MADRID: Le chef du Front Polisario, Brahim Ghali, hospitalisé en Espagne et faisant l'objet d'une plainte pour «tortures», est convoqué mercredi devant la justice, a-t-on appris lundi de source judiciaire.
Le chef des indépendantistes sahraouis, dont l'hospitalisation en Espagne a provoqué l'«exaspération» du Maroc, a été convoqué par la justice espagnole en raison d'une plainte déposée par Fadel Breika, dissident naturalisé espagnol du Front Polisario, selon la même source.
La justice ignore toutefois si le chef du Polisario, souffrant du Covid-19 selon son entourage, sera en état de se rendre au tribunal.
Il se trouve depuis la dernière semaine d'avril hospitalisé à Logroño (nord), selon la presse locale.
Le Maroc avait convoqué le 24 avril l'ambassadeur espagnol à Rabat pour exprimer son «exaspération» suite à cette hospitalisation.
Le ministère espagnol des Affaires Etrangères avait souligné que le chef du Polisario avait été «transféré en Espagne pour des raisons strictement humanitaires afin de recevoir des soins médicaux».
M. Ghali était soigné et se rétablissait après avoir contracté le Covid-19, avaient précisé les indépendantistes sahraouis.
Trois sahraouis – ayant vécu dans les camps de réfugiés de Tindouf, en Algérie, et accusant Brahim Ghali de «violation de droits humains» et «tortures» – avaient appelé les autorités espagnoles à le traduire en justice, dans une vidéo relayée par des médias marocains.
Le Sahara occidental, classée «territoire non autonome» par les Nations unies en l'absence d'un règlement définitif, oppose depuis 45 ans le Maroc au Front Polisario, soutenu par l'Algérie.
Après presque 30 ans de cessez-le-feu, les hostilités entre Polisario et le Maroc ont repris mi-novembre après le déploiement de troupes marocaines à l'extrême sud du Sahara occidental pour déloger des indépendantistes qui bloquaient la seule route vers l'Afrique de l'Ouest.
Les négociations quadripartites impliquant le Maroc, le Polisario, l'Algérie et la Mauritanie sont au point mort depuis la démission du dernier émissaire de l'ONU Horst Kohler en mai 2019.
Le Maroc veut une «autonomie sous contrôle» du territoire. Tandis que le Polisario réclame un référendum d'autodétermination.
Dans sa dernière résolution publiée en octobre 2020, le Conseil de sécurité de l'ONU a appelé les parties prenantes à la reprise des négociations «en vue de parvenir à une solution politique juste» pour «l'autodétermination du peuple du Sahara occidental».