La trêve tient, la diplomatie au chevet de la reconstruction

Le président américain Joe Biden a affirmé vendredi lors d'une conférence de presse à la Maison Blanche son intention de mettre en place une aide financière « majeure » avec l'aide de la communauté internationale pour « reconstruire Gaza ». (Photo, AFP)
Le président américain Joe Biden a affirmé vendredi lors d'une conférence de presse à la Maison Blanche son intention de mettre en place une aide financière « majeure » avec l'aide de la communauté internationale pour « reconstruire Gaza ». (Photo, AFP)
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Publié le Samedi 22 mai 2021

La trêve tient, la diplomatie au chevet de la reconstruction

  • Biden annonce une aide financière « majeure » pour « reconstruire Gaza » mais « sans donner au Hamas l'opportunité de rebâtir son système d'armement »
  •  Juste après l'entrée en vigueur de la trêve, les deux parties ont été promptes à revendiquer la victoire, assurant, côté israélien comme palestinien, avoir atteint leurs buts de guerre

GAZA/JERUSALEM : La trêve tenait samedi matin en Israël et à Gaza après l'entrée en vigueur d'un cessez-le-feu aux contours fragiles, alors que s'organisent l'aide humanitaire d'urgence et les premières discussions diplomatiques autour la reconstruction de l'enclave palestinienne ravagée par 11 jours de conflit.

Le sujet de la reconstruction de la bande de Gaza dirigée par le mouvement islamiste Hamas --considéré comme terroriste par Israël l'Union Européenne et les Etats-Unis -- est aussi pour Washington un levier diplomatique.

Le président américain Joe Biden a affirmé vendredi lors d'une conférence de presse à la Maison Blanche son intention de mettre en place une aide financière « majeure » avec l'aide de la communauté internationale pour « reconstruire Gaza » mais « sans donner au Hamas l'opportunité de rebâtir son système d'armement ».

Il a aussi relancé la solution à deux Etats, une Palestine indépendante aux côtés d'Israël, la qualifiant de « seule réponse possible », alors que le chef de la diplomatie américaine Antony Blinken est attendu au Moyen-Orient « dans les prochains jours ».

Les négociations de paix israélo-palestiniennes, suspendues depuis 2014, achoppent sur de nombreux points dont le statut de Jérusalem-Est et la colonisation israélienne des territoires palestiniens.

Preuve que malgré l'arrêt des hostilités autour de Gaza, la situation reste volatile : de nouveaux affrontements ont éclaté vendredi entre fidèles palestiniens et policiers israéliens sur l'esplanade des Mosquées, à Jérusalem-Est secteur palestinien occupé par Israël ainsi qu'en Cisjordanie.

Des accrochages similaires il y a environ deux semaines avaient été l'élément déclencheur de la flambée de violences entre l'armée israélienne et le Hamas, la plus meurtrière depuis celle de 2014.

Deux délégations égyptiennes sont arrivées en Israël et dans les Territoires palestiniens « pour surveiller » le respect du cessez-le-feu, ont indiqué des médias d'Etat égyptiens.

Alors que plusieurs convois d'aide humanitaire d'urgence ont pu entrer dans Gaza vendredi, le ministre égyptien des Affaires étrangères a indiqué avoir reçu un appel de son homologue israélien pour discuter des mesures nécessaires afin de faciliter les opérations des organisations humanitaires et les travaux de reconstruction de Gaza.

Profitant de l'arrêt des bombardements, les habitants ont pu sortir vendredi se ravitailler et inspecter les dégâts à Gaza, où de nombreuses habitations ont été dévastées et des immeubles entiers aplatis par les frappes israéliennes, ont constaté des journalistes de l'AFP.

Les secouristes recherchent toujours dans les décombres des survivants après avoir retiré vendredi cinq dépouilles ainsi qu'une dizaine de survivants dans des tunnels souterrains bombardés par l'armée israélienne.

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La tour Al-Jalaa s'est complètement effondrée sous les coups des frappes aériennes israéliennes. (Photos, AFP)

L'escalade de violence entre l'armée israélienne et le Hamas --la quatrième depuis 2008 -- a fait 248 morts palestiniens, dont 66 enfants et des combattants, selon les autorités à Gaza. En Israël, les salves de roquettes tirés de Gaza ont tués 12 personnes y compris un enfant, une adolescente et un soldat, d'après la police.

Juste après l'entrée en vigueur de cette trêve vendredi à 02h00, les deux parties ont été promptes à revendiquer la victoire, assurant, côté israélien comme palestinien, avoir atteint leurs buts de guerre.

