Pas de répit à Gaza, en Israël et en Cisjordanie, l'offensive diplomatique s'intensifie

Les frappes aériennes israéliennes contre l'enclave palestinienne se sont poursuivies pendant la nuit contre les sites militants et les dirigeants du Hamas (Reuters)
Les frappes aériennes israéliennes contre l'enclave palestinienne se sont poursuivies pendant la nuit contre les sites militants et les dirigeants du Hamas (Reuters)
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Pas de répit à Gaza, en Israël et en Cisjordanie, l'offensive diplomatique s'intensifie

  • Depuis le début de ce nouveau cycle de violences, au moins 212 Palestiniens ont été tués à Gaza dont au moins 61 enfants, et plus de 1400 blessés
  • A la crise sécuritaire s'ajoute le risque d'une crise humanitaire, avec près de 40000 Palestiniens déplacés et 2500 personnes qui ont perdu leur maison dans les bombardements

GAZA, TERRITOIRES PALESTINIENS / JERUSALEM: Bombardements israéliens et salves de roquettes du Hamas palestinien ont fait des morts supplémentaires mardi, et les violences se sont ravivées en Cisjordanie, au moment où la communauté internationale intensifie ses efforts pour tenter de faire cesser l'escalade meurtrière. 

Les Palestiniens de Cisjordanie ont organisé mardi une journée de grève générale et de « colère » en solidarité avec Gaza, qui a été très largement suivie. En marge de ces rassemblements, qui ont dégénéré en affrontements avec l'armée, deux Palestiniens ont été tués et des soldats israéliens blessés par balle. 

Depuis le début du nouveau cycle de violences armées entre l'Etat hébreu et des groupes de Gaza le 10 mai, au moins 230 personnes, en grande majorité des Palestiniens, ont été tuées. 

Les raids israéliens se sont poursuivis sur l'enclave palestinienne de la bande de Gaza, laissant de plus en plus d'immeubles éventrés, ont constaté des journalistes. 

« Il n'y a plus d'électricité ni d'eau, plus de toit, les vitres et les portes sont cassées », a témoigné Kamal Harzallah, dont la maison a été détruite dans un bombardement. 

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Courir pour tenter de sauver des vies. Mais courir aussi pour sauver la sienne. Le sombre quotidien des secouristes de Gaza. (AFP).

A peine ouvert quelques heures, le point de passage de Kerem Shalom a été refermé mardi.

Des obus ont été tirés en direction du point de passage de Kerem Shalom « alors qu'entraient des camions transportant de l'aide civile donnée par des organisations humanitaires internationales », a indiqué le Cogat, organe israélien chargé des opérations civiles dans les Territoires palestiniens. 

« Il a été décidé de stopper l'entrée des autres camions », a ajouté cette source, dépendant du ministère de la Défense israélien.

L'entrée de camions avait été « coordonnée sur demande de la communauté internationale et après approbation du ministère de la Défense ce matin », a poursuivi le Cogat.

« Il est essentiel que le passage d'Erez soit également ouvert à l'entrée et la sortie du personnel humanitaire », avait aussi indiqué Jens Laerke, porte-parole du Bureau de la coordination des affaires humanitaires de l'ONU (Ocha).

L'Egypte a décidé d'envoyer de l'aide humanitaire à Gaza, comprenant 65 tonnes de « fournitures chirurgicales », dont « des bouteilles d'oxygène, des seringues, des antibiotiques, et de la pommade pour les brulures".

 

Castex: la France demande à Israël de « garantir l'accès rapide et sans entrave de l'aide à Gaza »

La France a demandé mardi à Israël de « garantir l'accès rapide et sans entrave de l'aide à Gaza », après la fermeture de ce point de passage crucial, a indiqué le Premier ministre Jean Castex devant l'Assemblée nationale. 

