En Aveyron, un four à manaïches dans le jardin

Wael Rajoub a construit un four à manaïches dans son jardin. Photo Anne Ilcinkas
Wael Rajoub a construit un four à manaïches dans son jardin. Photo Anne Ilcinkas
Short Url
Publié le Mercredi 21 avril 2021

En Aveyron, un four à manaïches dans le jardin

  • Waël a trouvé un emploi comme soudeur dans l’usine du village et Hilal, la mère, révise son code pour passer le permis de conduire
  • «Les Français connaissent bien le couscous, mais peu la cuisine syrienne»

CENTRES, France : Quand ils sont arrivés dans le petit village aveyronnais par une journée d’orage d’octobre 2016, ils n’avaient avec eux qu’une valise, contenant quelques vêtements, une rakwé, des épices et rien d’autre. Dans les poches du père, Waël, quelques livres libanaises oubliées, témoins d’une vie passée. Laissant derrière eux la Syrie en guerre, et le Liban où ils avaient trouvé refuge pendant trois ans, la petite famille originaire de Homs démarrait une nouvelle vie, en France, un pays dont ils ne connaissaient que la tour Eiffel, à travers un programme humanitaire des Nations unies. 

Q
Hilal Rajoub prépare la pâte à manaïches. Photo Anne Ilcinkas

Dans le village de Centrès, qui avait lancé les démarches pour accueillir une famille de réfugiés syriens seize mois auparavant, les habitants s’étaient organisés pour que la famille Rajoub ne manque de rien: des meubles pour l’appartement au-dessus de l’école qui venait de fermer, des cours de français, pour qu’ils puissent commencer à comprendre et se faire comprendre, eux qui ne parlaient pas un mot de français.

Près de cinq ans plus tard, la famille Rajoub a trouvé ses marques. Ils ont déménagé dans le bourg d’à côté pour se rapprocher de l’école et du collège, où les enfants sont scolarisés. Waël a trouvé un emploi comme soudeur dans l’usine du village. Hilal, la mère, révise son code pour passer le permis de conduire, alors que son fils aîné, Yasser, apprenti carrossier de tout juste 18 ans, se voit déjà conduire sa Peugeot 306. 

Les trois enfants parlent couramment le français, avec l’accent aveyronnais. Hilal en est très heureuse. Mais elle regrette que les deux plus jeunes, Yamen, 14 ans, et Rahaf, 7 ans, ne parlent pas ou plus l’arabe. «Ils passent la journée à l’école et au collège, et puis il y a les loisirs avec les amis, ils sont baignés dans la langue française, c’est normal», reconnaît-elle. Elle affirme que paradoxalement, grâce au confinement, ils ont amélioré leur compréhension de l’arabe.

Z
Wael Rajoub travaille comme soudeur en France. Photo Anne Ilcinkas

Pour la jeune femme, c’est important que ses enfants sachent d’où ils viennent, et n’oublient pas leurs racines. Cela passe par la langue arabe, mais aussi et surtout par la cuisine. Hilal met un point d’honneur à concocter des plats de sa Syrie natale, dont les recettes lui ont été transmises par sa belle-mère, à Homs. Elle connaît désormais les épiceries arabes de la région, où elle peut trouver la mloukhié et le zaatar, ainsi que la boucherie halal d’Albi, où elle peut choisir ses morceaux de moutons et de bœufs. Elle s’approvisionne en lait de brebis dans une ferme au nord de Rodez, pour faire du laban et du fromage akkawi. Pour le persil, dont elle a besoin en quantité pour le taboulé, elle le fait pousser dans le jardin. 

Waël, lui, maraîcher dans l’âme, essaie de faire pousser dans son potager les petites courgettes pour le koussa mehchi. Sans succès. Il y a une trop grande différence de température entre le jour et la nuit à Naucelle. Par contre, les petits concombres ont bien pris. 

À côté du potager, dans son jardin, à l’arrière de sa maison, trône aussi désormais un four à manaïche, où les galettes préparées par Hilal avec de la farine made in Aveyron, sont cuites au feu de bois. Chaque jour, en rentrant du travail, Waël l’a construit, petit à petit, à force d’essais. Depuis un mois, le four est opérationnel, et son fils Yamen a pu retrouver le goût des manaïches du Liban, où, comme nous l’avons évoqué précédemment, la famille a vécu pendant trois ans. Rahaf, la petite dernière, arrivée en France à l’âge de trois ans, a (re)découvert dans l’Aveyron ces saveurs typiques du Levant, dont elle se régale. 

