BEYROUTH: Le nord-ouest de la Syrie, dominé par des djihadistes et des rebelles, va recevoir mercredi ses premières doses du vaccin anti-Covid AstraZeneca dans le cadre du programme de vaccination Covax, a indiqué un responsable onusien.
Quelque 53 800 doses de vaccins doivent arriver dans cette région --qui englobe le bastion d'Idleb et ses environs-- a indiqué Mahmoud Daher, un responsable de l'Organisation mondiale de la Santé (OMS), basé à Gaziantep, ville turque près de la frontière syrienne.
Dans une Syrie morcelée par la guerre, il s'agit du premier arrivage de vaccins dans le cadre du programme Covax, qui vise à garantir un accès équitable à 19 vaccins anti-Covid disponibles.
« Une fois les vaccins arrivés, nous sommes prêts à commencer la vaccination des groupes prioritaires, par le biais de nos partenaires chargés de l'application » du programme, a indiqué Daher.
La priorité ira au personnel médical et aux travailleurs en première ligne de la lutte contre la Covid. « Puis les 60 ans ou plus, puis les personnes atteintes de maladies chroniques entre 18-59 ans », a-t-il précisé.
Près de la moitié de la province d'Idleb est encore dominée par les djihadistes de Hayat Tahrir al-Cham, l'ex-branche syrienne d'Al-Qaïda. Il y a aussi des petites poches d'insurgés à la frontière turque, gérés par des rebelles pro-Ankara.
Ces zones devraient recevoir quelque 224 000 doses du vaccin dans un premier temps, avait indiqué fin mars l'OMS.
« Notre objectif est de vacciner 20% de la population d'ici la fin 2021 » à travers la Syrie, selon la même source.
Imad Zahran, un responsable média des autorités sanitaires d'Idleb, a précisé que la campagne de vaccination serait lancée début mai et durera trois semaines.
Environ 4 millions de personnes vivent dans le nord-ouest, selon l'ONU. La région a enregistré plus de 21 000 cas de Covid-19, dont 641 décès.
Les autorités locales avaient inscrit leurs zones au programme Covax, alors que dans un pays morcelé, le régime de Bachar al-Assad a souvent été accusé d'entraver l'accès aux soins médicaux.
Damas a également rejoint Covax et devrait obtenir 912 000 doses AstraZeneca pour les zones gouvernementales et celles du nord-est (sous contrôle kurde), selon l'ONU.
De son côté Damas a déjà lancé fin février ses premières vaccinations pour quelque 2 500 soignants, grâce à des doses envoyées par « un pays ami ».
L'initiative Covax est un partenariat public-privé entre l'OMS, l'Alliance du vaccin (Gavi) et la Cepi (Coalition for Epidemic Preparedness Innovations).