Macron dévoile son Pass culture de €300 pour les 18 ans

Le président français Emmanuel Macron rencontre les résidents locaux lors d'une visite pour marquer la réouverture des activités culturelles après les fermetures dues à la pandémie de Covid-19, à Nevers, dans le centre de la France, le 21 mai 2021. (Photo, AFP)
Le président français Emmanuel Macron rencontre les résidents locaux lors d'une visite pour marquer la réouverture des activités culturelles après les fermetures dues à la pandémie de Covid-19, à Nevers, dans le centre de la France, le 21 mai 2021. (Photo, AFP)
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Publié le Samedi 22 mai 2021

Macron dévoile son Pass culture de €300 pour les 18 ans

  • Accompagné de la ministre de la Culture Roselyne Bachelot, le chef de l'Etat a échangé, dans un cinéma de Nevers, avec de jeunes spectateurs bénéficiaires du Pass culture
  • Promesse de campagne du candidat Macron, un Pass culture de 500 euros était testé depuis deux ans dans 14 départements, dont la Nièvre

NEVERS : Emmanuel Macron a marqué vendredi à Nevers la réouverture des lieux culturels en lançant le "Pass Culture" de 300 euros pour tous les jeunes de 18 ans, avant de s'offrir une déambulation dans les rues de la ville, la première depuis l'automne.

Accompagné de la ministre de la Culture Roselyne Bachelot, le chef de l'Etat a échangé dans un cinéma de Nevers avec de jeunes spectateurs déjà bénéficiaires du Pass culture, soulignant que "si est essentiel ce qui m'aide à être moi ou à vivre, l'art l'est à coup sûr". 

A un journaliste qui lui demandait : "Que répondez-vous à ceux qui vous accusent de draguer les jeunes pour des motifs électoralistes ?", M. Macron a répondu que "nous rentrons dans une période où les gens vont mettre ce critère à toutes les sauces".

Une trentaine de personnes, dont des "gilets jaunes" qui chantaient "On est là, on est là", ont été éloignées par les forces de l'ordre avant l'arrivée du chef de l'Etat, a constaté l'AFP.

Après son échange dans un cinéma, Emmanuel Macron s'est entretenu avec des commerçants du secteur culturel, puis a assisté à la fin d'un concert du groupe de rap 47Ter dans une ambiance enthousiaste. "Je sais ce que cette épidémie et ces mois ont volé de moments de joie, d'insouciance. C'était juste très beau de vous voir être heureux. Ca va aller de mieux en mieux", a dit le président, au pied de la scène, au jeune public qui lui réclamait un discours.

Promesse de campagne du candidat Macron, un Pass culture de 500 euros était testé depuis deux ans dans 14 départements, dont la Nièvre.

Avec une dépense moyenne de 137 euros, quelque 125.000 jeunes ont déjà utilisé ce Pass pour un total de 1,2 million de réservations depuis le lancement de l'application, selon les chiffres de l'Elysée.

Désormais généralisé à la métropole et l'outre-mer, il est ramené à 300 euros, disponible depuis ce vendredi pour tous les jeunes de 18 ans -- soit 800.000 - via l'application Pass Culture, sans condition de ressources. 

En 2022, il sera complété par des forfaits annuels d'un total de 200 euros pour les collégiens et lycéens, étalés sur 5 ans, soit 500 euros au final.

Budget total prévu cette année pour cette mesure: 80 millions d'euros, selon l'Elysée.

Les bénéficiaires pourront le dépenser en billets (cinéma, concert, spectacle, musée...), en biens culturels (livres, disques, instruments...), en cours de disciplines artistiques, en matériel des beaux-arts ou en services numériques (jeux vidéo, musique en ligne, certaines plateformes de SVOD, presse en ligne, ebooks...).

Seules restrictions : ni biens livrés, ni Netflix, Amazon Prime et Disney. En revanche, Canal, OCS, FilmoTV et quelques autres plateformes sont accessibles, dont bientôt Salto. Les dépenses en numérique sont limitées à 100 euros. Les jeunes pourront l'utiliser sur 24 mois.

Les éditeurs, via leur organisation patronale, se sont félicités d'une décision dont ils pensent être les grands gagnants.

"Le Syndicat national de l'édition se réjouit de cette initiative, dont les premiers bilans ont révélé que les livres avaient été plébiscités, représentant 66% des achats réalisés, et ce principalement chez les libraires", a écrit dans un communiqué le SNE, qui regroupe 720 maisons d'édition.

Depuis mars 2020, les aides au secteur de la culture paralysé par la pandémie ont représenté plus de 11 milliards d'euros, selon l'Elysée. Une nouvelle enveloppe de 148 millions a été annoncée pour accompagner la reprise en jauge réduite des cinémas, théâtres et spectacle vivant depuis mercredi.


