Moyen-Orient à Missouri State University.


Syrie: le bilan des frappes israéliennes sur Palmyre s'élève à 92 morts

Quatre-vingt-douze combattants pro-iraniens ont été tués dans des frappes israéliennes mercredi à Palmyre, dans le centre de la Syrie, a annoncé vendredi l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH) dans un nouveau bilan. (AFP)
Quatre-vingt-douze combattants pro-iraniens ont été tués dans des frappes israéliennes mercredi à Palmyre, dans le centre de la Syrie, a annoncé vendredi l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH) dans un nouveau bilan. (AFP)
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  • Un dépôt d'armes proche de la zone industrielle de Palmyre a aussi été visé, selon l'OSDH, ONG basée au Royaume-Uni mais qui dispose d'un vaste réseau de sources en Syrie
  • Le bilan s'élève à "92 morts", a déclaré l'OSDH, parmi lesquels 61 combattants syriens pro-iraniens dont onze travaillant pour le Hezbollah libanais, "27 ressortissants étrangers" pour la plupart d'Al-Noujaba, et quatre membres du Hezbollah

BEYROUTH: Quatre-vingt-douze combattants pro-iraniens ont été tués dans des frappes israéliennes mercredi à Palmyre, dans le centre de la Syrie, a annoncé vendredi l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH) dans un nouveau bilan.

Mercredi, trois frappes israéliennes ont ciblé la ville moderne attenante aux ruines gréco-romaines de la cité millénaire de Palmyre. Une d'entre elles a touché une réunion de membres de groupes pro-iraniens avec des responsables des mouvements irakien d'Al-Noujaba et libanais Hezbollah, selon l'Observatoire.

Un dépôt d'armes proche de la zone industrielle de Palmyre a aussi été visé, selon l'OSDH, ONG basée au Royaume-Uni mais qui dispose d'un vaste réseau de sources en Syrie.

Le bilan s'élève à "92 morts", a déclaré l'OSDH, parmi lesquels 61 combattants syriens pro-iraniens dont onze travaillant pour le Hezbollah libanais, "27 ressortissants étrangers" pour la plupart d'Al-Noujaba, et quatre membres du Hezbollah.

L'ONG avait fait état la veille de 82 morts.

Ces frappes israéliennes sont "probablement les plus meurtrières" ayant visé la Syrie à ce jour, a déclaré jeudi devant le Conseil de sécurité Najat Rochdi, adjointe de l'envoyé spécial de l'ONU en Syrie.

Depuis le 23 septembre, Israël a intensifié ses frappes contre le Hezbollah au Liban mais également sur le territoire syrien, où le puissant mouvement libanais soutient le régime de Damas.

Depuis le début de la guerre civile en Syrie, Israël a mené des centaines de frappes contre le pays voisin, visant l'armée syrienne et des groupes soutenus par Téhéran, son ennemi juré. L'armée israélienne confirme rarement ces frappes.

Le conflit en Syrie a éclaté après la répression d'un soulèvement populaire qui a dégénéré en guerre civile. Il a fait plus d'un demi-million de morts, ravagé les infrastructures et déplacé des millions de personnes.

Située dans le désert syrien et classée au patrimoine mondial de l'Unesco, Palmyre abrite des temples gréco-romains millénaires.

 


Israël annonce mettre fin à un régime de garde à vue illimitée pour les colons de Cisjordanie

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  • Quelque 770 Palestiniens y ont été tués par des soldats ou des colons israéliens, selon des données de l'Autorité palestinienne
  • Dans le même temps, selon des données officielles israéliennes, 24 Israéliens, civils ou militaires, y ont été tués dans des attaques palestiniennes ou lors de raids militaires israéliens

JERUSALEM: Le ministre israélien de la Défense, Israël Katz, a annoncé vendredi que le régime dit de la détention administrative, équivalent d'une garde à vue quasi illimitée, ne serait désormais plus applicable aux colons israéliens en Cisjordanie.

Alors que "les colonies juives [en Cisjordanie] sont soumises à de graves menaces terroristes palestiniennes [...] et que des sanctions internationales injustifiées sont prises contre des colons [ou des entreprises oeuvrant à la colonisation], il n'est pas approprié que l'Etat d'Israël applique une mesure aussi sévère [la détention administrative, NDLR] contre des colons", déclare M. Katz dans un communiqué.

Israël occupe la Cisjordanie depuis 1967 et les violences ont explosé dans ce territoire palestinien depuis le début de la guerre entre Israël et le mouvement islamiste Hamas à Gaza, le 7 octobre 2023.

