A son sommet sur le climat, Biden exige des «actes»

Le président américain Joe Biden. (Photo, AFP)
Le président américain Joe Biden. (Photo, AFP)
Short Url
Publié le Jeudi 22 avril 2021

A son sommet sur le climat, Biden exige des «actes»

  • « Il n'y a pas de plus grand défi pour ce gouvernement, et pour les Etats-Unis, que de combattre la crise climatique »
  • « Nous savons tous que nous devons faire davantage pour infléchir la courbe des émissions mondiales » de gaz à effet de serre

WASHINGTON : Les Etats-Unis ont promis mercredi de faire pression sur les principaux pollueurs mondiaux pour qu'ils « relèvent » leurs « ambitions » dans la lutte contre le réchauffement, à la veille du grand sommet sur le climat voulu par Joe Biden, attendu au tournant sur ses propres engagements.

« Il n'y a pas de plus grand défi pour ce gouvernement, et pour les Etats-Unis, que de combattre la crise climatique », a dit une responsable américaine avant la réunion virtuelle de jeudi et vendredi avec une quarantaine de dirigeants mondiaux, dont le Chinois Xi Jinping, le Russe Vladimir Poutine mais aussi le pape François.

« Nous savons tous que nous devons faire davantage pour infléchir la courbe des émissions mondiales » de gaz à effet de serre responsables du réchauffement, a-t-elle ajouté, appelant à « un niveau inédit de coopération planétaire ».

Un autre responsable de l'équipe Biden a dit « attendre des actes lors de cette réunion », point d'étape vers la grande conférence de l'ONU, la COP26, prévue en fin d'année à Glasgow, en Ecosse.

« Nous attendons des dirigeants qu'ils fassent des annonces pour relever leur ambition en indiquant les prochaines mesures qu'ils entendent prendre pour aider à résoudre le problème climatique de manière collective », a-t-il martelé.

Accord européen in extremis

Les grandes puissances invitées, qui représentent ensemble 80% des émissions mondiales et dont les dirigeants s'exprimeront jeudi à l'ouverture des débats, se sont mises mardi en ordre de marche pour ce sommet censé démontrer que l'Amérique est de retour dans ce combat après le désengagement de Donald Trump.

Le président chinois Xi Jinping, à la tête du premier pays émetteur de gaz à effet de serre, a confirmé sa participation, malgré les vives tensions avec Washington.

Egalement en froid avec les Américains, Vladimir Poutine a promis que la Russie, producteur majeur d'hydrocarbures, agirait « sévèrement » contre le changement climatique. Le président russe a fixé comme objectif que le volume cumulé d'émissions nettes de gaz à effet de serre de son pays passe en dessous de celui de l'Union européenne lors des 30 prochaines années.

Quant à l'UE, justement, elle pourra faire bonne figure après un accord in extremis entre eurodéputés et Etats membres sur une réduction nette d’« au moins 55% » de ses émissions de gaz à effet de serre d'ici 2030 par rapport au niveau de 1990.

Le Premier ministre canadien Justin Trudeau va s'engager à réduire de 40% à 45% les émissions de son pays d'ici 2030 par rapport à 2005, au lieu de 30% précédemment, selon Radio-Canada.

La chaîne a affirmé mercredi qu'un tel seuil de 40% avait été fixé comme « ticket d'entrée » par les Etats-Unis pour les pays invités au sommet.

Car jusqu'ici, les efforts annoncés restent selon les experts en-deçà des objectifs de l'Accord de Paris sur le climat conclu en 2015, qui vise à maintenir le réchauffement sous les +2°C, si possible +1,5°C, par rapport à l'ère pré-industrielle.

Joe Biden, qui a rejoint dès le premier jour de son mandat en janvier cet accord-clé dont son prédécesseur Trump avait claqué la porte, a promis de dévoiler le nouvel objectif américain lors de son « sommet des dirigeants sur le climat ».

« Mauvais élève »

Première économie et deuxième pollueur au monde, les Etats-Unis s'étaient engagés à réduire leurs émissions de 26 à 28% d'ici 2025, par rapport à 2005. Les experts s'attendent à ce qu'ils fixent un nouvel objectif d'une réduction de moitié d'ici 2030.

L'enjeu est de taille pour la crédibilité du nouveau président américain, qui veut s'ériger en leader mondial de la lutte contre le réchauffement mais doit rassurer quant à l'inconstance de son pays en la matière.

Le retour dans l'Accord de Paris n'est pas « glorieux », avait taclé la semaine dernière la diplomatie chinoise, raillant "un mauvais élève qui revient sur les bancs de l'école après avoir séché les cours".

En l'absence des Etats-Unis pendant l'ère Trump, Xi Jinping s'était ainsi attiré des applaudissements fin 2020 en annonçant que son pays commencerait à réduire ses émissions de CO2 avant 2030, pour parvenir 30 ans plus tard à la « neutralité carbone » –  c'est-à-dire d'en absorber autant que d'en émettre.

L'entente de la Chine et des Etats-Unis est cruciale pour la réussite des efforts internationaux, et les deux puissances rivales semblent donc décidées à mettre provisoirement leurs divergences de côté pour collaborer plus activement sur le climat.

