AMMAN: L'escalade et la propagation soudaines de manifestations palestiniennes en réaction aux incitations racistes de groupes juifs ont mis en exergue la question du statut de Jérusalem occupée.
Majdi Khalidi, le conseiller diplomatique principal du président palestinien Mahmoud Abbas, déclare à Arab News que des contacts ont été noués avec d'autres pays arabes et islamiques à travers le monde, pour susciter des déclarations publiques sur l'importance des élections qui devraient avoir lieu à Jérusalem.
Khalidi affirme que personne ne peut outrepasser les habitants de Jérusalem.
«Ce qui se passe rappelle au monde que Jérusalem-Est est un territoire occupé et la capitale de l'État palestinien», dit-il. «Cela prouve que les Palestiniens de Jérusalem doivent être autorisés à participer aux élections.»
Tor Wennesland, coordinateur spécial des Nations Unies pour le processus de paix au Moyen-Orient, a condamné «tous les actes de violence» et appelé «toutes les parties à faire preuve de la plus grande retenue et à éviter une nouvelle escalade, en particulier pendant le mois sacré du Ramadan et cette période politiquement chargée pour tous. "
La déclaration du coordinateur des Nations Unies, qui assure que des efforts sont déployés pour désamorcer la situation, n’a pas dénoncé les appels racistes à la mort des Arabes, ni réaffirmé le droit des Palestiniens de Jérusalem à participer aux prochaines élections législatives palestiniennes.
Ayman Safadi, vice-Premier ministre jordanien et ministre des Affaires étrangères, a appelé Israël à ne pas jouer avec le feu.
«Jérusalem est une ligne rouge», dit-il. «Tout acte dirigé contre Jérusalem est dangereux. Les occupants israéliens ont l’obligation internationale de mettre un terme aux violations racistes contre les habitants de la vieille ville de Jérusalem. »
Safadi décrit les assaillants comme des représentants de «haine et racisme».
Les médias israéliens rapportent qu'une réunion de haut niveau sur la sécurité du ministère de la Défense à Tel Aviv conclut qu'il est nécessaire qu'Israël se prépare à une escalade qui pourrait prendre du temps et se propager dans les territoires occupés. Le chef d'état-major de l'armée, Aviv Kohavi, qui dirigeait la réunion de sécurité, a annulé un voyage prévu aux États-Unis en raison de l'escalade des tensions et de la violence.
Anees Sweidan, directeur du département des affaires arabes de l'Organisation de libération de la Palestine (OLP), estime que les manifestations à Jérusalem renforceront la position de ceux qui appellent à l'inclusion des habitants de Jérusalem dans les élections du 22 mai.
Cependant, Radi Jirai, un ancien prisonnier du Fatah qui estime qu’il faut maintenant que les Palestiniens et les Israéliens s’entendent sur un seul État avec des droits égaux, déclare à Arab News que les troubles qui ont été déclenchés à Jérusalem ne sont pas une bonne nouvelle pour Abbas.
«Le président Abbas est dans une position peu enviable», dit-il. «Son soutien aux manifestants l’empêchera de contrôler la situation s'il est pressé par les Israéliens de le faire.»
Khalil Assali, l'éditeur du site d'information de Jérusalem-Est Akhbarelbalad, précise à Arab News que les politiciens ne devraient pas interférer ou essayer de récupérer les manifestations.
«Laissez la jeunesse de Jérusalem s'opposer au racisme israélien et aux habitants de Jérusalem, qui ont appelé à tenir la tarawih (prières post-isha) aux marches de la porte de Damas au mépris de l'interdiction imposée unilatéralement par Israël contre l'utilisation des escaliers par les Palestiniens de la ville », dit-il.
Aviv Tataraski, de l'ONG Ir-Amim, qui se concentre sur la situation des droits de l'homme à Jérusalem-Est, déclare à Arab News que le vrai problème est la police.
«Si la police le voulait, elle pourrait facilement les disperser ou les tenir à distance», dit-il.
Tataraski déclare que la police israélienne a fermé les yeux sur les appels à la mort d'Arabes lancés par les groupes extrémistes tout en attaquant brutalement les Palestiniens qui venaient juste pour prier, faire du shopping ou protester en scandant Allah-o-Akbar.
Il pense que le vrai pouvoir des Palestiniens réside dans leur nombre.
«Lorsque la police israélienne décide d'empêcher les gens de s'asseoir et de se rassembler à la porte de Damas sans aucune justification, le motif est clair», souligne Tataraski. «La police veut montrer aux Palestiniens que même dans cet endroit central, ils doivent se plier aux caprices israéliens.»
Tataraski, témoin oculaire des événements de ces derniers jours, affirme que les actions contre les Palestiniens se sont retournées contre eux.
Wadie Abu Nassar, directeur du Centre international de consultations basé à Haïfa, déclare à Arab News qu'Israël n'a pas l'intention d'approuver ou de désapprouver les élections palestiniennes à Jérusalem.
Abu Nassar insiste sur le fait que « personne ne fait sérieusement pression sur Israël, même pas le Hamas, pour autoriser les élections palestiniennes à Jérusalem. »
Cet article est la traduction d’un article paru sur Arab News