Charifé, la « reine » du maarouk alépin à Beyrouth

Hélène (à droite) est une fidèle cliente de Charifé (à gauche), la « reine » du maarouk du Ramadan. (Photo Mila Ayoub).
Hélène (à droite) est une fidèle cliente de Charifé (à gauche), la « reine » du maarouk du Ramadan. (Photo Mila Ayoub).
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Publié le Vendredi 30 avril 2021

Charifé, la « reine » du maarouk alépin à Beyrouth

  • «Tout est dans le dosage des ingrédients: il faut de la farine, du lait, des œufs, du sucre, mais surtout du mahaleb»
  • Son odeur capiteuse et sucrée rappelle les plus doux souvenirs d’enfance, que l’on soit né à Alep, à Beyrouth ou ailleurs

BEYROUTH: Elle s’appelle «maarouk de ramadan»: cette délicieuse pâtisserie que l’on déguste après le repas de rupture du jeûne vient d’Alep. Toutefois, depuis l’arrivée des réfugiés syriens au Liban, on la trouve dans les quartiers pauvres de Beyrouth.

À Nabaa, un bidonville de la banlieue nord de Beyrouth, Charifé, une boulangère libanaise, confectionne cette brioche du ramadan. La recette lui a été révélée par un ouvrier alépin qui travaillait chez elle il y a dix ans.

Dès 17h30, les clients se pressent dans la boutique de cette femme brune d’une cinquantaine d’années au sourire avenant. Syriens, Libanais, musulmans et chrétiens se pressent pour savourer ses brioches dorées et chaudes.

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Toute la petite équipe de Charifé met du coeur à l'ouvrage pour préparer le maarouk du Ramadan. (Photo Milad Ayoub).

«Jusqu’à l’année dernière, je confectionnais l’équivalent de 50 kilos de farine de maarouk par jour. Cette année, à cause de la crise, je n’en utilise que 20 kilos», raconte Charifé, qui prépare toutes sortes de manakichs dans sa boulangerie et qui, pendant le ramadan, ajoute cette succulente brioche à son menu.

«Dans ma boulangerie, le maarouk apporte un esprit de fête. Ceux que je confectionne sont les meilleurs de la région et, même s’ils sont un peu plus chers que ceux de mes concurrents, les clients sont de loin plus nombreux chez moi», déclare-t-elle avec fierté. 

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Charifé, la reine du maarouk du ramadan. (Photo Milad Ayoub).

«Tout est dans le dosage des ingrédients: il faut de la farine, du lait, des œufs, du sucre, mais surtout du mahaleb», indique-t-elle. Le mahaleb est une épice aromatique tirée du noyau de cerise noire issue d'un arbre appelé cerise de Sainte-Lucie et que l’on utilise dans diverses recettes levantines.

Plusieurs artisans s’affairent dans la boulangerie de Charifé en fin d’après-midi, avant la rupture du jeûne. L’un découpe la pâte, l’autre l’étale, un autre encore la saupoudre de sucre, de sésame et de nigelle. Elle cuit ensuite au four durant une dizaine de minutes, devenant une belle brioche blonde que l’on l’asperge de sirop lorsqu’elle est bien chaude.

Son odeur capiteuse et sucrée rappelle les plus doux souvenirs d’enfance, que l’on soit né à Alep, à Beyrouth ou ailleurs.

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C'est avec grand soin qu'il faut préparer la pâte pour obtenir le meilleur résultat. (Photo Milad Ayoub).

Hélène est une Arménienne d’Alep. Réfugiée au Liban depuis le début de la guerre en Syrie, elle achète son maarouk de ramadan chez Charifé. «Je suis chrétienne, mais j’aime les traditions du ramadan. Chez Charifé, c’est aussi bon qu’à Alep. Je prendrai un maarouk tout chaud et, de retour à la maison, j’étalerai dessus du chocolat à tartiner. On peut aussi utiliser de la confiture, ou le déguster nature…», explique-t-elle. 

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Plusieurs artisans s’affairent dans la boulangerie de Charifé en fin d’après-midi, avant la rupture du jeûne. ( Photo Milad Ayoub).