Q
Wael Rajoub faisant cuire les lahmés baajin. Photo Anne Ilcinkas

«Ici, il n’y a pas de four à manaïche», explique Waël, en allumant le feu. «Les Français connaissent bien le couscous, mais peu la cuisine syrienne. Je veux leur faire goûter les manaïches», dit-il un grand sourire aux lèvres, la fumée du four lui brûlant les yeux. 

Confinement oblige, Waël et Hilal devront encore attendre avant de faire goûter les manaïches à leurs voisins.


France: à Marseille, un écologiste perd un deuxième frère dans un assassinat

Le parquet a ouvert une enquête pour assassinat en bande organisée et association de malfaiteurs en vue de commettre un crime. Les investigations ne font que commencer et le lien éventuel avec le narcobandistime n'est pas établi à ce stade. (AFP)
Le parquet a ouvert une enquête pour assassinat en bande organisée et association de malfaiteurs en vue de commettre un crime. Les investigations ne font que commencer et le lien éventuel avec le narcobandistime n'est pas établi à ce stade. (AFP)
Short Url
  • L'AFP a appris de sources concordantes qu'il s'agissait du petit frère d'Amine Kessaci, confirmant une information du journal régional La Provence
  • Connu pour son combat auprès des proches des victimes du narcobanditisme, le Marseillais de 22 ans, s'est également engagé en politique, auprès du Parti Les Ecologistes

MARSEILLE: Un jeune militant écologiste de 22 ans, Amine Kessaci, engagé aux côté des victimes du narcobanditisme à Marseille, dans le sud de la France, a perdu un deuxième frère cette semaine dans un assassinat, a appris l'AFP auprès de sources concordantes.

Jeudi, aux alentours de 14H30 (13H30 GMT), un jeune homme de 20 ans, inconnu des services de police et de justice, a été abattu par balle dans le 4e arrondissement de Marseille, à deux pas de la plus grande salle de concert de la ville, a indiqué dans un communiqué le procureur de la ville, Nicolas Bessone, sans donner l'identité de la victime.

L'AFP a appris de sources concordantes qu'il s'agissait du petit frère d'Amine Kessaci, confirmant une information du journal régional La Provence.

Connu pour son combat auprès des proches des victimes du narcobanditisme, le Marseillais de 22 ans, s'est également engagé en politique, auprès du Parti Les Ecologistes.

"Une moto s'est portée à hauteur du véhicule de la victime qui venait de se garer. Le passager arrière de la moto a tiré à plusieurs reprises sur la victime, qui était toujours dans son véhicule. Plusieurs étuis de 9 mm ont été retrouvés sur place", détaille le procureur.

Christine Juste, adjointe écologiste au maire de Marseille et proche d'Amine Kessaci, a confirmé à l'AFP, en pleurs, l'identité de la jeune victime. "J'ai énormément de peine pour mon ami et sa maman, aucune mère ne devrait vivre cela, la perte de deux enfants".

Le parquet a ouvert une enquête pour assassinat en bande organisée et association de malfaiteurs en vue de commettre un crime. Les investigations ne font que commencer et le lien éventuel avec le narcobandistime n'est pas établi à ce stade.

En 2020, Brahim, le grand frère d'Amine Kessaci a été abattu lors d'un triple assassinat par arme à feu et son corps a été retrouvé carbonisé dans un véhicule près de Marseille.

Les violences liées au narcotrafic sont fréquentes à Marseille et la consommation de drogue, notamment dans la rue, est en hausse. Un phénomène expliqué selon des élus locaux par une "précarisation générale" dans ce qui se trouve être également la métropole la plus pauvre du pays.

Selon un décompte de l'AFP, 14 personnes ont perdu la vie dans des narchomicides depuis le début de l'année dans le département français des Bouches-du-Rhône, où se trouve Marseille.