« Un convoi humanitaire a été autorisé aujourd'hui et ce mouvement doit se poursuivre », a insisté le Premier ministre, alors que la communauté internationale s'emploie à enrayer l'escalade meurtrière entre Israël et des groupes de Gaza. 

Mardi, après de nouveaux bombardements israéliens et salves de roquettes du Hamas palestinien, la situation s'est tendue autour du point de passage de Kerem Shalom, ouvert quelques heures puis refermé par Israël après des tirs d'obus palestiniens. 

« La France a appelé et appelle de façon extrêmement ferme l'ensemble des acteurs à mettre un terme immédiat à toutes les violences, à toutes les provocations, et à toute incitation à la haine pour permettre un retour au calme », a ajouté M. Castex lors de la séance de questions au gouvernement. 

Interpellé par le président du groupe communiste André Chassaigne, M. Castex a également demandé la protection du « personnel humanitaire et médical » et d'assurer « la sécurité des journalistes ».  

40 000 déplacés 

A la crise sécuritaire s'ajoute le risque d'une crise humanitaire, avec près de 40 000 Palestiniens déplacés et 2 500 personnes ayant perdu leur maison dans les bombardements, et un risque de pénurie alimentaire et sanitaire, selon les agences humanitaires internationales. 

Côté israélien, deux ouvriers thaïlandais ont été tués dans l'après-midi par des tirs de missiles depuis Gaza vers le sud du pays, a annoncé la police. 

En neuf jours, 3 500 roquettes ont été tirées dont environ 90% ont été interceptées par le système de défense anti-aérien israélien, selon l'armée. 

Depuis le début des hostilités armées, 213 Palestiniens ont été tués à Gaza, dont au moins 61 enfants, et plus de 1 440 blessés, selon un bilan palestinien. 

En Israël, douze personnes ont été tuées, dont un enfant, et 294 blessées par des tirs de roquettes. 

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Un brasier dans le ciel de Gaza, dans la nuit de lundi à mardi, après le pilonnage de l'armée israélienne. (AFP).

Le Conseil de sécurité de l'ONU doit se réunir une quatrième fois en urgence mardi, alors que les Etats-Unis refusent toujours l'adoption d'une déclaration appelant à « une cessation des violences ».  

Le président américain Joe Biden a exprimé pour la première fois son soutien à un « cessez-le feu », lors d'un nouvel entretien téléphonique lundi avec le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu. 

« Nous continuerons le temps qu'il faudra pour ramener la tranquillité aux citoyens d'Israël », a toutefois martelé M. Netanyahu. 

Diplomatie « discrète »

Le Hamas, au pouvoir à Gaza depuis 2007, a menacé de tirer de nouvelles roquettes vers Tel-Aviv si l'aviation israélienne ne cessait « pas de cibler des civils », tandis que ses missiles visaient par dizaines le sud d'Israël. 

L'armée israélienne a dit avoir ciblé ce qu'elle appelle « le métro » --des tunnels souterrains permettant selon Israël au mouvement islamiste de faire circuler ses munitions-- ainsi que des maisons de commandants du Hamas, affirmant que certaines servaient à « stocker des armes ».  

Sur le front diplomatique, le président palestinien Mahmoud Abbas a plaidé devant l'émissaire américain Hady Amr en visite en Cisjordanie pour une « intervention » de Washington. 

La porte-parole de la Maison Blanche Jen Psaki a défendu l'approche diplomatique « discrète » mais « intensive » de Washington. 

Plusieurs canaux de médiation ont été ouverts. Les présidents français et égyptien Emmanuel Macron et Abdel Fattah Al-Sissi, qui travaillent à une médiation, ont de nouveau discuté mardi avec en plus le roi Abdallah II de Jordanie, selon la présidence française. Une seconde médiation est également en cours, via l'ONU, aidé du Qatar et de l'Egypte.

Bruxelles compte se pencher à son tour sur le conflit, lors d'une visio-réunion d'urgence des ministres européens des Affaires étrangères prévue mardi.  

