STRASBOURG: Le cinéma strasbourgeois l'Odyssée, l'un des plus anciens de France, a présenté mardi son nouvel équipement en purificateurs d'air, un investissement conséquent pour l'établissement qui espère ainsi convaincre les spectateurs de revenir dans les salles obscures lors de la réouverture la semaine prochaine.
« A ma connaissance, nous sommes la première salle de cinéma en France à nous équiper en purificateurs d'air », a affirmé, lors d'une conférence de presse, le directeur et programmateur, Faruk Gunaltay.
Dans la grande salle théâtrale de l'établissement, au pied du rideau de velours datant de 1914, deux grosses machines noires émettent en continu un bruit sourd de soufflerie. Deux autres sont à l'arrière de la salle, une au balcon, une dans la petite salle de projection et une dernière dans le hall d'entrée.
Ces sept purificateurs d'air, sur lesquels il est écrit très visiblement «Ici les virus et les aérosols se trouvant dans l'air sont filtrés », ont coûté au cinéma 25.400 euros.
« Ils permettent de refiltrer l'air six fois par heure », a expliqué Faruk Gunaltay, assurant que le souffle des machines ne s'entend plus avec le volume sonore des projections.
Avec une programmation de films classiques et de films européens plus ou moins connus, « l'Odyssée étant un cinéma très particulier a intérêt à faire revenir son public en jouant sur tous les leviers à la fois: sa programmation mais aussi mettre l'accent sur la sécurité », a considéré Jean-Paul Costa, ancien président de la Cour européenne des droits de l'Homme et désormais président de l'association qui gère l'Odyssée sur délégation de service public de la municipalité.
L'installation de purificateurs « devrait avoir un effet bénéfique sur l'incitation des spectateurs et spectatrices à revenir au cinéma », a-t-il estimé.
Car, après 299 jours de fermeture, s'il est bien entendu « très heureux » de la réouverture des cinémas le 19 mai, Faruk Gunaltay s'attend aussi à un « parcours du combattant ».
Entre l'arrivée de l'été, l'Euro de foot, le couvre-feu et l'appréhension du virus persistante pour certains, « il n'est pas sûr que les gens se précipitent dans les salles de cinéma », craint le directeur de l'Odyssée.
« C'est pour cette raison qu'il nous a semblé important de faire cet effort de nous équiper en purificateurs d'air, car ce qui nous tient à coeur c'est la sécurité sanitaire du public et du personnel », a-t-il argumenté.