Les manifestations font la lumière sur le statut de Jérusalem lors des prochaines élections

Les forces de sécurité israéliennes dispersent des manifestants palestiniens devant la porte de Damas dans la vieille ville de Jérusalem le 23 avril 2021 (AFP)
Les forces de sécurité israéliennes dispersent des manifestants palestiniens devant la porte de Damas dans la vieille ville de Jérusalem le 23 avril 2021 (AFP)
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Publié le Samedi 24 avril 2021

Les manifestations font la lumière sur le statut de Jérusalem lors des prochaines élections

  • Le conseiller d'Abbas appelle les autres pays à soutenir les élections qui se déroulent à Jérusalem
  • Le ministre jordanien des AE avertit Israël de ne pas «jouer avec le feu», car une possible escalade à long terme se profile

AMMAN: L'escalade et la propagation soudaines de manifestations palestiniennes en réaction aux incitations racistes de groupes juifs ont mis en exergue la question du statut de Jérusalem occupée.

Majdi Khalidi, le conseiller diplomatique principal du président palestinien Mahmoud Abbas, déclare à Arab News que des contacts ont été noués avec d'autres pays arabes et islamiques à travers le monde, pour susciter des déclarations publiques sur l'importance des élections qui devraient avoir lieu à Jérusalem.

Khalidi affirme que personne ne peut outrepasser les habitants de Jérusalem.

«Ce qui se passe rappelle au monde que Jérusalem-Est est un territoire occupé et la capitale de l'État palestinien», dit-il. «Cela prouve que les Palestiniens de Jérusalem doivent être autorisés à participer aux élections.»

Tor Wennesland, coordinateur spécial des Nations Unies pour le processus de paix au Moyen-Orient, a condamné «tous les actes de violence» et appelé «toutes les parties à faire preuve de la plus grande retenue et à éviter une nouvelle escalade, en particulier pendant le mois sacré du Ramadan et cette période politiquement chargée pour tous. "

La déclaration du coordinateur des Nations Unies, qui assure que des efforts sont déployés pour désamorcer la situation, n’a pas dénoncé les appels racistes à la mort des Arabes, ni réaffirmé le droit des Palestiniens de Jérusalem à participer aux prochaines élections législatives palestiniennes.

Ayman Safadi, vice-Premier ministre jordanien et ministre des Affaires étrangères, a appelé Israël à ne pas jouer avec le feu.

«Jérusalem est une ligne rouge», dit-il. «Tout acte dirigé contre Jérusalem est dangereux. Les occupants israéliens ont l’obligation internationale de mettre un terme aux violations racistes contre les habitants de la vieille ville de Jérusalem. »

Safadi décrit les assaillants comme des représentants de «haine et racisme».

Les médias israéliens rapportent qu'une réunion de haut niveau sur la sécurité du ministère de la Défense à Tel Aviv conclut qu'il est nécessaire qu'Israël se prépare à une escalade qui pourrait prendre du temps et se propager dans les territoires occupés. Le chef d'état-major de l'armée, Aviv Kohavi, qui dirigeait la réunion de sécurité, a annulé un voyage prévu aux États-Unis en raison de l'escalade des tensions et de la violence.

Anees Sweidan, directeur du département des affaires arabes de l'Organisation de libération de la Palestine (OLP), estime que les manifestations à Jérusalem renforceront la position de ceux qui appellent à l'inclusion des habitants de Jérusalem dans les élections du 22 mai.

Cependant, Radi Jirai, un ancien prisonnier du Fatah qui estime qu’il faut maintenant que les Palestiniens et les Israéliens s’entendent sur un seul État avec des droits égaux, déclare à Arab News que les troubles qui ont été déclenchés à Jérusalem ne sont pas une bonne nouvelle pour Abbas.

«Le président Abbas est dans une position peu enviable», dit-il. «Son soutien aux manifestants l’empêchera de contrôler la situation s'il est pressé par les Israéliens de le faire.»

Khalil Assali, l'éditeur du site d'information de Jérusalem-Est Akhbarelbalad, précise à Arab News que les politiciens ne devraient pas interférer ou essayer de récupérer les manifestations.

«Laissez la jeunesse de Jérusalem s'opposer au racisme israélien et aux habitants de Jérusalem, qui ont appelé à tenir la tarawih (prières post-isha) aux marches de la porte de Damas au mépris de l'interdiction imposée unilatéralement par Israël contre l'utilisation des escaliers par les Palestiniens de la ville », dit-il.

Aviv Tataraski, de l'ONG Ir-Amim, qui se concentre sur la situation des droits de l'homme à Jérusalem-Est, déclare à Arab News que le vrai problème est la police.

«Si la police le voulait, elle pourrait facilement les disperser ou les tenir à distance», dit-il.

Tataraski déclare que la police israélienne a fermé les yeux sur les appels à la mort d'Arabes lancés par les groupes extrémistes tout en attaquant brutalement les Palestiniens qui venaient juste pour prier, faire du shopping ou protester en scandant Allah-o-Akbar.

Il pense que le vrai pouvoir des Palestiniens réside dans leur nombre.