Elles se sont engagées samedi à « coopérer » sur le changement climatique, à l'issue d'une visite à Shanghai de l'émissaire américain John Kerry, qui y a jugé « suicidaire » toute absence de collaboration.


Londres: manifestation propalestinienne à la veille de la trêve à Gaza

Des manifestants et des contre-manifestants se rassemblent à Whitehall, dans le centre de Londres, lors d'une manifestation nationale pour la Palestine, le 18 janvier 2025. (Photo BENJAMIN CREMEL / AFP)
Des manifestants et des contre-manifestants se rassemblent à Whitehall, dans le centre de Londres, lors d'une manifestation nationale pour la Palestine, le 18 janvier 2025. (Photo BENJAMIN CREMEL / AFP)
Short Url
  • des milliers de manifestants propalestiniens se sont rassemblés dans le centre de Londres samedi, à la veille de l'entrée en vigueur de la trêve conclue entre Israël et le Hamas, espérant plus qu'un « répit temporaire ».
  • Les participants ont brandi des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Arrêtez d'armer Israël » ou « Gaza, arrêtez le massacre ». Certains ont chanté : « De la rivière à la mer, la Palestine sera libérée. »

LONDRES : Il faut continuer à « mettre la pression » : des milliers de manifestants propalestiniens se sont rassemblés dans le centre de Londres samedi, à la veille de l'entrée en vigueur de la trêve conclue entre Israël et le Hamas, espérant plus qu'un « répit temporaire ».

« Nous voulons être optimistes » concernant ce cessez-le-feu, et « nous devons être dans la rue pour nous assurer qu'il tienne », affirme à l'AFP Sophie Mason, une Londonienne de 50 ans, habituée des manifestations propalestiniennes dans la capitale britannique.

La trêve, qui doit débuter dimanche matin, prévoit la libération d'otages israéliens aux mains du Hamas et de prisonniers palestiniens détenus par Israël, un retrait israélien des zones densément peuplées de Gaza, ainsi qu'une augmentation de l'aide humanitaire.

La marche prévue s'est transformée en un rassemblement statique sur Whitehall, la grande avenue du quartier des ministères, la police ayant rejeté le parcours proposé par le mouvement Palestine Solidarity Campaign, car il passait trop près d'une synagogue.

La police, présente en masse, a annoncé sur X avoir arrêté en fin d'après-midi « entre 20 et 30 manifestants » qui étaient sortis du périmètre autorisé, après avoir déjà procédé à sept autres arrestations un peu plus tôt.

Les participants ont brandi des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Arrêtez d'armer Israël » ou « Gaza, arrêtez le massacre ». Certains ont chanté : « De la rivière à la mer, la Palestine sera libérée. »

« Nous devons mettre la pression pour que ce cessez-le-feu soit respecté et que l'aide internationale arrive à Gaza », affirme Ben, syndicaliste de 36 ans, qui a refusé de donner son nom de famille.

Anisah Qausher, étudiante venue avec sa mère, estime quant à elle que le cessez-le-feu « arrive tard et il est insuffisant ». Si elle espère qu'il « apportera un répit temporaire », elle estime qu'il va falloir « faire beaucoup plus », évoquant le défi de la reconstruction de Gaza.

Selon elle, l'entrée de davantage d'aide humanitaire est « une victoire », mais « cela ne devrait pas être quelque chose soumis à autorisation ». C'est un droit », ajoute-t-elle.

Une manifestation rassemblant une centaine de personnes brandissant des drapeaux israéliens se tenait non loin de là.

L'attaque du 7 octobre a fait 1 210 morts côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des données officielles. Sur les 251 personnes enlevées ce jour-là, 94 sont toujours otages à Gaza, dont 34 sont mortes selon l'armée.

Au moins 46 899 personnes, en majorité des civils, ont été tuées dans l'offensive israélienne à Gaza, selon les données du ministère de la Santé du Hamas jugées fiables par l'ONU.

Selon l'ONU, la guerre a provoqué un niveau de destructions « sans précédent dans l'histoire récente » dans le territoire palestinien assiégé.


En Espagne, une trentaine de personnes ont été blessées, dont plusieurs sont dans un état grave, dans un accident de télésiège

Drapeau de l'Espagne (Photo iStock)
Drapeau de l'Espagne (Photo iStock)
Short Url
  • « Nous sommes en train de parler de 30 à 35 blessés, graves, très graves ou moins graves », a déclaré Miguel Ángel Clavero, directeur des services d'urgence de la région d'Aragon, où se situe la station d'Astún, sur la télévision publique TVE.
  • Tous les skieurs qui étaient restés suspendus dans leur télésiège ont pu être secourus », a-t-il ajouté.

MADRID : Dans une station de ski des Pyrénées, près de la frontière française, dans le nord-est de l'Espagne, un accident de télésiège a fait samedi plus d'une trentaine de blessés, dont plusieurs gravement, ont indiqué les autorités locales.

« Nous sommes en train de parler de 30 à 35 blessés, graves, très graves ou moins graves », a déclaré Miguel Ángel Clavero, directeur des services d'urgence de la région d'Aragon, où se situe la station d'Astún, sur la télévision publique TVE.

