D'ExxonMobil à Eni, les majors pétrolières prospèrent avec le rebond des cours

ExxonMobil et Chevron n'ont pas prévu pour l'instant de faire remonter fortement leurs dépenses d'investissement. (Photo, AFP)
ExxonMobil et Chevron n'ont pas prévu pour l'instant de faire remonter fortement leurs dépenses d'investissement. (Photo, AFP)
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Publié le Samedi 01 mai 2021

D'ExxonMobil à Eni, les majors pétrolières prospèrent avec le rebond des cours

  • Ce rebond remplit les poches des pétroliers: ExxonMobil a gagné 2,7 milliards de dollars entre janvier et mars
  • Les cinq plus grandes compagnies privées du monde avaient cumulé des pertes nettes de 77 milliards de dollars l'an dernier

NEW YORK: ExxonMobil et Chevron aux Etats-Unis, Eni en Italie, ont tous annoncé vendredi avoir remonté la pente au premier trimestre, après des pertes abyssales en 2020, grâce à la remontée des prix du baril d'or noir.

Certains pays allégeant les restrictions liées à la pandémie et les campagnes de vaccination s'accélérant, l'activité économique reprend de la vigueur et dans son sillage, la demande en énergie.

Les cours du pétrole en profitent à plein: le baril de Brent de la mer du Nord a atteint en moyenne 61,1 dollars au cours du trimestre, contre 50,1 dollars un an auparavant et 44,2 dollars au quatrième trimestre de 2020.

Ce rebond remplit les poches des pétroliers: ExxonMobil a gagné 2,7 milliards de dollars entre janvier et mars, Chevron 1,38 milliard de dollars et Eni 856 millions d'euros.

La tendance était la même pour d'autres géants européens du pétrole qui ont diffusé leurs résultats ces derniers jours, avec de gros profits pour BP (4,7 milliards de dollars), Shell (5,7 milliards de dollars) ou encore Total (3,3 milliards de dollars).

Cette embellie est alimentée par la hausse des cours mais aussi par des réductions de coûts passant parfois par des licenciements massifs et par la baisse drastique des investissements. 

Toutes ces entreprises «poussent probablement un gros soupir de soulagement face au revirement des prix sur le marché, sur lesquels elles n'ont pas vraiment de contrôle», a relevé Stewart Glickman, spécialiste du secteur pétrolier pour le cabinet CFRA.

Les cinq plus grandes compagnies privées du monde (BP, Chevron, ExxonMobil, Shell et Total) avaient cumulé des pertes nettes de 77 milliards de dollars l'an dernier.

«Pendant toute cette période, nous n'avons jamais perdu de vue les fondamentaux à long terme de notre activité», a souligné le PDG d'ExxonMobil Darren Woods lors d'une conférence téléphonique. «Nous savions que les économies se rétabliraient, que les populations et le niveau de vie continueraient de croître, ce qui entraînerait finalement la demande pour nos produits et une reprise du secteur.»

Face aux investisseurs activistes

Eni a quand même fait part de prudence pour les mois à venir, estimant que «le rééquilibrage du marché mondial du pétrole et la reprise de la consommation de carburant en 2021 sont soumis à un risque continu lié à l'impact de la pandémie de Covid-19 sur un certain nombre de grandes économies mondiales».

Le bond des cours du pétrole et du gaz naturel a en tout cas permis à ExxonMobil et Chevron de compenser les difficultés dans le raffinage, l'activité consistant à transformer les produits bruts en essence, diesel ou kérosène. 

Les marges y «restent sous leur moyenne des 10 dernières années en raison d'une offre trop abondante et de niveaux de stocks élevés», a souligné ExxonMobil qui a perdu de l'argent dans cette activité au cours des quatre derniers trimestres.

Chevron aussi en pâtit, ses activités de raffinage lui ayant rapporté 5 millions de dollars au premier trimestre, contre 1,1 milliard sur la même période en 2020. 

Les deux groupes américains ont également perdu de l'argent à cause de la vague de froid qui s'est abattu en février dans le sud des Etats-Unis. Elle a entravé l'extraction de pétrole et de gaz et l'activité des raffineries situées le long des côtes du Golfe du Mexique pendant plusieurs jours. 

ExxonMobil et Chevron n'ont pas prévu pour l'instant de faire remonter fortement leurs dépenses d'investissement, «sans doute pour se donner le temps de réduire leur endettement», a avancé M. Glickman. 

Les majors américaines restent aussi en retrait par rapport à leurs homologues européennes sur leurs investissements dans les énergies renouvelables. 

«ExxonMobil dit en gros que pour lutter contre le changement climatique, ils préfèrent se concentrer sur des activités adjacentes à leur coeur de métier» comme la capture du carbone, a relevé M. Glickman. 

«Sous la pression d'investisseurs activistes, ils essaient quand même d'expliquer un peu mieux ce qu'ils font aux marchés», a-t-il ajouté. 

