Les combattants étrangers en Libye violent le cessez-le-feu, affirme le Secrétaire général de l'ONU

Le Secrétaire général des Nations Unies, Antonio Guterres. (Photo, AP)
Le Secrétaire général des Nations Unies, Antonio Guterres. (Photo, AP)
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Publié le Dimanche 16 mai 2021

Les combattants étrangers en Libye violent le cessez-le-feu, affirme le Secrétaire général de l'ONU

  • Le Secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, a déclaré que les progrès doivent se poursuivre sur les plans politique, économique et sécuritaire en Libye afin d’aboutir aux élections du 24 décembre.
  • La Libye a été ravagée par le chaos depuis qu'un soulèvement soutenu par l'OTAN a renversé le dictateur de longue date Mouammar Kadhafi en 2011

NEW YORK: Le Secrétaire général de l'ONU a affirmé que les combattants étrangers et les mercenaires qui restent en Libye sont en violation de l'accord de cessez-le-feu d'octobre dernier. Il a exigé leur retrait et la fin des violations de l'embargo de l'ONU sur les armes, affirmant que ce sont des «éléments décisifs» pour une paix durable dans ce pays d'Afrique du Nord et dans la région.

Antonio Guterres a révélé dans un rapport au Conseil de sécurité de l'ONU obtenu par l'Associated Press que le transfert en douceur du pouvoir à un nouveau gouvernement intérimaire, qui a pris le pouvoir en mars dernier, «apporte un espoir renouvelé pour la réunification du pays et de ses institutions et qui peut instaurer une paix durable».

Mais il a déclaré que les progrès doivent se poursuivre sur les plans politique, économique et sécuritaire afin d’aboutir aux élections du 24 décembre.

La Libye a été ravagée par le chaos depuis qu'un soulèvement soutenu par l'OTAN a renversé le dictateur de longue date Mouammar Kadhafi en 2011, et a divisé le pays d'Afrique du Nord entre un gouvernement soutenu par l'ONU dans la capitale, Tripoli, et une autorité rivale basée dans l'est du pays, et chaque partie est soutenu par des groupes armés ainsi que de différents gouvernements étrangers.

En avril 2019, le commandant en chef basé à l'est, Khalifa Haftar et ses forces ont lancé une offensive pour tenter de s’emparer de Tripoli.

Sa campagne de 14 mois s'est effondrée après que la Turquie a renforcé son soutien militaire au régime soutenu par l'ONU avec des centaines de soldats et des milliers de mercenaires syriens.

Un accord de cessez-le-feu qui a vu le jour en octobre et qui prévoyait que tous les combattants et mercenaires étrangers quittent la Libye dans les 90 jours a conduit à un accord pour un gouvernement de transition et des élections de décembre prochain.

L'ONU a estimé en décembre qu'il y avait au moins 20 000 combattants et mercenaires étrangers en Libye, en particulier des Syriens, des Russes, des Soudanais et des Tchadiens. Mais lors d'une réunion informelle du conseil de sécurité de l’ONU fin avril, des diplomates ont déclaré qu'il y en avait plus de 20 000, dont 13 000 Syriens et 11 000 Soudanais.

Guterres a en outre mentionné dans le nouveau rapport que bien que le cessez-le-feu continue d'exister, la mission politique de l'ONU en Libye a reçu des informations faisant état de fortifications et de positions défensives en cours de création dans le centre de la Libye sur la route cruciale entre la ville stratégique de Syrte, porte d’entrée des principaux champs pétrolifères et terminaux d’exportation du pays, et le gouvernorat d’Al Djoufrah.

«Malgré les engagements pris par les parties, les activités de fret aérien se seraient poursuivies avec des vols vers diverses bases aériennes dans les régions de l’ouest et de l’est de la Libye», a indiqué le secrétaire général de l’ONU. «Les rapports montrent qu'il n'y a pas eu de réduction du nombre de combattants étrangers ou de leurs activités dans le centre de la Libye».

Guterres a aussi souligné que le gouvernement d'union nationale doit donner la priorité à la réforme du secteur de la sécurité, surtout en occupant les postes civils et militaires de haut niveau, en créant une feuille de route pour la réunification de l'armée libyenne et en luttant contre la multiplication des groupes armés.

«Il est fondamental de placer l’un des plus grands stocks incontrôlés d’armes et de munitions au monde sous le contrôle de l’État», a-t-il avisé.

«Je réitère mon appel aux États membres et aux personnalités nationales libyennes de mettre un terme aux violations de l'embargo sur les armes et de faciliter le retrait des combattants et des mercenaires étrangers de la Libye».