Quelque 770 Palestiniens y ont été tués par des soldats ou des colons israéliens, selon des données de l'Autorité palestinienne. Dans le même temps, selon des données officielles israéliennes, 24 Israéliens, civils ou militaires, y ont été tués dans des attaques palestiniennes ou lors de raids militaires israéliens.

Face à la montée des actes de violences commis par des colons armés, plusieurs pays occidentaux (Etats-Unis, Union européenne, Royaume-Uni et Canada notamment) ont au cours des douze derniers mois pris des sanctions (gel des avoirs, interdiction de voyager) contre plusieurs colons qualifiés d'"extrémistes".

Il y a quelques jours, les Etats-Unis ont sanctionné pour la première fois une entreprise israélienne de BTP active dans la construction de colonies en Cisjordanie.

La détention administrative est une procédure héritée de l'arsenal juridique de la période du Mandat britannique sur la Palestine (1920-1948), avant la création d'Israël. Elle permet aux autorités de maintenir un suspect en détention sans avoir à l'inculper, pendant des périodes pouvant aller jusqu'à plusieurs mois, et pouvant être renouvelées pratiquement à l'infini.

Selon le Club des prisonniers palestiniens, ONG de défense des Palestiniens détenus par Israël, plus de 3.430 Palestiniens se trouvaient en détention administrative fin août. Par comparaison, seuls huit colons juifs sont détenus sous ce régime à ce jour, selon le quotidien israélien de gauche Haaretz vendredi.

L'annonce de la fin de la détention administrative pour les colons survient au lendemain de l'émission par la Cour pénale internationale (CPI) de mandats d'arrêts internationaux contre le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, et son ex-ministre de la Défense Yoav Gallant recherchés par la justice internationale pour des "crimes de guerres" et "crimes contre l'humanité".

M. Netanyahu a rejeté catégoriquement la décision de la Cour comme une "faillite morale" et une mesure animée par "la haine antisémite à l'égard d'Israël".

 


Incursion israélienne au Liban-Sud et frappes aériennes sur la banlieue sud de Beyrouth

 Le feu fait rage à l'intérieur des bâtiments touchés par une frappe aérienne israélienne qui a ciblé le quartier de Haret Hreik dans la banlieue sud de Beyrouth, le 21 novembre 2024, dans le cadre de la guerre entre Israël et le Hezbollah. (AFP)
Le feu fait rage à l'intérieur des bâtiments touchés par une frappe aérienne israélienne qui a ciblé le quartier de Haret Hreik dans la banlieue sud de Beyrouth, le 21 novembre 2024, dans le cadre de la guerre entre Israël et le Hezbollah. (AFP)
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  •  Le bilan total depuis le début des affrontements s'élève à plus de 3 520 morts et 14 940 blessés
  •  Les avions de guerre israéliens ont mené des frappes aériennes destructrices par étapes sur la banlieue sud de Beyrouth jeudi matin

BEYROUTH: Des combats acharnés entre l'armée israélienne et le Hezbollah ont éclaté dans la ville de Khiam et à la périphérie de la ville de Biyyadah au Liban jeudi.

Les Israéliens ont repris leurs frappes aériennes intenses dans la matinée sur la banlieue sud de Beyrouth et les villages du gouvernorat de Baalbeck-Hermel, après une pause qui a coïncidé avec la visite de 48 heures de l'envoyé américain Amos Hochstein à Beyrouth avant de se rendre à Tel-Aviv.

Le Hezbollah a poursuivi ses attaques contre le nord d'Israël, des roquettes atteignant Nahariya. Selon les médecins du Magen David Adom, ces attaques ont «tué un homme de 30 ans à cause des tirs de roquettes».

Le Liban fait l'objet d'attaques israéliennes de grande envergure depuis le 23 septembre.

Israël a pris pour cible les quartiers généraux du Hezbollah, les maisons civiles dans les villages du sud, poursuivant les personnes déplacées vers leurs nouveaux lieux de résidence et détruisant des quartiers entiers dans la banlieue sud de Beyrouth, la région de la frontière sud, les villes du sud et les villages de Baalbeck-Hermel.

Les frappes israéliennes ont également ciblé Beyrouth à plusieurs reprises. Le bilan total depuis le début des affrontements s'élève à plus de 3 520 morts et 14 940 blessés.

