MADRID: Le chef du mouvement indépendantiste sahraoui Front Polisario, hospitalisé en Espagne et qui fait l'objet d'une plainte pour «tortures», a été cité à comparaître le 1er juin devant la justice espagnole, a indiqué vendredi un porte-parole du tribunal de l'Audience nationale.
Brahim Ghali «est cité à comparaître le 1er juin», a confirmé à l'AFP le porte-parole de cette haute juridiction basée à Madrid, mettant fin à plusieurs jours de confusion.
Une source directement impliquée dans l'affaire avait assuré lundi à l'AFP que M. Ghali avait été cité à comparaître mercredi, une nouvelle également publiée par de nombreux médias espagnols. Mais mercredi, l'Audience nationale avait démenti cette information.
Le chef du Polisario doit être entendu par la justice après une plainte pour «tortures» déposée par Fadel Breika, dissident naturalisé espagnol du Front Polisario.
Selon le porte-parole de l'Audience nationale, la police a pu vérifier l'identité de la personne admise dans un hôpital de Logroño, dans le nord du pays, et confirmer ainsi qu'il s'agissait bien de Brahim Ghali. Son audition le 1er juin dépendra de son état de santé, a encore dit ce porte-parole.
L'hebdomadaire français Jeune Afrique avait affirmé que le chef du Polisario avait été hospitalisé d'urgence le 21 avril à Logroño sous un nom d'emprunt algérien.
Selon l'entourage de Brahim Ghali, celui-ci est en convalescence après avoir été soigné du Covid-19.
Le gouvernement espagnol a confirmé avoir accueilli en Espagne le chef du Polisario, âgé de 71 ans, «pour des raisons strictement humanitaires, afin de recevoir des soins médicaux». Le Maroc avait alors convoqué l'ambassadeur espagnol à Rabat pour exprimer son «exaspération».
Le conflit au Sahara occidental, ancienne colonie espagnole classée «territoire non autonome» par les Nations unies en l'absence d'un règlement définitif, oppose depuis plus de 45 ans le Maroc au Front Polisario, soutenu par l'Algérie.
Le Polisario réclame un référendum d'autodétermination alors que Rabat, qui considère le Sahara comme une «cause nationale», propose une autonomie sous sa souveraineté.