En Libye, l'embellie politique vacille

Le Premier ministre libyen Abdelhamid Dbeibah / AFP
Le Premier ministre libyen Abdelhamid Dbeibah / AFP
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Publié le Mercredi 12 mai 2021

En Libye, l'embellie politique vacille

  • Le gouvernement d'Abdelhamid Dbeibah a obtenu en mars un vote de confiance qualifié d'« historique » au Parlement, et a pu prendre ses fonctions sans heurts à Tripoli
  • Selon l'ONU, quelque 20.000 mercenaires et combattants étrangers au total seraient toujours présents en Libye: des Russes du groupe privé Wagner, des Tchadiens, Soudanais, Syriens..

TUNIS : Malgré l'éclaircie, les mercenaires sont toujours là, les divisions refont surface et la tenue d'élections cruciales en décembre devient plus hypothétique: après l'embellie du début d'année et l'avènement d'un nouveau gouvernement d'union, la Libye replonge dans l'incertitude.

"La lune de miel du gouvernement libyen d'unité nationale est bien finie", résume Emadeddin Badi, expert à la Global Initiative basée à Genève.

Et pourtant, après une décennie d'échecs à sortir la Libye du chaos, la formation de ce nouveau cabinet au terme d'un processus politique parrainé par l'ONU avait sonné comme l'espoir que l'on n'attendait plus.

Surmontant les années de guerre entre pouvoirs rivaux de l'ouest et de l'est du pays, le gouvernement d'Abdelhamid Dbeibah a obtenu en mars un vote de confiance qualifié d'"historique" au Parlement, et a pu prendre ses fonctions sans heurts à Tripoli.

Au côté d'un Conseil présidentiel de trois membres, il a été chargé d'unifier les institutions, de sortir le pays d'un conflit internationalisé et de mener à bien une transition jusqu'à des élections présidentielle et législatives le 24 décembre.

Durant des semaines, Tripoli est devenu le théâtre d'un ballet diplomatique. Mais, après cette "percée sans précédent (...), nous sommes entrés dans une nouvelle phase de doute, avec une résurgence des divisions entre Est et Ouest", dit le politologue Imad Jalloul.

Démonstration de force

Dernière illustration, la démonstration de force le week-end dernier de dizaines d'hommes armés qui ont fait irruption dans un hôtel de Tripoli servant de QG au Conseil présidentiel pour protester contre l'appel de la ministre des Affaires étrangères, Najla al-Mangoush, au retrait des troupes turques.

Selon l'ONU, quelque 20.000 mercenaires et combattants étrangers au total seraient toujours présents en Libye: des Russes du groupe privé Wagner, des Tchadiens, Soudanais, Syriens... Mais aussi plusieurs centaines de militaires turcs présents en vertu d'un accord bilatéral conclu avec le précédent gouvernement de Tripoli.

A la faveur de cet accord, Ankara avait aidé militairement le camp tripolitain à repousser une longue offensive contre la capitale orchestrée par le maréchal Khalifa Haftar, l'homme fort de l'Est soutenu par la Russie et les Emirats arabes unis.

La cheffe de la diplomatie libyenne, originaire de Benghazi (est), a récemment invité Ankara à "coopérer pour mettre fin à la présence de toutes les forces étrangères", y compris turques, suscitant une avalanche de critiques dans l'ouest et d'appels à sa démission.

"Il ne faut jamais oublier ce que les Turcs ont fait pour nous. Quiconque nie leur bienveillance ne mérite pas notre respect", a notamment fustigé Sadek al-Ghariani, chef religieux controversé qui se présente comme le Mufti de Libye.

Derrière ces tensions, explique Emmadeddin Badi sur Twitter, "il y a le sentiment chez certaines factions armées de l'ouest libyen qu'on a aidé leurs adversaires à concrétiser grâce à la mouhassassa (le système de partage du pouvoir, NDLR), ce qu'ils n'avaient pu obtenir par la guerre".

« Aucun lien »

Les premiers signaux négatifs sont apparus dès le 26 avril, lorsque le nouveau gouvernement a dû reporter sine die un Conseil des ministres prévu à Benghazi -réunion qui devait marquer la visite inaugurale de M. Dbeibah dans l'Est.

La cause? Les services de sécurité chargés de préparer la visite avaient été refoulés à leur atterrissage à l'aéroport de Benghazi.

Car si en théorie le gouvernement Dbeibah a autorité sur l'ensemble du territoire, les pro-Haftar n'ont pas fait acte d'allégeance et continuent de contrôler l'Est et une partie du Sud.

Pour preuve, l'autoproclamée Armée nationale libyenne (ANL) du maréchal Haftar s'est dite prête à "accueillir une réunion du gouvernement dans la partie qu'elle contrôle", tout en précisant qu'elle n'avait "aucun lien avec le gouvernement provisoire".

