L'arrivée des forces armées turques signale des changements dans le calme fragile d’Idlib

De la fumée s'échappe après les frappes aériennes et les bombardements sur la campagne de la ville de Maaret Misrin, dans la province syrienne d'Idlib, au nord-ouest du pays, le 18 août 2020 (Abdelaziz KETAZ/AFP).)
De la fumée s'échappe après les frappes aériennes et les bombardements sur la campagne de la ville de Maaret Misrin, dans la province syrienne d'Idlib, au nord-ouest du pays, le 18 août 2020 (Abdelaziz KETAZ/AFP).)
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Publié le Vendredi 21 août 2020

L'arrivée des forces armées turques signale des changements dans le calme fragile d’Idlib

  • La Turquie envoie des renforts à Idlib dans l'espoir de dissuader une campagne militaire menée par la Russie et l'armée nationale syrienne
  • Le principal objectif de la mobilisation militaire de la Turquie est d'assurer la sécurité des forces turques déjà présentes à Idlib

ANKARA : L’arrivée de centaines de véhicules militaires turcs dans la province d’Idlib en Syrie, tenue par les rebelles, fait craindre que la récente accalmie dans les combats dans la région ne prenne fin prochainement.

Des convois turcs ont été vus se dirigeant vers des points d'observation turcs dans la province d'Idlib quelques jours après les frappes aériennes russes sur la région. Un véhicule militaire turc en patrouille à Idlib a été touché par une explosion lundi, mais aucune victime n'a été signalée.

La semaine dernière, la Russie a suspendu ses patrouilles conjointes avec la Turquie le long de l’autoroute M4 à Idlib, invoquant des attaques de drones par des militants sur la base aérienne russe de Khmeimim dans la province de Lattaquié.

Selon Ruwan al-Rejoleh, analyste indépendant à Washington, la Turquie envoie des renforts à Idlib dans l'espoir de dissuader une campagne militaire menée par la Russie et l'armée nationale syrienne contre des groupes terroristes djihadistes, dont Hayat Tahrir al-Sham (HTS) et Hurras al-Din.

« La Turquie mobilise des factions armées syriennes comme Faylaq al-Sham et d'autres pour être en première ligne face à cette attaque potentielle menée par la Russie et les forces du régime », a-t-elle déclaré à Arab News.

Pour Al-Rejoleh, il est probable que les factions armées soutenues par la Turquie se battront côte à côte avec des groupes djihadistes, plutôt que contre eux, si une telle attaque se produisait.

Al-Rejoleh a ajouté qu'une récente réunion entre des officiers du renseignement turcs et les responsables de plusieurs factions de l’opposition dans la région, dont les commandants des fronts Al-Nosra et Ahrar Al-Sham, avaient abouti à la formation d'un conseil militaire dont les dirigeants sont basés à Idlib et dans ses alentours.

« La Russie cherche probablement à contrôler le sud de l’autoroute M4 depuis Jisr al-Shughour, afin de sécuriser Lattaquié », a-t-elle déclaré.

Cependant, Al-Rejoleh a souligné que le président russe, Vladimir Poutine, et son homologue turc, Recep Tayyip Erdogan, étaient plus des partenaires stratégiques que des ennemis tactiques. Pour elle, le principal objectif de la mobilisation militaire de la Turquie est d'assurer la sécurité des forces turques déjà présentes à Idlib. La Turquie contrôle environ 66 sites militaires dans la zone de désescalade d'Idlib.

Navvar Saban, analyste militaire au Centre Omran d’études stratégiques à Istanbul, ne pense pas que la Russie ou la Turquie tentent de provoquer une confrontation majeure pour le moment.

« Mais il y a toujours un manque de communication dont les forces locales tirent profit, a-t-il déclaré à Arab News. C‘est la raison pour laquelle  nous avons vu les forces du régime lancer des attaques. Ce manque rend la situation plus fragile encore. »

Pour Saban, les tensions répétées dans la région, qui ont conduit les différentes factions à effectuer des manœuvres militaires, devraient être utilisées pour hâter de nouvelles décisions politiques telles qu’un cycle de pourparlers à Astana entre les dirigeants turcs, russes et iraniens. Les dernières discussions ont eu lieu en ligne le 1er juillet dernier.