«Sans le maarouk, le mois du ramadan n’a pas la même saveur», confie Omar, un réfugié syrien qui attend pour acheter sa brioche. Sélim, un Libanais qui habite Nabaa, estime pour sa part que «Charifé a instauré une tradition dans le quartier», ajoutant: «Sans son maarouk, le mois saint du ramadan n’est pas le même.»


Les États-Unis débloquent 117 millions de dollars pour les Forces libanaises

Drapeau américain agitant isolément sur fond blanc (Photo iStock)
Drapeau américain agitant isolément sur fond blanc (Photo iStock)
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  • Selon un communiqué du département d'État, ces fonds doivent aider les Forces armées libanaises (FAL) et les Forces de sécurité intérieure (FSI, chargées du maintien de l'ordre) à « garantir la souveraineté du Liban dans tout le pays ».
  • C'est ce dernier qui est à l'origine de la réunion des donateurs internationaux qui a eu lieu jeudi « avec partenaires et alliés pour évoquer le soutien crucial à la sécurité du Liban afin de pérenniser la cessation des hostilités avec Israël ».

WASHINGTON : Lles États-Unis ont annoncé  samedi le transfert de 117 millions de dollars destinés à soutenir les forces de l'ordre et l'armée libanaises, à l'issue d'une réunion de donateurs internationaux, jeudi.

Selon un communiqué du département d'État, ces fonds doivent aider les Forces armées libanaises (FAL) et les Forces de sécurité intérieure (FSI, chargées du maintien de l'ordre) à « garantir la souveraineté du Liban dans tout le pays ».

C'est ce dernier qui est à l'origine de la réunion des donateurs internationaux qui a eu lieu jeudi « avec partenaires et alliés pour évoquer le soutien crucial à la sécurité du Liban afin de pérenniser la cessation des hostilités avec Israël ».

Un cessez-le-feu a pris effet fin novembre entre le mouvement islamiste pro-iranien Hezbollah et Israël, après plus d'un an de bombardements de part et d'autre, ainsi qu'une incursion des forces israéliennes en territoire libanais à partir de fin septembre.

L'enveloppe annoncée samedi par le département d'État « démontre son engagement à continuer à travailler avec ses partenaires et alliés pour s'assurer que le Liban bénéficie du soutien nécessaire pour renforcer la sécurité du pays et de la région ».

Samedi, le président libanais, Joseph Aoun, a réclamé le retrait de l'armée israélienne « dans les délais fixés » par l'accord de cessez-le-feu.

Ce dernier prévoit le déploiement de l'armée libanaise aux côtés des Casques bleus dans le sud du pays et le retrait de l'armée israélienne dans un délai de 60 jours, soit d'ici au 26 janvier.

Le Hezbollah doit, pour sa part, retirer ses forces au nord du fleuve Litani, à environ 30 km de la frontière libano-israélienne. 


Manifestation pour revendiquer la libération de l'opposante Abir Moussi

Des partisans d'Abir Moussi, chef du Parti Destourien Libre (PDL), participent à une manifestation demandant sa libération, à Tunis le 18 janvier 2025. (Photo FETHI BELAID / AFP)
Des partisans d'Abir Moussi, chef du Parti Destourien Libre (PDL), participent à une manifestation demandant sa libération, à Tunis le 18 janvier 2025. (Photo FETHI BELAID / AFP)
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  • Plusieurs centaines de sympathisants du Parti destourien libre (PDL), qui revendique l'héritage des autocrates Bourguiba et Ben Ali, ont manifesté samedi en Tunisie pour réclamer la libération de leur dirigeante, l'opposante Abir Moussi.
  • Soupçonnée d'avoir voulu rétablir un pouvoir similaire à celui de Zine El Abidine Ben Ali, renversé en 2011 par la première révolte du Printemps arabe.

TUNIS : Plusieurs centaines de sympathisants du Parti destourien libre (PDL), qui revendique l'héritage des autocrates Bourguiba et Ben Ali, ont manifesté samedi en Tunisie pour réclamer la libération de leur dirigeante, l'opposante Abir Moussi.

Brandissant des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Liberté pour Abir » ou « Nous sommes des opposants, pas des traîtres ! », ils étaient entre 500 et 1 000, selon des journalistes de l'AFP. Beaucoup portaient des drapeaux tunisiens et des photos de la dirigeante du PDL.

