Le penseur libanais Charles Malek avait très tôt écrit un livre qui traite du conflit israélo-arabe. C’était même avant la création de l’Etat d’Israël en 1948. Son avis sur la question fait depuis fonction de référence. « Les Juifs ont fini de préparer la création de leur Etat par la force, si les Arabes n’arrivent pas à triompher en sept jours, cet Etat durera sept ans, et s’ils n’y arrivent pas en sept ans, il durera 70 ans et plus ». Nous sommes actuellement dans cette marge de « plus de 70 ans » que Malek avait défini.
Le penseur avait également analysé les sources de de l’impuissance des Arabes, qu’il ramène d’abord à leur désunion, et ensuite à leur manque d’empirisme moderne. Ces deux raisons dont parlait jadis l’auteur se sont énormément amplifiées, alors que nous, même sur le front palestiniens, sommes divisés et prisonniers de nos légendes complètement déconnectées de la réalité.
Charles Malek était un visionnaire, incompris. Sa vision a été rejetée par ses contemporains, et malgré les 70 années passées, bon nombre d’entre nous la rejettent toujours.
Dans cet esprit, les relations israélo-émiraties, comme tout grand événement politique, ont le potentiel de diviser l’opinion, surtout vu la polarisation aigue qui existe non seulement au niveau politique arabe, mais aussi au niveau l’état d’esprit et de l’intellect.