L'Algérie classe comme «organisations terroristes» deux mouvements basés à l'étranger

L'opposant algérien exilé au Royaume-Uni, Mohamed Larbi Zitout, assiste à une manifestation lors du sommet de la paix sur la Libye à Berlin le 19 janvier 2020. (Photo, AFP)
L'opposant algérien exilé au Royaume-Uni, Mohamed Larbi Zitout, assiste à une manifestation lors du sommet de la paix sur la Libye à Berlin le 19 janvier 2020. (Photo, AFP)
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Publié le Mercredi 19 mai 2021

L'Algérie classe comme «organisations terroristes» deux mouvements basés à l'étranger

  • Cette décision vise le Mouvement pour l'autodétermination de la Kabylie (MAK, indépendantiste) et le mouvement Rachad
  • Leurs militants risquent la réclusion perpétuelle en vertu d'un nouvel article du code pénal

ALGER: Les autorités algériennes ont classé mardi comme «organisations terroristes» deux mouvements politiques anti-régime basés à l'étranger, l'un séparatiste kabyle et l'autre islamo-conservateur, un nouveau tour de vis sécuritaire à moins d'un mois des élections législatives. 

Cette décision, qui était attendue, vise le Mouvement pour l'autodétermination de la Kabylie (MAK, indépendantiste), interdit en Algérie, et le mouvement Rachad, qui n'a pas d'existence légale dans le pays.

Elle a été prise lors d'une réunion du Haut conseil de sécurité (HCS) qui était présidée par le chef de l'Etat Abdelmadjid Tebboune. Le HCS est une instance consultative comprenant notamment le Premier ministre et les ministres de la Défense, des Affaires étrangères et de l'Intérieur.

Le HCS «s'est penché sur les actes hostiles et subversifs commis par les mouvements dits Rachad et MAK pour déstabiliser le pays et attenter à sa sécurité, et décidé, dans ce cadre, de les classer sur la liste des organisations terroristes et de les traiter comme telles», selon un communiqué de la présidence, qui n'a donné aucun autre détail.

Leurs militants risquent la réclusion perpétuelle en vertu d'un nouvel article du code pénal qui punit «tout Algérien qui s'active ou qui s'enrôle à l'étranger dans une association, groupe ou organisation terroriste ou subversif» dont les activités «nuisent aux intérêts de l'Algérie».

Un tribunal d'Alger a émis fin mars des mandats d'arrêt internationaux à l'encontre de Mohamed Larbi Zitout, un co-fondateur de Rachad et ancien diplomate algérien résidant au Royaume-Uni, et de trois activistes accusés d'appartenir à la même mouvance.

M. Zitout, 57 ans, a lancé en 2007 le mouvement islamiste Rachad dont il est l'un des principaux dirigeants. Il a été nommé à l'ambassade d'Algérie en Libye en 1991 et s'est exilé à Londres en 1995 après avoir démissionné du service diplomatique.

Selon les autorités algériennes, Rachad regroupe d'anciens militants du Front islamique de salut (FIS, dissous en mars 1992). Ce mouvement aurait infiltré et chercherait à entraîner dans la violence le mouvement pro-démocratie du Hirak, né en février 2019 et qui réclame pacifiquement un changement radical de «système» politique.

L'ex-diplomate algérien est poursuivi pour «gestion et financement d'un groupe terroriste ciblant la sécurité de l'État et l'unité nationale, faux et usage de faux et blanchiment d'argent dans le cadre d'une bande criminelle», selon le Parquet.

 

Convention d'extradition

Par ailleurs, le journaliste algérien Ihsane El Kadi a été placé mardi sous contrôle judiciaire à la suite d'un article dans lequel il plaidait contre la «diabolisation» de Rachad au sein du Hirak.

À l'approche de l'échéance électorale du 12 juin, le pouvoir – dont le pilier est l'armée – cherche par tous les moyens à discréditer le mouvement de contestation, de retour dans la rue depuis fin février.

Basé à Paris, le MAK est une autre bête noire du régime.

Il a récemment été accusé par Alger d'avoir en projet des attentats terroristes contre les marches du Hirak, ce qu'il a nié.

À l'appui de leurs accusations, les autorités ont cité les aveux d'un certain Haddar Nour Eddine, se présentant comme un trafiquant qui aurait acheté des armes à la demande de membres du mouvement séparatiste.

Ferhat Mehenni, le président du MAK, a été brièvement placé en garde à vue à Paris mardi dans une enquête pour blanchiment en bande organisée. Il a été libéré dans la soirée sans poursuite à ce stade.