Ils ont critiqué virulemment à la fois le président Kaïs Saied et le parti islamo-conservateur d'opposition Ennahdha. Mme Moussi, ex-députée de 49 ans, est en détention depuis son arrestation le 3 octobre 2023 devant le palais présidentiel, où, selon son parti, elle était venue déposer des recours contre des décrets de M. Saied.

Mme Moussi fait l'objet de plusieurs accusations, dont celle particulièrement grave de tentative « ayant pour but de changer la forme de l'État », soupçonnée d'avoir voulu rétablir un pouvoir similaire à celui de Zine El Abidine Ben Ali, renversé en 2011 par la première révolte du Printemps arabe.

Les manifestants ont dénoncé le décret 54 sur les « fausses nouvelles », en vertu duquel Mme Moussi est poursuivie dans cette affaire, et dont l'interprétation très large a entraîné l'incarcération depuis septembre 2022 de dizaines de politiciens, d'avocats, de militants ou de journalistes.

Pour Thameur Saad, dirigeant du PDL, emprisonner Mme Moussi pour des critiques envers l'Isie « n'est pas digne d'un pays se disant démocratique ». « Les prisons tunisiennes sont désormais remplies de victimes du décret 54 », a renchéri à l'AFP Karim Krifa, membre du comité de défense de Mme Moussi.

D'autres figures de l'opposition, dont le chef d'Ennahdha, Rached Ghannouchi, sont également emprisonnées.

Depuis le coup de force de M. Saied à l'été 2021, l'opposition et les ONG tunisiennes et étrangères ont déploré une régression des droits et des libertés en Tunisie. Le chef de l'État a été réélu à une écrasante majorité de plus de 90 % des voix le 6 octobre, lors d'un scrutin marqué toutefois par une participation très faible (moins de 30 %).


L'Égypte annonce que 50 camions-citernes de carburant entreront chaque jour dans la bande de Gaza

Le ministère palestinien de la Santé a déclaré qu'une frappe aérienne israélienne sur le camp de réfugiés de Jénine, en Cisjordanie occupée, a tué cinq personnes mardi, l'armée israélienne confirmant avoir mené une attaque dans la région. (Photo d'archives de l'AFP)
Le ministère palestinien de la Santé a déclaré qu'une frappe aérienne israélienne sur le camp de réfugiés de Jénine, en Cisjordanie occupée, a tué cinq personnes mardi, l'armée israélienne confirmant avoir mené une attaque dans la région. (Photo d'archives de l'AFP)
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  • Le ministre égyptien des Affaires étrangères, Badr Abdelatty, a annoncé samedi que 50 camions-citernes chargés de carburant devaient entrer dans la bande de Gaza à partir de dimanche, marquant le début du cessez-le-feu.
  • M. Abdelatty, dont le pays, le Qatar et les États-Unis ont servi de médiateur, a déclaré que l'accord prévoyait « l'entrée de 600 camions par jour dans la bande, dont 50 de carburant ».

LE CAIRE : Le ministre égyptien des Affaires étrangères, Badr Abdelatty, a annoncé samedi que 50 camions-citernes chargés de carburant devaient entrer dans la bande de Gaza à partir de dimanche, marquant le début du cessez-le-feu.

M. Abdelatty, dont le pays, le Qatar et les États-Unis ont servi de médiateur, a déclaré que l'accord prévoyait « l'entrée de 600 camions par jour dans la bande, dont 50 de carburant ».

La trêve devrait entrer en vigueur dimanche à 13 h 30 GMT, ouvrant ainsi la voie à un afflux massif d'aide, selon les médiateurs.

Des centaines de camions sont garés du côté égyptien du poste frontière de Rafah, un point d'entrée autrefois vital pour l'aide humanitaire, fermé depuis mai, lorsque les forces israéliennes ont pris le contrôle du côté palestinien du point de passage.

Au cours d'une conférence de presse conjointe avec son homologue nigérian, M. Abdelatty a déclaré : « Nous espérons que 300 camions se rendront au nord de la bande de Gaza », où des milliers de personnes sont bloquées dans des conditions que les agences humanitaires qualifient d'apocalyptiques.

Les travailleurs humanitaires ont mis en garde contre les obstacles monumentaux qui pourraient entraver les opérations d'aide, notamment la destruction des infrastructures qui traitaient auparavant les livraisons.