Grèce: des villages évacués lors du premier feu de forêt important de l'année

Un pompier se tient devant un feu de forêt à Schinos, à l'ouest d'Athènes, le 19 mai 2021 (Photo, AFP)
Un pompier se tient devant un feu de forêt à Schinos, à l'ouest d'Athènes, le 19 mai 2021 (Photo, AFP)
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Publié le Jeudi 20 mai 2021

Grèce: des villages évacués lors du premier feu de forêt important de l'année

  • Aucune victime n'a été pour l'heure signalée, mais 17 villages et hameaux ainsi que deux monastères ont été évacués quand le feu s'est déclaré mercredi soir près de Schinos
  • Des renforts ont été acheminés des quatre coins du pays pour contenir le sinistre, dont le front faisait 10 km de large, selon des responsables locaux

ALEPOCHORI: Plusieurs villages ont été évacués jeudi en Grèce lors du premier feu de forêt important de la saison qui, attisé par des vents violents, traversait un massif montagneux surplombant le golfe de Corinthe.  

Aucune victime n'a été pour l'heure signalée, mais 17 villages et hameaux ainsi que deux monastères ont été évacués quand le feu s'est déclaré mercredi soir près de Schinos, à environ 90 km à l'ouest d'Athènes, a rapporté à l'AFP un porte-parole des pompiers.   

Cela représente environ 300 personnes, selon la chaîne publique ERT TV.  

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Des pompiers interviennent dans une forêt près du village de Mazi, le 20 mai 2021 (Photo, AFP)

De nouvelles évacuations ont été ordonnées jeudi après-midi par précaution, des deux côtés des montagnes escarpées de Geraneia, que l'incendie traversait en direction de la ville côtière de Megara, à une quarantaine de km du Pirée.   

Sur le golfe de Corinthe aussi, dans le village de Kato Alepochori, la police appelait au mégaphone la population à évacuer, a constaté un vidéaste.   

Une fumée âcre s'est propagée au-dessus de la capitale, jusque sur des îles des Cyclades et même vers l'île égéenne d'Icarie, selon l'Observatoire national d'Athènes.   

Mercredi en pleine nuit, des villageois aveuglés par la fumée avaient été mis à l'abri à Alepochori, un village côtier du golfe de Corinthe.   

« Nous avons été alertés à 04H00 du matin par la police, qui nous a dit de partir », a raconté un vieil homme sur la chaîne Skai TV. « Nous n'étions pas en danger », a-t-il assuré, mais « ils ont fouillé les maisons à côté à la recherche de personnes qui ne pouvaient pas bouger par leurs propres moyens ».  

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Les habitants se préparent à quitter leur quartier dans le village d'Alepochori après l'incendie qui s'est déclaré dans la zone, le 20 mai 2021 (Photo, AFP)

Des renforts ont été acheminés des quatre coins du pays pour contenir le sinistre, dont le front faisait 10 km de large, selon des responsables locaux.  

« Il s'agit du premier feu d'importance de 2021 (..) Des villages ont été évacués par précaution », a déclaré le porte-parole des pompiers Vassilis Vathrakogiannis sur la chaîne Skai TV.  

« Nous n'avons pas d'information (sur d'éventuelles vies en danger) et nous n'avons pas eu à venir en aide à quiconque », a-t-il ajouté.  

Le feu a fait rage toute la nuit à proximité de la zone d'habitat sauvage protégée des monts Géraniens, au nord de l'isthme de Corinthe et de la péninsule du Péloponnèse.  

« Situation clairement meilleure »   

« Désormais, la situation est clairement meilleure », a déclaré Stefanos Kolokouris, le chef des services d'incendie, sur Skai TV, estimant que le feu pourrait être maîtrisé dans la journée.  

Mais les vents se sont renforcés à 7 Beaufort. Et « la forêt est tellement dense, elle n'avait jamais brûlé auparavant », a déclaré  Yiorgos Gionis, le maire de Loutraki, une station balnaire, sur Alpha TV.  

