Féminicide de Mérignac: la mission d'inspection pointe «une suite de défaillances»

Des fleurs déposées en hommage à la victime (Photo, AFP)
Des fleurs déposées en hommage à la victime (Photo, AFP)
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Publié le Mercredi 12 mai 2021

Féminicide de Mérignac: la mission d'inspection pointe «une suite de défaillances»

  • Gérald Darmanin a annoncé dans l'après-midi qu'il proposerait avec Marlène Schiappa, lundi au Premier ministre, la «création d'un fichier» sur le sujet des violences intrafamiliales
  • Ces bracelets «n'ont pas vocation à rester dans les tiroirs», avait déclaré Eric Dupond-Moretti après le meurtre de Mérignac

PARIS: La mission d'inspection diligentée après le féminicide de Mérignac (Gironde) a pointé « une suite de défaillances » dans le suivi du conjoint violent et récidiviste, dans un rapport d'étape cité mercredi par les ministères de la Justice et de l'Intérieur.  

La semaine dernière, dans cette ville située près de Bordeaux, un homme condamné pour violences conjugales à une peine de prison aménagée, avait tiré plusieurs coups de feu sur sa femme, avant de la brûler vive en pleine rue. Ce meurtre a suscité une vive émotion.  

Les ministères de la Justice et de l'Intérieur avaient déclenché aussitôt une mission d'inspection pour étudier, notamment, les conditions de remise en liberté et de suivi de cet homme.  

Le rapport d'étape de la mission « révèle une suite de défaillances qui peut être reprochée à différents acteurs dans la communication et la coordination entre les services », ont annoncé les ministères dans un communiqué. Ils ajoutent que le rapport définitif, qui proposera des mesures pour « y remédier », « devrait être remis le 10 juin » et rendu public.   

La mission devra déterminer si ces dysfonctionnements ont eu lieu « entre les différents services, ou à l'intérieur des services, ou s’il y a des responsabilités individuelles », a précisé une source gouvernementale.  

Gérald Darmanin a ainsi annoncé dans l'après-midi qu'il proposerait avec Marlène Schiappa, lundi au Premier ministre, la « création d'un fichier » sur le sujet des violences intrafamiliales.  

Ce fichier aura pour but « d'assurer le recensement des incidents et les mesures prises » en cas de violences. « Il permettra à chaque intervenant (forces de l’ordre, justice, préfet) de disposer de la totalité de l’historique » d'un dossier « pour décider des actions à engager », a précisé l'entourage du ministre.  

Un casier judiciaire chargé   

Le mardi 4 mai à Mérignac, Mounir B., 44 ans, déjà emprisonné pour violences conjugales en 2020, a poursuivi dans la rue sa femme, Chahinez, 31 ans, mère de trois enfants. Il lui a tiré plusieurs coups de feu dans les jambes, avant de l'asperger d'un liquide inflammable alors qu'elle était encore en vie et de l'enflammer.  

Il a ensuite incendié le domicile de la victime.  

L'homme, qui a la double nationalité franco-algérienne, avait un casier judiciaire chargé. En juin 2020, il avait été condamné à un an et demi de prison, dont 9 mois avec sursis, pour « violences volontaires par conjoint » en récidive, sur son épouse.  

Il avait été remis en liberté en décembre avec, entre autres, l'interdiction d'entrer en contact avec sa femme, condition qu'il n'avait pas respectée. Elle avait porté plainte mi-mars au commissariat de Mérignac pour une nouvelle agression. Mais l'homme, recherché, était resté « introuvable », selon les autorités.  

Or il s'est ensuite présenté deux fois aux convocations de l'administration pénitentiaire, sans être inquiété.  

La victime n'était pas non plus équipée d'un téléphone grave danger, qui permet aux femmes d'appeler à tout moment les secours via une touche dédiée.   

L'homme n'était par ailleurs pas équipé d'un bracelet électronique anti-rapprochement, un dispositif introduit en France en octobre dernier.  

Ces bracelets « n'ont pas vocation à rester dans les tiroirs », avait déclaré Eric Dupond-Moretti après le meurtre de Mérignac. Les 1 000 bracelets dont dispose le ministère peinent à être utilisés par les juridictions, et seuls 45 hommes en étaient équipés début mai.   

« Ce drame et cette inspection des services doivent permettre une concertation entre les administrations, les associations et le Barreau », a réagi Me Solène Roquain-Bardet, qui était l'avocate de Chahinez depuis février dernier.  

Coté police, Eric Marrocq, secrétaire régional Nouvelle-Aquitaine du syndicat Alliance, a indiqué n'être « pas surpris » par les conclusions du rapport d'étape, en soulignant que si les enquêteurs ont des « contacts » avec l'administration judiciaire, « il n’y a pas une réelle coopération » qui permette de leur faire redescendre toutes les informations.   

De son côté, l'Union syndicale des magistrats a rappelé dans un communiqué son soutien aux magistrats bordelais et redit qu'ils « travaillent tout comme la police et les services d’insertion, dans un contexte d'urgence et de manque de moyens permanent, qui ne peut être ignoré de l'inspection et du gouvernement ». 