«Lorsque la police israélienne décide d'empêcher les gens de s'asseoir et de se rassembler à la porte de Damas sans aucune justification, le motif est clair», souligne Tataraski. «La police veut montrer aux Palestiniens que même dans cet endroit central, ils doivent se plier aux caprices israéliens.»

Tataraski, témoin oculaire des événements de ces derniers jours, affirme que les actions contre les Palestiniens se sont retournées contre eux.

Wadie Abu Nassar, directeur du Centre international de consultations basé à Haïfa, déclare à Arab News qu'Israël n'a pas l'intention d'approuver ou de désapprouver les élections palestiniennes à Jérusalem.

Abu Nassar insiste sur le fait que « personne ne fait sérieusement pression sur Israël, même pas le Hamas, pour autoriser les élections palestiniennes à Jérusalem. »

 

Cet article est la traduction d’un article paru sur Arab News

 


Finul: quatre soldats italiens blessés, Rome accuse le Hezbollah

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  • Dans un communiqué, le ministère italien de la Défense indique que "quatre soldats italiens ont été légèrement blessés après l'explosion de deux roquettes de 122 mm ayant frappé la base UNP 2-3 de Chamaa dans le sud du Liban
  • Selon un porte-parole de la Finul, la force onusienne a recensé plus de 30 incidents en octobre ayant entraîné des dommages matériels ou des blessures pour les Casques bleus

ROME: Quatre soldats italiens ont été légèrement blessés lors d'une nouvelle "attaque" contre la mission de maintien de la paix de l'ONU au Liban, la Finul, a indiqué vendredi le gouvernement italien, qui en a attribué la responsabilité au Hezbollah.

"J'ai appris avec profonde indignation et inquiétude que de nouvelles attaques avaient visé le QG italien de la Finul dans le sud du Liban (et) blessé des soldats italiens", a indiqué dans un communiqué la Première ministre Giorgia Meloni.

"De telles attaques sont inacceptables et je renouvelle mon appel pour que les parties en présence garantissent à tout moment la sécurité des soldats de la Finul et collaborent pour identifier rapidement les responsables", a-t-elle affirmé.

Mme Meloni n'a pas désigné le responsable de cette attaque, mais son ministre des Affaires étrangères Antonio Tajani a pointé du doigt le Hezbollah: "Ce devraient être deux missiles (...) lancés par le Hezbollah, encore une fois", a-t-il déclaré là la presse à Turin (nord-ouest).

Un porte-parole du ministère des Affaires étrangères a indiqué à l'AFP que Rome attendrait une enquête de la Finul.

Dans un communiqué, le ministère italien de la Défense indique que "quatre soldats italiens ont été légèrement blessés après l'explosion de deux roquettes de 122 mm ayant frappé la base UNP 2-3 de Chamaa dans le sud du Liban, qui abrite le contingent italien et le commandement du secteur ouest de la Finul".

"J'essayerai de parler avec le nouveau ministre israélien de la Défense (Israël Katz, ndlr), ce qui a été impossible depuis sa prise de fonction, pour lui demander d'éviter d'utiliser les bases de la Finul comme bouclier", a affirmé le ministre de la Défense Guido Crosetto, cité par le communiqué.

Selon un porte-parole de la Finul, la force onusienne a recensé plus de 30 incidents en octobre ayant entraîné des dommages matériels ou des blessures pour les Casques bleus, dont une vingtaine dus à des tirs ou des actions israéliennes.

Plus de 10.000 Casques bleus sont stationnés dans le sud du Liban, où la Finul est déployée depuis 1978 pour faire tampon avec Israël. Ils sont chargés notamment de surveiller la Ligne bleue, démarcation fixée par l'ONU entre les deux pays.

L'Italie en est le principal contributeur européen (1.068 soldats, selon l'ONU), devant l'Espagne (676), la France (673) et l'Irlande (370).


Syrie: le bilan des frappes israéliennes sur Palmyre s'élève à 92 morts

Quatre-vingt-douze combattants pro-iraniens ont été tués dans des frappes israéliennes mercredi à Palmyre, dans le centre de la Syrie, a annoncé vendredi l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH) dans un nouveau bilan. (AFP)
Quatre-vingt-douze combattants pro-iraniens ont été tués dans des frappes israéliennes mercredi à Palmyre, dans le centre de la Syrie, a annoncé vendredi l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH) dans un nouveau bilan. (AFP)
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  • Un dépôt d'armes proche de la zone industrielle de Palmyre a aussi été visé, selon l'OSDH, ONG basée au Royaume-Uni mais qui dispose d'un vaste réseau de sources en Syrie
  • Le bilan s'élève à "92 morts", a déclaré l'OSDH, parmi lesquels 61 combattants syriens pro-iraniens dont onze travaillant pour le Hezbollah libanais, "27 ressortissants étrangers" pour la plupart d'Al-Noujaba, et quatre membres du Hezbollah

BEYROUTH: Quatre-vingt-douze combattants pro-iraniens ont été tués dans des frappes israéliennes mercredi à Palmyre, dans le centre de la Syrie, a annoncé vendredi l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH) dans un nouveau bilan.