Face aux plaies qui refusent de cicatriser, "les chances du gouvernement d'organiser des élections dans moins de sept mois sont très minces", prévient Imad Jalloul.

Et le cercle vicieux est connu: la non tenue des élections dans les délais ferait "dérailler la réunification politique et institutionnelle", avec le risque d'un "enracinement à long terme des forces étrangères (...), une nouvelle fragmentation et un retour au conflit", a écrit le chercheur Mohamed Eljarh sur le site Al-Monitor.


Yémen: les Houthis annoncent trois morts dans de nouvelles frappes à Sanaa

Les rebelles houthis du Yémen, soutenus par l'Iran, ont fait état de trois morts dans des frappes attribuées aux Etats-Unis, menées dans la nuit de mercredi à jeudi sur la capitale Sanaa. (AFP)
Les rebelles houthis du Yémen, soutenus par l'Iran, ont fait état de trois morts dans des frappes attribuées aux Etats-Unis, menées dans la nuit de mercredi à jeudi sur la capitale Sanaa. (AFP)
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  • Les zones contrôlées par les Houthis sont la cible d'attaques quasi quotidiennes depuis le lancement, le 15 mars par Washington, d'une campagne de bombardements contre les rebelles, pour les contraindre à cesser de menacer les navires
  • Des frappes menées dans la nuit de mardi à mercredi sur la province côtière de Hodeida, dans l'ouest du pays, ont fait 13 morts et 15 blessés, selon un nouveau bilan du ministère de la Santé houthi publié jeudi

SANAA: Les rebelles houthis du Yémen, soutenus par l'Iran, ont fait état de trois morts dans des frappes attribuées aux Etats-Unis, menées dans la nuit de mercredi à jeudi sur la capitale Sanaa.

"Trois citoyens ont été tués dans l'agression américaine sur le quartier Sabine de la capitale", a affirmé l'agence de presse des rebelles, Saba, en citant le ministère de la Santé de l'administration houthie.

L'agence avait fait état plus tôt d'une série de frappes visant Sanaa, aux mains des Houthis depuis 2014, et ses environs.

L'île de Kamarane, en mer Rouge, a également été visée, d'après la même source.

Les zones contrôlées par les Houthis sont la cible d'attaques quasi quotidiennes depuis le lancement, le 15 mars par Washington, d'une campagne de bombardements contre les rebelles, pour les contraindre à cesser de menacer les navires empruntant des routes maritimes cruciales pour le commerce international.

Des frappes menées dans la nuit de mardi à mercredi sur la province côtière de Hodeida, dans l'ouest du pays, ont fait 13 morts et 15 blessés, selon un nouveau bilan du ministère de la Santé houthi publié jeudi.

Ces insurgés pro-iraniens disent s'en prendre à Israël et aux navires qui lui sont liés, en solidarité avec les Palestiniens, dans le contexte de la guerre entre Israël et le Hamas à Gaza.

Ils disent aussi viser les navires de guerre américains en mer Rouge en réponse aux frappes menées contre eux.

Leur porte-parole militaire, Yahya Saree, avait affirmé mercredi que les forces rebelles avaient abattu un drone américain MQ-9 et mené une attaque de drone contre "une cible militaire israélienne" à Jaffa, un quartier de Tel-Aviv.


Une reconnaissance de l'Etat palestinien par la France serait «une récompense pour le terrorisme»

"Une 'reconnaissance unilatérale' d'un Etat palestinien fictif, par n'importe quel pays, dans la réalité que nous connaissons tous, sera une récompense pour le terrorisme et un coup de pouce pour le Hamas", a affirmé M. Saar mercredi soir sur le réseau social X. (AFP)
"Une 'reconnaissance unilatérale' d'un Etat palestinien fictif, par n'importe quel pays, dans la réalité que nous connaissons tous, sera une récompense pour le terrorisme et un coup de pouce pour le Hamas", a affirmé M. Saar mercredi soir sur le réseau social X. (AFP)
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  • Une reconnaissance de l'Etat palestinien par la France pourrait intervenir en juin, selon le président Emmanuel Macron,
  • "Une 'reconnaissance unilatérale' d'un Etat palestinien fictif, par n'importe quel pays, dans la réalité que nous connaissons tous, sera une récompense pour le terrorisme et un coup de pouce pour le Hamas"

JERUSALEM: Une reconnaissance de l'Etat palestinien par la France, qui pourrait intervenir en juin, selon le président Emmanuel Macron, serait "une récompense pour le terrorisme", a estimé le ministre israélien des Affaires étrangères, Gideon Saar.