A Marseille, Notre-Dame de la Garde, symbole de la ville, se refait une beauté

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  • "C'est la chance d'une vie" d'avoir pu étudier "depuis la fin des années 1990 jusqu'à aujourd'hui" cette basilique, raconte l'architecte en charge des travaux de redorure et de restauration, Xavier David
  • Après l'installation pendant plusieurs semaines d'un échafaudage enveloppé d'une bâche thermosoudée, les travaux porteront à la fin de l'été sur la surface de la statue, dont la dorure a été abîmée par le mistral, l'air marin et la pollution industrielle

MARSEILLE: Cent mètres carrés de feuilles d'or à appliquer derrière un échafaudage surplombant la baie de Marseille, dans le sud de la France: un chantier monumental s'apprête à démarrer à Notre-Dame de la Garde pour redonner son éclat à la "Bonne Mère", statue de la vierge à l'enfant emblématique de la ville.

"C'est la chance d'une vie" d'avoir pu étudier "depuis la fin des années 1990 jusqu'à aujourd'hui" cette basilique, raconte l'architecte en charge des travaux de redorure et de restauration, Xavier David.

"On est enfin arrivé au plus haut, au plus précieux, au plus important", ajoute-t-il à propos de la redorure de la statue haute de 11,2 mètres et dont la couronne, à 225 mètres au-dessus de la Méditerranée, est le point culminant de la deuxième ville de France.

Pour évaluer avec précision les travaux, prévus de février à décembre, Xavier David a notamment descendu en rappel les quatre versants de la vierge dorée.

"Il faut voir aussi avec la main, on ne peut pas seulement voir avec l'oeil", explique celui qui arpente depuis plusieurs décennies l'étroit escalier en colimaçon situé dans les entrailles de la "Bonne-Mère", au sommet duquel on peut observer, par une trappe au milieu de la couronne de la statue, toute la ville de Marseille, sa baie et ses collines.

Après l'installation pendant plusieurs semaines d'un échafaudage enveloppé d'une bâche thermosoudée, les travaux porteront à la fin de l'été sur la surface de la statue, dont la dorure a été abîmée par le mistral, l'air marin et la pollution industrielle.

"La redorure de la statue a lieu à peu près tous les 30 ans", explique à l'AFP le père Olivier Spinosa, recteur du sanctuaire.

"Peu de personnel" 

Et de rappeler que la "Bonne Mère" est "véritablement une statue qui rassemble parce que, quand on arrive à Marseille, on la voit de loin, parce que, un jour ou l'autre, beaucoup de Marseillais se sont tournés vers elle, pour retrouver un peu de souffle, un peu d'espérance, de la joie".

"La vierge, c'est la mère, c'est l'enfant, c'est très méditerranéen, c'est l'amour, donc voilà, je crois que rien que pour ça, il faut la redorer", s'enthousiasme Nicole Leonetti, une retraitée marseillaise en visite à la basilique.

En amont de ce chantier de près de 2,5 millions d'euros, le diocèse de Marseille, propriétaire de l'édifice, a lancé une campagne de dons, proposant aux particuliers de financer une des 30.000 feuilles d'or nécessaires.

Le diocèse a également reçu le soutien de mécènes, comme l'armateur CMA CGM du milliardaire Rodolphe Saadé, basé à Marseille, ou encore le club de foot Olympique de Marseille et le groupe de spiritueux Pernod Ricard.

Lors du lancement de la campagne en mai, le cardinal de la ville, Jean-Marc Aveline, avait insisté sur "l'importance symbolique de Notre-Dame de la Garde", assurant que la "Bonne Mère" évoquait aux Marseillais des valeurs d'accueil et de dignité.

Marseille est "une ville où la population, pour la plupart, est arrivée d'ailleurs (...) à cause de divers problèmes de guerre, de famine, de misère, de corruption", avait détaillé le cardinal.

Le chantier ne concernera pas seulement la surface de la statue, mais aussi sa structure métallique ou encore les anges du clocher.

"Il y aura peu de personnel, seulement des compagnons très pointus, très compétents qui vont travailler sur la pierre, d'autres sur le fer, avant l'arrivée des doreurs" au mois d'août, explique Xavier David.

Une douzaine de doreurs travailleront "dans une sorte d'atmosphère stérile" à l'intérieur de l'échafaudage recouvert de la bâche.

La statue a été réalisée au XIXe siècle en "galvanoplastie", qui consiste à plonger un moule en plâtre dans un bain de cuivre.

Elle est la plus grande au monde réalisée avec cette technique, "qui donne en sculpture le travail le plus fin et le plus pérenne, puisque 140 ans plus tard, cette statue est encore parfaitement intacte", explique l'architecte. "A la condition qu'on lui apporte un soin particulier tous les 25-30 ans."


