Washington : La Chambre américaine des représentants a voté mercredi en faveur d'une loi contre les violences faites aux femmes, qui étend l'interdiction d'acheter une arme à feu à tout ancien partenaire, ou harceleur, condamné, un point qui pourrait compliquer son adoption au Sénat.
"Cela ne devrait pas être une question démocrate ou républicaine, il s'agit de lutter contre l'abus de pouvoir et d'empêcher les violences", a réagi, en saluant ce vote, le président américain Joe Biden.
Longtemps sénateur, il fut l'auteur de la première version de cette loi, adoptée en 1994. Une de ses plus grandes fiertés, aime-t-il à rappeler.
"J'exhorte désormais le Sénat" à adopter le texte "afin que je puisse le promulguer aussi vite que possible", a-t-il ajouté dans un communiqué.
Le vote à la Chambre, contrôlée par les démocrates, est survenu au lendemain de fusillades à Atlanta, où un tireur a tué huit personnes, dont sept femmes, par balles. Six de ses victimes étaient d'origine asiatique.
"La terrible fusillade d'hier à Atlanta, en Géorgie est encore un exemple de la violence par armes à feu contre les femmes", a affirmé l'organisation de lutte pour un encadrement plus strict des armes, "Everytown for Gun Safety", en saluant également le vote.
Le projet de loi a été adopté par 244 voix contre 172 à la chambre basse. Fait rare dans un Congrès très divisé, 29 républicains ont voté en faveur du texte.
Mais son adoption au Sénat, où il faudrait que dix républicains se rallient aux 50 démocrates, apparaît difficile.
Depuis 1994, de nouvelles versions amendées de cette loi contre les violences faites aux femmes ("Violence Against Women Act") avaient été approuvées grâce au soutien des deux partis.
Mais une mouture adoptée à la Chambre en 2019 avait été bloquée au Sénat, où les républicains, majoritaires à l'époque, avaient empêché qu'elle soit soumise à un vote.
Au coeur de leurs critiques: une nouvelle disposition qui étend l'interdiction d'acheter ou de détenir une arme à tous les partenaires condamnés pour violence domestique, ainsi qu'à une personne condamnée pour harcèlement.
Auparavant, cette interdiction ne s'appliquait que si la victime avait été mariée, avait vécu avec ou avait un enfant avec la personne condamnée.
Ce projet sert "les politiques identitaires de la gauche radicale", a estimé une élue républicaine de la Chambre, Debbie Lesko.