« Visiblement, il y a eu un problème au niveau de la poulie de l'un des télésièges, ce qui a entraîné une perte de tension du câble et la chute de certains télésièges », a-t-il expliqué.

Le président régional Jorge Azcón a précisé pour sa part que les trois personnes les plus gravement atteintes avaient été transférées à l'hôpital, l'une d'entre elles, une femme, en hélicoptère.

Les médias locaux ont évoqué un total de neuf blessés très graves, information que M. Azcón n'a pas confirmée.

Tous les skieurs qui étaient restés suspendus dans leur télésiège ont pu être secourus », a-t-il ajouté.

« Nous avons soudainement entendu un bruit et nous sommes tombés au sol, dans le télésiège. Nous avons rebondi cinq fois, en haut, en bas, et nous avons mal au dos et pris des coups, mais il y a des gens qui sont tombés des télésièges », a raconté María Moreno, l'une des victimes, sur la télévision publique.

« Nous avons eu très peur », a-t-elle ajouté.

Un jeune témoin des faits a déclaré sur TVE avoir vu un câble du mécanisme du télésiège sauter. « Les télésièges se sont mis à rebondir soudainement et les gens ont volé », a-t-il décrit.

Cinq hélicoptères et une quinzaine d'ambulances ont été mobilisés pour évacuer les blessés vers des hôpitaux proches de la station, où a été installé un hôpital de campagne, selon les services de secours.

Dans un message publié sur X, le Premier ministre espagnol Pedro Sánchez a déclaré être « choqué par les informations sur l'accident survenu dans la station d'Astún » et a indiqué avoir « offert tout le soutien » du gouvernement central aux autorités locales.


Iran : deux juges de la Cour suprême assassinés dans leur bureau selon les médias

Des membres de la police se tiennent devant le bâtiment judiciaire après l'assassinat des juges de la Cour suprême Mohammad Moghiseh et Ali Razini à Téhéran, Iran, le 18 janvier. (Reuters)
Des membres de la police se tiennent devant le bâtiment judiciaire après l'assassinat des juges de la Cour suprême Mohammad Moghiseh et Ali Razini à Téhéran, Iran, le 18 janvier. (Reuters)
Short Url
  • les juges Ali Razini et Mohammad Moghisseh, ont été tués dans l'enceinte de la Cour suprême, dans le sud de la capitale iranienne, a précisé Mizan Online.
  • e président iranien, Massoud Pezeshkian, a exhorté les forces de l'ordre à « identifier dans les plus brefs délais les commanditaires et les auteurs » du crime.

TEHERAN : Deux juges de la Cour suprême iranienne ont été assassinés samedi dans leur bureau à Téhéran par un homme armé qui s'est ensuite suicidé, a annoncé l'agence officielle de l'Autorité judiciaire, Mizan Online.

Les chefs de la branche 39 et 53 de la Cour suprême, les juges Ali Razini et Mohammad Moghisseh, ont été tués dans l'enceinte de la Cour suprême, dans le sud de la capitale iranienne, a précisé Mizan Online.

Le porte-parole du pouvoir judiciaire, Asghar Jahangir, a déclaré à la télévision que l'assaillant était « entré dans le bureau des deux juges armé d'un pistolet » et les avait tués.

Les motivations de l'auteur des faits n'ont pas été communiquées, mais Mizan Online a précisé qu'il « n'avait pas de dossier devant la Cour suprême ».

L'affaire, très rare en Iran, « fait désormais l'objet d'une enquête », a ajouté Mizan, qualifiant les faits d'acte « terroriste ».

Selon un communiqué publié sur le site de la présidence, le président iranien, Massoud Pezeshkian, a exhorté les forces de l'ordre à « identifier dans les plus brefs délais les commanditaires et les auteurs » du crime.

« Il ne fait aucun doute que le brillant chemin de ces juges, qui ont consacré leur vie à lutter contre les crimes contre la sécurité nationale, se poursuivra avec force », a-t-il ajouté.

Les deux juges tués samedi étaient des hodjatoleslam, un rang intermédiaire dans le clergé chiite, et avaient présidé les audiences d'importants procès ces dernières années.

Mohammad Moghisseh, âgé de 68 ans, a eu une longue carrière au sein de la justice depuis l'instauration de la République islamique en 1979.

Il a été sanctionné en 2019 par les États-Unis pour avoir supervisé « un nombre incalculable de procès inéquitables ».

De son côté, Ali Razini, 71 ans, a occupé des postes importants au sein du système judiciaire comme politique de l'Iran.

En 1998, alors qu'il était à la tête du pouvoir judiciaire de la capitale Téhéran, il avait été la cible d'une autre tentative d'assassinat, selon Mizan.

En 2005, le juge du tribunal révolutionnaire de Téhéran, Massoud (Hassan) Moghadas, avait été assassiné en pleine rue dans la capitale.

En avril 2023, un ayatollah membre de l'Assemblée des experts, le collège chargé de nommer, superviser et éventuellement démettre le guide suprême, a été tué par balles dans le nord de l'Iran.