Le chef du bureau politique du Hamas Ismaïl Haniyeh a salué une « victoire stratégique » contre Israël et dit avoir, « porté un coup sévère et douloureux qui laissera des marques profondes à l'entité » à son adversaire. « Nous avons atteint les objectifs, c'est un succès exceptionnel », a de son côté affirmé le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, en commentant l'offensive militaire israélienne contre le territoire palestinien contrôlé par le Hamas depuis 2007 et où vivent quelque deux millions de Palestiniens.

« Plus de 200 terroristes dont 25 gradés » ont été tués pendant l'offensive, a t-il affirmé.

Mais le cessez-le-feu annoncé jeudi soir par les deux parties, n'a fixé aucun terme à l'arrêt des combats et reste à ce titre fragile.

« Nos ennemis n'ont aucun certificat d'immunité », a lancé le ministre israélien de la Défense Benny Gantz tandis qu'un porte-parole des fractions armées palestiniennes à Gaza a déclaré en conférence de presse : « Notre message à l'ennemi est clair: si vous revenez, nous reviendrons aussi ».


Les États-Unis débloquent 117 millions de dollars pour les Forces libanaises

Drapeau américain agitant isolément sur fond blanc (Photo iStock)
Drapeau américain agitant isolément sur fond blanc (Photo iStock)
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  • Selon un communiqué du département d'État, ces fonds doivent aider les Forces armées libanaises (FAL) et les Forces de sécurité intérieure (FSI, chargées du maintien de l'ordre) à « garantir la souveraineté du Liban dans tout le pays ».
  • C'est ce dernier qui est à l'origine de la réunion des donateurs internationaux qui a eu lieu jeudi « avec partenaires et alliés pour évoquer le soutien crucial à la sécurité du Liban afin de pérenniser la cessation des hostilités avec Israël ».

WASHINGTON : Lles États-Unis ont annoncé  samedi le transfert de 117 millions de dollars destinés à soutenir les forces de l'ordre et l'armée libanaises, à l'issue d'une réunion de donateurs internationaux, jeudi.

Selon un communiqué du département d'État, ces fonds doivent aider les Forces armées libanaises (FAL) et les Forces de sécurité intérieure (FSI, chargées du maintien de l'ordre) à « garantir la souveraineté du Liban dans tout le pays ».

C'est ce dernier qui est à l'origine de la réunion des donateurs internationaux qui a eu lieu jeudi « avec partenaires et alliés pour évoquer le soutien crucial à la sécurité du Liban afin de pérenniser la cessation des hostilités avec Israël ».

Un cessez-le-feu a pris effet fin novembre entre le mouvement islamiste pro-iranien Hezbollah et Israël, après plus d'un an de bombardements de part et d'autre, ainsi qu'une incursion des forces israéliennes en territoire libanais à partir de fin septembre.

L'enveloppe annoncée samedi par le département d'État « démontre son engagement à continuer à travailler avec ses partenaires et alliés pour s'assurer que le Liban bénéficie du soutien nécessaire pour renforcer la sécurité du pays et de la région ».

Samedi, le président libanais, Joseph Aoun, a réclamé le retrait de l'armée israélienne « dans les délais fixés » par l'accord de cessez-le-feu.

Ce dernier prévoit le déploiement de l'armée libanaise aux côtés des Casques bleus dans le sud du pays et le retrait de l'armée israélienne dans un délai de 60 jours, soit d'ici au 26 janvier.

Le Hezbollah doit, pour sa part, retirer ses forces au nord du fleuve Litani, à environ 30 km de la frontière libano-israélienne. 


Manifestation pour revendiquer la libération de l'opposante Abir Moussi

Des partisans d'Abir Moussi, chef du Parti Destourien Libre (PDL), participent à une manifestation demandant sa libération, à Tunis le 18 janvier 2025. (Photo FETHI BELAID / AFP)
Des partisans d'Abir Moussi, chef du Parti Destourien Libre (PDL), participent à une manifestation demandant sa libération, à Tunis le 18 janvier 2025. (Photo FETHI BELAID / AFP)
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  • Plusieurs centaines de sympathisants du Parti destourien libre (PDL), qui revendique l'héritage des autocrates Bourguiba et Ben Ali, ont manifesté samedi en Tunisie pour réclamer la libération de leur dirigeante, l'opposante Abir Moussi.
  • Soupçonnée d'avoir voulu rétablir un pouvoir similaire à celui de Zine El Abidine Ben Ali, renversé en 2011 par la première révolte du Printemps arabe.

TUNIS : Plusieurs centaines de sympathisants du Parti destourien libre (PDL), qui revendique l'héritage des autocrates Bourguiba et Ben Ali, ont manifesté samedi en Tunisie pour réclamer la libération de leur dirigeante, l'opposante Abir Moussi.