Le «fabriqué en France» s'invite à l'Elysée ce week-end

Le président Emmanuel Macron prononce un discours lors de l'inauguration de l'exposition « Fabrique en France » à l'Élysée, à Paris, le 25 octobre 2024. (AFP)
Le président Emmanuel Macron prononce un discours lors de l'inauguration de l'exposition « Fabrique en France » à l'Élysée, à Paris, le 25 octobre 2024. (AFP)
Short Url
  • La 5e édition de l'exposition Fabriqué en France met en avant 123 produits issus de tous les territoires, y compris l’outre-mer, avec une forte représentation de l’industrie et de l’artisanat
  • L’évènement introduit cette année une sélection stratégique de 20 innovations nationales et accueille pour la première fois des produits numériques, dans un contexte plus large de valorisation du savoir-faire français

PARIS: Du veston de berger brodé en Ardèche au ballon dirigeable du Vaucluse, en passant par le fauteuil roulant en bois de Dordogne, 123 produits seront à l'honneur à l'Elysée samedi et dimanche lors de la 5e édition de l'exposition Fabriqué en France.

La tomme de chèvre de Saint-Pierre-et-Miquelon, la vanille Bleue de la Réunion et des bijoux de Mayotte, notamment, mettront en valeur les territoires d'outre-mer pour cet évènement, qui doit être inauguré vendredi en fin d'après-midi par Emmanuel Macron.

Les objets, exposés dans les jardins, les salons et la cour d'honneur du palais de l'Elysée, proviennent de tous les départements de métropole et d'outre-mer. Ils ont été sélectionnés par un jury présidé par le chef pâtissier et chocolatier Pierre Hermé.

Une large majorité (59%) des lauréats appartient au secteur industriel, près d'un tiers à l'artisanat (29%) et le reste à la production alimentaire (10%), selon l'Elysée.

Pour la première fois, deux produits numériques ont également été retenus, dont la messagerie chiffrée Olvid, développée par des experts français en cybersécurité et déployée dans les ministères.

Autre nouveauté de cette édition: une sélection spécifique de 20 produits et services jugés stratégiques pour la nation, conçus par les filières industrielles du Conseil national de l'industrie, sera également présentée au public.

La société Ecotrain, basée en Haute-Garonne, viendra notamment présenter sa navette ferroviaire électrique destinée à circuler sur de petites lignes rurales, menacées d'abandon, pour désenclaver des territoires isolés.

Organisée après le salon Made in France, l'exposition précède aussi la première déclinaison du sommet Choose France dédiée aux investisseurs français, prévue lundi, et "s'inscrit dans une large séquence consacrée aux entreprises et au savoir-faire français" qui se prolongera avec la Semaine de l'industrie (17-23 novembre), souligne l'Elysée.

Gratuite et ouverte au public, l'exposition avait attiré près de 10.000 visiteurs l'an passé, une affluence comparable aux Journées du patrimoine.

Pour cette édition, la billetterie ouverte début novembre a été fermée, l'évènement étant déjà complet, a indiqué l'Elysée.


Un homme tué par balle en plein jour à Marseille

LE centre de Marseille, photo d'illustration. (AFP)
LE centre de Marseille, photo d'illustration. (AFP)
Short Url
  • En arrêt cardio-respiratoire à l'arrivée des secours, l'homme d'environ 25 ans, a été grièvement touché au thorax, ont indiqué les marins-pompiers de Marseille
  • Les faits se sont déroulés vers 14H30 dans le quartier populaire de Saint Just, situé à l'est de la ville

MARSEILLE: Un homme a été tué par balle, en plein jour, à proximité de la plus grande salle de concert de Marseille située dans le 4e arrondissement, a-t-on appris auprès de la préfecture de police des Bouches-du-Rhône.

En arrêt cardio-respiratoire à l'arrivée des secours, l'homme d'environ 25 ans, a été grièvement touché au thorax, ont indiqué les marins-pompiers de Marseille à l'AFP, confirmant une information de La Provence.

Les faits se sont déroulés vers 14H30 dans le quartier populaire de Saint Just, situé à l'est de la ville.

Les deux suspects, actuellement recherchés, se seraient enfuis sur un deux-roues, selon une source proche du dossier.

L’identité de la victime n'a pas été confirmée à ce stade, a fait savoir la préfecture de police.

Le lien entre cet homicide et le narcobanditisme n'a pas encore été établi, mais Marseille est régulièrement secouée par des "narchomicides" sur fond de trafic de stupéfiants et de guerre des gangs pour le contrôle des points de vente de drogue dans la seconde ville de France.

Le 9 octobre déjà, un homme avait été mortellement visé par des tirs en plein jour dans un quartier populaire du centre de Marseille, soit très certainement un 14e narchomicide depuis le début de l'année dans les Bouches-du-Rhône, selon un décompte de l'AFP. Deux personnes avaient été interpellées quelques heures après le meurtre, selon le parquet de Marseille.