Covid: Castex dévoile la levée progressive des restrictions

Le Premier ministre français Jean Castex lors d'une conférence de presse sur la stratégie actuelle du gouvernement français pour lutter contre la pandémie de Covid-19 à Paris, le 22 avril 2021 (Photo, AFP)
Le Premier ministre français Jean Castex lors d'une conférence de presse sur la stratégie actuelle du gouvernement français pour lutter contre la pandémie de Covid-19 à Paris, le 22 avril 2021 (Photo, AFP)
Short Url
Publié le Jeudi 22 avril 2021

Covid: Castex dévoile la levée progressive des restrictions

  • La rentrée se fera comme prévu «dès lundi 26 avril» dans les écoles maternelles et élémentaires
  • Les Français de plus 55 ans pourront, «à compter de ce samedi», se voir administrer le vaccin de Johnson & Johnson contre la Covid-19

PARIS: Réouverture des écoles avec un « protocole très strict » et des tests massifs, fin des limites de déplacements en journée le 3 mai, réouverture progressive mi-mai de commerces et lieux de culture: Jean Castex a dévoilé jeudi les premières étapes de la levée des restrictions, jugeant que le pic de la 3e vague de Covid-19 était passé. 

« Le pic de la troisième vague semble donc derrière nous » mais « pour autant, nous devons rester vigilants », a affirmé le Premier ministre lors d'une conférence de presse. 

En ce qui concerne les écoles, la rentrée se fera comme prévu « dès lundi 26 avril » dans les écoles maternelles et élémentaires, et « le 3 mai » pour les collégiens et lycéens, après une dernière semaine d'enseignement à distance, a affirmé le chef du gouvernement. 

Cette rentrée se fera avec un « protocole très strict » et un « renforcement massif des tests », puisque 400 000 tests salivaires seront proposés chaque semaine dans les écoles alimentaires à la reprise, »avec la perspective d’atteindre 750 000 tests d’ici la mi-mai », a-t-il expliqué.  

La « grande nouveauté » sera le déploiement des autotests dans les lycées: 64 millions ont été commandés pour les personnels de l'éducation nationale puis les lycéens, a précisé M. Castex. 

Ensuite, à partir du 3 mai, les contraintes de déplacement dans la limite des 10 km seront « levées » en journée. Commerces, activités culturelles, sportives et terrasses pourraient rouvrir « autour de la mi-mai » si la situation sanitaire le permet.  

Car si « nous y aspirons tous », cette réouverture « sera assortie de conditions particulières, le cas échéant territorialisées », a averti M. Castex. 

Les principales fédérations du commerce et quelque 150 patrons, franchisés et affiliés de réseaux d'enseignes ont publié jeudi un « plaidoyer pour une réouverture impérative de tous les commerces au plus tard le 10 mai », un mois « capital en termes d'activité » pour les 150 000 magasins fermés depuis le 3 avril. 

1
Le ministre de la Santé Olivier Véran, lors d'une conférence de presse sur la stratégie actuelle du gouvernement français pour lutter contre la pandémie de Covid-19 à Paris, le 22 avril 2021 (Photo, AFP)

 

LE VACCIN JOHNSON & JOHNSON ADMINISTRÉ «À COMPTER DE CE SAMEDI»

Les Français de plus 55 ans pourront, « à compter de ce samedi », se voir administrer le vaccin de Johnson & Johnson contre la Covid-19, le quatrième disponible sur le territoire, a annoncé le ministre de la Santé Olivier Véran. 

La France a reçu une première livraison de 200 000 doses de ce vaccin à la fin de la semaine dernière mais elle attendait les conclusions de l'Agence européenne des médicaments (EMA) qui a estimé mercredi qu'il bénéficiait d'un rapport bénéfices/risques favorable malgré un risque »très rare » de caillots sanguins. 

« Les 200 000 premiers vaccins sont livrés aux pharmacies, aux médecins et aux infirmiers libéraux qui pourront commencer à le proposer à leurs patients à compter de ce samedi », a déclaré le ministre lors d'une conférence de presse gouvernementale. 

Contrairement aux autres vaccins déjà utilisés en France (Pfizer/BioNTech, Moderna et AstraZeneca), « ce vaccin (...) ne nécessite qu'une seule injection pour que vous soyez protégé, pas de rappel vaccinal, pas de seconde injection », a-t-il souligné. 