Ce texte est la traduction d'un article paru sur Arabnews.com


Gaza: 17 morts dans des frappes israéliennes, selon la Défense civile

 La Défense civile palestinienne a annoncé que des frappes israéliennes avaient fait au moins 17 morts dans la bande de Gaza mercredi matin, laissant des "corps calcinés" et des "personnes disparues sous les décombres". (AFP)
La Défense civile palestinienne a annoncé que des frappes israéliennes avaient fait au moins 17 morts dans la bande de Gaza mercredi matin, laissant des "corps calcinés" et des "personnes disparues sous les décombres". (AFP)
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  • La frappe la plus meurtrière s'est produite sur une école qui abriterait des personnes déplacées dans la ville de Gaza (nord), faisant onze morts et 17 blessés, "y compris des femmes et des enfants"
  • Quatre personnes ont aussi été tuées et "plusieurs autres sont portées disparues sous les décombres" après des tirs israéliens contre des maisons de l'est de Gaza, a indiqué la Défense civile

GAZA: La Défense civile palestinienne a annoncé que des frappes israéliennes avaient fait au moins 17 morts dans la bande de Gaza mercredi matin, laissant des "corps calcinés" et des "personnes disparues sous les décombres".

La frappe la plus meurtrière s'est produite sur une école qui abriterait des personnes déplacées dans la ville de Gaza (nord), faisant onze morts et 17 blessés, "y compris des femmes et des enfants", a déclaré à l'AFP le porte-parole de la Défense civile, Mahmoud Bassal.

"Le bombardement a provoqué un incendie massif dans le bâtiment et plusieurs corps calcinés ont été retrouvés", a-t-il dit.

Quatre personnes ont aussi été tuées et "plusieurs autres sont portées disparues sous les décombres" après des tirs israéliens contre des maisons de l'est de Gaza, a indiqué la Défense civile.

Une frappe sur une maison à Jabalia, dans le nord, a tué un enfant et une autre sur une maison à Khan Younès (sud) a fait un mort, a précisé Mahmoud Bassal.

"Nous avons reçu des appels de détresse signalant plusieurs personnes disparues sous les décombres dans différentes zones de la bande de Gaza ", a-t-il ajouté.

"Nous manquons des outils et équipements nécessaires pour les opérations de sauvetage et pour récupérer les corps", a-t-il affirmé.

L'armée israélienne n'a pas fait de commentaires dans l'immédiat.

Mardi, elle avait dit avoir détruit environ "40 engins du génie utilisés à des fins terroristes, y compris lors du massacre du 7 octobre".

Elle affirme que le mouvement islamiste palestinien Hamas utilise ces engins "pour poser des explosifs, creuser des tunnels souterrains, percer des clôtures de sécurité et dégager les gravats pour retrouver des armes et du matériel militaire".

Rompant une trêve de près de deux mois, Israël a repris le 18 mars son offensive aérienne puis terrestre contre le Hamas à Gaza.

Selon le ministère de la Santé du Hamas, au moins 1.890 Palestiniens ont été tués depuis le 18 mars, portant à 51.266 le nombre de morts à Gaza depuis le début de l'offensive de représailles israélienne.

La guerre a été déclenchée par l'attaque sans précédent du Hamas en Israël le 7 octobre 2023, qui a entraîné la mort de 1.218 personnes côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des données officielles.

Sur les 251 personnes enlevées, 58 sont toujours otages à Gaza dont 34 sont mortes, selon l'armée israélienne.


Trump en Arabie saoudite, Qatar et Emirats à partir du 13 mai

Donald Trump s'est entretenu plus tôt mardi avec le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, assurant: "Nous sommes sur la même ligne sur tous les sujets." (AFP)
Donald Trump s'est entretenu plus tôt mardi avec le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, assurant: "Nous sommes sur la même ligne sur tous les sujets." (AFP)
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  • L'objectif de cette tournée est de "renforcer les liens" avec les pays visités, a dit la porte-parole de la Maison Blanche Karoline Leavitt, qui n'a pas donné de détails sur le programme
  • Avant le décès du souverain pontife, Donald Trump avait prévu de réserver son premier grand voyage à l'Arabie saoudite, comme il l'avait déjà fait lors de son premier mandat (2017-2021)

WASHINGTON: Donald Trump se rendra en Arabie saoudite, au Qatar et aux Emirats Arabes Unis du 13 au 16 mai, a annoncé mardi sa porte-parole Karoline Leavitt, sur fond de conflit à Gaza et de négociations avec l'Iran.

Il s'agira du deuxième déplacement international du président américain depuis son investiture le 20 janvier, après son voyage prévu à Rome pour les obsèques du pape François samedi.

