ALGER: Le ministre algérien de l'Education Mohamed Ouadjaout a promis que la justice serait rendue après l'agression "infâme" subie par neuf enseignantes d'une même école dans le grand Sud algérien qui indigne leurs collègues et l'opinion.
"La justice suivra son cours et tout individu impliqué dans l'agression infâme dont ont été victimes des enseignantes innocentes aura la peine qu'il mérite", a déclaré mercredi le ministre, cité par l'agence officielle APS, en exprimant sa "profonde consternation".
Dans la nuit de lundi à mardi, neuf institutrices ont été la cible d'une agression violente dans un logement de fonction collectif d'un établissement scolaire de Bordj Badji-Mokhtar (extrême-sud, près de la frontière du Mali), selon les autorités locales.
L'agression, à l'arme blanche, a été confirmée à l'AFP par le Syndicat algérien des travailleurs de l'Education (SATE).
Des téléphones et ordinateurs portables ainsi que de l'argent ont été dérobés par les quatre agresseurs qui ont pris la fuite.
Des informations faisant état de viols n'ont pas été confirmées. Mais deux des enseignantes ont été blessées au cours de l'attaque, selon les médias.
Une enquête a été ouverte et deux hommes soupçonnés d'être impliqués dans cette affaire ont été arrêtés après avoir été reconnus par les victimes, a indiqué de son côté le parquet général de la Cour de justice de la wilaya (préfecture) voisine d’Adrar.
L'affaire, très commentée sur les réseaux sociaux, a choqué et soulevé la colère, en particulier du corps enseignant local qui observe depuis un arrêt de travail en solidarité avec les institutrices agressées, dont l'une avait un bébé.
"Il n'y aura pas de reprise des cours tant que les conditions de sécurité des enseignantes ne seront pas convenablement assurées", a déclaré à l'AFP le secrétaire général du SATE, Mohamed Belamri.
"On ne va pas renvoyer (à l'école) nos filles pour qu'elles se fassent agresser une nouvelle fois", a averti M. Belamri, en parlant des institutrices.
Parmi les réactions, le Rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD), parti laïc d'opposition, a fustigé un "acte d'un autre âge (qui) (...) pose avec acuité la fragilité lancinante du statut de la femme" algérienne.