Paris appelle les forces rwandaises à «quitter instamment la RDC»

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  • "La souveraineté et l’intégrité territoriale de la RDC ne sont pas négociables", a déclaré à la presse le porte-parole de la diplomatie française Christophe Lemoine, selon qui le ministre Jean-Noël Barrot est attendu à Kigali après s'être rendu à Kinshasa
  • Dans la capitale congolaise, M. Barrot s'est entretenu dans la matinée avec le président Félix Tshisekedi avant de s'envoler pour Kigali où il doit rencontrer Paul Kagame

PARIS: Paris appelle les forces rwandaises à "quitter instamment" la République démocratique du Congo et le groupe armé M23 qu'elles soutiennent à "se retirer immédiatement des territoires dont il a pris le contrôle", a affirmé jeudi le ministère des Affaires étrangères.

"La souveraineté et l’intégrité territoriale de la RDC ne sont pas négociables", a déclaré à la presse le porte-parole de la diplomatie française Christophe Lemoine, selon qui le ministre Jean-Noël Barrot est attendu à Kigali après s'être rendu à Kinshasa.

Dans la capitale congolaise, M. Barrot s'est entretenu dans la matinée avec le président Félix Tshisekedi avant de s'envoler pour Kigali où il doit rencontrer Paul Kagame.

Comme l'avait fait Emmanuel Macron lors d'un échange téléphonique avec son homologue rwandais il y a quelque jours, le chef de la diplomatie française, "redira cette position: le retrait des troupes rwandaises" du territoire de la RDC, selon Christophe Lemoine.

La démarche diplomatique française s'inscrit "en soutien aux processus" de Luanda et de Nairobi", des médiations conduites par l'Angola et le Kenya, respectivement au nom de l'Union africaine et de la Communauté des États d'Afrique de l'Est, a-t-il précisé.

Le groupe armé antigouvernemental M23 a pris le contrôle de Goma, grande ville de plus d'un million d'habitants, à l'issue d'une offensive éclair de quelques semaines au côté de troupes rwandaises. Il a indiqué jeudi qu'il continuerait sa "marche de libération jusqu'à Kinshasa".


Larcher au PS: «censurer à nouveau le gouvernement» serait «irresponsable»

Le président du Sénat français Gérard Larcher (C) s'exprime après le discours du Premier ministre français François Bayrou (non vu) au Sénat, la chambre haute du parlement français, à Paris le 15 janvier 2025. (AFP)
Le président du Sénat français Gérard Larcher (C) s'exprime après le discours du Premier ministre français François Bayrou (non vu) au Sénat, la chambre haute du parlement français, à Paris le 15 janvier 2025. (AFP)
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  • Le président LR du Sénat Gérard Larcher a appelé jeudi les socialistes à "la responsabilité", car "censurer à nouveau le gouvernement" serait "une idée irresponsable"
  • Si la commission mixte paritaire, composée de sept députés et sept sénateurs, parvient à s'entendre jeudi ou vendredi, le texte de compromis reviendra au vote à l'Assemblée lundi et au Sénat mardi

PARIS: Le président LR du Sénat Gérard Larcher a appelé jeudi les socialistes à "la responsabilité", car "censurer à nouveau le gouvernement" serait "une idée irresponsable", alors qu'une réunion cruciale pour trouver un compromis entre Assemblée et Sénat sur le projet de budget de l'État doit s'ouvrir à 9h30.

"Il faut qu'ils mesurent leur responsabilité vis-à-vis du pays", a déclaré Gérard Larcher sur France 2. "Est-ce qu'on peut continuer à être sans budget, avec les conséquences que ça a au quotidien pour les citoyens, pour les collectivités territoriales, pour le monde économique?", a-t-il interrogé.

Si la commission mixte paritaire, composée de sept députés et sept sénateurs, parvient à s'entendre jeudi ou vendredi, le texte de compromis reviendra au vote à l'Assemblée lundi et au Sénat mardi. Dans la chambre basse, le Premier ministre François Bayrou devrait faire usage du 49 alinéa 3 de la Constitution, pour le faire adopter sans vote et donc s'exposer à une motion de censure des députés.

"Est-ce qu'on peut continuer à jouer de cette manière? Je pense que les socialistes sont des gens responsables et qu'à un moment ou un autre, ils marqueront  clairement qu'ils ne sont pas d'accord avec ce budget", a défendu le président du Sénat. "Mais l'idée de censurer à nouveau le gouvernement m'apparaît une idée irresponsable".

Interrogé sur le point d'achoppement spécifique de l'aide médicale d'État (AME) avec la gauche mais aussi les macronistes, qui appartiennent à la coalition gouvernementale, Gérard Larcher a souhaité que la réduction de son enveloppe par le Sénat ne soit pas "caricaturée".

"Bien entendu, les soins d'urgence, les grossesses, la prévention, les vaccins, tout ceci est maintenu", a-t-il assuré, "mais nous réduisons l'enveloppe de l'aide médicale d'État et nous mettons sous condition d'avis médical un certain nombre d'interventions".

La droite souhaite diminuer de 200 millions les crédits alloués à l'AME réservée aux étrangers en situation irrégulière. In fine, la version commune proposée devrait acter cette réduction, selon une source parlementaire.