LA MECQUE : Le village d'Al-Qassar, situé à 5 kilomètres du gouvernorat de Farasan, représente depuis longtemps un centre d'intérêt pour les habitants des îles Farasan, qui entretiennent une relation continue avec cet endroit.
Ce lien se manifeste particulièrement en été, lorsque les gens migrent vers ce village pour fuir la chaleur.
En effet, cela fait plus de 50 ans que les maisons historiques d'Al-Qassar accueillent des cérémonies vibrantes. Leurs murs sont construits avec des pierres, leurs toits avec des feuilles de palmier, des coquillages ainsi que de belles écritures arabes les ornant.
L'historien et poète saoudien Ibrahim Moftah explique qu'Al-Qassar compte parmi les premiers villages habités de la péninsule arabique depuis des centaines d'années. Selon lui, ce village se caractérise par son climat tempéré, par ses palmiers abondants et ses puits frais ainsi que par son histoire riche en événements.
« Farasan était un îlot désert à tous égards. Comme les Jizanis ont le goût du changement, ils se rendaient à Al-Qassar pour se changer les idées », explique-t-il à Arab News.
Au début du mois d'avril, ajoute-t-il, le village attire tous ceux qui recherchent un climat modéré et de l'eau potable. « On trouve l'eau à Al-Qassar à une profondeur de six mètres, contre 23 mètres à Farasan.
Par le passé, les voyages vers le village d'Al-Qassar se faisaient en grande partie pendant la saison du « Shaddah », comme l'appellent les habitants de Farasan, au cours de laquelle les familles se déplacent à dos de chameau.
Les habitants de Farasan attendent l’été pour célébrer les mariages. Ils se rendent donc à Al-Qassar où il fait frais pendant la saison du Shaddah.
Les voyages vers ce village se faisaient en deux étapes : un voyage le matin pour la mariée, qui transportait eau et caisses à dos de chameau, sur fond de musique, et un second voyage, l'après-midi pour les familles.
« Les habitants de Farasan avaient l'habitude d'accueillir les nouvelles mariées qui arrivaient à Al-Qassar d'une manière unique, surtout si la mariée en était à la première année de son mariage. Ils l'accueillaient au milieu des chants et des chansons de joie », précise M. Moftah. « On choisit un chameau calme et dressé qu'on orne ensuite de perles et de soie, ainsi que de clochettes en cuivre qu'on fixe à ses chevilles pour qu'il émette un son en marchant ».
POINTS FORTS
- Cela fait plus de 50 ans que les maisons historiques d'Al-Qassar accueillent des cérémonies vibrantes. Leurs murs sont construits avec des pierres, leurs toits avec des feuilles de palmier, des coquillages ainsi que de belles écritures arabes les ornant.
- Par le passé, les voyages vers le village d'Al-Qassar se faisaient en grande partie pendant la saison du « Shaddah », comme l'appellent les habitants de Farasan, au cours de laquelle les familles se déplacent à dos de chameau.
- Les habitants de Farasan attendent l’été pour célébrer les mariages. Ils se rendent donc à Al-Qassar où il fait frais pendant la saison du Shaddah.
D'après M. Moftah, avant que la mariée ne parte pour Al-Qassar, « les jeunes femmes se rassemblent dans la maison de la mariée et chantent, puis elles partent derrière la mariée. Les chameaux transportent aussi des caisses en bois provenant d'Aden et fabriquées en Inde ; elles sont remplies de vêtements et de parfums précieux. C'est la demoiselle d'honneur qui accompagne la mariée ; toutes deux sont en général du même poids. Hommes et femmes se tiennent debout de part et d'autre pour saluer le cortège de la mariée ».
La mariée est ensuite reçue à Al-Qassar avec des cruches d'eau et des chants.
Cependant, M. Moftah raconte que « les chameaux n'existent plus à Farasan » et que « la vie a changé et ces traditions ont disparu voilà 50 ans ». En effet, les voitures, les maisons modernes et les climatiseurs sont désormais monnaie courante à Al-Qassar qui a perdu son statut de lieu d'évasion ou de refuge. Il abrite désormais des « maisons désertes et des souvenirs ».
Selon l'historien saoudien, les festivals officiels et l'essor du tourisme ont été « injustes» vis-à-vis l'histoire du village d'Al-Qassar, dans la mesure où les traditions les plus anciennes n'étaient pas représentées de manière appropriée. « La région a perdu l'une de ses plus belles traditions culturelles ».
Le guide touristique saoudien Yahya Abbas explique que le village d'Al-Qassar est composé d'anciennes constructions et se situe au sud de l'île de Farasan. Il comprend près de 400 maisons bâties avec des branches d'arbres, des petites pierres et du sable « pour éviter les fuites d'eau ».
Selon lui, « l'histoire de ce village remonte à l'époque romaine, et il possède des écrits et des dessins qui remontent à l'époque himyarite. Le village passe pour la plus grande oasis de palmiers de la région et regorge de puits d'eau fraîche ».
M. Abbas affirme qu'Al-Qassar attire désormais les touristes désireux de découvrir son histoire et celle des îles Farasan, et de contempler ses anciennes maisons.
Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com.