Olivier Véran a également annoncé que la vaccination serait « ouverte à compter de lundi prochain » pour les proches des personnes « en situation d'immuno-dépression sévère », ce qui concerne « plusieurs centaines de milliers » de personnes en France. 

Il a par ailleurs indiqué avoir « saisi les comités scientifiques » au sujet de la vaccination des personnes de moins de 50 ans souffrant d'obésité sévère qui présentent un risque accru de forme grave de Covid-19 mais ne sont pas éligibles à la vaccination pour le moment. 

« La réponse ne va pas tarder mais il est probable que nous puissions là aussi démarrer d'ici la mi-mai », a affirmé le ministre. 

Plateau très élevé 

Nombre de scientifiques alertent toutefois sur la fragilité de la décrue. 

« On est sur un plateau très élevé avec une charge pesant sur l'hôpital qui est importante », a rappelé mercredi Frédéric Valletoux, président de la Fédération hospitalière de France (FHF) et maire Agir de Fontainebleau. 

Le nombre de patients en réanimation était de 5 981 jeudi contre 5 959 la veille, un niveau toujours élevé, tout comme ceux des patients hospitalisés (30 634 contre 30 954 mercredi), selon les données de Santé publique France. 

L’agence sanitaire a également indiqué que 285 malades de la Covid sont décédés dans les dernières 24 heures, pour un total de plus de 102 000 depuis le début de l’épidémie. 

Emmanuel Macron s'est dit très « préoccupé » par la « Covid long » avec lequel il va falloir « vivre durablement », 10 à 15% de ceux qui ont eu la maladie avec des symptômes en souffrant, selon les soignants qu'il a rencontrés jeudi à l'hôpital Foch de Suresnes (Hauts-de-Seine).  

« Les recherches sont engagées et notre système de santé s'adapte. Il nous faut apprendre, reconnaître et prendre en charge les patients », a-t-il ajouté dans un message sur Twitter. 

L'exécutif mise en parallèle sur l'accélération de la campagne de vaccination. Plus de 13 millions de Français avaient reçu au moins une dose mercredi soir, selon Santé publique France.  

Les craintes engendrées par de très rares cas de thromboses après l'administration du vaccin AstraZeneca pèsent toutefois sur la dynamique. 

Or, « la vaccination de la population française avant l'été, qui va nous permettre de passer un été normal, ne pourra se faire que si tous les vaccins sont utilisés, y compris l'AstraZeneca », souligne Odile Launay. 

Après le feu vert de l'Agence européenne des médicaments, « l'administration du vaccin Janssen peut donc commencer sur le territoire national », ciblée sur les personnes « de plus de 55 ans », selon le ministère de la Santé.  

MG France, premier syndicat chez les médecins généralistes, a réclamé « une nouvelle logistique de distribution » des vaccins et dénoncé « des dysfonctionnements persistants », en particulier le « caractère imprévisible » des livraisons et un « manque de cohérence des informations sur les vaccins qui induit le doute chez les patients ».  

1
Le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin, lors d'une conférence de presse sur la stratégie actuelle du gouvernement français pour lutter contre la pandémie de Covid-19 à Paris, le 22 avril 2021 (Photo, AFP)

 

QUARANTAINE DE 10 JOURS POUR «TOUS» LES PASSAGERS EN PROVENANCE DE 5 PAYS DONT LE BRÉSIL

Tous les passagers en provenance du Brésil, de l'Inde, du Chili, d'Afrique du Sud et de l'Argentine feront l'objet d'une mise « en quarantaine de 10 jours décidée par arrêté préfectoral », et « quel que soit le résultat de leur test, positif ou négatif » à l'arrivée en France, a annoncé Gérald Darmanin. 

Ces mesures seront appliquées également aux voyageurs en provenance de Guyane où le variant brésilien se propage rapidement. 

« L'arrêté de quarantaine s'appliquera en lieu et place de l'engagement à respecter un isolement de 7 jours que doivent prendre aujourd'hui les voyageurs arrivant en France », a expliqué le ministre de l'Intérieur.  

Ces derniers, a-t-il poursuivi, devront justifier à leur arrivée d'un « test PCR de moins de 36 heures », et seront « systématiquement » testés à nouveau par un « test antigénique ». 

Pour venir en France depuis ces pays -dont « la liste « pourra évoluer si nécessaire » - « pour l'essentiel, seuls les ressortissants français et européens ayant leur résidence principale en France pourront entrer sur le territoire national », a précisé M. Darmanin. 