Brandissant des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Liberté pour Abir » ou « Nous sommes des opposants, pas des traîtres ! », ils étaient entre 500 et 1 000, selon des journalistes de l'AFP. Beaucoup portaient des drapeaux tunisiens et des photos de la dirigeante du PDL.

Ils ont critiqué virulemment à la fois le président Kaïs Saied et le parti islamo-conservateur d'opposition Ennahdha. Mme Moussi, ex-députée de 49 ans, est en détention depuis son arrestation le 3 octobre 2023 devant le palais présidentiel, où, selon son parti, elle était venue déposer des recours contre des décrets de M. Saied.

Mme Moussi fait l'objet de plusieurs accusations, dont celle particulièrement grave de tentative « ayant pour but de changer la forme de l'État », soupçonnée d'avoir voulu rétablir un pouvoir similaire à celui de Zine El Abidine Ben Ali, renversé en 2011 par la première révolte du Printemps arabe.

Les manifestants ont dénoncé le décret 54 sur les « fausses nouvelles », en vertu duquel Mme Moussi est poursuivie dans cette affaire, et dont l'interprétation très large a entraîné l'incarcération depuis septembre 2022 de dizaines de politiciens, d'avocats, de militants ou de journalistes.

Pour Thameur Saad, dirigeant du PDL, emprisonner Mme Moussi pour des critiques envers l'Isie « n'est pas digne d'un pays se disant démocratique ». « Les prisons tunisiennes sont désormais remplies de victimes du décret 54 », a renchéri à l'AFP Karim Krifa, membre du comité de défense de Mme Moussi.

D'autres figures de l'opposition, dont le chef d'Ennahdha, Rached Ghannouchi, sont également emprisonnées.

Depuis le coup de force de M. Saied à l'été 2021, l'opposition et les ONG tunisiennes et étrangères ont déploré une régression des droits et des libertés en Tunisie. Le chef de l'État a été réélu à une écrasante majorité de plus de 90 % des voix le 6 octobre, lors d'un scrutin marqué toutefois par une participation très faible (moins de 30 %).


L'Égypte annonce que 50 camions-citernes de carburant entreront chaque jour dans la bande de Gaza

Le ministère palestinien de la Santé a déclaré qu'une frappe aérienne israélienne sur le camp de réfugiés de Jénine, en Cisjordanie occupée, a tué cinq personnes mardi, l'armée israélienne confirmant avoir mené une attaque dans la région. (Photo d'archives de l'AFP)
Le ministère palestinien de la Santé a déclaré qu'une frappe aérienne israélienne sur le camp de réfugiés de Jénine, en Cisjordanie occupée, a tué cinq personnes mardi, l'armée israélienne confirmant avoir mené une attaque dans la région. (Photo d'archives de l'AFP)
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  • Le ministre égyptien des Affaires étrangères, Badr Abdelatty, a annoncé samedi que 50 camions-citernes chargés de carburant devaient entrer dans la bande de Gaza à partir de dimanche, marquant le début du cessez-le-feu.
  • M. Abdelatty, dont le pays, le Qatar et les États-Unis ont servi de médiateur, a déclaré que l'accord prévoyait « l'entrée de 600 camions par jour dans la bande, dont 50 de carburant ».

LE CAIRE : Le ministre égyptien des Affaires étrangères, Badr Abdelatty, a annoncé samedi que 50 camions-citernes chargés de carburant devaient entrer dans la bande de Gaza à partir de dimanche, marquant le début du cessez-le-feu.

M. Abdelatty, dont le pays, le Qatar et les États-Unis ont servi de médiateur, a déclaré que l'accord prévoyait « l'entrée de 600 camions par jour dans la bande, dont 50 de carburant ».

La trêve devrait entrer en vigueur dimanche à 13 h 30 GMT, ouvrant ainsi la voie à un afflux massif d'aide, selon les médiateurs.

Des centaines de camions sont garés du côté égyptien du poste frontière de Rafah, un point d'entrée autrefois vital pour l'aide humanitaire, fermé depuis mai, lorsque les forces israéliennes ont pris le contrôle du côté palestinien du point de passage.

Au cours d'une conférence de presse conjointe avec son homologue nigérian, M. Abdelatty a déclaré : « Nous espérons que 300 camions se rendront au nord de la bande de Gaza », où des milliers de personnes sont bloquées dans des conditions que les agences humanitaires qualifient d'apocalyptiques.

Les travailleurs humanitaires ont mis en garde contre les obstacles monumentaux qui pourraient entraver les opérations d'aide, notamment la destruction des infrastructures qui traitaient auparavant les livraisons.