Les affrontements dans le sud se sont concentrés entre la ville de Chamaa et la ville côtière de Biyyadah, à la suite de la prise de Chamaa.

Le Hezbollah a déclaré que ses membres «ont repoussé une nouvelle tentative de progression des forces israéliennes à la périphérie sud de Chamaa en direction de Biyyadah».

Une bataille féroce a également fait rage à Khiam, alors que des rapports suggéraient mercredi soir que la ville était tombée aux mains de l'armée israélienne. Cependant, le Hezbollah a fait état de «batailles continues sur quatre fronts, utilisant tous les types d'armes».

Les rapports de sécurité indiquent que l'armée israélienne «procède à des démolitions à grande échelle à Khiam, faisant exploser des maisons et des bâtiments résidentiels au cours de son incursion dans la ville».

Le contrôle de Khiam est important, car il s'agit d'une ville stratégique située au sommet de la colline Al-Hamames, à 500 mètres au-dessus du niveau de la mer. Khiam est également l'une des plus grandes villes du Liban-Sud en termes de superficie, ce qui permet à l'armée israélienne de surveiller le nord d'Israël d'un côté et le plateau du Golan de l'autre.

Un raid israélien sur la route de Khardali, qui relie Nabatieh à Marjaayoun et est considérée comme une route d'approvisionnement du Hezbollah, l'a complètement bloquée.

Pendant ce temps, les avions de guerre israéliens ont mené des frappes aériennes destructrices par étapes sur la banlieue sud de Beyrouth jeudi matin.

Ces frappes ont été précédées d'une série d'ordres d'évacuation adressés aux habitants de Ghobeiri, Hadath, Haret Hreik, Bir Abed et Kafaat.

Les raids ont détruit un nombre important de bâtiments résidentiels et de magasins. Ils ont également atteint un bâtiment adjacent à une école spécialisée à Kafaat.

L'armée israélienne a affirmé avoir «ciblé le quartier général et les infrastructures du Hezbollah dans la banlieue sud de Beyrouth».

Les raids menés à Younin, dans le nord de la Békaa, ont tué au moins quatre personnes après avoir visé une maison habitée sans avertissement préalable.

Les raids israéliens ont touché Brital, Makneh, Nahleh, Chaat dans les montagnes de l'Anti-Liban, et Bouday dans la chaîne de montagnes de l'Ouest.

Mercredi soir, des dizaines de citoyens ont reçu des appels mystérieux leur demandant d'évacuer leurs maisons dans les quartiers de Beyrouth et du Mont-Liban, notamment à Mazraat Yachouh, dans le Metn, où le Hezbollah n'est pas présent.

Ces appels ont semé la confusion, les habitants de quartiers entiers attendant dans les rues la confirmation des autorités. Ces appels ont été perçus comme «faisant partie d'une guerre psychologique».

À la veille du 81e Jour de l'indépendance du Liban, le chef de l'armée, Joseph Aoun, a déclaré que «le Liban se révoltera toujours contre ses ennemis et ceux qui portent atteinte à sa sécurité et à sa souveraineté, notamment l'ennemi israélien».

M. Aoun a précisé que cette commémoration intervenait dans le contexte d'une guerre destructrice et brutale menée par l'ennemi israélien depuis plus d'un an, qui a fait des milliers de blessés et entraîné le déplacement de populations de leurs villages et villes dans le sud, dans la Békaa et à Beyrouth.

«Alors que l'ennemi persiste dans ses violations et agressions quotidiennes, les efforts s'intensifient pour parvenir à un cessez-le-feu qui rétablirait le calme dans notre pays, ouvrant la voie au retour de notre peuple dans le sud sur ses terres et au retour des autres personnes déplacées dans leurs foyers.

M. Aoun a déclaré que l'armée était «toujours déployée dans le sud, où les soldats sacrifient leur vie pour le Liban. Nous ne l'abandonnerons pas car elle fait partie intégrante de la souveraineté nationale et opère en coordination avec la Finul dans le cadre de la résolution 1701. L'armée est également aux côtés de son peuple et de ses citoyens, remplissant son devoir national et poursuivant ses missions malgré les défis et les dangers».

Il a ajouté qu'«il n'y a pas de retour en arrière ni de crainte pour l'armée, qui restera inébranlable aux côtés des Libanais en toutes circonstances, protégeant le Liban et défendant sa sécurité, sa stabilité et sa souveraineté. L'armée continuera de rassembler tous les Libanais de différentes origines, se tenant équitablement aux côtés de chacun».

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com