Mercredi, trois frappes israéliennes ont ciblé la ville moderne attenante aux ruines gréco-romaines de la cité millénaire de Palmyre. Une d'entre elles a touché une réunion de membres de groupes pro-iraniens avec des responsables des mouvements irakien d'Al-Noujaba et libanais Hezbollah, selon l'Observatoire.

Un dépôt d'armes proche de la zone industrielle de Palmyre a aussi été visé, selon l'OSDH, ONG basée au Royaume-Uni mais qui dispose d'un vaste réseau de sources en Syrie.

Le bilan s'élève à "92 morts", a déclaré l'OSDH, parmi lesquels 61 combattants syriens pro-iraniens dont onze travaillant pour le Hezbollah libanais, "27 ressortissants étrangers" pour la plupart d'Al-Noujaba, et quatre membres du Hezbollah.

L'ONG avait fait état la veille de 82 morts.

Ces frappes israéliennes sont "probablement les plus meurtrières" ayant visé la Syrie à ce jour, a déclaré jeudi devant le Conseil de sécurité Najat Rochdi, adjointe de l'envoyé spécial de l'ONU en Syrie.

Depuis le 23 septembre, Israël a intensifié ses frappes contre le Hezbollah au Liban mais également sur le territoire syrien, où le puissant mouvement libanais soutient le régime de Damas.

Depuis le début de la guerre civile en Syrie, Israël a mené des centaines de frappes contre le pays voisin, visant l'armée syrienne et des groupes soutenus par Téhéran, son ennemi juré. L'armée israélienne confirme rarement ces frappes.

Le conflit en Syrie a éclaté après la répression d'un soulèvement populaire qui a dégénéré en guerre civile. Il a fait plus d'un demi-million de morts, ravagé les infrastructures et déplacé des millions de personnes.

Située dans le désert syrien et classée au patrimoine mondial de l'Unesco, Palmyre abrite des temples gréco-romains millénaires.

 


Israël annonce mettre fin à un régime de garde à vue illimitée pour les colons de Cisjordanie

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  • Quelque 770 Palestiniens y ont été tués par des soldats ou des colons israéliens, selon des données de l'Autorité palestinienne
  • Dans le même temps, selon des données officielles israéliennes, 24 Israéliens, civils ou militaires, y ont été tués dans des attaques palestiniennes ou lors de raids militaires israéliens

JERUSALEM: Le ministre israélien de la Défense, Israël Katz, a annoncé vendredi que le régime dit de la détention administrative, équivalent d'une garde à vue quasi illimitée, ne serait désormais plus applicable aux colons israéliens en Cisjordanie.

Alors que "les colonies juives [en Cisjordanie] sont soumises à de graves menaces terroristes palestiniennes [...] et que des sanctions internationales injustifiées sont prises contre des colons [ou des entreprises oeuvrant à la colonisation], il n'est pas approprié que l'Etat d'Israël applique une mesure aussi sévère [la détention administrative, NDLR] contre des colons", déclare M. Katz dans un communiqué.

Israël occupe la Cisjordanie depuis 1967 et les violences ont explosé dans ce territoire palestinien depuis le début de la guerre entre Israël et le mouvement islamiste Hamas à Gaza, le 7 octobre 2023.

Quelque 770 Palestiniens y ont été tués par des soldats ou des colons israéliens, selon des données de l'Autorité palestinienne. Dans le même temps, selon des données officielles israéliennes, 24 Israéliens, civils ou militaires, y ont été tués dans des attaques palestiniennes ou lors de raids militaires israéliens.

Face à la montée des actes de violences commis par des colons armés, plusieurs pays occidentaux (Etats-Unis, Union européenne, Royaume-Uni et Canada notamment) ont au cours des douze derniers mois pris des sanctions (gel des avoirs, interdiction de voyager) contre plusieurs colons qualifiés d'"extrémistes".

Il y a quelques jours, les Etats-Unis ont sanctionné pour la première fois une entreprise israélienne de BTP active dans la construction de colonies en Cisjordanie.

La détention administrative est une procédure héritée de l'arsenal juridique de la période du Mandat britannique sur la Palestine (1920-1948), avant la création d'Israël. Elle permet aux autorités de maintenir un suspect en détention sans avoir à l'inculper, pendant des périodes pouvant aller jusqu'à plusieurs mois, et pouvant être renouvelées pratiquement à l'infini.

Selon le Club des prisonniers palestiniens, ONG de défense des Palestiniens détenus par Israël, plus de 3.430 Palestiniens se trouvaient en détention administrative fin août. Par comparaison, seuls huit colons juifs sont détenus sous ce régime à ce jour, selon le quotidien israélien de gauche Haaretz vendredi.

L'annonce de la fin de la détention administrative pour les colons survient au lendemain de l'émission par la Cour pénale internationale (CPI) de mandats d'arrêts internationaux contre le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, et son ex-ministre de la Défense Yoav Gallant recherchés par la justice internationale pour des "crimes de guerres" et "crimes contre l'humanité".

M. Netanyahu a rejeté catégoriquement la décision de la Cour comme une "faillite morale" et une mesure animée par "la haine antisémite à l'égard d'Israël".