Tchad: dernier hommage à Idriss Déby, en présence d'Emmanuel Macron

Idriss Déby reçu à Paris par Emmanuel Macron. (Photo, AFP)
Idriss Déby reçu à Paris par Emmanuel Macron. (Photo, AFP)
Short Url
Publié le Vendredi 23 avril 2021

Tchad: dernier hommage à Idriss Déby, en présence d'Emmanuel Macron

  • Idriss Déby est mort lundi, selon la présidence tchadienne, à l'âge de 68 ans, des suites de blessures subies au front contre des rebelles
  • Emmanuel Macron, arrivé jeudi soir à N'Djamena, sera le seul chef d'État occidental présent aux obsèques du maréchal tchadien

N’DJAMENA : La junte militaire dirigée par le fils du défunt président tchadien Idriss Déby Itno rend vendredi un dernier hommage à celui qui a dirigé le pays d'une main de fer pendant 30 ans, en présence de chefs d'État, dont le Français Emmanuel Macron.

Idriss Déby est mort lundi, selon la présidence tchadienne, à l'âge de 68 ans, des suites de blessures subies au front contre des rebelles.

Son fils, Mahamat Idriss Déby, général de corps d'armée de 37 ans, est le nouvel homme fort du régime. Il dispose des pleins pouvoirs mais a promis de nouvelles institutions après des élections « libres et démocratiques » dans un an et demi.

Pour de nombreux opposants qui ont toujours été réprimés par le régime d'Idriss Déby, cette prise de pouvoir n'est rien d'autre qu'un « coup d’État institutionnel ».

Une douzaine de chefs d'État sont attendus vendredi dans la capitale tchadienne, dont ceux de plusieurs autres pays sahéliens, comme le Mali, le Niger le Burkina Faso, ou le président du Conseil souverain soudanais, le général Abdel Fattah al-Burhan. Le Congolais Félix Tshisekedi, président en exercice de l'Union africaine (UA), a également confirmé sa présence.

Emmanuel Macron, arrivé jeudi soir à N'Djamena, où la France a installé le QG de Barkhane, sa force antidjihadiste au Sahel, sera le seul chef d'État occidental présent aux obsèques du maréchal tchadien, son plus solide allié contre les jihadistes dans la région.

Après l'atterrissage de son avion sur la piste de la base militaire qui abrite le QG de la force française, M. Macron a été escorté jusqu'à l'ambassade de France par des blindés de Barkhane, selon un journaliste de l'AFP.

Le président français va-t-il poser des conditions pour une transition démocratique ? Adouber le jeune Mahamat Idriss Déby? Sa présence à la cérémonie le laisse penser.

Depuis son arrivée au pouvoir par les armes en 1990, avec l'aide de Paris, Idriss Déby avait toujours pu compter sur l'ancienne puissance coloniale.

Menaces extérieure et intérieure

Après sa mort, la France s'est dit déjà à plusieurs reprises préoccupée de « la stabilité et l'intégrité territoriale du Tchad ».

« Est-ce que le Conseil militaire de transition va assurer la stabilité, l'intégrité du Tchad ? », s'est demandé jeudi Jean-Yves Le Drian, ministre français des Affaires étrangères, s'interrogeant également sur sa capacité à « mettre en œuvre un processus démocratique » tout en respectant ses engagements militaires dans la région.

Le constat et les mots sont presque les mêmes pour Josep Borell, le chef de la diplomatie de l'Union européenne. « Il faut aider le Tchad. Il faut passer outre les considérations politiques », a-t-il dit jeudi lors d'une visite en Mauritanie, avant de se rendre lui aussi aux funérailles d'Idriss Déby.

Les obsèques officielles se dérouleront en début de matinée sur la place de la Nation.

Après les honneurs militaires et différentes prises de parole, une prière sera dite à la Grande Mosquée de N'Djamena.

La dépouille d'Idriss Déby sera ensuite emmenée en avion à plus d'un millier de km, à Amdjarass, petit village qui jouxte sa ville natale de Berdoba, chef-lieu de la province de l'Ennedi Est (Nord-Est), près de la frontière soudanaise, où il sera inhumé aux côtés de son père.

La venue de chefs d'État représente un défi sécuritaire de taille pour le nouveau régime, toujours confronté à une rébellion venue de Libye qui a promis de marcher sur N'Djamena et rejette « catégoriquement » la transition militaire.