Il a été entendu par la Brigade de recherches et d'investigations financières (Brif) de la police judiciaire parisienne, selon une source proche du dossier.

Les autorités algériennes lui reprochent de recevoir «de l'argent de partout».

Né dans le sillage du «Printemps kabyle» de 2001, le MAK est accusé d'avoir des visées «séparatistes» et de racisme anti-arabe.

La Kabylie est une région berbérophone du nord-est de l'Algérie traditionnellement frondeuse vis-à-vis d'un État très centralisé. Elle est l'un des fiefs du Hirak.

Autre signal à l'adresse des opposants à l'étranger: M. Tebboune a promulgué la nouvelle convention d'extradition entre l'Algérie et la France, selon un décret présidentiel récemment paru au Journal officiel.


Les États-Unis débloquent 117 millions de dollars pour les Forces libanaises

Drapeau américain agitant isolément sur fond blanc (Photo iStock)
Drapeau américain agitant isolément sur fond blanc (Photo iStock)
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  • Selon un communiqué du département d'État, ces fonds doivent aider les Forces armées libanaises (FAL) et les Forces de sécurité intérieure (FSI, chargées du maintien de l'ordre) à « garantir la souveraineté du Liban dans tout le pays ».
  • C'est ce dernier qui est à l'origine de la réunion des donateurs internationaux qui a eu lieu jeudi « avec partenaires et alliés pour évoquer le soutien crucial à la sécurité du Liban afin de pérenniser la cessation des hostilités avec Israël ».

WASHINGTON : Lles États-Unis ont annoncé  samedi le transfert de 117 millions de dollars destinés à soutenir les forces de l'ordre et l'armée libanaises, à l'issue d'une réunion de donateurs internationaux, jeudi.

Selon un communiqué du département d'État, ces fonds doivent aider les Forces armées libanaises (FAL) et les Forces de sécurité intérieure (FSI, chargées du maintien de l'ordre) à « garantir la souveraineté du Liban dans tout le pays ».

C'est ce dernier qui est à l'origine de la réunion des donateurs internationaux qui a eu lieu jeudi « avec partenaires et alliés pour évoquer le soutien crucial à la sécurité du Liban afin de pérenniser la cessation des hostilités avec Israël ».

Un cessez-le-feu a pris effet fin novembre entre le mouvement islamiste pro-iranien Hezbollah et Israël, après plus d'un an de bombardements de part et d'autre, ainsi qu'une incursion des forces israéliennes en territoire libanais à partir de fin septembre.

L'enveloppe annoncée samedi par le département d'État « démontre son engagement à continuer à travailler avec ses partenaires et alliés pour s'assurer que le Liban bénéficie du soutien nécessaire pour renforcer la sécurité du pays et de la région ».

Samedi, le président libanais, Joseph Aoun, a réclamé le retrait de l'armée israélienne « dans les délais fixés » par l'accord de cessez-le-feu.

Ce dernier prévoit le déploiement de l'armée libanaise aux côtés des Casques bleus dans le sud du pays et le retrait de l'armée israélienne dans un délai de 60 jours, soit d'ici au 26 janvier.

Le Hezbollah doit, pour sa part, retirer ses forces au nord du fleuve Litani, à environ 30 km de la frontière libano-israélienne. 


Manifestation pour revendiquer la libération de l'opposante Abir Moussi

Des partisans d'Abir Moussi, chef du Parti Destourien Libre (PDL), participent à une manifestation demandant sa libération, à Tunis le 18 janvier 2025. (Photo FETHI BELAID / AFP)
Des partisans d'Abir Moussi, chef du Parti Destourien Libre (PDL), participent à une manifestation demandant sa libération, à Tunis le 18 janvier 2025. (Photo FETHI BELAID / AFP)
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  • Plusieurs centaines de sympathisants du Parti destourien libre (PDL), qui revendique l'héritage des autocrates Bourguiba et Ben Ali, ont manifesté samedi en Tunisie pour réclamer la libération de leur dirigeante, l'opposante Abir Moussi.
  • Soupçonnée d'avoir voulu rétablir un pouvoir similaire à celui de Zine El Abidine Ben Ali, renversé en 2011 par la première révolte du Printemps arabe.

TUNIS : Plusieurs centaines de sympathisants du Parti destourien libre (PDL), qui revendique l'héritage des autocrates Bourguiba et Ben Ali, ont manifesté samedi en Tunisie pour réclamer la libération de leur dirigeante, l'opposante Abir Moussi.