Le ministre a affirmé que les contrôles de ces quarantaines seraient « renforcés », afin de parachever ce « sas sanitaire » qui sera mis en place ce samedi. 

Ainsi avant leur embarquement, les passagers devront déclarer à la compagnie aérienne leur lieu de quarantaine en France et fournir un justificatif attestant de l'existence de ce lieu (justificatif de domicile, réservation d'hôtel). Si ces justificatifs ne sont pas probants, la compagnie aérienne pourra refuser au voyageur d'embarquer, a-t-il dit.  Un nouveau contrôle de ces justificatifs aura lieu à l'arrivée. 

S'agissant du contrôle de la quarantaine, Gérald Darmanin a précisé que les heures de sortie ne pourront se dérouler qu'entre 10H00 et 12H00. En dehors de ces heures, la personne concernée pourra faire l'objet d'un contrôle à tout moment par les policiers et les gendarmes. Ces derniers pourront délivrer au contrevenant une amende de 1 000 à 1 500 euros contre 135 euros actuellement. 

Les agents de l'assurance maladie seront chargés du suivi sanitaire de ces personnes. 

Le ministre a en outre annoncé que le gouvernement introduirait au projet de loi sur la sortie du régime d’état d'urgence, actuellement en débat au Parlement, une disposition « visant à renforcer davantage ce dispositif de quarantaine ».   

Il sera ainsi proposé d’ouvrir la possibilité aux pouvoirs publics « d’imposer un lieu de quarantaine, dans les très rares cas où celui choisi par le voyageur ne permet pas un isolement efficace et un contrôlé effectif par les forces de l’ordre », a complété M. Darmanin. 


« Attentat terroriste » en France : un mort, le ministre de l'Intérieur blâme l'Algérie sur l'immigration

La police scientifique française travaille sur le site d'une attaque au couteau où un homme est soupçonné d'avoir tué une personne et grièvement blessé deux policiers à Mulhouse, dans l'est de la France, le 22 février 2025. (Photo par SEBASTIEN BOZON / AFP)
La police scientifique française travaille sur le site d'une attaque au couteau où un homme est soupçonné d'avoir tué une personne et grièvement blessé deux policiers à Mulhouse, dans l'est de la France, le 22 février 2025. (Photo par SEBASTIEN BOZON / AFP)
Short Url
  • dans l'est de la France, un homme de 37 ans, fiché pour risque de « terrorisme », a tué une personne et blessé au moins trois policiers à l'arme blanche.
  • Selon le président Emmanuel Macron, il s'agit d'un « acte de terrorisme », tandis que le ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau a mis en cause la non-coopération de l'Algérie sur l'immigration.

MULHOUSE, FRANCE : Samedi, dans l'est de la France, un homme de 37 ans, fiché pour risque de « terrorisme », a tué une personne et blessé au moins trois policiers à l'arme blanche. Selon le président Emmanuel Macron, il s'agit d'un « acte de terrorisme », tandis que le ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau a mis en cause la non-coopération de l'Algérie sur l'immigration.

Selon des témoignages concordants obtenus par l'AFP, l'assaillant a crié « Allah u Akbar » (« Dieu est le plus grand » en arabe) à plusieurs reprises samedi, lors de l'attaque menée dans la ville de Mulhouse, ainsi que lors de son interpellation par les forces de l'ordre.

Selon le parquet de Mulhouse, l'assaillant a agressé les victimes avec un couteau, blessant notamment un Portugais de 69 ans qui est décédé.

Deux policiers municipaux ont été grièvement blessés, l'un à la carotide et l'autre au thorax, a affirmé à l'AFP le procureur de Mulhouse Nicolas Heitz. Si le second a pu sortir de l'hôpital, le premier doit être transféré dimanche au centre hospitalier de Colmar, à environ 40 kilomètres de Mulhouse. Trois autres policiers municipaux auraient été plus légèrement atteints, a précisé le procureur.

En déplacement au Salon de l'agriculture à Paris, Emmanuel Macron a dénoncé un « acte de terrorisme islamiste » qui ne fait pas de doute.

Nicolas Heitz a déclaré que le suspect était inscrit au fichier de traitement des signalements pour la prévention de la radicalisation à caractère terroriste.