La menace pourrait aussi venir de l'intérieur du régime, car la prise de pouvoir du jeune Mahamat Idriss Déby est soudaine et les convoitises nombreuses au sein du clan du défunt chef de l'Etat.

La toute-puissante Direction générale des services de sécurité des institutions de l'État (DGSSIE), jusqu'alors dirigée par le nouveau président du CMT, « risque de se diviser. Ils vont régler leurs problèmes, comme ils l'ont fait dans le passé, par des tentatives d'éliminations physiques, avec donc l'implication de violences armées dans la capitale », prédit Roland Marchal, chercheur au Centre de recherches internationales (Ceri) de Sciences Po Paris.

 


Première mission du porte-avions nucléaire français Charles de Gaulle aux Philippines

Le 6 juillet 1999, un prototype du Rafale M02 effectue un appontage sur la piste du porte-avions nucléaire Charles de Gaulle à Brest (Photo Getty Images)
Le 6 juillet 1999, un prototype du Rafale M02 effectue un appontage sur la piste du porte-avions nucléaire Charles de Gaulle à Brest (Photo Getty Images)
Short Url
  • L'ambassadrice de France a jugé dimanche que ces exercices militaires étaient « encore plus importants » en raison de la montée des tensions en mer de Chine méridionale.
  • La France cherche à réaffirmer son poids dans la région Asie-Pacifique, où la Chine et les États-Unis sont en concurrence pour exercer leur influence.

SUBIC BAY FREEPORT ZONE PHILIPPINES : Le porte-avions nucléaire français Charles de Gaulle a effectué sa première mission aux Philippines, où l'ambassadrice de France a jugé dimanche que ces exercices militaires étaient « encore plus importants » en raison de la montée des tensions en mer de Chine méridionale.

« Compte tenu de la montée des tensions, il est d’autant plus important de défendre le droit international et la liberté de navigation, que ce soit en mer ou dans les airs », a déclaré l'ambassadrice Marie Fontanel sur le pont du porte-avions, dans la baie de Subic, au nord de Manille.

Le groupe aéronaval a rejoint la marine des Philippines vendredi pour ces exercices.

Constitué de quelque 3 000 marins, il avait quitté le port de Brest en novembre pour une mission de plusieurs mois en mer Rouge, dans l'océan Indien et dans le Pacifique, durant laquelle il doit intégrer régulièrement des frégates ou des sous-marins de pays étrangers.

La France cherche à réaffirmer son poids dans la région Asie-Pacifique, où la Chine et les États-Unis sont en concurrence pour exercer leur influence.

Les Philippines cherchent pour leur part à renforcer leurs relations avec leurs alliés face aux confrontations régulières entre Manille et Pékin concernant la mer de Chine méridionale. Pékin y revendique en effet la majeure partie de cette voie navigable stratégique.

En novembre, Manille avait annoncé l'achat à la France de 40 vedettes rapides de patrouille dans le cadre d'un accord de 440 millions de dollars (environ 420 millions d'euros).


L'écrivain Boualem Sansal a entamé une grève de la faim, a déclaré son avocat

Short Url
  • « Je suis inquiet pour sa santé, comme pour la possibilité même d'un procès équitable », a affirmé Me François Zimeray, avocat français de l'écrivain, confirmant une information du JDD.
  • Selon Me Zimeray, qui a expliqué ne pas avoir obtenu de visa pour se rendre en Algérie afin de voir son client, Boualem Sansal aurait pris cette décision « en raison des pressions exercées contre lui pour changer d'avocat ».

PARIS : L'écrivain franco-algérien Boualem Sansal, incarcéré en Algérie depuis mi-novembre, a entamé lundi une grève de la faim, a indiqué son avocat dimanche à l'AFP, précisant tenir cette information d'une source judiciaire.

« Je suis inquiet pour sa santé, comme pour la possibilité même d'un procès équitable », a affirmé Me François Zimeray, avocat français de l'écrivain, confirmant une information du JDD.

Selon Me Zimeray, qui a expliqué ne pas avoir obtenu de visa pour se rendre en Algérie afin de voir son client, Boualem Sansal aurait pris cette décision « en raison des pressions exercées contre lui pour changer d'avocat ».

« Ni la pondération dans l'expression de sa défense, ni la retenue face à la campagne abjecte que j'ai subie dans certains médias algériens, ni le respect du cadre judiciaire de ce pays ne semblent avoir été appréciés par un régime qui persiste à me refuser le visa sans raison valable, privant Boualem Sansal de la défense de son choix », a martelé l'avocat.

