Biden veut augmenter les impôts sur les sociétés pour financer les investissements

Au cours de la campagne présidentielle, Joe Biden avait proposé de relever le taux d'imposition des sociétés de 21% à 28% et d'accroître les impôts des particuliers gagnant plus de 400 000 dollars par an (Photo, AFP).
Au cours de la campagne présidentielle, Joe Biden avait proposé de relever le taux d'imposition des sociétés de 21% à 28% et d'accroître les impôts des particuliers gagnant plus de 400 000 dollars par an (Photo, AFP).
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Publié le Mercredi 24 mars 2021

Biden veut augmenter les impôts sur les sociétés pour financer les investissements

  • Biden compte remonter le taux d'imposition sur les sociétés à 28% contre 21% actuellement
  • Jerome Powell a minimisé les risques d'une inflation incontrôlée, martelant que la Réserve fédérale disposait des outils pour y faire face

WASHINGTON: L'administration Biden compte augmenter les impôts sur les entreprises pour contribuer au financement d'un gigantesque plan d'investissements notamment dans les infrastructures, a confirmé mardi la secrétaire américaine au Trésor lors d'une audition devant la Chambre des représentants.

Joe Biden «a été clair sur les propositions concernant la fiscalité», a déclaré Janet Yellen, précisant que le président comptait remonter le taux d'imposition sur les sociétés à 28% contre 21% actuellement. 

«Nous assistons à une course mondiale pour tirer vers le bas la fiscalité des entreprises et nous espérons y mettre un terme», a-t-elle ajouté.

De plus, la hausse des impôts pourrait être «combinée à une baisse des incitations accordées aux entreprises américaines qui leur permettent de déplacer leurs fonctions de support offshore», a expliqué la secrétaire au Trésor.

Au cours de la campagne présidentielle, Joe Biden avait proposé de relever le taux d'imposition des sociétés de 21% à 28% et d'accroître les impôts des particuliers gagnant plus de 400 000 dollars par an. 

Ces projets sont revenus sur le devant de la scène ces derniers jours alors que l'administration démocrate travaille à un projet de loi pour lancer de vastes investissements de 3 000 milliards de dollars.

Les républicains, mais aussi une frange de démocrates, sont farouchement opposés à un endettement supplémentaire alors que le gouvernement a déjà dépensé depuis le début de la pandémie près de 6 000 milliards de dollars en faveur des ménages et des entreprises.

Le financement d'un nouveau plan d'ampleur pourrait donc se faire via les impôts.

Janet Yellen a argué que l'impôt sur les sociétés était actuellement «très faible».

Selon Politico qui cite une étude du gouvernement, le taux d'imposition moyen des sociétés américaines réel est déjà bien inférieur aux 21% théorique: il avait chuté de plus de moitié, à 7,8%, à la suite de la grande refonte fiscale adoptée par les républicains en 2017.

Le gouvernement de Joe Biden compte ainsi revenir sur cette mesure phare de l'ère Trump.

Cette réforme avait suscité de nombreuses critiques de l'opposition démocrate de l'époque et d'économistes car elle a fait la part belle à la diminution des impôts des multinationales et des ménages aisés. Des experts avaient aussi souligné à l'époque que les sociétés ne payaient déjà pas le taux réel d'imposition.

Emplois à la clé

«Je pense qu'un ensemble d'investissements dans les personnes, d'investissements dans les infrastructures, aidera à créer de bons emplois dans l'économie américaine, et des changements dans la structure de la fiscalité contribueront à financer ces programmes», a également déclaré Janet Yellen.

Outre la création d'emplois, il devient vital aux Etats-Unis de moderniser une myriade d'infrastructures en piteux état. 

La plupart des autoroutes, routes, ponts, voies ferrées, aéroports, etc. ont été construites entre les années 1950 et 1970. Et, elles ont été mal entretenues au fil du temps.

L'objectif de l'administration Biden est à la fois de moderniser les infrastructures existantes et de lancer des projets plus respectueux de l'environnement dans le secteur de l'eau, des transports et de l'énergie.

De leurs côtés, les économistes soulignent que ces projets structurants permettraient de créer de la croissance sur la durée et non pas ponctuellement, comme c'est le cas du plan de sauvetage de 1 900 milliards de dollars acté récemment.

Lobby des entreprises

Avant même la présentation du plan de 3 000 milliards de dollars, les tractations en coulisses au Congrès ont commencé, les entreprises faisant pression sur les législateurs pour éviter de revenir sur leur fiscalité. 