Interrogé sur la chaîne TF1, le ministre de l'Intérieur, Bruno Retailleau, a indiqué que le suspect faisait l'objet d'une obligation de quitter le territoire français (OQTF) et accusé l'Algérie de l'avoir refusé à dix reprises.

« Une fois de plus, c'est le terrorisme islamiste qui a frappé. Et, une fois de plus, j'ajoute que ce sont les désordres migratoires qui sont aussi à l'origine de cet acte terroriste », a-t-il lancé.

Devant l'hôtel de police de Mulhouse, où il a rendu hommage au sang-froid des policiers, M. Retailleau a précisé que le suspect présentait également « un profil schizophrène » et que son acte présentait « une dimension psychiatrique ».

Selon des sources syndicales, le suspect était placé sous contrôle judiciaire avec assignation à résidence.

Les faits se sont déroulés à 15 h 40 (14 h 40 GMT), près d'un marché très animé du quartier populaire.

L'homme a d'abord blessé grièvement des agents de stationnement, puis un sexagénaire portugais, mortellement atteint d'un coup de couteau.

« Nous ne savons pas s'il s'est trouvé par hasard sur son chemin ou s'il a fait un acte de bravoure en s'interposant », a indiqué le ministre.

L'assaillant a ensuite été poursuivi par des policiers municipaux qui sont parvenus à le maîtriser sans faire usage d'armes à feu.

À la nuit tombée, plusieurs membres de la police scientifique s'affairaient encore à la lueur d'un projecteur sur la dalle située à l'extérieur du marché couvert. Le périmètre était gardé par des militaires.

« Le fanatisme a encore frappé et nous sommes en deuil », a réagi le Premier ministre centriste François Bayrou, qui a adressé ses « félicitations aux forces de l'ordre pour leur intervention rapide ».

« L'horreur vient de saisir notre ville », a déploré la maire de Mulhouse, Michèle Lutz, sur Facebook.

En janvier, un homme de 32 ans avait blessé une personne au couteau dans un supermarché d'Apt, dans le sud de la France, en criant « Allah Akbar ». Il a été inculpé et écroué pour tentative d'assassinat en relation avec une entreprise terroriste.

Fin janvier, le procureur antiterroriste, Olivier Christen, avait souligné que « l'absence d'actes terroristes mortels en France en 2024 ne reflète pas une diminution du risque terroriste », rappelant que neuf attentats ont été déjoués l'an dernier sur le territoire français.


Plusieurs centaines de personnes ont manifesté lors d'un rassemblement antifasciste à Paris

Short Url
  • Plusieurs centaines de personnes étaient rassemblées samedi après-midi à Paris contre le fascisme, après l'agression d'un homme à l'arme blanche devant une association culturelle turque la semaine passée.
  • « Nous sommes là car nous avons été attaqués. Nous sommes là pour montrer que Paris n'est pas à eux. Nous continuerons la lutte antifasciste et révolutionnaire », a lancé au micro un leader de Young Struggle.

PARIS : Plusieurs centaines de personnes étaient rassemblées samedi après-midi à Paris contre le fascisme, après l'agression d'un homme à l'arme blanche devant une association culturelle turque la semaine passée, pour laquelle six membres de l'ultradroite ont été inculpés, a constaté un journaliste de l'AFP.

« Paris, Paris, Antifa ! », « Pas de quartier pour les fachos, pas de fachos dans nos quartiers », « Nous sommes tous antifascistes », ont scandé les manifestants réunis place de la République. Un drapeau rouge « No pasaran » a été accroché sur un flanc de la statue, au centre de la place emblématique.

Ce rassemblement se tient six jours après l'agression à l'arme blanche d'un homme membre du collectif Young Struggle, qui se présente comme une « organisation de jeunesse socialiste » et adhérent au syndicat CGT. Il avait dû être hospitalisé quelques heures.

Dimanche dernier, « une vingtaine de personnes » appartenant à la mouvance d'ultradroite, « cagoulées et munies de tessons de bouteille » selon la préfecture de police, avaient pénétré dans la cour d'un immeuble où se situe une association culturelle de travailleurs immigrés de Turquie et agressé une personne avant de prendre la fuite.

Six jeunes hommes ont été inculpés pour violences volontaires aggravées. L'un d'eux, qui avait du sang sur ses vêtements et qui a reconnu sa participation, a été incarcéré.