Le mois dernier, le Conseil de sécurité a approuvé une résolution exhortant toutes les forces étrangères et les mercenaires à quitter la Libye et autorisant une petite équipe de l'ONU à surveiller l'accord de cessez-le-feu. Dans une lettre qui date du 7 avril au conseil, Guterres a proposé un maximum initial de 60 observateurs pour un déploiement par étapes dans le cadre de la mission d'appui des Nations unies en Libye, connue sous le nom de MANUL.

Dans son nouveau rapport, Guterres a soutenu que le déploiement des observateurs en Libye dépendra de l'approbation par l'Assemblée générale des Nations Unies des ressources destinées à couvrir les besoins en matière de sécurité, de logistique, de santé et d'exploitation, qui seront soumises «dans un proche avenir».

Il a également évoqué les violations des droits humains, notamment la détention continue de migrants et de réfugiés.

Selon le dernier rapport de l’Organisation internationale pour les migrations, il y a plus de 571 000 migrants en Libye. Et au 2 mai, Guterres a reconnu que plus de 4 300 migrants et réfugiés étaient détenus dans des centres de détention à travers la Libye.

Guterres a demandé aux autorités libyennes de libérer les migrants et les réfugiés des centres de détention «de toute urgence» et de mettre en place des mesures de manière à les protéger de toute violence sexuelle.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Le Hezbollah lance une série d'attaques après les frappes israéliennes dans le sud du Liban

Le système antimissile israélien Iron Dome intercepte une roquette lancée vers Israël depuis le Liban près de la frontière israélo-libanaise, alors que les hostilités transfrontalières se poursuivent. (Fichier/Reuters)
Le système antimissile israélien Iron Dome intercepte une roquette lancée vers Israël depuis le Liban près de la frontière israélo-libanaise, alors que les hostilités transfrontalières se poursuivent. (Fichier/Reuters)
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  • Le Hezbollah abat un drone Hermes 900
  • Des attaques israéliennes tuent un membre du Hezbollah

BEYROUTH : Le Hezbollah a lancé une série d'attaques contre des positions militaires israéliennes samedi, suite à ce que les médias locaux ont décrit comme une escalade des frappes israéliennes dans la nuit de vendredi à samedi.

Les avions de guerre et les drones israéliens ont lancé une série de raids sur des villages et des villes du Sud-Liban, auxquels le Hezbollah a répondu en tirant des dizaines de roquettes.

Un bâtiment situé à Adloun, dans le district de Sidon, a été détruit lors d'un raid, tuant une femme nommée Amal Abboud et blessant quatre autres personnes. À Ain Qana, une autre attaque a entraîné la mort d'Ahmed Taboush, membre du Hezbollah.

Quelques heures plus tard, le Hezbollah a déclaré avoir abattu un drone israélien au-dessus du Sud-Liban.

Israël a confirmé qu'un drone militaire avait été touché par un missile sol-air et qu'il s'était écrasé dans un village du sud du Liban.

C'est la quatrième fois que le Hezbollah abat un drone israélien dans le sud du Liban, mais l'armée de l'air israélienne a déclaré qu'elle poursuivrait ses opérations dans l'espace aérien libanais malgré les pertes subies.

Les affrontements entre le Hezbollah et l'armée israélienne semblent s'être déplacés du sol vers le ciel. Les habitants des zones frontalières ont déclaré avoir vécu vendredi « l'une des nuits d'attaques les plus féroces depuis le début des affrontements le 8 octobre de l'année dernière », Israël ayant mené des frappes aériennes sur de nombreux villes et villages.

L'escalade a coïncidé avec un discours du secrétaire général du Hezbollah, Hassan Nasrallah, dans lequel il a déclaré que le Sud-Liban était « un front puissant qui fait pression sur les Israéliens, comme l'ont confirmé ses responsables ».

Les médias israéliens ont déclaré que le Premier ministre Benjamin Netanyahou avait donné des instructions aux forces israéliennes pour qu'elles augmentent le niveau des frappes au Liban.

Le Hezbollah a confirmé dans un communiqué samedi qu'il avait abattu un drone israélien.

« Après avoir surveillé et suivi de près les drones israéliens qui commettent des assassinats et attaquent des maisons sécurisées, nous avons pris pour cible un drone Hermes 900 avec des armes appropriées au-dessus du territoire libanais et nous l'avons abattu », a déclaré le Hezbollah. Le drone serait tombé dans la région de Deir Kifa.