L'écrivain Boualem Sansal a entamé une grève de la faim, a déclaré son avocat

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  • « Je suis inquiet pour sa santé, comme pour la possibilité même d'un procès équitable », a affirmé Me François Zimeray, avocat français de l'écrivain, confirmant une information du JDD.
  • Selon Me Zimeray, qui a expliqué ne pas avoir obtenu de visa pour se rendre en Algérie afin de voir son client, Boualem Sansal aurait pris cette décision « en raison des pressions exercées contre lui pour changer d'avocat ».

PARIS : L'écrivain franco-algérien Boualem Sansal, incarcéré en Algérie depuis mi-novembre, a entamé lundi une grève de la faim, a indiqué son avocat dimanche à l'AFP, précisant tenir cette information d'une source judiciaire.

« Je suis inquiet pour sa santé, comme pour la possibilité même d'un procès équitable », a affirmé Me François Zimeray, avocat français de l'écrivain, confirmant une information du JDD.

Selon Me Zimeray, qui a expliqué ne pas avoir obtenu de visa pour se rendre en Algérie afin de voir son client, Boualem Sansal aurait pris cette décision « en raison des pressions exercées contre lui pour changer d'avocat ».

« Ni la pondération dans l'expression de sa défense, ni la retenue face à la campagne abjecte que j'ai subie dans certains médias algériens, ni le respect du cadre judiciaire de ce pays ne semblent avoir été appréciés par un régime qui persiste à me refuser le visa sans raison valable, privant Boualem Sansal de la défense de son choix », a martelé l'avocat.

Ce dernier a également affirmé que le protocole de soin suivi par Boualem Sansal avait été interrompu, alors que l'écrivain souffrirait d'un cancer, d'après des informations de presse.

Boualem Sansal est poursuivi en vertu de l'article 87 bis du Code pénal algérien, qui sanctionne comme acte terroriste ou subversif tout acte visant la sûreté de l'État, l'intégrité du territoire, la stabilité et le fonctionnement normal des institutions.

Selon le quotidien français Le Monde, le pouvoir algérien aurait mal pris les déclarations de Boualem Sansal au média français Frontières, réputé d'extrême droite, reprenant la position du Maroc selon laquelle le territoire de ce dernier pays aurait été amputé sous la colonisation française au profit de l'Algérie.

Son incarcération a provoqué les protestations de nombreux intellectuels et écrivains, qui estiment les poursuites sans aucun fondement.

Boualem Sansal a longtemps affirmé être né en 1949, ce qui lui donnerait aujourd'hui 75 ans. En décembre, son éditeur Antoine Gallimard avait pour sa part indiqué qu'il était en vérité né en 1944 et avait donc 80 ans.


Immigration : un conseil interministériel se réunit mercredi

Le ministre français de l'Intérieur Bruno Retailleau (C) serre la main d'un agent de la police nationale française dans une caserne de pompiers après une attaque au couteau à Mulhouse, dans l'est de la France, où un homme est soupçonné d'avoir tué une personne et grièvement blessé deux agents de police, le 22 février 2025 (Photo par SEBASTIEN BOZON / AFP)
Le ministre français de l'Intérieur Bruno Retailleau (C) serre la main d'un agent de la police nationale française dans une caserne de pompiers après une attaque au couteau à Mulhouse, dans l'est de la France, où un homme est soupçonné d'avoir tué une personne et grièvement blessé deux agents de police, le 22 février 2025 (Photo par SEBASTIEN BOZON / AFP)
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  • Ce conseil, qui était prévu avant l'attaque de Mulhouse, « se réunira ce mercredi », a déclaré Jean-Noël Barrot lors d'un entretien avec Europe 1 et CNews, où il était interrogé sur l'attaque de samedi.
  • Interrogé sur TF1, le ministre de l'Intérieur, Bruno Retailleau, a indiqué que le suspect faisait l'objet d'une obligation de quitter le territoire français (OQTF) et a accusé l'Algérie de l'avoir refoulé à 10 reprises.

PARIS : Le gouvernement français réunira un conseil interministériel de contrôle de l'immigration mercredi, alors qu'une attaque au couteau, perpétrée par un Algérien en situation irrégulière, a fait un mort samedi à Mulhouse, a assuré dimanche le ministre des Affaires étrangères.

Ce conseil, qui était prévu avant l'attaque de Mulhouse, « se réunira ce mercredi », a déclaré Jean-Noël Barrot lors d'un entretien avec Europe 1 et CNews, où il était interrogé sur l'attaque de samedi.

