TRIPOLI: La Compagnie nationale libyenne de pétrole (NOC) a annoncé lundi la levée de l'état de force majeure sur l'un des principaux terminaux pétroliers en Libye, après une semaine d'interruption pour manque de budget.
La NOC « lève immédiatement l'état de force majeure sur le terminal d'al-Hariga (est) et donnera ses instructions aux opérateurs pour qu'ils redémarrent la production et les exportations », a indiqué dans un communiqué l'entreprise publique basée à Tripoli.
Le patron de la NOC, Mustafa Sanalla, s'est félicité de « la réponse rapide du Gouvernement d'unité nationale qui a débloqué un milliard de dinars », soit environ 200 millions de dollars, prélevés sur une partie des allocations budgétaires de la NOC.
Il y a une semaine, l'entreprise avait décrété l'état de force majeure, interrompant la production et les exportations de cet important terminal en raison du non-transfert de son budget par la Banque centrale.
L'état de force majeure permet une exonération de la responsabilité de la NOC en cas de non-respect des contrats de livraison.
Selon la compagnie, cette mesure était la « conséquence du refus, depuis de longs mois, de la Banque centrale de débloquer le budget du secteur pétrolier », vital pour l'économie à genoux du pays.
Des tensions persistent entre le gouverneur de la Banque centrale et le patron de la NOC. L'entreprise accuse régulièrement l'institution de « politiser » le secteur pétrolier « en contrôlant illégalement les fonds de l'État ».
« Les fonds reçus à ce jour représentent moins de 2% des besoins de la NOC et de ses succursales (...) pour 2021 », avait regretté la NOC.
La Libye, qui dispose des réserves les plus abondantes d'Afrique, tente de s'extirper d'une décennie de chaos depuis la chute en 2011 du régime de Mouammar Kadhafi, avec la récente installation d'un gouvernement unifié pour mener la transition jusqu'à des élections en décembre.
Après la signature d'un cessez-le-feu en octobre et la levée, par la NOC, de l'état de force majeure sur toutes les installations pétrolières du pays, la production a rebondi, pour atteindre en décembre 1,2 million de barils par jour, soit dix fois plus qu'au trimestre précédent.
Depuis, elle s'est stabilisée mais reste en deçà des niveaux d'avant-guerre (1,6 million de barils par jour).