Les Tunisiens ont peur et vivent dans la peur. Ils ont peur pour leur santé, pour leurs emplois, pour leurs économies, pour leur sécurité, pour leurs parents et leurs enfants. Ils ont peur de tout et pour tous. Ils n’ont plus confiance en l’avenir. Et ils ne font plus confiance à ceux qui gèrent les affaires de l’Etat. Car tout, au pays du Jasmin, va de travers. Avec des bourses écornées et un pouvoir d’achat érodé, même le Ramadan est devenu une source de pression qui vient ajouter une nouvelle couche de soucis à leur quotidien. C’est une époque de peur lancinante, où les citoyens se sentent plus ou moins abandonnés, livrés à leur sort. Mais cette peur au ventre s’accompagne d’une gronde. Une colère intérieure qui se lit sur tous les visages des citoyens. Pour la première fois depuis l’indépendance, jeunes et vieux partagent les mêmes tracas. Pour la première fois, chômeurs, actifs et retraités partagent le même sentiment d’injustice.
En plein printemps, cette saison où la vie fait le plein, c’est dans un état de déprime générale que le pays est plongé. C’est dans cette saison où tout ce qui peut bouger bouge et tout ce qui peut pousser pousse et durant laquelle les arbres s’habillent et les fleurs se montrent, que les Tunisiens vivent l’angoisse, le stress et la crainte.
NDLR: Mosaïque est une revue de presse qui offre au lecteur un aperçu sélectif et rapide des sujets phares abordés par des quotidiens et médias de renommée dans le monde arabe. Arab news en français se contente d’une publication très sommaire, revoyant le lecteur directement vers le lien de l’article original. L’opinion exprimée dans cette page est propre à l’auteur et ne reflète pas nécessairement celle d’Arab News en français.