Quelque 180 pompiers, appuyés par 62 véhicules d'incendie, 17 avions et trois hélicoptères, participent aux opérations, ont tweeté les pompiers grecs.  

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La fumée des maisons incendiées du village de Mavrolimni, le 20 mai 2021 (Photo, AFP)

La zone de départ du feu, située sur le continent au nord-est de Corinthe, abrite de nombreuses maisons secondaires.  

Plusieurs habitations ont été endommagées, selon les pompiers, et quelques-unes ont brûlé, selon le maire de Loutraki.  

Lorsque les flammes ont atteint la mer, mercredi soir, elles ont aussi brûlé deux bateaux dans le village côtier de Mavrolimni, ont précisé les autorités locales.  

L'électricité a été coupée et pourrait ne pas être rétablie avant 48 heures, selon des techniciens sur place.  

Un autre incendie s'est déclaré jeudi en Béotie, dans le centre de la Grèce.  

La Grèce est confrontée chaque été à de violents feux de forêt, attisés par la sécheresse, les vents violents et une température dépassant souvent les 30 degrés.  

Le 23 juillet 2018, un incendie inédit dans la station balnéaire de Mati, le plus meurtrier des dernières décennies en Grèce, avait fait 102 morts et carbonisé la majorité des maisons de cette localité située à une trentaine de kilomètres au nord-est d'Athènes. 


Israël : Netanyahu revient sur son choix pour la direction du Shin Bet

Benjamin Netanyahu, Premier ministre israélien (Photo AFP)
Benjamin Netanyahu, Premier ministre israélien (Photo AFP)
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  • La nomination de l'amiral Sharvit a été critiquée aux États-Unis par le sénateur républicain Lindsey Graham, proche du président américain Donald Trump. 
  • M. Netanyahu avait annoncé la nomination d'Eli Sharvit comme nouveau chef du Shin Bet lundi, malgré le gel par la Cour suprême du limogeage du directeur en exercice de l'agence, Ronen Bar.

JERUSALEM : Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a annoncé mardi être revenu sur son choix pour le nouveau directeur de l'Agence de la sécurité intérieure (Shin Bet) après que son candidat a été critiqué à Washington par un influent sénateur.

« Lundi, M. Netanyahu a de nouveau rencontré le vice-amiral [Eli] Sharvit à propos de sa nomination à la tête du Shin Bet », indique un communiqué du Bureau du Premier ministre.

Il l'a « remercié [...] d'avoir répondu à l'appel du devoir, mais l'a informé qu'après plus ample considération, il avait l'intention d'examiner d'autres candidatures », a indiqué un communiqué du bureau de M. Netanyahu.

Ce revirement soudain survient après que la nomination de l'amiral Sharvit a été critiquée aux États-Unis par le sénateur républicain Lindsey Graham, proche du président américain Donald Trump. 

« S'il est vrai que l'Amérique n'a pas de meilleur ami qu'Israël, la nomination d'Eli Sharvit comme nouveau chef du Shin Bet est plus que problématique », a écrit M. Graham sur X.

« Mon conseil à mes amis israéliens est de changer de cap et d'examiner plus minutieusement le passé de leur candidat », a-t-il ajouté, notant que des « déclarations » de l'amiral Sharvit « sur le président Trump et sa politique créeraient des tensions inutiles à un moment critique ».

M. Netanyahu avait annoncé la nomination d'Eli Sharvit comme nouveau chef du Shin Bet lundi, malgré le gel par la Cour suprême du limogeage du directeur en exercice de l'agence, Ronen Bar.

La décision de démettre M. Bar de ses fonctions, en qui M. Netanyahu dit ne plus avoir confiance, est fortement critiquée en Israël où les manifestations se multiplient contre le gouvernement et contre ce qui est perçu par ses opposants comme une dérive dictatoriale du Premier ministre.