Mardi, la secrétaire au Trésor était auditionnée aux côtés du président de la Banque centrale Jerome Powell. C'est la première fois qu'ils étaient entendus simultanément dans leurs rôles actuels. 

Le président Donald Trump avait choisi de remplacer Mme Yellen par M. Powell à la tête de la Réserve fédérale (Fed). Mais les deux responsables ont passé plusieurs années à travailler ensemble à la Fed et entretiennent des rapports cordiaux.

Ils ont tous deux fait part mardi d'une reprise économique plus solide que prévu tout en soulignant la nécessité de garder le cap pour aider «des millions d'Américains qui souffrent encore».

Jerome Powell a insisté sur la nécessité de continuer de soutenir l'économie qui est «loin d'être complètement remise» de la récession provoquée par la pandémie.

Et il a une nouvelle fois minimisé les risques d'une inflation incontrôlée, martelant que la Réserve fédérale disposait des outils pour y faire face.


France: forte contraction de l'activité du secteur privé en novembre, selon l'indice PMI Flash

Le Premier ministre français Michel Barnier prononce un discours lors du forum d'affaires trilatéral France-Italie-Allemagne à Paris, le 22 novembre 2024. Le Forum trilatéral, qui en est à sa sixième édition, réunit les associations professionnelles MEDEF, Confindustria et BDI des trois pays, qui représentent les secteurs industriels des plus grandes économies européennes. (AFP)
Le Premier ministre français Michel Barnier prononce un discours lors du forum d'affaires trilatéral France-Italie-Allemagne à Paris, le 22 novembre 2024. Le Forum trilatéral, qui en est à sa sixième édition, réunit les associations professionnelles MEDEF, Confindustria et BDI des trois pays, qui représentent les secteurs industriels des plus grandes économies européennes. (AFP)
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  • "De très nombreuses entreprises interrogées ont imputé cette baisse de l'activité globale à la faiblesse de la demande" de la part des entreprises et des ménages, indique le communiqué
  • "Les données de l'enquête indiquent une accélération de la contraction, tant dans le secteur des services que dans l'industrie manufacturière en milieu de quatrième trimestre", soulignent S&P et HCOB

PARIS: L'activité du secteur privé français a enregistré en novembre sa plus forte contraction depuis janvier, avec un indice PMI Flash en recul pour le troisième mois consécutif, indiquent vendredi l'agence S&P Global et la Hamburg Commercial Bank (HCOB), qui calculent cet indice.

Le PMI Flash s'est établi à 44,8 en novembre, au plus bas depuis dix mois, contre 48,1 en octobre.

"De très nombreuses entreprises interrogées ont imputé cette baisse de l'activité globale à la faiblesse de la demande" de la part des entreprises et des ménages, indique le communiqué.

"Les données de l'enquête indiquent une accélération de la contraction, tant dans le secteur des services que dans l'industrie manufacturière en milieu de quatrième trimestre", soulignent S&P et HCOB.

La production a ainsi "fortement baissé" dans le secteur manufacturier, avec un taux de contraction le plus élevé depuis décembre 2023. Les fabricants attribuent cette baisse de l’activité à plusieurs facteurs, dont la faiblesse des secteurs automobile, cosmétique et du BTP, ainsi qu’une conjoncture morose sur les marchés étrangers.

"Les prestataires de services ont quant à eux mentionné un manque de visibilité économique et politique, se traduisant par une plus grande réticence des clients à engager des dépenses". L'activité "a ainsi enregistré son plus fort recul depuis janvier dernier" dans les services.

Le volume des nouvelles affaires s'est lui aussi contracté en novembre, une baisse qui est "la plus marquée depuis quatre ans". Cette tendance "reflète principalement une forte diminution des nouvelles commandes dans l’industrie manufacturière".

Le recul global des ventes "s’explique également par un très fort repli de la demande étrangère, les tensions géopolitiques et l’affaiblissement de la demande en provenance des Etats-Unis", qui ont entraîné "la plus forte contraction des nouvelles affaires à l’export depuis mai 2020".

Les perspectives d’activité pour les douze prochains mois "sont orientées à la baisse pour la première fois depuis mai 2020" dans le secteur privé en novembre, car de nombreuses entreprises craignent que la faiblesse prolongée de la demande soit synonyme d'une contraction de l'activité au cours de 2025.

Les répondants à cette enquête expliquent leur pessimisme par "le climat d’incertitude actuel, engendré notamment par la morosité de la conjoncture économique", et "par la fermeture d’entreprises et la faiblesse des secteurs de l’automobile et du BTP".