"Une 'reconnaissance unilatérale' d'un Etat palestinien fictif, par n'importe quel pays, dans la réalité que nous connaissons tous, sera une récompense pour le terrorisme et un coup de pouce pour le Hamas", a affirmé M. Saar mercredi soir sur le réseau social X. "Ce genre d'actions n'apportera pas la paix, la sécurité et la stabilité dans notre région, mais l'inverse: elles ne feront que les éloigner davantage".

 


Saudi Aramco découvre 14 nouveaux champs pétroliers et gaziers

  Les découvertes comprennent six champs pétroliers, deux réservoirs de pétrole, deux champs de gaz naturel et quatre réservoirs de gaz naturel. (Reuters)
 Les découvertes comprennent six champs pétroliers, deux réservoirs de pétrole, deux champs de gaz naturel et quatre réservoirs de gaz naturel. (Reuters)
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  • L'Arabie saoudite conforte sa position de leader mondial de l'énergie
  • Dans la province orientale, le champ pétrolier de Jabu a été identifié après que du pétrole brut arabe très léger se soit écoulé au rythme de 800 barils par jour du puits Jabu-1

RIYADH : Saudi Aramco a fait une série de découvertes révolutionnaires de pétrole et de gaz dans la province orientale et le quartier vide, consolidant ainsi la position de l'Arabie saoudite en tant que leader mondial de l'énergie.

Annoncées mercredi par le ministre de l'Énergie, le prince Abdulaziz bin Salman, ces découvertes comprennent six champs pétroliers, deux réservoirs de pétrole, deux champs de gaz naturel et quatre réservoirs de gaz naturel, mettant ainsi en évidence le vaste potentiel d'hydrocarbures du Royaume, qui ne cesse de croître.

Dans la province orientale, le champ pétrolier de Jabu a été identifié après que du pétrole brut arabe très léger se soit écoulé au rythme de 800 barils par jour du puits Jabu-1.

Une autre découverte notable a été faite dans le champ de Sayahid, où du brut très léger s'est écoulé du puits Sayahid-2 à un taux de 630 bpj. Le champ d'Ayfan a également montré des résultats prometteurs, le puits Ayfan-2 produisant 2 840 bpj de brut très léger et environ 0,44 million de pieds cubes standard de gaz par jour.

Une exploration plus poussée a confirmé l'existence du réservoir de Jubaila dans le champ de Berri, où le puits Berri-907 a produit du brut léger à un rythme de 520 bpj, ainsi que 0,2 million de pieds cubes standard de gaz par jour. En outre, le réservoir Unayzah-A dans le champ Mazalij a produit du brut léger de première qualité à partir du puits Mazalij-64 à un taux de 1 011 bpj, associé à 0,92 million de pieds cubes de gaz par jour.

Au cours du trimestre vide, le champ de Nuwayr a produit du brut arabe moyen à 1 800 bpj à partir du puits Nuwayr-1, ainsi que 0,55 million de pieds cubes de gaz par jour. Le champ de Damdah, exploité par le puits Damda-1, a produit du brut moyen à partir du réservoir Mishrif-C, à raison de 200 b/j, et du brut très léger à partir du réservoir Mishrif-D, à raison de 115 b/j. Le champ de Qurqas a également produit du brut moyen à 210 bpj à partir du puits Qurqas-1.

En ce qui concerne le gaz naturel, des découvertes notables ont été faites dans la province orientale. Du gaz a été trouvé dans le réservoir Unayzah B/C du champ Ghizlan, le puits Ghizlan-1 produisant 32 millions de pieds cubes de gaz par jour et 2 525 barils de condensat. Dans le champ d'Araam, le puits Araam-1 a produit 24 millions de pieds cubes de gaz par jour et 3 000 barils de condensat. Du gaz non conventionnel a également été découvert dans le réservoir Qusaiba du champ Mihwaz, où le puits Mihwaz-193101 a produit 3,5 millions de pieds cubes par jour et 485 barils de condensat.

Dans le quartier vide, d'importants flux de gaz naturel ont été enregistrés dans le champ de Marzouq, avec 9,5 millions de pieds cubes par jour en provenance du réservoir Arab-C et 10 millions de pieds cubes en provenance du réservoir Arab-D. En outre, le réservoir Upper Jubaila a produit 1,5 million de pieds cubes de gaz par jour à partir du même puits.

Le prince Abdulaziz a souligné l'importance de ces découvertes, notant qu'elles contribuent à consolider le leadership de l'Arabie saoudite dans le secteur mondial de l'énergie et à renforcer le potentiel du Royaume en matière d'hydrocarbures.

Ces découvertes devraient stimuler la croissance économique, renforcer la capacité de l'Arabie saoudite à répondre efficacement à la demande énergétique nationale et internationale et soutenir les objectifs de durabilité à long terme du pays. Elles s'alignent sur les objectifs de la Vision 2030, qui vise à maximiser la valeur des ressources naturelles et à assurer la sécurité énergétique mondiale.