Brandissant des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Liberté pour Abir » ou « Nous sommes des opposants, pas des traîtres ! », ils étaient entre 500 et 1 000, selon des journalistes de l'AFP. Beaucoup portaient des drapeaux tunisiens et des photos de la dirigeante du PDL.

Ils ont critiqué virulemment à la fois le président Kaïs Saied et le parti islamo-conservateur d'opposition Ennahdha. Mme Moussi, ex-députée de 49 ans, est en détention depuis son arrestation le 3 octobre 2023 devant le palais présidentiel, où, selon son parti, elle était venue déposer des recours contre des décrets de M. Saied.

Mme Moussi fait l'objet de plusieurs accusations, dont celle particulièrement grave de tentative « ayant pour but de changer la forme de l'État », soupçonnée d'avoir voulu rétablir un pouvoir similaire à celui de Zine El Abidine Ben Ali, renversé en 2011 par la première révolte du Printemps arabe.

Les manifestants ont dénoncé le décret 54 sur les « fausses nouvelles », en vertu duquel Mme Moussi est poursuivie dans cette affaire, et dont l'interprétation très large a entraîné l'incarcération depuis septembre 2022 de dizaines de politiciens, d'avocats, de militants ou de journalistes.

Pour Thameur Saad, dirigeant du PDL, emprisonner Mme Moussi pour des critiques envers l'Isie « n'est pas digne d'un pays se disant démocratique ». « Les prisons tunisiennes sont désormais remplies de victimes du décret 54 », a renchéri à l'AFP Karim Krifa, membre du comité de défense de Mme Moussi.

D'autres figures de l'opposition, dont le chef d'Ennahdha, Rached Ghannouchi, sont également emprisonnées.

Depuis le coup de force de M. Saied à l'été 2021, l'opposition et les ONG tunisiennes et étrangères ont déploré une régression des droits et des libertés en Tunisie. Le chef de l'État a été réélu à une écrasante majorité de plus de 90 % des voix le 6 octobre, lors d'un scrutin marqué toutefois par une participation très faible (moins de 30 %).


L'Égypte annonce que 50 camions-citernes de carburant entreront chaque jour dans la bande de Gaza

Le ministère palestinien de la Santé a déclaré qu'une frappe aérienne israélienne sur le camp de réfugiés de Jénine, en Cisjordanie occupée, a tué cinq personnes mardi, l'armée israélienne confirmant avoir mené une attaque dans la région. (Photo d'archives de l'AFP)
Le ministère palestinien de la Santé a déclaré qu'une frappe aérienne israélienne sur le camp de réfugiés de Jénine, en Cisjordanie occupée, a tué cinq personnes mardi, l'armée israélienne confirmant avoir mené une attaque dans la région. (Photo d'archives de l'AFP)
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  • Le ministre égyptien des Affaires étrangères, Badr Abdelatty, a annoncé samedi que 50 camions-citernes chargés de carburant devaient entrer dans la bande de Gaza à partir de dimanche, marquant le début du cessez-le-feu.
  • M. Abdelatty, dont le pays, le Qatar et les États-Unis ont servi de médiateur, a déclaré que l'accord prévoyait « l'entrée de 600 camions par jour dans la bande, dont 50 de carburant ».

LE CAIRE : Le ministre égyptien des Affaires étrangères, Badr Abdelatty, a annoncé samedi que 50 camions-citernes chargés de carburant devaient entrer dans la bande de Gaza à partir de dimanche, marquant le début du cessez-le-feu.

M. Abdelatty, dont le pays, le Qatar et les États-Unis ont servi de médiateur, a déclaré que l'accord prévoyait « l'entrée de 600 camions par jour dans la bande, dont 50 de carburant ».

La trêve devrait entrer en vigueur dimanche à 13 h 30 GMT, ouvrant ainsi la voie à un afflux massif d'aide, selon les médiateurs.

Des centaines de camions sont garés du côté égyptien du poste frontière de Rafah, un point d'entrée autrefois vital pour l'aide humanitaire, fermé depuis mai, lorsque les forces israéliennes ont pris le contrôle du côté palestinien du point de passage.

Au cours d'une conférence de presse conjointe avec son homologue nigérian, M. Abdelatty a déclaré : « Nous espérons que 300 camions se rendront au nord de la bande de Gaza », où des milliers de personnes sont bloquées dans des conditions que les agences humanitaires qualifient d'apocalyptiques.

Les travailleurs humanitaires ont mis en garde contre les obstacles monumentaux qui pourraient entraver les opérations d'aide, notamment la destruction des infrastructures qui traitaient auparavant les livraisons.