S&P et HCOB relèvent toutefois "une tendance favorable" sur un point: "l'emploi est reparti à la hausse", avec un taux de création de postes à un plus haut depuis six mois, "exclusivement" dû à une augmentation des effectifs dans les services.


450 000 emplois dans le secteur saoudien du divertissement d'ici 2030, selon le ministère de l'Investissement

La progression rapide du secteur du divertissement s'aligne sur les objectifs de la Vision 2030 du Royaume. (Shutterstock)
La progression rapide du secteur du divertissement s'aligne sur les objectifs de la Vision 2030 du Royaume. (Shutterstock)
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  • L'Arabie saoudite a délivré 34 permis d'investissement dans l'industrie du divertissement au cours du troisième trimestre de l'année
  • La progression rapide du secteur du divertissement s'aligne sur les objectifs de la Vision 2030 du Royaume, qui visent à réduire la dépendance du pays aux revenus du pétrole brut

RIYAD: Le secteur du divertissement en Arabie saoudite devrait créer 450 000 emplois et pourrait contribuer à hauteur de 4,2% au produit intérieur brut du pays d'ici à 2030, selon un nouveau rapport.

Dans son dernier communiqué, le ministère de l'Investissement du Royaume indique que l'Arabie saoudite a délivré 34 permis d'investissement dans l'industrie du divertissement au cours du troisième trimestre de l'année, ce qui représente une augmentation de 13% par rapport aux trois mois précédents.

Le ministère a ajouté que le nombre total de permis d'investissement délivrés dans le secteur du divertissement entre 2020 et la fin du troisième trimestre s'élevait à 303.

«Conformément à l’initiative saoudienne Vision 2030, l'Arabie saoudite vise à diversifier son économie et à améliorer la qualité de vie en promouvant le tourisme et la culture saoudienne à l'échelle internationale pour attirer les visiteurs. Le secteur du divertissement est un pilier crucial pour atteindre ces objectifs ambitieux, en se concentrant sur l'amélioration de la qualité de vie à travers diverses activités culturelles et de divertissement», a déclaré le ministère de l'Investissement.

La progression rapide du secteur du divertissement s'aligne sur les objectifs de la Vision 2030 du Royaume, qui visent à réduire la dépendance du pays aux revenus du pétrole brut, qui dure depuis des décennies.

En 2016, l'Arabie saoudite a créé l'Autorité générale pour le divertissement en vue de stimuler l'industrie du divertissement et des loisirs. Depuis, le Royaume a connu des développements notables, notamment la réouverture de salles de cinéma en 2018.

Selon le rapport, l'Arabie saoudite a délivré 2 189 permis dans le secteur du divertissement au cours des cinq dernières années.

Le Royaume a également accueilli 26 000 événements au cours des cinq dernières années, attirant plus de 75 millions de participants.

Le ministère a ajouté que l'essor du secteur du divertissement catalysait également la croissance du secteur du tourisme dans le Royaume.

Le rapport indique que le nombre de touristes entrants dans l'industrie du divertissement a atteint 6,2 millions en 2023, ce qui représente une augmentation de 153,3% par rapport à 2022.

Les dépenses des touristes entrants dans l'industrie du divertissement ont atteint 4 milliards de riyals saoudiens (1,07 milliard de dollars; 1 dollar = 0,95 euro) en 2023, soit une augmentation de 29,03% par rapport à l'année précédente.

«Le secteur du divertissement est un domaine vital et dynamique du Royaume, agissant comme un catalyseur pour le secteur du tourisme. En accueillant divers événements et activités, il stimule le tourisme et attire les visiteurs, ce qui se traduit par une augmentation des dépenses touristiques et un renforcement de l'économie locale», a déclaré le ministère de l'Investissement.

En 2023, le secteur du divertissement a attiré 35 millions de touristes locaux, soit une augmentation de 17% par rapport à 2022.

Les dépenses des touristes locaux en 2023 étaient de 4,7 millions de riyals saoudiens, ce qui représente une baisse marginale de 8,5% par rapport à l'année précédente.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Le Black Friday, moment privilégié pour les cadeaux de Noël, réjouit les e-commerçants et désespère les indépendants

Un piéton passe devant un magasin lors du Black Friday à Paris, le 25 novembre 2022. (AFP)
Un piéton passe devant un magasin lors du Black Friday à Paris, le 25 novembre 2022. (AFP)
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  • Une nouvelle opportunité pour faire ses achats de Noël avant l'heure, que saisiront "près de 60% des consommateurs français" cette année, selon une étude du Boston Consulting Group (BCG)

PARIS: Dépassé, le lèche-vitrine des boutiques enguirlandées de Noël? Faire ses cadeaux durant le Black Friday séduit désormais les consommateurs, une tendance mettant au défi logistique les acteurs de la vente en ligne, et désespérant les commerces indépendants.