Ukraine : Poutine « reste ouvert à tout contact » avec Trump, après ses critiques selon le Kremlin

Zelensky, Trump et Poutine (Photo AFP)
Zelensky, Trump et Poutine (Photo AFP)
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  • « Le président reste ouvert à tout contact avec le président Trump », a indiqué le porte-parole de la présidence russe, Dmitri Peskov.
  • Ce changement de ton a tranché avec la dynamique de rapprochement impulsée par Donald Trump et Vladimir Poutine depuis le retour du premier à la Maison Blanche en janvier.

MOSCOU : Vladimir Poutine « reste ouvert à tout contact » avec son homologue américain Donald Trump, a affirmé lundi le Kremlin, après les critiques du locataire de la Maison Blanche à l'encontre du président russe malgré leur rapprochement entamé depuis plusieurs semaines.

« Le président reste ouvert à tout contact avec le président Trump », a indiqué le porte-parole de la présidence russe, Dmitri Peskov, lors de son briefing quotidien, précisant qu'« aucun » nouvel appel entre les deux dirigeants n'était « prévu pour l'instant ».

Donald Trump a dit à la chaîne américaine NBC être « très énervé, furieux » envers son homologue russe, après que ce dernier eut évoqué l'idée d'une « administration transitoire » en Ukraine, sans son président actuel, Volodymyr Zelensky.

Ce changement de ton a tranché avec la dynamique de rapprochement impulsée par Donald Trump et Vladimir Poutine depuis le retour du premier à la Maison Blanche en janvier.

Ces dernières semaines, Moscou et Washington ont convenu d'une remise à plat de leurs relations bilatérales, très fortement dégradées par des années de tensions, qui ont culminé depuis 2022 avec le déclenchement de l'assaut russe contre l'Ukraine, soutenue par les États-Unis.

Donald Trump, qui souhaite mettre fin au conflit le plus rapidement possible, a également menacé la Russie de nouvelles taxes sur le pétrole russe si aucun accord n'était trouvé.

Or, la manne financière issue de la vente de son or noir est vitale pour Moscou, qui doit financer son offensive en Ukraine, particulièrement coûteuse.

Le président russe Vladimir Poutine a rejeté plus tôt ce mois-ci la proposition de cessez-le-feu inconditionnel de Donald Trump en Ukraine, que Kiev avait pourtant acceptée sous pression américaine.

Lundi, Dmitri Peskov a martelé que la Russie continuait à travailler « tout d'abord sur l'établissement de relations bilatérales et nous travaillons également sur la mise en œuvre de certaines idées liées au règlement ukrainien ».

« Le travail est en cours. Il n'y a pas encore de détails précis. Il s'agit d'un processus qui prend du temps, probablement en raison de la complexité du sujet », a-t-il poursuivi.


Lutte contre l'immigration clandestine : plus de 40 pays réunis à Londres

Des sauveteurs britanniques aident une vingtaine de migrants sur un bateau semi-rigide essayant de traverser la Manche depuis la France (Photo, AFP).
Des sauveteurs britanniques aident une vingtaine de migrants sur un bateau semi-rigide essayant de traverser la Manche depuis la France (Photo, AFP).
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  • Le Premier ministre britannique, Keir Starmer, accueille ce lundi à Londres les représentants d'une quarantaine de pays pour un sommet de deux jours dédié à la lutte contre l'immigration illégale.
  • Les trois premiers mois de l'année ont toutefois été marqués par un nouveau record d'arrivées, avec un total de 5 840 personnes ayant traversé la Manche à bord de ces embarcations de fortune.

LONDRES : Le Premier ministre britannique, Keir Starmer, accueille ce lundi à Londres les représentants d'une quarantaine de pays pour un sommet de deux jours dédié à la lutte contre l'immigration illégale, un dossier prioritaire pour Londres.

