ATAREB : Au moins six civils ont péri dimanche dans des frappes du régime syrien ayant touché un hôpital de la ville d'Atareb, dans le nord-ouest de la Syrie, malgré le cessez-le-feu en vigueur dans la région, selon l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH).
"Les forces du régime ont lancé six obus sur la ville d'Atareb" située dans la province d'Alep, en bordure du gouvernorat d'Idleb, a indiqué à l'AFP le directeur de l'OSDH, Rami Abdel Rahmane.
Les frappes ont touché "la cour et l'entrée de l'hôpital (...) situé à l'intérieur d'une grotte, tuant six civils, parmi lesquels un enfant et un employé de l'hôpital".
Onze autres personnes ont été blessées, y compris des membres du personnel de santé.
Le haut responsable humanitaire de l'ONU, Mark Cutts, a qualifié l'attaque d'"alarmante" tandis que le comité international de secours (IRC) l'a condamnée, précisant qu'il s'agit de la 5e attaque contre des installations médicales dans la région depuis le début de l'année.
"Les établissements de santé sont protégés par le droit international et devraient constituer des refuges sûrs en temps de crise", a déploré Rehana Zawar, directrice de l'IRC pour le nord-ouest de la Syrie.
De son côté, l'agence officielle Sana a fait état dans l'après-midi d'un mort civil et de trois autres blessés dans la chute d'obus tirés par les groupes anti-Damas sur un quartier de la ville d'Alep, sans founir davantage de détails.
Le groupe jihadiste Hayat Tahrir al-Cham, ex-branche syrienne d'Al-Qaïda, et quelques groupes rebelles contrôlent environ la moitié de la région d'Idleb et des segments adjacents dans les provinces d'Alep, de Hama et de Lattaquié dans le nord de la Syrie.
La région abrite environ trois millions d'habitants, dont les deux tiers ont été déplacés d'autres régions reconquises par le régime.
En mars 2020, une trêve précaire est entrée en vigueur -- après une offensive de trois mois ayant déplacé plus au nord près d'un million de personnes, selon l'ONU -- parrainée par la Russie, allié indéfectible de Damas, et la Turquie qui soutient des groupes rebelles.
Malgré des violations répétées, y compris des frappes aériennes russes sur la région, le cessez-le-feu s'est maintenu en un an.
Par le passé, les forces du régime, soutenues par leur allié russe, ont maintes fois visé des hôpitaux de cet ultime grand bastion jihadiste et rebelle, poussant les autorités locales à aménager des hôpitaux souterrains ou nichés dans des grottes.
Selon l'Organisation mondiale de la santé, 337 attaques contre des infrastructures médicales ont eu lieu dans le nord-ouest de la Syrie entre 2016 et 2019.
Selon l'ONU, 70% des médecins et infirmiers ont fui la Syrie au cours des dix années de guerre, tandis que seule la moitié des installations médicales sont encore opérationnelles.
Déclenchée en 2011 par la répression de manifestations prodémocratie par le régime de Damas, la guerre en Syrie a fait plus de 388 000 morts et des millions de déplacés.