Lors de l'assemblée générale des actionnaires le mois prochain, le groupe fera notamment face à la société Engine N°1, qui milite pour que la major pétrolière envisage plus sérieusement les énergies alternatives et a obtenu le soutien des trois plus grands fonds de pension américains.


La Bourse de Paris célèbre la suspension des droits de douane de Trump

a Bourse de Paris s'envolait de concert avec les autres principaux indices européens, euphoriques après la suspension annoncée par Donald Trump de ses droits de douane colossaux contre le reste du monde, à l’exception de la Chine. (AFP)
a Bourse de Paris s'envolait de concert avec les autres principaux indices européens, euphoriques après la suspension annoncée par Donald Trump de ses droits de douane colossaux contre le reste du monde, à l’exception de la Chine. (AFP)
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  • Vers 10H30 heure de Paris (08H30 GMT), l'indice vedette CAC 40, s'envolait (+5,36%), s'établissant à 7.230,69 points, soit un bond de 367,67 points. Depuis le 1er avril, il cède toutefois plus de 2%
  • A Francfort, le Dax décollait de 6,28%, Londres de 4,55%, Milan de 6,96% et la Bourse suisse de 5,27%

PARIS: La Bourse de Paris s'envolait de concert avec les autres principaux indices européens, euphoriques après la suspension annoncée par Donald Trump de ses droits de douane colossaux contre le reste du monde, à l’exception de la Chine.

Vers 10H30 heure de Paris (08H30 GMT), l'indice vedette CAC 40, s'envolait (+5,36%), s'établissant à 7.230,69 points, soit un bond de 367,67 points. Depuis le 1er avril, il cède toutefois plus de 2%.

A Francfort, le Dax décollait de 6,28%, Londres de 4,55%, Milan de 6,96% et la Bourse suisse de 5,27%.

Donald Trump a annoncé mercredi dans une spectaculaire volte-face qu'il allait ramener provisoirement à 10% les droits de douane imposés à la plupart des pays, si ces derniers n'ont pas riposté, à l'exception notable de la Chine.

"Les investisseurs espèrent que cette trêve de 90 jours donnera aux pays le temps de renégocier, de réorganiser les chaînes d'approvisionnement et d'atténuer le choc" des droits de douane, commente Ipek Ozkardeskaya, analyste chez Swissquote Bank.

"C’est fondamentalement positif - que les droits de douane soient finalement appliqués ou non", poursuit-elle, "mais il ne faut pas encore sabrer le champagne".

Face à la Chine, les Etats-Unis s'enfoncent dans une guerre commerciale qui enfle de plus en plus. Donald Trump a annoncé mercredi durcir les surtaxes visant Pékin en raison d'un supposé "manque de respect", les portant à un niveau vertigineux de 125%, contre 104% auparavant.

Les incertitudes devraient ainsi "persister", même si le rebond actuel "repose sur des bases solides", affirme Mme Ozkardeskaya.

Les bancaires au beau fixe

Très attaquées lors de la débâcle boursière des derniers jours, les valeurs bancaires caracolent désormais en tête avec le retour de l'appétit des investisseurs pour le risque.

Elles sont aussi portées par la stabilisation des taux d'emprunts longs des Etats après une flambée massive, un phénomène favorable à leurs marges.

Société Générale s'envolait de 9,14% à 37,50 euros, BNP Paribas décollait de 9,60% à 69,90 euros et Crédit agricole de 5,18% à 15,75 euros vers 10H30 heure de Paris.

L'industrie surfe sur la vague

La suspension des droits de douane de Donald Trump a aussi apporté un soulagement immédiat aux valeurs industrielles, l'aéronautique en tête, un cinquième des exportations de la France vers les Etats-Unis étant lié au secteur.

Airbus flambait ainsi de 7,57% à 143,58 euros, Dassault Aviation gagnait 3,69% à 292,60 euros.

Les entreprises de matériaux de constructions profitent aussi de la dynamique, avec ArcelorMittal qui s'envolait de 7,99% à 23,65 euros, et Saint-Gobain de 9,48% à 83,82 euros.

 


Arabie saoudite: croissance de 89% des installations touristiques autorisées

Le palais de Salwa à Turaif, site du patrimoine mondial de l'Unesco, illuminé la nuit, à Diriyah, en Arabie saoudite. (Shutterstock)
Le palais de Salwa à Turaif, site du patrimoine mondial de l'Unesco, illuminé la nuit, à Diriyah, en Arabie saoudite. (Shutterstock)
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  • Le porte-parole officiel du ministère du Tourisme, Mohammed Al-Rasasimah, a qualifié cette augmentation de «remarquable»
  •  Il ajoute que cette expansion s'inscrit dans le cadre d'un essor significatif du secteur touristique du Royaume

RIYAD: Le secteur du tourisme en Arabie saoudite a connu une croissance significative en 2024, le nombre d'établissements d'accueil autorisés ayant augmenté de 89% pour atteindre 4 425 dans les différentes régions du Royaume.