Les drones israéliens ont continué à cibler des véhicules autour de la zone frontalière. Un drone a bombardé une voiture dans la ville de Markaba, et un autre a visé une moto dans la ville de Majdal Selem, dans le district de Marjayoun.

Les drones israéliens ont continué à cibler des véhicules autour de la zone frontalière.

Les services d'urgence libanais ont transporté deux blessés depuis le site de la frappe.

Un drone a visé les alentours de la mosquée de la ville de Barin dans le secteur ouest, tandis qu'un autre a tiré trois missiles sur une voiture dans la ville de Harouf, faisant des victimes.

Le Hezbollah a déclaré qu'il avait lancé une frappe de missile réussie sur le site militaire israélien d'Al-Baghdadi.

En outre, le Hezbollah a précisé avoir mené « une attaque aérienne à l'aide de drones d'assaut sur la position récemment établie du groupe blindé au nord de la caserne de Yiftah, visant les emplacements des officiers et des soldats de l'ennemi, ce qui a provoqué des victimes confirmées parmi eux ».

Des sirènes ont retenti dans les régions de Yiftah et Hermon en Haute Galilée, et la chaîne israélienne Channel 12 a déclaré qu’« une roquette avait atterri à proximité de la zone en Haute Galilée, mais aucune victime n’a été signalée ».

L'armée israélienne a confirmé qu’« un incendie majeur s'était déclaré à l'intérieur du quartier général de la 769e brigade orientale (Camp Jibur) dans la colonie frontalière de Kiryat Shmona après la chute d'un missile lourd tiré par le Hezbollah depuis le Liban ».

Le Hezbollah a confirmé qu'il avait pris pour cible « le quartier général de la 769e brigade dans la caserne de Kiryat Shmona avec des missiles lourds Burkan ».

Les missiles ont frappé directement le quartier général, provoquant un incendie et quelques dégâts, a indiqué le Hezbollah. La municipalité de Kiryat Shmona a reconnu que les bombardements du Hezbollah sur la colonie « avaient causé de graves dommages aux infrastructures, aux biens et aux véhicules ».

La municipalité a appelé les habitants de Kiryat Shmona à rester à proximité des zones protégées.

La radio de l'armée israélienne a rapporté que « deux bâtiments, dont un militaire, avaient été touchés par des tirs de missiles du Liban sur Kiryat Shmona ».

 

Ce texte est la traduction d'un article paru sur Arabnews.com


«Biden est notre seul espoir»: des milliers d'Israéliens réclament un accord sur les otages

Rachel Goldberg-Polin, la mère de Hersh Goldberg-Polin, retenu en otage par le groupe militant palestinien Hamas, pose pour une photo à côté d'une affiche de son fils lors d'un entretien à Jérusalem (Photo, AFP).
Rachel Goldberg-Polin, la mère de Hersh Goldberg-Polin, retenu en otage par le groupe militant palestinien Hamas, pose pour une photo à côté d'une affiche de son fils lors d'un entretien à Jérusalem (Photo, AFP).
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  • Sur les 252 personnes enlevées le 7 octobre, 121 sont toujours retenues à Gaza
  • Des ministres israéliens d'extrême droite ont menacé samedi de quitter le gouvernement si M. Netanyahu allait de l'avant avec l'accord sur un cessez-le-feu à Gaza

TEL AVIV: Des milliers d'Israéliens ont manifesté samedi à Tel-Aviv pour exiger du gouvernement de Benjamin Netanyahu de parvenir à un accord pour la libération d'otages, un plan présenté la veille par le président américain Joe Biden.

"Un accord sur les otages maintenant", a réclamé une manifestante déguisée en statue de la Liberté, au milieu d'une nuée de drapeaux israéliens.

"Biden est notre seul espoir", a déclaré à l'AFP une manifestante, Abigail Zur, 34 ans.

Vendredi, le président américain a indiqué qu'Israël avait proposé une feuille de route en vue d'un cessez-le-feu complet entre Israël et le mouvement islamiste palestinien Hamas incluant la libération d'otages retenus dans la bande de Gaza.

A Tel-Aviv, les manifestants brandissaient une immense bannière: "Biden sauve-les de Netanyahu".

L'immense majorité des manifestants interrogés par l'AFP ont confié leurs craintes de voir Benjamin Netanyahu mettre en péril un accord.

Pour Diti Kapuano, le Premier ministre se soucie davantage de son "pouvoir" que du sort des otages.

"J'espère que M. Biden exercera suffisamment de pression pour que le gouvernement et M. Netanyahu acceptent l'accord", poursuit cette femme de 46 ans, drapeau israélien à la main.