Ce dernier a également affirmé que le protocole de soin suivi par Boualem Sansal avait été interrompu, alors que l'écrivain souffrirait d'un cancer, d'après des informations de presse.

Boualem Sansal est poursuivi en vertu de l'article 87 bis du Code pénal algérien, qui sanctionne comme acte terroriste ou subversif tout acte visant la sûreté de l'État, l'intégrité du territoire, la stabilité et le fonctionnement normal des institutions.

Selon le quotidien français Le Monde, le pouvoir algérien aurait mal pris les déclarations de Boualem Sansal au média français Frontières, réputé d'extrême droite, reprenant la position du Maroc selon laquelle le territoire de ce dernier pays aurait été amputé sous la colonisation française au profit de l'Algérie.

Son incarcération a provoqué les protestations de nombreux intellectuels et écrivains, qui estiment les poursuites sans aucun fondement.

Boualem Sansal a longtemps affirmé être né en 1949, ce qui lui donnerait aujourd'hui 75 ans. En décembre, son éditeur Antoine Gallimard avait pour sa part indiqué qu'il était en vérité né en 1944 et avait donc 80 ans.


Immigration : un conseil interministériel se réunit mercredi

Le ministre français de l'Intérieur Bruno Retailleau (C) serre la main d'un agent de la police nationale française dans une caserne de pompiers après une attaque au couteau à Mulhouse, dans l'est de la France, où un homme est soupçonné d'avoir tué une personne et grièvement blessé deux agents de police, le 22 février 2025 (Photo par SEBASTIEN BOZON / AFP)
Le ministre français de l'Intérieur Bruno Retailleau (C) serre la main d'un agent de la police nationale française dans une caserne de pompiers après une attaque au couteau à Mulhouse, dans l'est de la France, où un homme est soupçonné d'avoir tué une personne et grièvement blessé deux agents de police, le 22 février 2025 (Photo par SEBASTIEN BOZON / AFP)
Short Url
  • Ce conseil, qui était prévu avant l'attaque de Mulhouse, « se réunira ce mercredi », a déclaré Jean-Noël Barrot lors d'un entretien avec Europe 1 et CNews, où il était interrogé sur l'attaque de samedi.
  • Interrogé sur TF1, le ministre de l'Intérieur, Bruno Retailleau, a indiqué que le suspect faisait l'objet d'une obligation de quitter le territoire français (OQTF) et a accusé l'Algérie de l'avoir refoulé à 10 reprises.

PARIS : Le gouvernement français réunira un conseil interministériel de contrôle de l'immigration mercredi, alors qu'une attaque au couteau, perpétrée par un Algérien en situation irrégulière, a fait un mort samedi à Mulhouse, a assuré dimanche le ministre des Affaires étrangères.

Ce conseil, qui était prévu avant l'attaque de Mulhouse, « se réunira ce mercredi », a déclaré Jean-Noël Barrot lors d'un entretien avec Europe 1 et CNews, où il était interrogé sur l'attaque de samedi.

Au cours de l'entretien, le ministre a été interrogé sur les discussions avec ses homologues algériens concernant les obligations de quitter le territoire français (OQTF).

« Cette attaque terroriste nous appelle à amplifier encore la mobilisation qui est la nôtre pour mieux contenir et prévenir les conséquences de la présence de ce terroriste islamiste sur le territoire national », a estimé le ministre avant d'évoquer le conseil interministériel.

Interrogé sur TF1, le ministre de l'Intérieur, Bruno Retailleau, a indiqué que le suspect faisait l'objet d'une obligation de quitter le territoire français (OQTF) et a accusé l'Algérie de l'avoir refoulé à 10 reprises.

Le Premier ministre, François Bayrou, a d'ailleurs convoqué un conseil interministériel de contrôle de l'immigration ce mercredi. « Nous devons faire plus et nous devons faire mieux », a-t-il déclaré.

M. Barrot a également affirmé avoir demandé « aux 19 ambassadeurs, dans les pays où nous rencontrons le plus de difficultés pour renvoyer les étrangers en situation irrégulière, à me faire un rapport circonstanciel dont je présenterai les résultats ce mercredi au Premier ministre pour que nous puissions prendre des mesures fortes ».

« Il y a des pays vis-à-vis desquels il nous faut effectivement prendre des mesures fortes. Il y en a d'autres où, au contraire, il nous faut des mesures d'accompagnement », a-t-il ajouté.