« Nous sommes là car nous avons été attaqués. Nous sommes là pour montrer que Paris n'est pas à eux. Nous continuerons la lutte antifasciste et révolutionnaire », a lancé au micro un leader de Young Struggle, avant de faire siffler le nom de Bruno Retailleau, ministre français de l'Intérieur et connu pour ses positions très conservatrices.

« Partout, l'extrême droite se répand, encouragée par les saluts nazis de Elon Musk et Steve Bannon », a déclaré à sa suite Mathilde Panot, cheffe des députés du parti de gauche radicale LFI (La France Insoumise).

Steve Bannon, ancien conseiller de Donald Trump, a récemment été sous le feu des projecteurs pour un geste qualifié de salut nazi lors de la convention CPAC, la grand-messe des conservateurs américains près de Washington.

Il a brièvement tendu sa main en l'air après avoir déclaré devant les supporters de Donald Trump : « Nous n'allons pas reculer, nous n'allons pas capituler, nous n'allons pas abandonner. Luttez, luttez, luttez ! »

En janvier, le milliardaire Elon Musk, conseiller de Donald Trump, avait lui-même été épinglé pour un geste ambigu analogue.


Macron dira à Trump qu'entre alliés on ne peut pas "faire souffrir l'autre" avec des droits de douane

Le président français Emmanuel Macron (C) et la ministre française de l'Agriculture et de la Souveraineté alimentaire Annie Genevard (D) écoutent des artisans du cuir lors de la journée d'ouverture et de l'inauguration par le président français du 61e Salon international de l'agriculture au parc des expositions de la Porte de Versailles à Paris, le 22 février 2025. (AFP)
Le président français Emmanuel Macron (C) et la ministre française de l'Agriculture et de la Souveraineté alimentaire Annie Genevard (D) écoutent des artisans du cuir lors de la journée d'ouverture et de l'inauguration par le président français du 61e Salon international de l'agriculture au parc des expositions de la Porte de Versailles à Paris, le 22 février 2025. (AFP)
Short Url
  • "Entre alliés, on ne peut pas faire souffrir l'autre avec des tarifs" douaniers, a déclaré Emmanuel Macron samedi au premier jour de l'ouverture du Salon de l'agriculture à Paris
  • Depuis son retour à la Maison-Blanche, Donald Trump a annoncé la mise en place de droits de douane réciproques

PARIS: "Entre alliés, on ne peut pas faire souffrir l'autre avec des tarifs" douaniers, a déclaré Emmanuel Macron samedi au premier jour de l'ouverture du Salon de l'agriculture à Paris alors que Donald Trump menace d'imposer des droits de douane sur de multiples produits européens.

"Je vais (lui) en parler parce qu'on a besoin d'apaiser tout ça", a relevé le président français qui doit rencontrer son homologue américain lundi à Washington.

"La filière agricole et agroalimentaire (française), c'est une grande filière d'exportation, donc il faut la défendre pour la rendre encore plus compétitive", a-t-il ajouté.

Depuis son retour à la Maison-Blanche, Donald Trump a annoncé la mise en place de droits de douane réciproques, c'est-à-dire que les États-Unis appliqueront le même niveau de droits de douane sur les produits en provenance d'un pays que le niveau appliqué dans ce pays aux produits américains.

Il a également annoncé le retour de droits de douane sur l'acier et l'aluminium. Et, s'il a déjà visé le Canada, le Mexique et la Chine, il a régulièrement assuré que les pays européens étaient également menacés.

En France, les viticulteurs sont particulièrement inquiets d'un retour des droits de douane américains sur le cognac et le vin, qu'ils exportent en masse vers les États-Unis, d'autant que le cognac souffre déjà d'un différend commercial entre l'UE et la Chine, son premier marché en valeur.

"Je suis déterminé sur tous les sujets pour avoir un échange" avec Donald Trump, a encore dit Emmanuel Macron. "On partagera nos accords, nos désaccords et j'espère surtout qu'on trouvera des solutions sur la question de l'Ukraine".

Le président américain est reparti à la charge vendredi contre son homologue ukrainien. Tout en estimant que Volodymyr Zelensky et Vladimir Poutine allaient "devoir se parler", pour "mettre fin au massacre de millions de personnes", il a jugé que la présence de l'Ukrainien n'était "pas importante" dans des négociations avec la Russie.

Il a ciblé par ailleurs Emmanuel Macron, et Keir Starmer, qui n'ont selon lui "rien fait" pour mettre un terme à la guerre. Le Premier ministre britannique est attendu jeudi à Washington.