Le dirigeant travailliste, qui a pris ses fonctions en juillet dernier, a promis, comme ses prédécesseurs conservateurs, d'endiguer le phénomène des « small boats » (petits bateaux) en luttant contre les réseaux de passeurs.

Les trois premiers mois de l'année ont toutefois été marqués par un nouveau record d'arrivées, avec un total de 5 840 personnes ayant traversé la Manche à bord de ces embarcations de fortune.

Keir Starmer donnera le coup d'envoi de ce « premier grand sommet international organisé au Royaume-Uni pour faire face à l'urgence de l'immigration clandestine », qui se tiendra sous la houlette de la ministre de l'Intérieur Yvette Cooper.

Le ministre français Bruno Retailleau et son homologue allemande Nancy Faeser sont attendus, de même que des représentants du reste de l'Europe, d'Asie, du Moyen-Orient, d'Afrique et d'Amérique du Nord, y compris des États-Unis.

Les discussions porteront sur la collaboration entre les États pour démanteler les réseaux de passeurs de migrants, notamment vers le Royaume-Uni et les pays de l'Union européenne.

« Je ne crois tout simplement pas qu'il soit impossible de s'attaquer à la criminalité organisée liée à l'immigration », a déclaré le dirigeant travailliste dans un communiqué diffusé dimanche par le ministère de l'Intérieur.

- « Consensus mondial » -

« Nous devons combiner nos ressources, partager nos renseignements et nos tactiques, et nous attaquer au problème en amont », doit-il ajouter.

Ce sommet s'inscrit dans le prolongement des discussions que Mme Cooper avait eues en décembre avec ses homologues belge, allemand, français et néerlandais.

Les cinq pays avaient alors signé un plan d'action commun destiné à renforcer la coopération pour lutter contre ces réseaux de passeurs de migrants.

Le sommet de cette semaine réunira des représentants de pays de départ de migrants, comme le Vietnam ou l'Irak, ainsi que de pays de transit, comme ceux des Balkans.

Il réunira également le directeur de la Border Force, l'agence responsable des opérations de contrôle de la frontière au Royaume-Uni, ainsi que des représentants d'Interpol, d'Europol et d'Afripol.

Selon le ministère britannique de l'Intérieur, les ministres discuteront de l'équipement, de l'infrastructure et des faux papiers que les bandes criminelles utilisent pour faire entrer des personnes illégalement.

Ils examineront également le fonctionnement des filières et chercheront à « établir un consensus mondial sur la lutte » contre le recrutement de migrants en ligne.

Les Britanniques souhaitent également voir avec la Chine comment elle peut cesser d'exporter des moteurs et d'autres pièces détachées de petits bateaux utilisés pour les traversées de la Manche.

Keir Starmer est sous pression, face à la montée du parti anti-immigration Reform UK de Nigel Farage, qui a obtenu environ quatre millions de voix lors des élections générales de juillet, un résultat sans précédent pour un parti d'extrême droite.

Le Premier ministre a comparé les passeurs d'immigrés clandestins à des « terroristes ». En réponse, son gouvernement a introduit un projet de loi conférant aux forces de l'ordre des pouvoirs comparables à ceux dont elles disposent en matière de lutte antiterroriste, afin de combattre ces réseaux.

En février, le gouvernement a durci les règles d'acquisition de la nationalité pour la rendre pratiquement impossible à une personne arrivée illégalement au Royaume-Uni.

Il a aussi annoncé des règles plus strictes en matière de droit du travail.

« Fermer les yeux sur le travail illégal fait le jeu des passeurs qui tentent de vendre des places sur des bateaux peu solides et surchargés en promettant un travail et une vie au Royaume-Uni », a déclaré dimanche Mme Cooper, citée dans un communiqué de son ministère.

Au total, plus de 157 770 migrants sont arrivés au Royaume-Uni en traversant la Manche à bord de petites embarcations depuis que le gouvernement a commencé à collecter des données en 2018.