Dans un communiqué, le Forum des familles d'otages et de disparus a affirmé qu'il allait "exiger que le gouvernement israélien approuve immédiatement l'accord de libération des otages et ramène tous les otages à la maison immédiatement".

"Nous demanderons également à tous les ministres du gouvernement et aux membres de la coalition de s'engager publiquement à soutenir l'accord et à ne pas permettre la possibilité de le torpiller et de mettre en danger les otages", a ajouté l'ONG.

Menaces

Des ministres israéliens d'extrême droite ont menacé samedi de quitter le gouvernement si M. Netanyahu allait de l'avant avec l'accord sur un cessez-le-feu à Gaza comprenant une libération des otages.

"Nous devons parvenir à un accord", estime Glick Gilad, 51 ans, un immense drapeau américain à la main.

"Nous sommes assez forts pour nous occuper de la guerre après. D'abord, ramenons-les à la maison."

La guerre à Gaza a été déclenchée par une attaque sans précédent du Hamas contre Israël le 7 octobre, qui a entraîné la mort de 1.189 personnes, en majorité des civils selon un décompte de l'AFP réalisé à partir de chiffres officiels israéliens.

Sur les 252 personnes enlevées le 7 octobre, 121 sont toujours retenues à Gaza, dont 37 sont mortes, selon l'armée israélienne.

En riposte, Israël a promis de détruire ce mouvement et a lancé une vaste offensive à Gaza qui a fait jusqu'à présent 36.379 morts, majoritairement civils, selon le ministère de la Santé du gouvernement de Gaza dirigé par le Hamas.

"J'ai de l'espoir parce que j'ai confiance en mon peuple, pas parce que j'ai confiance en mon gouvernement", conclut Dorit Laor, 60 ans.


L'armée américaine annonce avoir abattu un drone et deux missiles houthis en mer Rouge

Le porte-parole militaire des Houthis, Yahya Sarea, scande des slogans à Sanaa, au Yémen, après avoir fait une déclaration sur les dernières attaques du groupe contre des navires américains et britanniques, ainsi que contre des navires commerciaux en mer Rouge. (REUTERS)
Le porte-parole militaire des Houthis, Yahya Sarea, scande des slogans à Sanaa, au Yémen, après avoir fait une déclaration sur les dernières attaques du groupe contre des navires américains et britanniques, ainsi que contre des navires commerciaux en mer Rouge. (REUTERS)
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  • Aucun blessé ou dégât n'a été rapporté par les bateaux navigant dans la zone au moment de ces incidents, a indiqué dans un message sur X le Centcom, Commandement militaire américain pour le Moyen-Orient
  • Les missiles «ont été tirés en direction de l'USS Gravely (destroyer américain) et ont été détruits dans le cadre de l'autodéfense, aucun dégât ni blessé n'ont été rapportés», souligne le Centcom

WASHINGTON : L'armée américaine a annoncé avoir abattu samedi, au-dessus du sud de la mer Rouge, un drone et deux missiles lancés par les rebelles yéménites houthis, lors de deux interceptions distinctes.

Aucun blessé ou dégât n'a été rapporté par les bateaux navigant dans la zone au moment de ces incidents, a indiqué dans un message sur X le Commandement militaire américain pour le Moyen-Orient (Centcom).

Le drone détruit a été abattu dans la journée, a précisé la même source, ajoutant que deux autres drones s'étaient eux abîmés en mer.

Dans la soirée, les forces du Centcom ont intercepté «avec succès» deux missiles balistiques antinavires au-dessus de la mer Rouge, poursuit le même message.

Les missiles «ont été tirés en direction de l'USS Gravely (destroyer américain) et ont été détruits dans le cadre de l'autodéfense, aucun dégât ni blessé n'ont été rapportés», souligne le Centcom.

Les Houthis, qui contrôlent de larges pans du Yémen, mènent depuis novembre des attaques contre les navires qu'ils estiment liés à Israël. Ils affirment agir en solidarité avec les Palestiniens dans la bande de Gaza, où Israël mène une guerre meurtrière contre le Hamas en représailles à l'attaque sanglante sans précédent de ce mouvement islamiste palestinien sur le sol israélien le 7 octobre.

Face aux attaques houthies, les Etats-Unis, soutien d'Israël, ont mis en place en décembre une force multinationale de protection maritime et mené, parfois avec l'aide du Royaume-Uni, des frappes contre les Houthis au Yémen. Ces derniers ont depuis élargi leurs attaques à des navires liés aux Etats-Unis ou au Royaume-Uni.