BEYROUTH: Le Liban et l'Irak ont signé vendredi un accord préliminaire portant sur la fourniture par Bagdad de pétrole en échange d'une assistance libanaise en matière de services médicaux et hospitaliers, selon l'agence nationale d'information ANI.
En vertu de cet accord, le Liban devrait recevoir annuellement 500 000 tonnes de pétrole irakien, soit un sixième des besoins du pays, a indiqué le ministre de l'Energie libanais Raymond Ghajar.
Le ministre de la Santé libanais Hamad Hassan et son homologue irakien Hassan al-Tamimi, de passage à Beyrouth, «ont signé un accord cadre entre les deux pays qui comprend (la fourniture) de pétrole en échange de services médicaux et hospitaliers», a rapporté l'ANI.
Sur fond d'impasse politique et d'effondrement économique, le Liban est confronté à des difficultés récurrentes en matière d'approvisionnement énergétique.
Le Parlement a approuvé fin mars une avance budgétaire pour l'achat du carburant nécessaire au fonctionnement d'Electricité du Liban.
Les 500 000 tonnes de pétrole représentent environ 3,5 millions de barils, soit la quantité exportée par l'Irak chaque jour.
L'accord comprend d'autre part une «coopération dans le domaine de l'administration hospitalière», avec des experts libanais et des équipes médicales spécialisées qui doivent participer à la gestion de nouveaux établissements et «cités médicales» en Irak, selon M. Hassan.
Il prévoit aussi une coopération en matière de «formation médicale», a-t-il dit, évoquant une prochaine visite à Bagdad d'une délégation gouvernementale libanaise.
Pays arabe le plus touché par la Covid-19, l'Irak connaît depuis des décennies une pénurie chronique de médecins, de médicaments et d'équipements médicaux dans des hôpitaux délabrés.
De son côté, le Liban a été considéré pendant longtemps comme «l'hôpital du monde arabe», pour ses services hospitaliers de pointe dans le privé et ses médecins formés en Europe ou aux Etats-Unis.
Mais avec la profonde crise que traverse le pays, le secteur de la santé s'est dégradé et des centaines de médecins ont quitté le pays.
Les deux parties vont former «un comité technique conjoint» pour garantir la concrétisation des accords, souligne ANI.