Le conflit a éclaté après le tir d'un barrage de roquettes du Hamas sur Israël en solidarité avec les centaines de manifestants palestiniens blessés dans des heurts avec la police israélienne sur l'esplanade des Mosquées à Jérusalem-Est. A l'origine des violences, la menace d'expulsion de familles palestiniennes au profit de colons israéliens dans ce secteur palestinien occupé par Israël depuis plus de 50 ans. 

La dernière grande confrontation entre Israël et le Hamas remontait à l'été 2014. Le conflit de 51 jours avait ravagé la bande de Gaza et fait au moins 2 251 morts côté palestinien, pour la plupart des civils, et 74 côté israélien, quasiment tous des soldats. 

 

L'ONU salue l'ouverture par Israël d'un passage vers Gaza pour l'aide humanitaire

« Nous saluons l'ouverture par les autorités israéliennes de l'ouverture du passage de Kerem Shalom pour de l'aide humanitaire indispensable après neuf jours de crise » a déclaré Jens Laerke, porte-parole du Bureau de la coordination des affaires humanitaires de l'ONU (Ocha) lors du briefing régulier des Nations unies à Genève.
« Il est essentiel que le passage d'Erez soit également ouvert à l'entrée et la sortie du personnel humanitaire », a-t-il ajouté.

Deux Thaïlandais tués en Israël 

Deux ouvriers thaïlandais ont été tués en Israël mardi après des tirs de roquettes en provenance de la bande de Gaza, a rapporté la police israélienne dont le bilan s'élève désormais à 12 morts depuis le début des hostilités avec le Hamas palestinien. 

« Un endroit où vivent des ouvriers étrangers a été touché directement par une roquette », a indiqué la police dans un communiqué. 

« Il y a deux morts, un blessé grave, un modéré et trois légers », a déclaré la police, précisant que les deux morts étaient de nationalité thaïlandaise. 

Sept travailleurs étrangers ont été blessés par des éclats d'obus et hospitalisés à Beersheva, grande ville du sud d'Israël, a de son côté précisé la Magen David Adom, l'équivalent israélien de la Croix-Rouge. 

D'après un autre organe de secours, United Hatzalah, la roquette est tombée sur une usine d'emballage près de la frontière entre l'enclave palestinienne et l'Etat hébreu. 

(Avec AFP)


L'émir du Koweït demande au nouveau gouvernement de mener des réformes

L’émir du Koweït, le cheikh Mechaal al-Ahmed al-Jaber al-Sabah. (AFP)
L’émir du Koweït, le cheikh Mechaal al-Ahmed al-Jaber al-Sabah. (AFP)
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  • L’émir du Koweït, le cheikh Mechaal al-Ahmed al-Jaber al-Sabah, s’est entretenu mercredi avec le nouveau Premier ministre et son gouvernement
  • Le cheikh Mechaal a nommé le cheikh Ahmed Abdallah al-Ahmed al-Sabah au poste de Premier ministre en avril

RIYAD: L’émir du Koweït, le cheikh Mechaal al-Ahmed al-Jaber al-Sabah, s’est entretenu mercredi avec le nouveau Premier ministre et son gouvernement.

Selon l’agence de presse du Koweït, le cheikh Mechaal a déclaré: «Nous entamons une nouvelle phase de réformes, ce qui signifie que des mesures sérieuses doivent être prises.»

Il a ajouté que les ministres devraient «accélérer la mise en œuvre des projets de développement tant attendus, s’occuper des dossiers nécessaires et travailler sur les projets d’infrastructure, améliorer les soins de santé et le système éducatif et veiller à la transparence et à la préservation des fonds publics».

Le cheikh Mechaal a nommé le cheikh Ahmed Abdallah al-Ahmed al-Sabah au poste de Premier ministre en avril et il a dissous le Parlement vendredi dernier lors d’un discours télévisé.