Loriane, 26 ans, achète ses cadeaux de Noël pendant le Black Friday car "les offres sont plus intéressantes, ça permet de faire de plus beaux cadeaux", justifie auprès de l'AFP la jeune femme, qui travaille au ministère de l’Intérieur. Pareil pour Marlène, 53 ans, salariée d'Orange, qui recherche "les meilleures offres". Son collègue Julien, 42 ans, confirme : "En boutique l’année dernière, les gens se pressaient plus pour le Black Friday qu'à Noël".

Né aux États-Unis, le Black Friday a été introduit en France par Amazon "il y a à peu près 15 ans", rappelle à l’AFP Frédéric Duval, le directeur général d'Amazon.fr.

Une nouvelle opportunité pour faire ses achats de Noël avant l'heure, que saisiront "près de 60% des consommateurs français" cette année, selon une étude du Boston Consulting Group (BCG).

Les consommateurs plébiscitent le "large choix de produits, les prix bas et la livraison rapide", selon M. Duval.

Cet événement commercial est toujours lancé le vendredi après Thanksgiving, et se tiendra cette année le 29 novembre.

- Black Month -

"Aujourd’hui, le plus gros mois pour la consommation, c’est novembre" plutôt que décembre, abonde Marc Lolivier, délégué général de la Fédération du e-commerce et de la vente à distance (Fevad), qui juge auprès de l'AFP que ce phénomène "a cinq, six ans".

Evénement devenu phare de la vente en ligne, le Black Friday oblige les logisticiens à s'adapter pour faire face à l'afflux colossal de colis.

A titre d'exemple, en 2022, sur la semaine qui a suivi le Black Friday, La Poste avait livré 13,7 millions de colis. Elle en attend "16 millions en 2024", chiffre Jean-Yves Gras, le directeur général de Colissimo.

Certains entrepôts passent dès le mois de novembre "en trois-huit, sept jours sur sept, le dimanche et la nuit", comme à Cdiscount, décrit à l'AFP son PDG Thomas Métivier.

Les équipes sont massivement reforcées: Amazon recrute ainsi 8.000 saisonniers pour novembre-décembre.

Le défi est également technologique, comme pour Cdiscount, dont le site est visité par 10 millions de clients ce jour-là, contre 17 millions par mois en temps normal. "De loin la plus grosse journée de l’année en termes de trafic et d’achats", ce qui conduit les équipes à réaliser des crash-tests pour éprouver la robustesse de leur site internet, raconte M. Métivier.

Au fil des ans, le Black Friday est devenu une "Black Month", constate Quentin Benault, directeur général délégué de Mondial Relay, qui explique que les commerçants proposent des promotions dès le début du mois de novembre. Un soulagement pour les acteurs de l'e-commerce, car cela leur permet de lisser la charge logistique sur un mois plutôt qu'un seul jour.

- "Ça tue le commerce" -

Mais le Black Friday ne fait pas que des heureux. L’Union des Fabricants (Unifab), qui défend la propriété intellectuelle des industriels, alerte : cette période marquée par une profusion de colis en circulation "est une aubaine pour les contrefacteurs", leurs produits passant plus facilement entre les gouttes des contrôles.

"Plus de 8 millions de jeux et de jouets de contrefaçon ont été saisis par les douanes en 2023, la majorité au moment du Black Friday", rappelle sa directrice générale Delphine Sarfati-Sobreira à l'AFP.

Le Black Friday "tue la notion du commerce", déplore aussi Thibaut Ringo, directeur général d'Altermundi, un réseau de boutiques prônant une consommation responsable. "Le consommateur n’attend qu’une chose : qu'on fasse des remises mais nous, les commerçants indépendants, on ne peut pas s'aligner", se désole-t-il.

La Confédération des commerçants de France s'indigne, elle aussi, et met en garde contre des remises "pouvant être basées sur des prix de référence artificiels" et "des stocks spécifiques de moindre qualité proposés à prix cassés". Contre cette "concurrence déloyale", elle appelle à "mieux protéger [les] petits commerçants, qui font vivre [les différents] territoires".