Au cours de l'entretien, le ministre a été interrogé sur les discussions avec ses homologues algériens concernant les obligations de quitter le territoire français (OQTF).

« Cette attaque terroriste nous appelle à amplifier encore la mobilisation qui est la nôtre pour mieux contenir et prévenir les conséquences de la présence de ce terroriste islamiste sur le territoire national », a estimé le ministre avant d'évoquer le conseil interministériel.

Interrogé sur TF1, le ministre de l'Intérieur, Bruno Retailleau, a indiqué que le suspect faisait l'objet d'une obligation de quitter le territoire français (OQTF) et a accusé l'Algérie de l'avoir refoulé à 10 reprises.

Le Premier ministre, François Bayrou, a d'ailleurs convoqué un conseil interministériel de contrôle de l'immigration ce mercredi. « Nous devons faire plus et nous devons faire mieux », a-t-il déclaré.

M. Barrot a également affirmé avoir demandé « aux 19 ambassadeurs, dans les pays où nous rencontrons le plus de difficultés pour renvoyer les étrangers en situation irrégulière, à me faire un rapport circonstanciel dont je présenterai les résultats ce mercredi au Premier ministre pour que nous puissions prendre des mesures fortes ».

« Il y a des pays vis-à-vis desquels il nous faut effectivement prendre des mesures fortes. Il y en a d'autres où, au contraire, il nous faut des mesures d'accompagnement », a-t-il ajouté. 


« La France doit produire plus pour manger mieux », affirme la ministre de l'Agriculture

Le président français Emmanuel Macron (G) s'adresse à la presse en compagnie de la ministre française de l'Agriculture et de la Souveraineté alimentaire Annie Genevard  L'édition 2025 du SIA (Salon International de l'Agriculture) Agriculture se tient à Paris du 22 février au 2 mars 2025. (Photo par Thomas Padilla / POOL / AFP)
Le président français Emmanuel Macron (G) s'adresse à la presse en compagnie de la ministre française de l'Agriculture et de la Souveraineté alimentaire Annie Genevard L'édition 2025 du SIA (Salon International de l'Agriculture) Agriculture se tient à Paris du 22 février au 2 mars 2025. (Photo par Thomas Padilla / POOL / AFP)
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  • la France doit affirmer sa souveraineté agricole comme un enjeu régalien et réarmer sa puissance alimentaire », a-t-elle déclaré, appelant à « sonner la mobilisation générale ».
  • « La France doit produire plus pour manger mieux. Produire plus pour reconquérir l’assiette des Français, produire plus pour importer moins et garantir les standards de production que nous exigeons de nos paysans », a-t-elle ajouté.

PARIS : « La France doit produire plus pour manger mieux », a affirmé dimanche, lors de l'inauguration du stand du ministère au Salon de l'agriculture, la ministre de l'Agriculture Annie Genevard, livrant sa vision de la souveraineté alimentaire.

« Dans ce moment de grand bouleversement de l'ordre international (...), la France doit affirmer sa souveraineté agricole comme un enjeu régalien et réarmer sa puissance alimentaire », a-t-elle déclaré, appelant à « sonner la mobilisation générale ».

« La France doit produire plus pour manger mieux. Produire plus pour reconquérir l’assiette des Français, produire plus pour importer moins et garantir les standards de production que nous exigeons de nos paysans », a-t-elle ajouté, suscitant des applaudissements dans le public, largement composé de représentants du monde agricole (producteurs, interprofessions, syndicats, chambres d'agriculture, etc.).

« Produire plus pour pouvoir investir et ainsi produire mieux. Produire plus pour rester une puissance exportatrice et jouer dans la cour des grands alors que de nouveaux équilibres de la géopolitique agricole se dessinent », a-t-elle poursuivi, au côté de son homologue marocain, Ahmed El Bouari, dont le pays est l'invité d'honneur du Salon.

« Produire plus et tourner le dos aux partisans de la décroissance et du repli sur soi », a ajouté Mme Genevard.

Tout en estimant qu'il est « un non-sens » d'opposer agriculture et environnement alors que les agriculteurs travaillent « avec la nature », elle a déclaré se battre « chaque jour pour qu'on ne bride pas l'alimentation au nom de la planète, alors qu'il n’y a aucun bénéfice objectif à ces entraves administratives ou réglementaires ».

La ministre s'en est ensuite vigoureusement pris aux « idéologues », « les procureurs qui mangent du paysan à tous les repas sans en avoir jamais vu, pour entretenir le fantasme d'une France agricole productiviste ».

« On invoque souvent la dette environnementale que nous pourrions laisser à nos enfants. Mais je ne veux pas non plus leur laisser une dette alimentaire », a-t-elle encore affirmé.