Il a exhorté les ministres à faire en sorte que le Koweït dispose d’une économie forte et durable en investissant dans le capital humain et en assurant la promotion de l’innovation et de la recherche scientifique.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


L’université du prince Sultan organise une table ronde sur l’exploration spatiale

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  • L’avenir des missions humaines dans l’espace a été évoqué lors de la table ronde organisée à l’université du prince Sultan
  • Le PDG de l’Agence spatiale saoudienne, Mohammed al-Tamimi, et l’ambassadeur des États-Unis au Royaume, Michael Ratney, étaient présents à la table ronde

RIYAD: Mardi, des délégations de la Nasa et de l’Agence spatiale saoudienne se sont rendues à l’université du prince Sultan afin de discuter avec les étudiants de l’avenir des missions humaines dans l’espace.

Une table ronde intitulée «Au-delà de la Terre: voyages vers les étoiles» a réuni l’administrateur de la Nasa, Bill Nelson, et les astronautes saoudiens Rayannah Barnawi, Ali al-Ghamdi et Mariam Fardous, qui ont partagé leurs propres expériences dans l’espace.

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Le président de l’Agence spatiale saoudienne, Abdallah al-Swaha, s’est récemment entretenu avec l’administrateur de la Nasa, Bill Nelson. (Photo fournie)

Ils ont par ailleurs évoqué l’avenir des missions humaines dans l’espace et ont encouragé les étudiants de l’université à participer aux aspirations du Royaume dans le domaine spatial.

Le PDG de l’Agence spatiale saoudienne, Mohammed al-Tamimi, et l’ambassadeur des États-Unis au Royaume, Michael Ratney, étaient également présents à cette table ronde. 

 


Tunisie: le bâtonnier dénonce des «abus de pouvoir» après l'arrestation d'avocats

L'avocat tunisien Hatem Meziou (au centre) s'adresse aux journalistes lors d'une conférence de presse au siège du barreau de Tunis à la suite d'une descente de police quelques jours plus tôt, le 14 mai 2024 (Photo, AFP).
L'avocat tunisien Hatem Meziou (au centre) s'adresse aux journalistes lors d'une conférence de presse au siège du barreau de Tunis à la suite d'une descente de police quelques jours plus tôt, le 14 mai 2024 (Photo, AFP).
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  • Les deux avocats ont été emmenés de force par des policiers alors qu'ils se trouvaient à la Maison de l'avocat
  • Depuis que le président Saied s'est emparé des pleins pouvoirs à l'été 2021, plusieurs ONG ont déploré une régression des droits et libertés

TUNIS: Le bâtonnier de l'Ordre des avocats en Tunisie a appelé mardi à mettre fin aux "abus de pouvoir" après l'intervention musclée de la police à deux reprises dans des locaux professionnels pour arrêter des avocats.

Lors d'une conférence de presse, Hatem Meziou a demandé au président tunisien Kais Saïed d'"intervenir en urgence", réclamant "une justice indépendante et équitable, sans abus de pouvoir ni recours à la violence".

Depuis que le président Saied s'est emparé des pleins pouvoirs à l'été 2021, plusieurs ONG ont déploré une régression des droits et libertés dans le pays berceau du Printemps arabe.

Le bâtonnier a critiqué "des actes criminels graves" commis selon lui par des policiers lors des arrestations mouvementées samedi de l'avocate et chroniqueuse Sonia Dahmani, et lundi soir de leur confrère Mehdi Zagrouba.

"Ils nous ont traités comme des criminels ou des barbares. Nous ne sommes pas des hors-la-loi", a protesté le bâtonnier, soulignant que toute arrestation d'avocat nécessite des autorisations de la corporation.

Les deux avocats ont été emmenés de force par des policiers alors qu'ils se trouvaient à la Maison de l'avocat, siège de  l'Ordre, ce qui reflète "un manque de respect pour la profession", a ajouté M. Meziou.