Dans un message publié sur X, le porte-parole officiel du ministère du Tourisme, Mohammed Al-Rasasimah, a qualifié cette augmentation de «remarquable», ajoutant qu'elle reflétait les efforts déployés «pour soutenir la croissance du secteur et renforcer son attractivité en matière d'investissement».

Il ajoute que cette expansion s'inscrit dans le cadre d'un essor significatif du secteur touristique du Royaume, stimulé par un afflux de voyageurs et par l'engagement du ministère à favoriser un environnement d'accueil de classe mondiale.

Le ministère a indiqué en mars que le nombre d'établissements hôteliers agréés à La Mecque atteindrait 1 030 à la fin de 2024, soit une augmentation de 80% par rapport à l'année précédente.

Cette augmentation place la province en tête du Royaume pour le plus grand nombre d'installations et de chambres autorisées, soulignant l'engagement de la région à améliorer l'expérience des visiteurs, a rapporté l'Agence de presse saoudienne (SPA).

Cette mesure renforce également l'engagement du ministère à protéger les droits des visiteurs et des pèlerins de la Omra qui utilisent les services d'accueil à La Mecque, dans le cadre de ses efforts continus pour améliorer la qualité des services.

«Les équipes d'inspection du ministère effectuent des visites de contrôle et d'inspection régulières tout au long de l'année pour s'assurer que tous les établissements respectent les exigences en matière de licence, détecter les violations et imposer des amendes en vertu de la loi sur le tourisme et de la réglementation des établissements d'hébergement touristique», a déclaré SPA.

Le secteur de l'hôtellerie en Arabie saoudite se développe au-delà de La Mecque. À la fin du troisième trimestre 2024, le nombre total d'établissements d'accueil autorisés dans le Royaume dépassait 3 950, soit une augmentation de 99% par rapport au troisième trimestre 2023. Le nombre de chambres autorisées a atteint 443 000, soit un bond de 107% par rapport aux 214 000 chambres enregistrées un an plus tôt.

Selon CoStar, un fournisseur mondial de données immobilières, La Mecque et Médine auront respectivement 17 646 et 20 079 chambres à divers stades de développement en 2025.

Cela intervient alors que l'Arabie saoudite a enregistré 30 millions de touristes entrants en 2024, contre 27,4 millions en 2023, selon les données du gouvernement. Le Royaume vise à attirer 150 millions de visiteurs par an d'ici à 2030 et prévoit d'augmenter la contribution du secteur du tourisme au produit intérieur brut de 6 à 10%.

L'expansion dynamique de l'Arabie saoudite dans le domaine de l'hôtellerie et du tourisme souligne son ambition de se positionner en tant que plaque tournante mondiale du voyage, en s'adressant aux visiteurs religieux et aux touristes de loisir.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Veolia, champion du dessalement durable, devrait doubler sa capacité opérée d'ici à 2030

Avec plus de 50 ans d'efforts continus, Veolia apparaît comme le champion du dessalement durable, à l'origine de percées et d'innovations majeures sur le marché du dessalement. (Photo: Veolia Oman - Arab News en français)
Avec plus de 50 ans d'efforts continus, Veolia apparaît comme le champion du dessalement durable, à l'origine de percées et d'innovations majeures sur le marché du dessalement. (Photo: Veolia Oman - Arab News en français)
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  • Avec 18% de la capacité de dessalement installée dans le monde construite avec ses technologies, Veolia est un acteur de premier plan sur le marché
  • Veolia a été à l'origine d'innovations majeures sur le marché du dessalement, permettant des gains d'efficacité de 80% depuis 1980 et une réduction de 90% du prix de l'eau en m3 depuis 1970

MUSCAT: Grâce aux progrès considérables réalisés en termes d'efficacité et d'empreinte au cours des 25 dernières années, le dessalement est devenu indispensable pour faire face à la pénurie d'eau.  Il est devenu moins cher, plus efficace et de plus en plus évolutif pour répondre à la demande mondiale croissante, en termes de taille, de volume et d'efficacité.

Le marché du dessalement devrait accélérer sa croissance au cours des cinq prochaines années, principalement sous l'impulsion du Moyen-Orient, de l'Asie du Pacifique et de certains pays d'Europe, la capacité prévue pour le prix représentant environ 40 000 MLD.

Déjà leader dans le secteur du dessalement, avec 18% de la capacité de dessalement installée dans le monde construite grâce à ses technologies, Veolia devrait consolider sa part de marché tout en doublant sa capacité exploitée de 1,4 Bm3 à 2,8 Bm3 d'ici 2030.

Les gains récents dans le monde entier témoignent des fortes ambitions de Veolia sur le marché du dessalement, comme en témoignent les usines de dessalement Mirfa 2 et Hassyan aux Émirats arabes unis (2023 et 2024), l'usine de dessalement Cornwall au Royaume-Uni (2023) et les discussions exclusives pour l'usine de dessalement de Rabat au Maroc (2024).