L'objectif de cette tournée est de "renforcer les liens" avec les pays visités, a dit la porte-parole de la Maison Blanche Karoline Leavitt, qui n'a pas donné de détails sur le programme.

Avant le décès du souverain pontife, Donald Trump avait prévu de réserver son premier grand voyage à l'Arabie saoudite, comme il l'avait déjà fait lors de son premier mandat (2017-2021).

Le président américain voudrait voir le royaume saoudien rejoindre les accords d'Abraham, par lesquels plusieurs pays arabes ont normalisé leurs relations avec Israël, mais le conflit à Gaza complique ce projet.

Donald Trump s'est entretenu plus tôt mardi avec le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, assurant: "Nous sommes sur la même ligne sur tous les sujets."

Le président américain, très proche de la droite israélienne au pouvoir, avait créé la stupéfaction en lançant l'idée d'une prise de contrôle de la bande de Gaza par les Etats-Unis pour la reconstruire et en faire la "Riviera du Moyen-Orient", une fois vidée de ses habitants.

L'Arabie Saoudite a aussi donné lieu à des entretiens entre les Etats-Unis et la Russie début mars au sujet de la guerre en Ukraine.

 


1981 – La création du CCG

Quand, en janvier 1968, la Grande-Bretagne a fait part de son intention de se retirer du Golfe d’ici 1971, cela a provoqué une onde de choc dans toute la région. La recherche d’un cadre de sécurité plus fiable s’est alors intensifiée. Plusieurs étapes furent franchies, aboutissant à la création du Conseil de coopération du Golfe (CCG) le 25 mai 1981. (AFP)
Quand, en janvier 1968, la Grande-Bretagne a fait part de son intention de se retirer du Golfe d’ici 1971, cela a provoqué une onde de choc dans toute la région. La recherche d’un cadre de sécurité plus fiable s’est alors intensifiée. Plusieurs étapes furent franchies, aboutissant à la création du Conseil de coopération du Golfe (CCG) le 25 mai 1981. (AFP)
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  • Depuis sa création, le CCG a réalisé une grande partie de ses objectifs initiaux
  • Les outils économiques mis en place, comme la zone de libre-échange, l’union douanière et le marché commun ont permis une meilleure synergie entre les pays membres

RIYAD: Quand, en janvier 1968, la Grande-Bretagne a fait part de son intention de se retirer du Golfe d’ici 1971, cela a provoqué une onde de choc dans toute la région. La recherche d’un cadre de sécurité plus fiable s’est alors intensifiée. Plusieurs étapes furent franchies, aboutissant à la création du Conseil de coopération du Golfe (CCG) le 25 mai 1981.

Entre l’annonce britannique de 1968 et son retrait effectif le 16 décembre 1971, une première tentative fut lancée pour former une union de neuf membres regroupant Bahreïn, le Qatar et les sept États de la Trêve, tous liés à Londres par des traités de protection. Après l’échec de cette initiative, les efforts se concentrèrent sur une union entre les seuls États de la Trêve. Les Émirats arabes unis furent proclamés le 2 décembre 1971, composés initialement de six émirats: Abou Dhabi, Dubaï, Foujaïrah, Charjah, Oumm al-Qaïwaïn et Ajman. Ras el-Khaïmah, le septième émirat, rejoignit la fédération en février suivant.

Après cette première étape, les efforts se poursuivirent en vue d’un cadre plus large incluant les autres États du Golfe, notamment l’Arabie saoudite, Bahreïn, le Qatar et le Koweït. Le cheikh Jaber al-Sabah du Koweït joua un rôle moteur dans cette démarche renouvelée. En mai 1976, lors d’une visite aux Émirats arabes unis, il lança un appel officiel à la création d’une union du Golfe, une idée soutenue avec enthousiasme par le président des Émirats, le cheikh Zayed.

En novembre 1976, à Mascate, un projet de cadre sécuritaire incluant également l’Iran et l’Irak fut discuté, mais rapidement abandonné en raison de profondes divergences, notamment entre Téhéran et Bagdad.

Les efforts visant à établir le CCG se poursuivirent sans l’Iran ni l’Irak. Saddam Hussein tenta d’entraver le processus tant que l’Irak n’y était pas inclus, ce qui s’avérait impossible en raison de la guerre contre l’Iran. L’Union soviétique et la Chine y étaient également opposées, craignant que cette nouvelle organisation ne s’aligne sur l’Occident.